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Compiègne

Compiègne, Compendium, Carlopolis, est une commune du département de l'Oise, au confluent de l'Oise et de l'Aisne, à 58 kilomètres à l'Est de Beauvais, à 101 kilomètres au Nord-Est de Paris.

Histoire.
II est probable que cette ville, dont le territoire dépendait du pays des Suessions, doit son origine à une maison de chasse des rois mérovingiens. L'acte le plus ancien dans lequel se trouve le nom de Compiègne est un diplôme de Childebert Ier, en 557, et ce lieu fit partie du royaume de Soissons. Les rois des deux premières dynasties y séjournèrent très souvent et y tinrent des plaids fréquents et de nombreux conciles (V. plus loin le § Conciles de Compiègne). Pépin le Bref y reçut, en 757, les ambassadeurs de Constantin V, empereur d'Orient; Louis le Pieux y associa à l'Empire son fils aîné et il y fut lui-même déposé dans une assemblée convoquée en 833; Charles le Chauve en fit son séjour habituel, y fonda l'abbaye de Saint-Corneille et y bâtit un nouveau palais; Louis le Bègue y fut sacré en 877 et y mourut en 879. C'est à Compiègne que se réunit en 888 l'assemblée qui élut roi de la France occidentale le comte Eudes, le défenseur de Paris contre les Vikings; ces barbares incendièrent Compiègne et son abbaye en 900. Louis V, le dernier Carolingien, y fut couronné et y mourut en 986.
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Compiègne : rue.
Une rue de Compiègne.

Compiègne fut aussi le séjour préféré des Capétiens directs et il s'y tint sous leurs règnes de nombreuses assemblées civiles et ecclésiastiques. C'est Louis VII, en 1153, qui donna aux Compiégnois une charte de commune presque entièrement semblable à celle de Soissons; Philippe-Auguste fut baptisé à Compiègne où fut aussi prononcée la nullité de son mariage avec la reine Ingeburge du Danemark; Louis IX y célébra, en 1231, le mariage de son fils Robert de Clermont avec Mathilde, comtesse de Boulogne. En 1307, les habitants renoncèrent volontairement à leur commune qui fut alors remplacée par une prévôté royale. En 1358, Charles, régent du royaume, réunit à Compiègne les Etats généraux, et la même année la ville ferma ses portes aux Jacques; en 1364, le régent résista victorieusement aux Bourguignons. Pendant les guerres de la fin du XIVe et du commencement du XVe siècle, Compiègne soutint plusieurs sièges et fut prise et reprise plusieurs fois. 

L'un de ces sièges (celui de 1413) est remarquable en ce qu'on s'y servit pour la première fois de canons en tôle frettée; un autre a laissé dans l'histoire un lamentable souvenir : c'est celui de 1430 dans lequel Jeanne d'Arc, qui s'était jetée dans Compiègne pour la défendre, fut prise dans une sortie; la ville résista d'ailleurs, et les Bourguignons renoncèrent à s'en emparer. Depuis ce temps, Compiègne ne sortit plus des mains des rois de France qui accordèrent à ses habitants de nombreux privilèges, continuèrent à y résider souvent et prirent l'habitude, à partir de Louis XII, de s'y arrêter plus ou moins longtemps en revenant de se faire sacrer à Reims. Cette ville resta, sous la Ligue, constamment fidèle à l'autorité royale et Henri IV y signa, en 1598, les préliminaires de la paix de Vervins; Richelieu y conclut, en 1624, un traité d'alliance avec les Pays-Bas.
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Compiègne : le pont Solférino.
Le pont moderne sur l'Oise (rue Solférino). Ci-dessous, les vestiges de l'ancien 
pont Saint-Louis; une plaque indique : Franchi par Jeanne d'Arc secourant Compiègne
le 23 mai 1430, jour de sa capture par les Anglo-Bourguignons. "Et moi, en me retirant
sur les champs, côté Picardie, près du boulevard, je fus prise". 
Compiègne : l'ancien pont Saint-Louis.

A partir de cette époque, Compiègne et son château devinrent une succursale des résidences royales de Paris, Versailles et Fontainebleau. Il nous est impossible d'énumérer ici tous les événements dont fut témoin le château de Compiègne depuis le règne de Louis XIII jusqu'à nos jours, ni tous les souverains étrangers qui y reçurent l'hospitalité; nous rappellerons seulement le fameux camp où Louis XIV fit manoeuvrer, en 1698, plus de 50,000 hommes, chiffre énorme pour le temps; ce camp fut renouvelé plusieurs fois à Compiègne ou dans les environs sous le règne de Louis XV. A la Révolution, le château devint un Prytanée, puis une Ecole des arts et métiers, et reprit sa destination première sous l'Empire; c'est là que Napoléon interna le roi d'Espagne, Charles IV et qu'il reçut l'archiduchesse Marie-Louise, qui venait l'épouser. 

