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L'Amérique
constitue un ensemble de terres nettement séparées
de celles dont la réunion forme l'Ancien Monde. Elle en est isolée par
deux grandes étendues de mer : l'océan Pacifique
à l'Ouest, et l'océan Atlantique Ã
l'Est. Avec sa superficie de 38.344.000 de kilomètres carrés (non compris
les terres arctiques), elle équivaut presque à quatre fois l'Europe
et embrasse près du tiers de la surface émergée du globe. Elle est étendue
dans le sens de la longitude, et pour ainsi dire d'un pôle à l'autre;
son point septentrional, le cap Barrow, est au delà du cercle
polaire arctique par 72° de latitude Nord, et son extrémité méridionale
atteint avec le cap Horn 56° de latitude Sud. La distance entre ces deux
promontoires extrêmes n'est pas moindre de 18.000 kilomètres. Son extension
en latitude est beaucoup moins considérable.
Le Nouveau Monde se compose de deux continents, distingués par les qualifications de Amérique du Nord et Amérique du Sud, et que rattache l'un à l'autre un isthme montueux dont la plus faible largeur, par le travers de Panama, est de 56 kilomètres (c'est l'Amérique centrale). Il comprend aussi l'archipel des Antilles, dont les îles les plus grandes sont Cuba, Haïti, la Jamaïque et Porto-Rico. Géographie
physique
Rares dans l'Amérique du Sud, les terrains secondaires, jurassiques et crétacés, occupent une large place dans l'Amérique du Nord. Les terrains tertiaires s'étendent depuis Rhode-Island jusqu'à l'isthme de Tehuantepec, puis couvrent le Venezuela, une partie de la Colombie, de l'Équateur, de l'Uruguay et du Paraguay. Les terrains d'alluvion existent dans l'Amérique du Nord sur une largeur et une profondeur considérables, entre les lacs et le delta du Mississippi. Dans l'Amérique du Sud, le les sédiments tertiaires et quaternaires forment presque tout le sol des pampas et les Llanos du Venezuela. Les alluvions existent surtout au Brésil, en Argentine et dans le nord de la Guyane. La géologie vient donc prouver qu'à un point de vue spécial, le Nouveau Monde mériterait bien mieux que notre l'appellation de « ancien continent ». Orographie.
Le mont McKinley (6195 m), en Alaska, point culminant de l'Amérique du Nord. (Photo : Rose et Rich Primmer). Au Canada et aux Etats-Unis, la partie la plus élevée de ce système montagneux porte le nom de montagnes Rocheuses; au Mexique, on la nomme sierra Madre; enfin, dans l'Amérique du Sud, le nom de Cordillère des Andes est celui qu'on emploie partout, de l'isthme de Panama au détroit de Magellan. C'est dans les Andes de l'Argentine que se dresse le plus haut sommet du continent américain, l'Aconcagua (6960 m); Nevado Ojos del Salado, au Chili, atteint les 6880 m, et le Huascaran, au Pérou, qui ne lui est inférieur que d'une centaine de mètres (6768 m), et une quinzaine de montagnes au moins dont l'altitude dépasse 5000 mètres, lui font dans l'Amérique du Sud un imposant cortège. Dans l'Amérique du Nord, l'altitude d'aucun sommet ne dépasse en altitude les géants des Andes; le plus haut pic, le mont Mc Kinley, cependant, s'élève en Alaska à 6195 mètres; quelques-uns des volcans mexicains dépassent également 5400 mètres (Orizaba et Popocatepetl); quant aux montagnes Rocheuses proprement dites, elles n'atteignent nulle part cette hauteur et culminent à 4420 mètres avec le mont Whitney. Au delà des plaines centrales et les bordant à l'Est comme le système Rocheuse-Andes les borde à l'Ouest, s'élèvent des masses montagneuses dont l'altitude paraît faible en comparaison de celle de la chaîne occidentale, mais qui ont cependant une grande importance : ce sont, dans l'Amérique du Nord, les monts Alléghany, dont un sommet, le Black Dome, atteint 2044 m et, dans l'Amérique du Sud, le massif du Brésil et celui des Guyanes, que sépare la basse vallée de l'Amazone. Mais, en somme, malgré l'importance et la hauteur des montagnes qui couvrent plusieurs parties du continent américain, les plaines occupent les trois quarts de l'Amérique septentrionale, et davantage encore dans l'Amérique méridionale. Elles s'étendent sans interruption sensible de la baie d'Hudson au golfe du Mexique, et de la mer des Antilles au détroit de Magellan. Climat.
