|
. |
|
|
Le
territoire du Cameroun a été habité dès la préhistoire. Les
premiers habitants connus étaient des chasseurs-cueilleurs, notamment
les Pygmées, encore présents dans certaines
régions du sud du pays. À partir du premier millénaire avant notre ère,
des vagues de migrations bantoues se produisent,
venant de l'ouest et du centre de l'Afrique. Ces populations bantoues
introduisent l'agriculture, l'élevage, la poterie et le travail du fer.
Dès le premier millénaire, plusieurs royaumes et chefferies se développent
dans différentes régions du Cameroun. Pendant cette période, les régions
du Cameroun participent activement au commerce régional. Le nord du pays
est intégré aux réseaux commerciaux transsahariens, tandis que l'ouest
et le centre sont liés aux échanges avec d'autres régions de l'Afrique
centrale et de l'ouest. Les produits échangés incluent le fer, le sel,
le bétail, l'ivoire, et plus tard les esclaves.
Les premiers royaumes.
Le
royaume de Mandara.
Les
chefferies de l'ouest.
L'arrivée des
Peuls.
Après le retrait
de Fodio, en 1809, Adama, son successeur poursuit ses conquêtes. Il s'empare
(avec difficulté) du vieux royaume du Mandara,
Puis, Ã partir de 1822 , Adama accentue sa pression sur une grande partie
du Nigéria et du Cameroun jusqu'au plateau de l'Adamaoua (anc. Foumbina),
qui lui doit son nom. Ce sera une occasion du réveil des populations locales.
Les Tikar, les Bamileke et les Bamoum. Les Tikar seront plus ou moins soumis aux Peuls. Les Bamileke se réfugient sur la partie centrale du plateau camerounais où ils s'organisent en chefferies. Quant aux Bamoum, ils auront sans doute le destin le plus connu grâce au système d'écriture qui y est inventé à la fin du XIXe siècle. Le
royaume de Bamoum.
Les Européens au Cameroun.L'écriture du Bamoum - Njoya, le 17e sultan de Bamoum, au pouvoir entre 1888 et 1923 a été l'inventeur d'un alphabet basé sur 502 idéogrammes (puis réduit à à 83 signes). Il a ensuite créé des écoles pour en assurer la diffusion, et s'est occupé de recueillir les traditions orales, les lois et les coutumes des siens pour les retranscrire dans son système d'écriture. Le Cameroun a peut-être été atteint vers le Ve siècle avant notre ère par les Carthaginois. Le Périple de Hannon fait allusion à une montagne appelée le Char des Dieux, et qui pourrait en effet être le Mont Cameroun. Quoi qu'il en soit, le territoire de Cameroun fut connu des Européens vers la fin du XVIe siècle après le voyage de découverte qu'y fit Fernando Po (1472). Celui-ci nomma ce pays Camarão ( = crevette, en portugais) ou Rio dos Camarões ( = Rivière des Crevettes), en raison de l'extraordinaire abondance de crevettes qu'on rencontre dans le fleuve Wouri. Dès l'année 1700, on y trouve établies plusieurs comptoirs commerciaux sur la côte, où ils échangent avec les populations locales, notamment des esclaves, de l'or, du poivre et de l'ivoire. Cependant, ils ne s'installent pas durablement à l'intérieur des terres. Nicall explora la contrée en 1833. Quatre ans plus tard, Billeh, roi de Bembia, céda à l'Angleterre le territoire de Victoria (région du Mont Cameroun) et obtint en échange d'être reconnu roi du pays. En 1848, Beecroft étudia la région et quelques conventions nationales eurent lieu en 1856. Dix ans après, Gustave Mann de Brunswick explora en partie le Cameroun, et la même année (1860), la maison Woermann de Hambourg y établit la première factorerie allemande. Burton réussit la première ascension du Mont Cameroun (Mongo-ma-Loba, 4191 m) en 1861, après une tentative manquée de Merrick. Alors que le fleuve Cameroun n'a jamais encore été remonté par un Européen au-delà de 80 km de son embouchure, en 1883, l'explorateur Rogozinski put remonter le cours du Mungo jusqu'à une distance de 230 km de son embouchure. Le 15 septembre de la même année, il découvrait une cascade de 60 à 80 m de hauteur au milieu d'un pays rempli d'innombrables troupeaux d'éléphants. Au 5° degré de latitude Nord, il découvrit de même un grand lac circulaire ayant 20 kilomètres de diamètre. L'annexion allemande fut opérée par le Gustav Nachtigal, consul général d'Allemagne, le 15 juillet 1884, au milieu du plus profond secret, le traité avec les chefs locaux ayant été signé à minuit. Mais toute la population ne reconnut pas le traité; les partisans de l'influence anglaise résistèrent aux Allemands qui bombardèrent les villages révoltés. Depuis lors le pays fut divisé, les uns tenant pour les Anglais, dont la langue est la seule parlée avec les étrangers, les autres pour les Allemands. La situation était d'autant plus tendue que les Duallas (Douala) monopolisaient les échanges avec les Européens, qu'il fallut avoir recours à leur entremise, qu'ils empêchèrent les approvisionnements et se montrèrent fort soucieux de leur monopole. Le Cameroun iindépendant.