En 1814, Compiègne, avec une faible garnison de deux bataillons soutenus par les habitants, opposa, quoique ville ouverte, une héroïque résistance à une armée de 18,000 Prussiens qu'elle tint en échec pendant quarante-huit heures en lui tuant 4000 hommes; la capitulation de Paris fit seule rendre la place; en 1815, au contraire, elle fut occupée sans coup férir par les alliés. Louis-Philippe y maria sa fille au roi des Belges en 1832 et y rétablit l'usage des camps de manoeuvre inaugurés par Louis XIV. En 1870-1871, Compiègne devint le quartier général de l'armée allemande sous les ordres du prince de Saxe; depuis lors le château est resté sans destination.

La ville de Compiègne était le chef-lieu d'un bailliage royal, institué en 1209 et relevant en réalité du grand bailliage de Senlis, d'une élection créée au XVe siècle, d'un grenier à sel, d'une direction des aides, d'une juridiction consulaire et de deux maîtrises des eaux et forêts; elle formait aussi un gouvernement particulier, dépendant du gouvernement général de l'Ile-de-France et ayant à sa tête des capitaines-gouverneurs dont plusieurs jouèrent un rôle important. 

Les établissements principaux étaient : la collégiale de Saint-Clément, fondée par Fréderune, femme de Charles le Simple, huit couvents, quatre paroisses, un collège royal, un hôpital fondé par saint Louis, et enfin la célèbre abbaye de Saint-Corneille, d'abord établie par Charles le Chauve sous le titre de Notre-Dame en 877 et réédifiée après un incendie par Charles le Simple en 916, sous son titre définitif. Cette abbaye possédait la seigneurie principale de la ville et sa richesse s'augmenta constamment sous les rois carolingiens et sous les Capétiens directs et amena un tel relâchement et un tel scandale parmi les religieux que Suger fut chargé par Louis VII de les expulser et de les remplacer par des bénédictins réformés; cette mesure, bien qu'approuvée par le pape Eugène III, dut être exécutée par la force. Les bénédictins eurent à Saint-Corneille vingt-deux abbés réguliers jusqu'à 1462; l'abbaye fut réunie en 1656 au monastère du Val-de-Grâce, mais il y resta une vingtaine de religieux sous la conduite d'un prieur. La ville de Compiègne avait des magistrats élus sous le titre de gouverneurs attournés, puis sous celui d'échevins, depuis le XVe siècle. 

Ses armoiries, concédées par Philippe-Auguste, étaient d'argent au lion d'azur, armé et lampassé de gueules, couronné d'or, semé de fleurs de lys d'or, avec la légende : Regi et regno fidelissima.

Compiègne est la ville de naissance du cardinal d'Ailly, du bénédictin D. Coustant, du généalogiste Le Féron, de l'historien Muldrac, etc. 

Le voisinage immédiat de Compiègne comprend un certain nombre de hameaux ou d'écarts (en partie absorbés par la ville moderne) dont les principaux sont : le Petit Margny, le Vivier-Corax, la Glacière, Saint-Corneille-au-Bois (ruines d'un prieuré des XIIe et XVIe siècles) et Royalieu. Ce dernier fut d'abord une maison de chasse sous le nom de Beaulieu; Philippe le Bel y établit en 1303 un prieuré qui devint, au XVIIe siècle, la résidence des religieuses de Saint-Jean-au-Bois. On a trouvé aux environs de Compiègne de nombreux vestiges antiques, notamment à Champlieu, où l'on peut également voir les belles ruines d'une église romane.

Conciles de Compiègne.
L'existence à Compiègne d'un palais royal et de l'abbaye de Saint-Corneille, y provoqua la réunion de nombreux conciles : le premier, composé de cent vingt évêques ou abbés, fut convoqué par Pépin le Bref en 756; dans un autre, tenu en 823, on prit des mesures pour empêcher le mauvais usage des choses saintes; dans un troisième, en 871, on y excommunia les sujets rebelles de Charles le Chauve; en mai 877, concile provincial auquel assista le pape Jean VIII pour la dédicace de l'église Notre-Dame, devenue depuis Saint-Corneille. Autres conciles de Compiègne en 999, 1023, 1083, 1085, 1089, 1095, 1093, ce dernier pour prononcer la nullité du mariage de Philippe Auguste avec la reine Ingeburge. Nous pouvons signaler ensuite des conciles provinciaux en 1270, 1277, 1292, 1294, 1301, 1304, 1328 et 1329, ces deux derniers pour réprimer les entreprises contre la juridiction ecclésiastique. Compiègne, lors de la tenue de toutes ces assemblées, faisait partie du diocèse de Soissons auquel elle appartint jusqu'au Concordat.

