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Versailles |
Versailles (Versaliae) est une ville de France, dans le département des Yvelines; à 20 kilomètres à l'Ouest de Paris; 85 700 habitants. Préfecture. La ville de Versailles occupe un site fort pittoresque, sur un plateau assez élevé par rapport à Paris, mais que dominent du côté du Nord, de l'Est et du Sud des coteaux accidentés, couronnés par les bois de Vaucresson, des Fausses-Reposes, de Chaville, des Gonards qui offrent des promenades aussi nombreuses que charmantes. Le seul défaut de ce site, c'est sa sécheresse; un ruisseau insignifiant, le ru de Galie, coule à Versailles sous forme d'égout, et ce manque d'eau a failli être au développement de la ville un obstacle insurmontable. Seule, la volonté de fer de Louis XIV pouvait en avoir raison; c'est donc à cette volonté que nous devons l'existence d'une ville incomparable par ses monuments, par ses souvenirs historiques, par la majesté de son aspect. Histoire. Vue générale du château de Versailles, par Pierre Patel (1668). En 1561, la seigneurie de Versailles appartenait à Martial de Loménie, qui obtint de Charles IX l'établissement d'un marché tous les jeudis, et de quatre foires annuelles : le 25 janvier, le jeudi de la mi-carême, le mercredi après la Pentecôte et le 28 août, fête de Saint-Julien, patron du lieu. A la date de ,juin 1574, l'Estoile écrit : « En ces jours se découvrirent plusieurs gens de guerre, tant de cheval que de pied, tenant les champs vers Trappes, Versailles, Vesines, Virolley et villages circonvoisins, et vivant à discrétion, desquels on ne peust oncques savoir les noms de l'entreprise ».Martial de Loménie avait été tué à la Saint-Barthélemy; son fils, Antoine, lui succéda dans la seigneurie; Henri IV avait pour lui beaucoup d'amitié, et venait fréquemment chasser avec lui dans les bois dont Versailles, surtout alors, était entouré; Louis XIII l'imita dans le goût que le lieu justifiait d'ailleurs pleinement, et en 1627 acheta la terre à Jean de Soisy qui en était alors seigneur. C'est de ce moment que l'on peut dater l'acte de naissance de Versailles actuel, encore que le château que le roi s'y fit construire fût un édifice de médiocre importance, mais Louis XIV qui voulait quitter la résidence de Saint-Germain parce que, a-t-on prétendu, il apercevait de là les flèches de l'abbaye de Saint Denis, son futur tombeau, Louis XIV n'aurait peut-être pas jeté les yeux sur Versatiles si son père ne l'avait pas choisi avant lui, et il est utile de noter qu'il tint, dans la nouvelle et somptueuse construction qui est la gloire de Mansart, à respecter et à conserver le manoir élevé par Louis XIII. |
C'est en 1661 que commencèrent les travaux, et en 1672 qu'ils furent achevés. L'abbé Lebeuf place au mois de février 1672 l'époque des premières déclarations royales datées de Versailles. On peut dire que c'est aussi de ce moment là que date la ville. Le service du roi et de la cour, l'intérêt qu'avaient les courtisans à être aussi près que possible du Maître, déterminèrent aussitôt la construction de nombreuses maisons, et d'ailleurs Louis XIV lui-même en fit élever pour ses officiers, en même temps qu'il accordait des privilèges en faveur des maisons nouvellement bâties, et qu'il prenait des dispositions pour les conditions d'alignement et de hauteur à leur appliquer, car les maisons seigneuriales, puisque les habitations particulières, ne devaient avoir plus d'un étage, afin de ne pas même paraître avoir, aux environs du château royal, quelque air de grandeur. Enfin, la brique et l'ardoise furent prescrites comme matériaux de construction seul le château de Clagny fit exception à cette règle d'humilité; sur l'emplacement d'un ancien manoir féodal qui au XVIe siècle avait appartenu à Pierre Lescot, Lous XIV chargea Mansart d'élever un palais aussi somptueux que son château même; il était destiné à Mme de Montespan, qui l'occupa en effet, et y donna des fêtes fastueuses. Clagny fut transmis par elle à