La faible hauteur des montagnes de la partie
orientale de l'Amérique laisse ce double continent presque entièrement
ouvert aux nuages de l'Atlantique
qui, poussés par les vents,
vont se condenser sur la barrière élevée du littoral occidental. Le
Nouveau Monde est dans son ensemble richement arrosé; les pluies
sont loin toutefois de se répartir également sur toutes ses régions
: elles vont en diminuant de part et d'autre de la région équatoriale
qui est abondamment arrosée. Il est même des pays qui, abrités complètement
des vents pluvieux par une ceinture montagneuse, ne reçoivent que des
précipitations insignifiantes et sont transformés en véritables déserts;
tel est le cas de l'Utah et des parties les plus encaissées des plateaux
Mexicain et Bolivien.
Le littoral atlantique dans le New Jersey. Une côte basse extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. Photo : Keith Shannon / USFWS. Hydrographie.
Le Mississippi à Davenport, aux Etats-Unis (Iowa). C'est, en Amérique du Nord, le Saint-Laurent, déversoir des grands lacs canadiens, le Mississippi-Missouri, qui peut être rangé parmi les plus grands fleuves du globe, et le rio Grande del Norte. Ce sont, en Amérique du Sud, l'Orénoque, l'Amazone, un des plus abondants, sinon le plus abondant des fleuves terrestres, et le Parana-Paraguay. Longueur des principaux fleuves d'Amérique (km)
Et, ici, il est curieux de constater qu'au point de vue hydrographique, il y a symétrie parfaite entre les deux parties de l'Amérique : au Saint-Laurent, orienté d'une façon générale Est-Ouest, dans la partie septentrionale de l'Amérique du Nord, correspond l'Amazone, dont l'orientation, ainsi que la situation, est la même dans l'Amérique du Sud; au Mississippi nord-américain correspond le Parana-Paraguay, tous deux ayant une direction approximative Nord-Sud. Un autre fait intéressant fut signalé pour la première fois par Humboldt : Les bassins respectifs des fleuves ne sont nulle part moins distincts ; ils ne sont séparés que par de faibles crêtes; souvent même, ils ne le sont pas du tout.L'Orénoque et le rio Negro, affluent de l'Amazone, communiquent par le Casiquiare, et il paraît que, dans la saison pluvieuse, on passe en bateau des affluents du Parana dans ceux de Amazone. La séparation entre le Mississippi et le domaine du Saint-Laurent est également à peine indiquée. - Les chutes d'Iguazu, sur la frontière entre l'Argentine et le Brésil. Elles mesurent environ 2,7 km de largeur et atteingnent une hauteur maximale de 81 m. Source : The World Factbook. L'Amérique, exception faite pour le Grand lac Salé (6400 km²), ne présente pas de grands lacs salés comme on en trouve en Asie; mais elle possède dans les lacs canadiens le plus vaste réservoir d'eau douce du globe. En dehors de cette région si favorisée à ce point de vue, les lacs sont fort rares; on ne peut guère citer que les lacs Titicaca et Managua de l'Amérique méridionale et le lac de Nicaragua dans l'Amérique centrale. Côtes.
Carte de l'Amérique du Nord. Le flore et la faune L'Amérique comprend un si grand espace, des régions si différentes, qu'il est impossible, sans entrer dans quelques détails, de donner une idée générale de la flore et de la faune, qui varient suivant la latitude et l'altitude. Flore.