Monuments.
Le monument le plus intéressant de Compiègne est son hôtel de ville (mon. hist.), construit sous le règne de Louis XII (1498-1515), c'est un magnifique exemple du style gothique flamboyant. Il est composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un beffroi; au centre du premier étage est un encadrement dans lequel se trouve la statue équestre de Louis XII et de chaque côté six niches contenant des statues. Le beffroi est une tour octogonale à deux étages avec toiture en dos d'âne avec crête, flanquée de deux tourelles cylindriques; sa hauteur totale est de 47,30 m. La statuaire de la façade et le décor des salles furent anéantis en 1792 mais l'édifice fut restauré au XIXe siècle sous l'égide de Viollet-le-Duc. La Bancloque, cloche fondue en 1303, résonne encore. Au sommet du beffroi, trois jacquemarts, dits "picantins" car piquant en temps c'est-à-dire sonnant les heures. On leur donne les sobriquets de Langlois, Lansquenet, Flandrin, soit les trois ennemis de la France au XVIe siècle l'Anglais, l'Allemand, le Flamand. 
 

Compiègne : l'Hôtel de Ville. Compiègne : les jacquemarts du beffroi de l'Hôtel de Ville.
Compiègne : la statue de Jeanne d'Arc sur la façade de l'Hôtel de Ville.
Compiègne : la porte de l'Arsenal.
L'Hôtel de Ville de Compiègne. A droite : les trois Picantins, au sommet du beffroi. 
Au-dessous : la statue de Jeanne d'Arc qui orne la façade à droite de la statue équestre
de Louis XII et, à côté, la porte de l'Arsenal.

La porte de l'Arsenal qui lui fait suite peut être attribuée à Philibert Delorme. Le musée de la Figurine historique s'abrite à côté, dans un étage de cet ancien hôtel de la Cloche et de la Bouteille où Alexandre Dumas plaça l'épisode final du Comte de Monte-Cristo.

La Grosse Tour du Roi est le donjon de l'ancien château capétien qui avait lui-même succédé au palais carolingien, situé sur la hauteur dominant l'Oise. C'est plus ancien exemple connu de tour circulaire (1120-1130). En bordure de la rivière, il contribuait à défendre l'ancien pont dont les vestiges sont proches. Abandonné après Saint Louis, ce château demeura, jusque sous Louis XI, le siège de l'Auditoire de la justice royale, avec sa prison. La tour tombait en ruine, une pétition révolutionnaire réclama vainement la démolition de ce "monument de l'orgueil de nos rois". Elle est dénommée aussi Tour Jeanne d'Arc, en hommage à l'héroïne qui franchit l'ancien pont, avant d'être capturée de l'autre côté de la rivière, le 23 mai 1430. Guillaume de Flavy, capitaine gouverneur de la ville (de 1429 à 1448), a pu observer cette fatale escarmouche de sa plate-forme supérieure.
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Compiègne : la Grosse Tour.
Compiègne : la Grosse Tour.
La Grosse Tour (Tour Jeanne d'Arc).

Il ne reste plus qu'un pan de mur insignifiant de la grande basilique et du cloîtrede Saint-Corneille, quelques morceaux du XIe siècle de l'église des Minimes, transformée en gymnase, une porte de l'enceinte, nommée Porte-Chapelle, construite sous François ler, sur les dessins de Philibert Delorme

L'ancien Hôtel-Dieu était l'annexe charitable de l'abbaye Saint-Corneille Saint-Nicolas-au-Pont fut entièrement reconstruit et richement doté par Saint Louis qui y transporta lui-même le premier malade dans un drap de soie; il nourrissait aussi de ses mains les infirmes. Cent trente-quatre pauvres et malades avaient chaud, dormaient dans un lit individuel, étaient nourris et consolés. Les religieuses Augustines y furent remplacées, en 1792, par des soeurs de saint Vincent de Paul. Depuis sa réunion à l'Hôpital général, en 1894, les bâtiments médiévaux de l'ancien Hôtel-Dieu ont été aménagés en salles de réception ou d'exposition. La chapelle garde un magnifique retable d'art baroque, sculpté en bois de chêne.
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Compiègne : l'Hôtel-Dieu
L'ancien Hôtel-Dieu de Compiègne.