son fils, le duc du Maine, mais abandonné par ce dernier au profit de Sceaux, le monument ne tarda pas à tomber en ruines et fut démoli par ordre du roi en 1769. Revenons à Versailles même. Sa prospérité ne fit que s'accroître jusqu'à la fin de l'Ancien régime. L'église Saint-Julien, paroisse originelle, construite dans le quartier du vieux Versailles qu'on nomma plus tard quartier du Parc-aux-cerfs, fut démolie en 1679 et remplacée par les bâtiments, du grand commun, dont la chapelle servit provisoirement aux habitants de ce quartier. Pour le nouveau Versailles, situé au Nord et à l'Est du château, Louis XIV fit élever en 1680 l'église Paroissiale Notre-Dame. Sous Louis XV, on bâtit pour remplacer l'église Saint-Julien, d'abord une chapelle, sise rue Satory, sur l'emplacement de l'évêché actuel, puis, comme cet édifice était encore insuffisant, une somptueuse église, dédiée à Saint-Louis, qui est la cathédrale actuelle. La première pierre en fut posée le 12 juin 1743, et onze ans plus tard, l'église était livrée au culte. Versailles s'agrandit et s'embellit encore durant le règne de Louis XV. Tout un quartier se construisit sur l'emplacement du château de Clagny, démoli, comme nous venons de le dire, en 1769; c'est le quartier de la rue Duplessis, du boulevard de la Reine, de la rue d'Angivillier, de la rue du parc de Clagny. En outre à dater du 1er janvier 1787, la paroisse de Montreuil fut annexée a la ville qui, la même année, eut le droit d'être administrée par une municipalité alors, que, jusque-là, elle était placée sous l'autorité exclusive d'un gouverneur-bailli nommé par le roi. La population était alors d'environ 60 000 habitants. Les jardins de Versailles, vus depuis la fontaine de Neptune. (Tableau de Jean-Baptiste Martin, 1696). Les événements de 1789 dont Versailles fut le théâtre sont dans toutes les mémoires, la réunion des États généraux, le 5 mai, le serment du Jeu de paume, le 23 juin, la nuit du 4 août, les banquets hostiles aux idées nouvelles qui ont lieu le 1er et le 3 octobre ; enfin, la dramatique invasion des Parisiens qui, le 5 octobre, pénètrent dans le château par la force et ramènent le lendemain à Paris comme leurs prisonniers le roi et la reine (Louis XVI et Marie-Antoinette). Le départ de la cour, en diminuant considérablement le chiffre de la population, et surtout en supprimant les éléments les plus importants d'activité et de vitalité, fit désormais entrer Versailles dans un état de calme presque léthargique qui n'a plus été que rarement interrompu par des faits d'une gravité exceptionnelle. Le 9 septembre 1792, un convoi de prisonniers venant d'Orléans fut massacré dans les rues de la ville par une bande de misérables venus de Paris pour accomplir cet abominable forfait. En 1814 et en 1815, Versailles fut occupé par l'armée des Alliés la seconde invasion lui fut particulièrement douloureuse, car pour se venger d'une défaite que le général Exelmans leur avait infligée dans la plaine de Saint-Antoine, les Prussiens mirent la ville au pillage. Le 10 juin 1837 fut un jour de fête pour la cité, et en même temps le point de départ d'une source de prospérité, car c'est celui de l'inauguration du musée consacré dans le château par Louis-Philippe à toutes les gloires de la France. Trois ans après, la ville eut à se réjouir d'être reliée à Paris par les deux chemins de fer dits de la rive droite et de la rive gauche en raison de l'emplacement de leurs gares d'arrivée à Paris. Napoléon III ne résida pas plus à Versailles que ne l'avaient fait ses prédécesseurs; il semble que le souvenir de Louis XVI ait inspiré quelque crainte superstitieuse aux souverains qui vinrent après lui. L'année si justement appelée terrible fut pour la cité de Louis XIV l'époque la plus cruelle qu'elle eût encore connue : du 18 septembre 1870 au 7 mars 1871, la ville fut occupée par les Allemands, qui en firent leur quartier général, et, humiliation suprême, c'est dans les murs du château, c'est dans la galerie des glaces que s'accomplit le 18 janvier la cérémonie du couronnement de l'empereur d'Allemagne. Puis survint la guerre civile, et le nom de Versailles demeure celui du gouvernement qui eut mission de combattre le mouvement communard de Paris et de rétablir la paix. |
