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Compiègne, Compendium, Carlopolis, est une commune du département de l'Oise, au confluent de l'Oise et de l'Aisne, à 58 kilomètres à l'Est de Beauvais, à 101 kilomètres au Nord-Est de Paris. Histoire. Une rue de Compiègne. Compiègne fut aussi le séjour préféré des Capétiens directs et il s'y tint sous leurs règnes de nombreuses assemblées civiles et ecclésiastiques. C'est Louis VII, en 1153, qui donna aux Compiégnois une charte de commune presque entièrement semblable à celle de Soissons; Philippe-Auguste fut baptisé à Compiègne où fut aussi prononcée la nullité de son mariage avec la reine Ingeburge du Danemark; Louis IX y célébra, en 1231, le mariage de son fils Robert de Clermont avec Mathilde, comtesse de Boulogne. En 1307, les habitants renoncèrent volontairement à leur commune qui fut alors remplacée par une prévôté royale. En 1358, Charles, régent du royaume, réunit à Compiègne les Etats généraux, et la même année la ville ferma ses portes aux Jacques; en 1364, le régent résista victorieusement aux Bourguignons. Pendant les guerres de la fin du XIVe et du commencement du XVe siècle, Compiègne soutint plusieurs sièges et fut prise et reprise plusieurs fois. L'un de ces sièges (celui de 1413) est remarquable en ce qu'on s'y servit pour la première fois de canons en tôle frettée; un autre a laissé dans l'histoire un lamentable souvenir : c'est celui de 1430 dans lequel Jeanne d'Arc, qui s'était jetée dans Compiègne pour la défendre, fut prise dans une sortie; la ville résista d'ailleurs, et les Bourguignons renoncèrent à s'en emparer. Depuis ce temps, Compiègne ne sortit plus des mains des rois de France qui accordèrent à ses habitants de nombreux privilèges, continuèrent à y résider souvent et prirent l'habitude, à partir de Louis XII, de s'y arrêter plus ou moins longtemps en revenant de se faire sacrer à Reims. Cette ville resta, sous la Ligue, constamment fidèle à l'autorité royale et Henri IV y signa, en 1598, les préliminaires de la paix de Vervins; Richelieu y conclut, en 1624, un traité d'alliance avec les Pays-Bas. Le pont moderne sur l'Oise (rue Solférino). Ci-dessous, les vestiges de l'ancien pont Saint-Louis; une plaque indique : Franchi par Jeanne d'Arc secourant Compiègne le 23 mai 1430, jour de sa capture par les Anglo-Bourguignons. "Et moi, en me retirant sur les champs, côté Picardie, près du boulevard, je fus prise". A partir de cette époque, Compiègne et son château devinrent une succursale des résidences royales de Paris, Versailles et Fontainebleau. Il nous est impossible d'énumérer ici tous les événements dont fut témoin le château de Compiègne depuis le règne de Louis XIII jusqu'à nos jours, ni tous les souverains étrangers qui y reçurent l'hospitalité; nous rappellerons seulement le fameux camp où Louis XIV fit manoeuvrer, en 1698, plus de 50,000 hommes, chiffre énorme pour le temps; ce camp fut renouvelé plusieurs fois à Compiègne ou dans les environs sous le règne de Louis XV. A la Révolution, le château devint un Prytanée, puis une Ecole des arts et métiers, et reprit sa destination première sous l'Empire; c'est là que Napoléon interna le roi d'Espagne, Charles IV et qu'il reçut l'archiduchesse Marie-Louise, qui venait l'épouser. En 1814, Compiègne, avec une faible garnison de deux bataillons soutenus par les habitants, opposa, quoique ville ouverte, une héroïque résistance à une armée de 18,000 Prussiens qu'elle tint en échec pendant quarante-huit heures en lui tuant 4000 hommes; la capitulation de Paris fit seule rendre la place; en 1815, au contraire, elle fut occupée sans coup férir par les alliés. Louis-Philippe y maria sa fille au roi des Belges en 1832 et y rétablit l'usage des camps de manoeuvre inaugurés par Louis XIV. En 1870-1871, Compiègne devint le quartier général de l'armée allemande sous les ordres du prince de Saxe; depuis lors le château est resté sans destination. La ville de Compiègne était le chef-lieu d'un bailliage royal, institué en 1209 et relevant en réalité du grand bailliage de Senlis, d'une élection créée au XVe siècle, d'un grenier à sel, d'une direction des aides, d'une juridiction consulaire et de deux maîtrises des eaux et forêts; elle formait aussi un gouvernement particulier, dépendant du gouvernement général de l'Ile-de-France et ayant à sa tête des capitaines-gouverneurs dont plusieurs jouèrent un rôle important. Ses armoiries, concédées par Philippe-Auguste, étaient d'argent au lion d'azur, armé et lampassé de gueules, couronné d'or, semé de fleurs de lys d'or, avec la légende : Regi et regno fidelissima. Compiègne est la ville de naissance du cardinal d'Ailly, du bénédictin D. Coustant, du généalogiste Le Féron, de l'historien Muldrac, etc. Le voisinage immédiat de Compiègne comprend un certain nombre de hameaux ou d'écarts (en partie absorbés par la ville moderne) dont les principaux sont : le Petit Margny, le Vivier-Corax, la Glacière, Saint-Corneille-au-Bois (ruines d'un prieuré des XIIe et XVIe siècles) et Royalieu. Ce dernier fut d'abord une maison de chasse sous le nom de Beaulieu; Philippe le Bel y établit en 1303 un prieuré qui devint, au XVIIe siècle, la résidence des religieuses de Saint-Jean-au-Bois. On a trouvé aux environs de Compiègne de nombreux vestiges antiques, notamment à Champlieu, où l'on peut également voir les belles ruines d'une église romane. Conciles de Compiègne. Monuments.