L'église Saint-Jacques appartient aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, avec quelques parties Renaissance; le clocher, placé sur le portail, est de cette dernière époque et a 49 m de hauteur; cette église renferme un bénitier du XIIe siècle, de nombreuses sépultures des XIVe et XVe siècles et un certain nombre de tableaux et d'objets intéressants dus à la munificence des souverains dont elle était la paroisse.

Elevée au XIIIe siècle, l'église Saint-Antoine (mon. hist.) se vit enrichie au XVIe siècle d'une façade et d'un choeur de style gothique flamboyant. Les transepts sont du XIIIe siècle; baptistère du XIe ou du XIIe siècle. Ce fut la paroisse du cardinal Pierre d'Ailly (1351-1420), théologien réputé qui contribua à mettre fin au Grand Schisme lors du concile de Constance (1414-1418). Son oeuvre la plus connue, l'Imago Mundi, servit de justification à Christophe Colomb. C'est là que Jeanne d'Arc vint prier, accompagnant Charles VII après le sacre de Reims. Les bienheureuses Carmélites de Compiègne, dont le sacrifice fut exalté par Georges Bernanos, trouvèrent refuge dans trois maisons voisines et se rassemblèrent ici clandestinement pendant la Révolution. Elles furent guillotinées en 1794. 
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Compiègne : l'église saint-Antoine.
Compiègne : Portail de l'église saint-Antoine.
Compiègne : l'église saint-Antoine.
L'église Saint-Antoine, à Compiègne.

On voit dans l'église Saint-Germain (XVe et XVIe siècles), un beau banc-d'oeuvre Renaissance et des pierres tombales des XIVe, XVe et XVIe siècles. 

On peut encore citer à Compiègne le pont qui date de Louis XV, quelques maisons de la seconde moitié du XVe et du XVIe siècle, la statue de Jeanne d'Arc (de Leroux, 1860), placée en face de l'hôtel de ville, etc.

L'hôtel de Songeons renferme le musée Vivenel. Un couvent de Jacobins, établi par saint Louis, subsista ici jusqu'à la Révolution. Son église était si vaste que l'on avait projeté d'y réunir les Etats généraux de 1789. Ce domaine appartint au général de Seroux du Fay (1742-1822), artilleur qui fut de presque toutes les batailles de son temps, puis à ses descendants. Le comte de Songeons le légua à la Ville en 1941. La plus grande partie des collections données par Antoine Vivenel (1799-1862), ont été transportées ici en 1952. Cet entrepreneur de bâtiments fit fortune à Paris mais il se ruina pour constituer une collection remarquable, "encyclopédie abrégée de tous les arts, dans tous les temps et chez tous les les peuples". Ce musée contient de nombreuses antiquités égyptiennes, étrusques, grecques (vases) et Moyen Age; faïences, verreries de Venise, meubles, tableaux (dont un attribué à Carrache, un autre à Murillo), etc. 
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Compiègne : la Grosse Tour.
Compiègne : la Grosse Tour.
Façade de l'Hôtel de Songeons
(musée Vivenel).
Hôtel des Gourneaux (Ancienne demeure de Guillaume de Flavy).
© Photos : Serge Jodra, 2010.

Le palais ou château occupe le troisième emplacement ayant servi depuis l'origine de la monarchie a la résidence des souverains. Il fut reconstruit sous sa forme actuelle sur les plans de Gabriel, architecte de Louis XV; commencé vers 1753, il ne fut terminé qu'en 1788, sauf la galerie d'honneur qui date du Premier empire. C'est un triangle dont le grand côté, appuyé sur la ligne des anciennes fortifications, forme la façade de 293 m de long, qui regarde la forêt. Les parties les plus remarquables sont le grand escalier, la salle des gardes, la chapelle, la bibliothèque, la galerie de 45 m et le théâtre.
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Le Palais de Compiègne, vu du Parc.

Le parc, de 183 hectares, orné de belles statues, tient dans la direction des Beaux-Monts à la magnifique forêt de 14 600 hectares qui est encore aujourd'hui la grande attraction de la ville à laquelle elle a donné naissance. Cette forêt est traversée par une chaussée de Brunehaut et contient le beau château de Pierrefonds, restauré par Viollet-Le-Duc

Le château possède aussi une bibliothèque considérable ; son mobilier et sa décoration constituent, d'ailleurs, un autre musée, avec ses magnifiques tapisseries, ses plafonds de Girodet, ses galeries de Coypel, ses tableaux de Véronèse, Léonard de Vinci, le Parmesan (Mazzuoli), etc. (Vte de Caix de Saint-Aymour / Infos : Ville de Compiègne).

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Dictionnaire Villes et monuments
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