La flore arctique s'étend environ jusqu'au 65e degré de latitude Nord, depuis le détroit de Béring jusqu'à l'océan Atlantique. Les cryptogames, lichens et mousses, couvrent souvent presque exclusivement le sol, mais on trouve également des phanérogames (graminées, cypéracées, caryophyIlées, rosacées, brassicacées, papavéracées), des saules, des bouleaux, des aunes. Sur sept cent cinquante espèces de plantes vasculaires, vingt sont endémiques. Les forêts, qui caractérisent les régions tempérées, arrivent à l'embouchure de l'Orégon et gagnent l'embouchure du Mississippi. On y rencontre des essences forestières qui représentent celles d'Europe : le Larix americana, analogue au mélèze; des bouleaux, des épicéas, des pins, des chênes, des hêtres, le cyprès chauve; puis le tulipier, le platane, le liquidambar; un magnolia, le catalpa, un yucca, des palmiers nains du genre sabal, etc. La zone des prairies correspond à celle des steppes de l'Europe orientale et de l'Asie centrale : elle s'étend au Sud de la zone des forêts; là , l'hiver est rigoureux, le printemps est court avec peu de pluies, et l'été est sec; la végétation dure de mai à juillet et consiste en graminées courtes et sèches, au milieu desquelles vivent des plantes grasses, des cactées (Opuntia missouriensis); des cierges (Cereus giganteus) qui atteignent 16 mètres de haut; des armoises, des chénopodés, des mimosées, des composées et des onagrariées. Sur le littoral californien, il y a une alternance régulière de sécheresse et de pluie, et un hiver doux et court, conditions favorables à la végétation. On trouve de nombreux arbres à feuillage toujours vert; des lauriers, chênes, tilleuls, frênes, arbousiers: puis des conifères de taille gigantesque, des sequoïas, dont quelques-uns (Sequoia gigantea ou wellingtonia ou arbre mammouth de la sierra Nevada) peuvent dépasser 100 mètres de haut et vivre trois mille ans. On en a abattu qui avaient environ 30 mètres de circonférence et 130 mètres de haut. La zone de la flore néotropicale comprend presque tout le Mexique, la Floride, les Antilles, l'Amérique centrale et la plus grande partie de l'Amérique du Sud jusqu'aux sources de l'Uruguay. La flore du Mexique et de l'Amérique centrale varie suivant l'altitude et l'exposition. On y distingue les terres chaudes à végétation tropicale, les terres tempérées, où des chênes verts sont mêlés à des plantes tropicales, et les terres froides (de 2800 m à 3000 m), où vivent des chênes à feuilles caduques et des conifères. Dans les terres chaudes se trouvent des palmiers du genre sabal, des cactées, des broméliacées dont l'ananas est le type, des lauriers, des térébinthes, des cycadées, plus de cinq cents espèces d'orchidées, parmi lesquelles il faut citer la vanille, des lianes, des fougères, des salsepareilles, du bois de campêche, etc. L'Amérique centrale et les Antilles ont une flore tropicale d'une extrême richesse, qui a beaucoup de rapport avec celle du Mexique. On cultive aux Antilles des végétaux fort utiles : le caféier, la canne à sucre, le tabac, le coton. L'Amérique du Sud, où se succèdent les trois zones à aspects si tranchés des Llanos, des Selvas et des pampas, possède les flores néotropicale et australe. Du 2e degré de latitude Nord au 33e degré de latitude Sud existe la flore tropicale la plus riche qu'on puisse imaginer. Il y a d'immenses forêts arrosées par des pluies torrentielles, qui entretiennent une végétation des plus actives et des plus puissantes. Dans les Andes, suivant l'altitude, on observe des zones de végétation, et il existe une flore andine, analogue à la flore alpine d'Europe. Jusqu à 1300 mètres d'altitude, on trouve une flore tropicale bien caractérisée par des fougères, des orchidées, des palmiers, des lianes; de 1300 à 1600 mètres, les fougères arborescentes et de hauts palmiers dominent, puis on voit des forêts de bambous; de 1600 à 2000 ou 2500 mètres, on trouve des forêts de quinquinas, des broméliacées, des orchidées épiphytes, le cocaier; jusqu'à 2500 mètres vit le palmier à cire; de 2800 à 3400 mètres, on rencontre beaucoup de buissons de buddleïa, de bardanesia, etc., et la flore andine existe jusqu'à la limite des neiges, de 4000 à 5200 mètres. Dans les immenses forêts du Brésil
poussent le cacao, le caoutchouc fourni par l'Hevea brasiliensis, la noix
de Para, l'ipecacuanha, le manioc, l'ananas, et, dans les lagunes, cette
splendide plante aquatique (Victoria regia) dont les feuilles peuvent atteindre
2 mètres de diamètre. Dans l'intérieur du pays existent des savanes
ou des forêts que les Brésiliens appellent "catingas", et dont les arbres
perdent leurs feuilles durant la saison sèche. Les pampas sont presque
couvertes de graminées.
Carte de l'Amérique du Sud. Le Chili septentrional
forme une région transitoire entre la flore néotropicale et la flore
australe. Pendant la saison des pluies (juin à novembre), la végétation
est abondante; puis, pendant les sécheresses, des plantes épineuses telles
que des cactées, des broméliacées, des acacias,
et aussi des bambous et des palmiers seuls persistent.