Au-dessous : la statue de Jeanne d'Arc qui orne la façade à droite de la statue équestre de Louis XII et, à côté, la porte de l'Arsenal. La porte de l'Arsenal qui lui fait suite peut être attribuée à Philibert Delorme. Le musée de la Figurine historique s'abrite à côté, dans un étage de cet ancien hôtel de la Cloche et de la Bouteille où Alexandre Dumas plaça l'épisode final du Comte de Monte-Cristo. La Grosse Tour du Roi est le donjon de l'ancien château capétien qui avait lui-même succédé au palais carolingien, situé sur la hauteur dominant l'Oise. C'est plus ancien exemple connu de tour circulaire (1120-1130). En bordure de la rivière, il contribuait à défendre l'ancien pont dont les vestiges sont proches. Abandonné après Saint Louis, ce château demeura, jusque sous Louis XI, le siège de l'Auditoire de la justice royale, avec sa prison. La tour tombait en ruine, une pétition révolutionnaire réclama vainement la démolition de ce "monument de l'orgueil de nos rois". Elle est dénommée aussi Tour Jeanne d'Arc, en hommage à l'héroïne qui franchit l'ancien pont, avant d'être capturée de l'autre côté de la rivière, le 23 mai 1430. Guillaume de Flavy, capitaine gouverneur de la ville (de 1429 à 1448), a pu observer cette fatale escarmouche de sa plate-forme supérieure.
Il ne reste plus qu'un pan de mur insignifiant de la grande basilique et du cloîtrede Saint-Corneille, quelques morceaux du XIe siècle de l'église des Minimes, transformée en gymnase, une porte de l'enceinte, nommée Porte-Chapelle, construite sous François ler, sur les dessins de Philibert Delorme. L'ancien Hôtel-Dieu était l'annexe charitable de l'abbaye Saint-Corneille Saint-Nicolas-au-Pont fut entièrement reconstruit et richement doté par Saint Louis qui y transporta lui-même le premier malade dans un drap de soie; il nourrissait aussi de ses mains les infirmes. Cent trente-quatre pauvres et malades avaient chaud, dormaient dans un lit individuel, étaient nourris et consolés. Les religieuses Augustines y furent remplacées, en 1792, par des soeurs de saint Vincent de Paul. Depuis sa réunion à l'Hôpital général, en 1894, les bâtiments médiévaux de l'ancien Hôtel-Dieu ont été aménagés en salles de réception ou d'exposition. La chapelle garde un magnifique retable d'art baroque, sculpté en bois de chêne. L'ancien Hôtel-Dieu de Compiègne. L'église Saint-Jacques appartient aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, avec quelques parties Renaissance; le clocher, placé sur le portail, est de cette dernière époque et a 49 m de hauteur; cette église renferme un bénitier du XIIe siècle, de nombreuses sépultures des XIVe et XVe siècles et un certain nombre de tableaux et d'objets intéressants dus à la munificence des souverains dont elle était la paroisse. Elevée au XIIIe siècle, l'église Saint-Antoine (mon. hist.) se vit enrichie au XVIe siècle d'une façade et d'un choeur de style gothique flamboyant. Les transepts sont du XIIIe siècle; baptistère du XIe ou du XIIe siècle. Ce fut la paroisse du cardinal Pierre d'Ailly (1351-1420), théologien réputé qui contribua à mettre fin au Grand Schisme lors du concile de Constance (1414-1418). Son oeuvre la plus connue, l'Imago Mundi, servit de justification à Christophe Colomb. C'est là que Jeanne d'Arc vint prier, accompagnant Charles VII après le sacre de Reims. Les bienheureuses Carmélites de Compiègne, dont le sacrifice fut exalté par Georges Bernanos, trouvèrent refuge dans trois maisons voisines et se rassemblèrent ici clandestinement pendant la Révolution. Elles furent guillotinées en 1794.
On voit dans l'église Saint-Germain (XVe et XVIe siècles), un beau banc-d'oeuvre Renaissance et des pierres tombales des XIVe, XVe et XVIe siècles. On peut encore citer à Compiègne le pont qui date de Louis XV, quelques maisons de la seconde moitié du XVe et du XVIe siècle, la statue de Jeanne d'Arc (de Leroux, 1860), placée en face de l'hôtel de ville, etc.
Le palais ou château occupe le troisième emplacement ayant servi depuis l'origine de la monarchie a la résidence des souverains. Il fut reconstruit sous sa forme actuelle sur les plans de Gabriel, architecte de Louis XV; commencé vers 1753, il ne fut terminé qu'en 1788, sauf la galerie d'honneur qui date du Premier empire. C'est un triangle dont le grand côté, appuyé sur la ligne des anciennes fortifications, forme la façade de 293 m de long, qui regarde la forêt. Les parties les plus remarquables sont le grand escalier, la salle des gardes, la chapelle, la bibliothèque, la galerie de 45 m et le théâtre. Le Palais de Compiègne, vu du Parc. Le parc, de 183 hectares, orné de belles statues, tient dans la direction des Beaux-Monts à la magnifique forêt de 14 600 hectares qui est encore aujourd'hui la grande attraction de la ville à laquelle elle a donné naissance. Cette forêt est traversée par une chaussée de Brunehaut et contient le beau château de Pierrefonds, restauré par Viollet-Le-Duc. Le château possède aussi une bibliothèque considérable ; son mobilier et sa décoration constituent, d'ailleurs, un autre musée, avec ses magnifiques tapisseries, ses plafonds de Girodet, ses galeries de Coypel, ses tableaux de Véronèse, Léonard de Vinci, le Parmesan (Mazzuoli), etc. (Vte de Caix de Saint-Aymour / Infos : Ville de Compiègne). |
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