Après des débuts pluralistes, le régime se durcit à la suite des mouvements insurrectionnels qui agitent le Cameroun dans les années qui suivent. En 1966, un régime de parti unique est instauré. En novembre 1982, Ahidjo démissionne de manière inattendue et transfère le pouvoir à son Premier ministre, Paul Biya. Ahidjo, d'origine peule et musulmane du nord du Cameroun, avait dirigé le pays d'une main de fer pendant 22 ans. Paul Biya, originaire du sud, est perçu comme une figure plus modérée. Toutefois, des tensions apparaissent rapidement entre les deux hommes. En 1983, Paul Biya accuse Ahidjo de comploter contre son gouvernement, ce qui entraîne l'exil d'Ahidjo au Sénégal et une purge des partisans de l'ancien président. En 1984, une tentative de coup d'État orchestrée par des militaires fidèles à Ahidjo échoue. Biya en profite pour renforcer son contrôle sur le pouvoir et consolider son autorité. Dans les années 1990, sous la pression de mouvements démocratiques internes et des bailleurs de fonds internationaux, le Cameroun adopte le multipartisme. En 1990, la loi autorisant les partis politiques est promulguée. Cette période voit la montée de l'opposition, notamment avec la création du Social Democratic Front (SDF), un parti dirigé par John Fru Ndi et basé dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Les élections présidentielles de 1992, les premières véritablement multipartites, sont fortement contestées. Paul Biya est déclaré vainqueur, mais l'opposition accuse le régime de fraude massive. Ces accusations de manipulation électorale deviendront récurrentes dans les scrutins suivants, renforçant la perception d'un régime autoritaire malgré un cadre formellement démocratique. Pendant les années 2000, Paul Biya consolide son emprise sur le pouvoir. En 2008, une révision de la Constitution est adoptée, supprimant la limitation des mandats présidentiels. Cette réforme permet à Biya de se représenter indéfiniment, ce qui suscite des protestations massives dans plusieurs villes du pays. La répression de ces manifestations est violente, faisant plusieurs dizaines de morts. Malgré les critiques de l'opposition et de la communauté internationale, Paul Biya est réélu en 2011 avec plus de 75 % des voix, dans des élections entachées de nombreuses irrégularités. Les tensions entre les régions anglophones (le nord-ouest et le sud-ouest) et le gouvernement central dominé par les francophones remontent à l'époque coloniale. Les régions anglophones, qui représentent environ 20 % de la population, se plaignent de marginalisation politique, économique et culturelle. En 2016, des avocats et des enseignants des régions anglophones organisent des manifestations pour protester contre l'imposition du français dans leurs systèmes judiciaires et éducatifs. Ces manifestations dégénèrent en un mouvement plus large de contestation, certains groupes appelant à l'autonomie ou à l'indépendance des régions anglophones sous le nom d'Ambazonie. La réponse du gouvernement est militarisée, entraînant un conflit qui dégénère en une guerre civile. Des groupes séparatistes armés émergent, menant des attaques contre les forces gouvernementales. Le conflit fait des milliers de morts et déplace des centaines de milliers de personnes. Les violations des droits humains sont signalées des deux côtés. Depuis 2014, le Cameroun fait également face à la menace du groupe terroriste Boko Haram, actif dans la région de l'Extrême-Nord, frontalière du Nigeria. Boko Haram mène des attaques meurtrières contre des civils et des militaires camerounais. Le gouvernement mène des opérations militaires pour contenir la menace, avec le soutien de la communauté internationale. Le conflit a dévasté les régions concernées, aggravant la crise humanitaire. En 2018, Paul Biya est réélu pour un septième mandat à l'âge de 85 ans. Les élections sont à nouveau marquées par des accusations de fraude et un boycott de l'opposition. Le régime continue de fonctionner sur un mode autoritaire, avec une répression systématique des opposants et des médias critiques. |
. |
|
|
||||||||
|