Le château de Versailles. Le château, que les Versaillais nomment plus volontiers le palais, est sans contredit un des monuments les plus remarquables de la France entière, tant par lui-même que par les événements solennels dont il a été le théâtre, et, de nos jours, par les richesses d'art incomparables qui y sont accumulées. La construction, avons-nous dit, en fut commencée en 1661, sous la direction de Le Vau, et achevée en 1682; il est prouvé que le roi examina tous les plans, suivit l'exécution de tous les travaux, et rien ne fut fait qu'il ne l'eût approuvé. Jusqu'en 1668, ce n'était qu'une maison de plaisance; mais Louis XIV songea alors à en faire sa principale résidence, et Mansart, qui avait succédé à Le Vau en 1676, ne pouvant décider le roi à démolir les vieilles constructions, dut les entourer d'une « enveloppe » pour doubler la profondeur de l'édifice. Sur l'immense place d'Armes, à laquelle aboutissent les trois majestueuses avenues de Paris, de Saint-Cloud et de Sceaux, s'ouvre une grille précédant une très vaste cour que les bâtiments du château rétrécissent dans sa partie occidentale, de façon à former une seconde cour carrée que l'on nomme la cour de marbre, et qui précède la façade du corps principal du château. Ce corps de logis représente à peu près l'emplacement du château primitif de Louis XIII; aussi paraît-il un peu étriqué par rapport aux ailes démesurément longues qui l'accompagnent à droite et à gauche, mais ce n'est un défaut qu'en plan, car de la cour les ailes n'apparaissent pas au visiteur, et du côté du parc, les bâtiments se trouvant à l'alignement offrent un développement parfaitement harmonieux. Le souvenir de Louis XIV est tout entier dans cette partie centrale; après qu'on a gravi l'escalier de marbre, on trouve successivement les salons, célèbres de la Paix, de Diane, de Mercure, d'Apollon, de la Guerre, de l'Oeil-de-Boeuf, puis la chambre de Louis XIV avec son propre lit, solennel comme un trône, et le salon du Conseil. En arrière, prenant jour sur le parc est l'admirable galerie des Glaces, longue de 72 m, décorée de compositions de Lebrun. - La Galerie des Glaces du château de Versailles. Les petits appartements occupent les deux ailes de bâtiments qui encadrent la cour de marbre ; à gauche, c.-à-d. au Sud, sont, au premier étage les coquets et charmants salons où Marie-Antoinette vivait presque constamment, d'où elle se réfugia chez Louis XVI quand le peuple envahit le palais, le 5 octobre 1789, et où elle ne revint plus. Au rez-de-chaussée étaient les appartements dits du dauphin, de nos jours aménagés en salles de musée; ils renferment des oeuvres picturales de premier ordre. A droite de la cour de marbre sont les petits appartements de Louis XV, aménagés en partie sur emplacement d'une ancienne galerie décorée par Mignard et de l'escalier dit des Ambassadeurs, détruit en 1752; on montre dans une des pièces une fenêtre masquée par laquelle le roi pouvait, sans être vu, voir tout ce qui se passait dans la cour du château. Au-dessus, sont situés les appartements de Mme du Barry, l'atelier de serrurerie de Louis XVI, etc. Tel est à grandes lignes, le château proprement dit. Il est, avons-nous dit, accompagné de deux ailes ayant chacune un développement de 190 m, et qui constituent la partie principale du musée créé par Louis-Philippe. L'aile gauche contient les tableaux représentant les principaux événements militaires; dans l'aile droite sont les oeuvres de peinture et de sculpture relatives à l'histoire de la France et à ses monuments. La Chambre du roi, à Versailles. A cette aile se rattache la chapelle, chef-d'oeuvre de Mansart, terminée en 1710. A l'extrémité Nord de l'aile de droite se trouve la salle de spectacle du château, construite par