La végétation de la Terre de Feu est assez riche jusqu'à 550 m d'altitude; mais, à partir de cette altitude, il n'y a plus d'arbres, ou du moins ceux qui existent sont réduits à des dimensions minuscules; ainsi les hêtres (Fagus antarctica) n'ont que 0,10 m ou 0,15 m de haut. Les sommets, enfin, ne sont couverts que de mousses et de lichens. Faune.
La
faune néarctique.
Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), dans le Montana. Photo : USDA. Parmi les oiseaux : aigles, buses, corbeaux, merles, lagopèdes, tétras, pies-grièches, moineaux et pinsons d'Europe sont remplacés par des genres voisins. Cependant, le dindon, originaire de ces régions, existe à l'état sauvage dans les forêts; en outre, on y rencontre un oiseau-mouche (Trochilus colubris) et la perruche verte (Conurus carolinensis), qui sont des types tropicaux. Il y a de nombreux reptiles, dont quelques-uns sont caractéristiques, tels que le crotale ou serpent à sonnette; le lézard à cornes ou phrynosome; des iguaniens, et enfin l'alligator ou caïman du Mississippi, et de nombreuses tortues. Parmi les batraciens, très abondants, il faut citer la sirène lacertine, l'amphiume, le ménobranche. Les poissons abondent dans les fleuves et les lacs; certains percidés (paralabrax), des salmonidés, des sturioniens, des holostéens (amiadés et lépidostéidés) sont caractéristiques. La faune entomologique est des plus riches et, à côté d'espèces représentatives d'Europe, beaucoup de types sont néotropicaux. La
faune néotropicale.
Il n'y a pas de singes anthropomorphes;
les singes sont des platyrrhiniens, c'est-Ã -dire que leurs narines sont
écartées et aplaties; ils ont trente-six dents au lieu de trente-deux;
leur queue est longue et souvent prenante. Ce sont les sajous, les atèles,
les hurleurs, les nyctipithèques et les ouistitis (ces derniers ont trente-deux
dents). Les marsupiaux possèdent quelques
représentants du groupe des sarigues. Les grands carnassiers sont : le
jaguar, le cougouar ou puma, l'ocelot, le loup à crinière et le renard
d'Azara. Les ours sont représentés par une petite
espèce confinée dans les Andes du Pérou et de
la Bolivie; enfin, il existe d'autres carnassiers
tels que les ratons, les coatis et le kinkajou, qui est grimpeur.
Vigogne dans la région d'Antofagasta (Nord du Chili). Photo : Leandro Neumann Ciuffo; licence : Creative Commons. Les rongeurs sont nombreux : le cabiai, qui est le plus grand de tous les rongeurs;.le myopotame, le paca, l'agouti, le cobaye aperea, qui est considéré comme la souche du cochon d'Inde; le chinchilla, les viscaches, etc.; parmi les ongulés, le tapir, le pécari. Les ruminants sont moins nombreux que dans l'ancien monde; il y a de petits cerfs et des lamas, alpacas, vigognes, guanacos, qui représentent les chameaux et qui vivent sur les hauts plateaux des Andes. Les édentés, de si grande taille en Amérique autrefois (Mégathérium, Glyptodon, etc.), sont aujourd'hui plus petits, mais nombreux. Ce sont les paresseux, les tatous, les fourmiliers, comme le tamandua qui grimpe aux arbres et le tamanoir qui est de la taille d'un chien de Terre-Neuve. Les cétacés ont deux espèces particulières à l'Amérique : un dauphin à long bec qui vit dans l'Orénoque et l'Amazone, et un sirénien du genre lamantin qui remonte les fleuves de la Guyane et du Brésil. La faune ornithologique est des plus remarquables; parmi les rapaces, nous citerons les condors qui planent à plus de 7000 mètres d'altitude. Parmi les grimpeurs, il y a des perroquets, des aras, des perruches (Psittaciformes) et des toucans, puis des oiseaux-mouches ou colibris. Les gallinacés les plus connus sont les hoccos, les pénélopes. Les agamis, les savacous, les kamichis, sont les échassiers caractéristiques. Dans les Pampas, les nandous représentent les autruches d'Afrique. Sur les côtes de Patagonie, abondent les manchots, ces grands palmipèdes dont les ailes sont transformées en rames. Les reptiles
sont variés. Ce sont d'abord des crocodiliens
(alligators et crocodiles vrais), de nombreuses tortues
dont quelques-unes de grande taille (podocnémys). Les lacertidés,
les varanidés manquent, mais il y a des iguanes,
des geckos et certains sauriens,
les Hélodermes, dont la morsure est venimeuse. Les crotales, les bothrops,
les élaps, tous serpents venimeux et les boas,
les eunectes qui peuvent atteindre 10 mètres de long, abondent dans l'Amérique
du Sud.