Gabriel; de 1871 à 1875, elle fut le siège de l'Assemblée nationale; puis de 1875 à 1879, celui du Sénat, A l'extrémité opposée du Palais, au rez-de-chaussée de l'aile méridionale fut construite, en 1875, une salle pour la Chambre des députés, aujourd'hui salle du Congrès, qui sert aux réunions plénières du Parlement. La cour d'honneur est ornée au centre de la statue équestre de Louis XIV par Petitot, et sur les côtés, de seize statues de personnages célèbres, dont douze servirent pendant quelque temps à la décoration du pont de la Concorde. Jugées trop massives, elles furent transportées à Versailles où elles ne font pas meilleur effet. Les jardins sont dignes du palais par leur ordonnance parfaite, encore qu'un peu froide, et sont l'oeuvre la plus heureuse qu'ait accomplie Le Nôtre. Dans l'axe de la façade centrale du palais se succèdent une série de bassins et de parterres; le parterre d'eau, le parterre de Latone, le tapis vert, le bassin d'Apollon, aboutissant à la grande pièce d'eau appelée assez improprement le canal, qui est en forme de croix. De chaque côté, des bosquets disposés avec art offrent leurs épais ombrages aux promeneurs; l'un d'eux fut témoin de la trop fameuse aventure du collier de la reine. A gauche de la façade principale du palais, une terrasse magnifique domine l'Orangerie construite par Mansart, et la pièce d'eau des Suisses, avec la perspective des bois de Satory dans le fond ; deux escaliers monumentaux de cent marches relient cette terrasse à l'Orangerie. Le bel effet produit par la dépression naturelle du terrain ne se retrouve pas à l'extrémité Nord de la grande façade; le parc n'en offre pas moins, de ce côté, des parties fort agréables, où le bassin de Neptune et les bains d'Apollon occupent le premier rang. C'est ici le lieu de rappeler que Versailles une fois construit et ses jardins dessinés, on finit par s'apercevoir que l'eau manquait presque totalement. Des travaux immenses furent accomplis, dont le principal est demeuré la machine de Marly; la captation des eaux de l'Eure fut abandonnée, mais nous a valu le bel aqueduc de Maintenon. Enfin, pour alimenter les innombrables jets d'eau qui paraissaient alors le complément indispensable des charmes du parc, et qui font encore aujourd'hui l'admiration des visiteurs, il fallut mettre à contribution tous les étangs de la région, fort nombreux heureusement. |
L'histoire des Trianons est inséparable de celle du château; leur enclos, bien que distinct du parc, se confond néanmoins avec lui et en est un charmant complément. Dès le XIIe siècle, Trianon était une paroisse que les chartes latines nomment Triarnum, paroisse bien modeste composée de métairies, et que Louis XIV absorba dans le domaine de Versailles, pour s'y faire construire le Trianon de porcelaine (Saint-Simon), simple castel décoré de faïences imitant les porcelaines de Chine; puis, quand il eut cessé de plaire, le grand Trianon, édifié par Mansart. Le petit Trianon, distant de quelques centaines de mètres, est l'oeuvre de Gabriel, qui l'édifia sur l'ordre de Louis XV, en 1766. Louis XVI l'offrit à Marie-Antoinette comme don de joyeux avènement, et l'on sait quel lieu de délices et de plaisirs champêtres, d'une innocence relative, en fit la reine. Le hameau de Trianon reste célèbre dans les annales de cour, aux dernières heures de l'ancien régime. - Le Parc du château de Versailles. Cliquez sur l'image pour l'aggrandir (plan zoomable). Les autres monuments. La préfecture, sise avenue de Paris et rue Saint-Pierre, date du second Empire. Les archives départementales dont toutes les séries sont très riches, bien classées, et en partie inventoriées, occupent tout le bâtiment qui règne le long de la rue Saint-Pierre. La bibliothèque de la ville a été installée dans l'hôtel des affaires étrangères, construit sous Louis XV; elle renferme de très importantes collections de manuscrits et d'ouvrages provenant du château; on peut dire, et ce n'est pas un mince éloge, que le contenu y est digne du cadre. |