Iguanes au Honduras. Photo : Dale L. Puckett; licence Creative Commons. Il existe d'énormes grenouilles, les crapauds pipas, des salamandres et des amphibiens aveugles, les cécilies. Les poissons ne sont pas moins remarquables; tels les trigonidés ou raies d'eau douce, les gymnotes ou anguilles électriques, les pirarucu (Arapaima gigas) qui peuvent atteindre 3 m de long et peser plus de 100 kg; enfin, des poissons dipnoïques, les lépidosirènes. Les mollusques, les insectes surtout sont d'une extrême abondance, et ces derniers d'une beauté souvent admirable; ce sont les morpho, papillons aux ailes d'un bleu d'azur, les fulgores porte-lanternes; des curculionides, des longicornes, des scarabéides, etc. On trouve enfin dans ces régions d'énormes araignées, les mygales, qui peuvent atteindre 8 cm de large. Paléontologie des deux AmériquesLes découvertes paléontologiques nous ont appris que le nouveau continent avait, à l'époque tertiaire, plusieurs faunes distinctes, dont l'étude est d'un haut intérêt, car elles montrent que ce vaste continent a été morcelé, comme l'Europe à la même époque, et que ses différentes régions ont eu avec les terres de l'autre hémisphère des relations dont leur faune actuelle conserve des traces. Elles indiquent, en outre, une faune beaucoup plus riche que celle qui vit encore de nos jours : c'est ainsi que les deux Amériques ont nourri des Chevaux, des Eléphants et des Mastodontes, jusqu'à l'époque quaternaire : on a même pu dire que l'Amérique du Nord était la véritable patrie du cheval. La faune mammalogique éocène, découverte dans les territoires de l'Ouest des Etats-Unis, est très remarquable par ses grands Ongulés (Uintatherium (ou Dinoceros), Loxolophodon, Brontotherium, etc.), aux formes étranges et sans analogues dans les gisements de l'ancien continent. Le type des Chameaux semble aussi s'être développé en Amérique à l'époque tertiaire, et c'est de là qu'il a rayonné d'une part vers l'Asie, où il est encore représenté par les Chameaux proprement dits, de l'autre vers les Andes du Chili, où l'on trouve les Lamas, Vigognes et Guanacos. Une liaison continentale, à l'époque tertiaire, à travers le Pacifique, entre l'Amérique du Nord et l'Asie orientale, explique les ressemblances des deux faunes paléarctique et néarctique.Dans l'Amérique du Sud, dans la région de la Plata, existait, à la même époque, une faune d'Edentés gigantesques (Megatherium, Mylodon), dont beaucoup étaient cuirassés (Glyptodon, Schistopleurum), et dont les tatous actuels semblent les descendants; près d'eux vivaient de grands mammifères (Typotherium) qui forment la transition des Ongulés aux Rongeurs. D'un autre côté, les ressemblances que les Poissons et les Batraciens de la sous-région chilienne montrent avec la faune de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie indiquent une relation continentale certaine, à une époque reculée (probablement secondaire), entre les régions australes des deux hémisphères. A la même époque, l'isthme de Panama n'existait pas encore et le courant équatorial coulait librement du Pacifique à l'Atlantique : on en a la preuve dans les coraux miocènes des Antilles qui se rapprochent de ceux du Pacifique plus que de ceux qui vivent maintenant dans la mer des Antilles : du reste, la faune marine, des deux côtés de l'isthme, présente encore à l'époque actuelle des ressemblances qui indiquent une origine commune. Plus tard, vers la fin de l'époque tertiaire, l'Amérique centrale a dut, au contraire, former un continent d'une grande largeur et qui s'étendait jusqu'aux Antilles : on trouve, en effet, dans les couches pliocènes de l'île de Cuba, les restes de grands mammifères ongulés qui n'y existent plus aujourd'hui et qui devaient avoir besoin, pour vivre, d'une vaste étendue continentale. (NLI / E. Trouessart). |
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