Hommes célèbres. Parmi les hommes célèbres nés à Versailles, il convient de nommer le maréchal Berthier, l'abbé de l'Epée, le sculpteur Jean Houdon, Hoche, le poète Ducis, Tissot, de l'Académie française, Ferdinand de Lesseps. L'abbé de l'Epée, Hoche et Houdon ont leur statue sur des places publiques de la ville. Armes. |
Traités de Versailles. Divers traités ont été signés à Versailles au XVIIIe siècle, celui du 30 décembre 1758 (alliance offensive et défensive avec l'Autriche contre la Prusse), celui du 15 juin 1763 (cession de la Corse à la France par la république de Gênes); celui du 26 septembre 1786 (traité de commerce et de navigation avec la Grande-Bretagne). Mais le principal est celui du 3 septembre 1783, composé de 24 articles, entre Louis XVI, roi de France, et Georges III, roi d'Angleterre. L'Angleterre reconnaissant l'indépendance de ses colonies révoltées d'Amérique (les treize États unis), rendait aux Hollandais ses colonies moins Negapatam, à l'Espagne (alliée de la France en vertu du Pacte de famille), Minorque et la Floride (ce qui remit la France, par rétrocession de l'Espagne, en possession de la Louisiane); à la France, Sainte-Lucie, Tobago, le Sénégal, l'îlot de Gorée, et les comptoirs français de l'Inde; l'établissement d'un commissaire-inspecteur anglais à Dunkerque, que le traité d'Utrecht avait imposé à la France, est supprimé (article 17). La France restituait à l'Angleterre celles des Antilles que les guerres lui avait livrées (la Grenade, les Grenadines, Saint-Vincent, la Dominique, Saint-Christophe, Nevis, Montserrat). L'article 5 réglait à nouveau, pour prévenir les querelles, le droit de pêche dans les parages de Terre-Neuve. C'est aussi à Versailles, et le même jour, que fut signé le traité spécial entre Georges III et Charles III d'Espagne, allié de la France. Quant aux traités en dix articles entre Georges III et les États-Unis (représentés par John Adams, Benjamin Franklin, John Jay), c'est à Paris que les signatures furent échangées. Lorsque l'on évoque aujourd'hui un Traité de Versailles, on se réfère le plus souvent à l'un des traités signés à la fin de la Première Guerre mondiale entre vainqueurs et vaincus. Celui-ci, signé le 28 juin 1919 concernait l'Allemagne. Le traité lui imposait d'importantes pertes territoriales au profit de la France (Alsace et Lorraine), de la Belgique (Eupen, Malmédy), de la Pologne (Prusse orientale, Poznanie, Haute-Silésie), et du Danemark (Slesvig du nord). Au total, l'Allemagne perdait ainsi 68 000 km² et 8 millions d'habitants. Afin d'offrir à la Pologne un accès à la mer, la Prusse orientale fut coupée du reste de l'Allemagne par un « corridor ». Danzig (Gdansk) constitua une « ville libre » sous tutelle de la S.D.N. (Société des Nations). La S.D.N à qui revenait aussi l'administration pendant 15 ans la Sarre, dont les mines de charbons passèrent entre les mains de la France. L'Allemagne dut en outre renoncer à toute revendication sur l'Autriche. Hors d'Europe, l'Allemagne perdit toutes ses colonies, elles aussi confiées à la S.D.N., qui donna mandat à plusieurs autres puissances pour les administrer et les guider vers l'indépendance. Une grande partie du Cameroun et du Togo vinrent ainsi à la France, le reste de ces deux territoires au Royaume-Uni. Le Sud-Ouest africain passa sous l'administration de l'Afrique du Sud; le Ruanda-Urundi (Rwanda et Burundi) sous celle de la Belgique. Le Japon se vit confier les îles possédées par l'Allemagne dans le Nord de l'océan Pacifique; la Nouvelle-Zélande obtint l'administration des îles Samoa, et l'Australie celle de la Nouvelle-Guinée. D'autres dispositions visaient notamment à réduire sinon à anéantir la puissance militaire de l'Allemagne, et le Traité de Versailles stipulait par ailleurs que l'Allemagne, considérée comme responsable du conflit, devait rembourser les dommages causés - des dédommagements dont le montant devait être fixé en 1921. (H. Monin). |
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