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Histoire du Japon |
Les
plus anciens vestiges humains au Japon appartiennent au Paléolithique.
Il semble que des populations venues à la fois de Sibérie,
via la Corée, et de Chine
et même d'Asie du Sud-Est se soient dès cette période retrouvées sur
les îles de l'archipel. Vers le IIIe millénaire,
apparaît une culture dite de Jomon (Jômon), qui durera environ 2000 ans.
La riziculture se développe vers le IIIe
siècle av. J. C. et est marquée par divers autres progrès dans les modes
de vie, qui caractérisent la période dite de Yayoï.
Si l'on en croit les premiers écrits japonais, qui ne datent que du VIIIe siècle de notre ère, la structuration politique de l'archipel, le titre d'empereur ou mikado, remonteraient au VIIe s. av. J.C. Plus fiables sont sans doute les connaissances des faits contemporains des textes. Ainsi, apprend-on qu'en 788, un peuple de l'ouest, que l'on suppose être les Mongols, essaya d'envahir le Japon, mais que son armée et sa flotte furent presque anéanties. Pendant trois ou quatre siècles encore, on vit arriver au pouvoir différents individus appartenant aux grandes familles nobles. La puissance impériale commença de décroître et les princes vassaux, profitant de sa faiblesse, se rendirent presque indépendants. Pour remédier à ces maux, la cour du mikado créa les fonctions de shogun, ou gouverneur généralissime, entre les mains de qui va vite résider le vrai pouvoir, surtout à partir du XIIe siècle quand cette charge devient héréditaire, et jusqu'à la dissolution du shogunat, en 1868. De 1331 à 1392, des guerres civiles éclatèrent entre empereurs rivaux. La Période de 1336 à 1573 est connue comme l'époque de la guerre et le pays fut gouverné par des shoguns de la famille Ashikaga. A la fin de cette période, trois des plus grands noms de l'histoire japonaise se firent remarquer : Nobunaga, Hideyoshi et Iyeyasu. Nobunaga conçut l'idée de réunir tout l'empire sous sa domination, mais il fut tué par un traître avant qu'il eût accompli cette oeuvre. Hideyoshi fut plus heureux. Nobunaga persécuta les prêtres bouddhistes et, de concert avec Hideyoshi, il reçut favorablement les jésuites missionnaires pour les opposer aux Bouddhistes. Après la mort d'Hideyoshi (1592), le pays fut déchiré par deux partis, l'un dirigé par les adhérents du jeune enfant de Hideyoshi, l'autre par Tokugawa lyeyasu. Ce dernier triompha et fonda le shogunat de Tokugawa, qui gouverna le Japon depuis 1603, jusqu'en 1867. Pendant cette période, le pays jouit d'une paix profonde. Edo (Yedo) devint capitale. Iyeyasu est regardé comme le plus grand caractère de l'histoire japonaise. Son système de gouvernement régna jusqu'à ces derniers temps. Bien que le shogun fût de facto le maître, le mikado (porte illustre ou sublime porte) était le véritable souverain du Japon, et le shogun n'était ni roi, ni empereur, mais gouverneur militaire, commandant en chef. Les Européens ont commencé à se rendre au Japon au XVIe siècle. Sur fond de rivalités entre eux, les Portugais et les Hollandais en particulier ont réussi à y implanter des établissements. Mais les relations entre Japonais et européens devinrent vite orageuses. Les chrétiens furent persécutés au milieu du XVIIe siècle; les commerçants étrangers relégués sur l'île de Deshima, dans la rade de Nagasaki. Assez vite, cependant, les Hollandais, vainqueurs à la fois de leurs concurrents européens (le Portugais sont chassés) et des réticences des Japonais parvinrent à arracher pour deux siècles le monopole des échanges commerciaux entre l'Europe et le Japon. La situation change au milieu du XIXe siècle, avec l'entrée en scène en 1852 des Américains, puis avec la conclusion de traités entre le Japon et toutes les grandes puissances occidentales. Une irruption des étrangers favorisée par le shogun et l'époque et qui se révèle hautement impopulaire. La succession des événements conduira à partir de là à la dissolution du shogunat (1868) et à la prise en main de tout le pouvoir par le mikado. Cette époque marque aussi le commencement d'une ère de progrès (dite ère Meiji), mais aussi la naissance d'une politique expansionniste du pays, qui se lance dans plusieurs guerres. Dans un premier temps contre la Chine, puis la Russie, et - plus tard, mais dans une perspective du même ordre - contre les Alliés, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dates clés : VIIe av. J.C. - Premier mikado? |
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Les
premiers habitants du Japon étaient des chasseurs-cueilleurs nomades du
Paléolithique. Ils utilisaient des outils de pierre taillée, tels que
des bifaces et des pointes de lance. La preuve de l'occupation humaine
la plus ancienne au Japon provient de sites comme celui de Kamitakamori,
où l'on a découvert des outils datant de plus de 30 000 ans.
Le Japon des temps anciensPériode Jōmon.Vers 14 000 av. JC, le climat plus chaud a permis une abondance de ressources naturelles, ce qui a conduit à une sédentarisation partielle des groupes humains. On parle de période Jōmon (environ 14 000 à .) pour désigne la culture qui se déploie alors au Japon et qui va durer jusuqe vers 300 av. JC. Ce nom lui vient de celui de la poterie caractéristique de l'époque, et qui est décorée de motifs cordés ("jōmon" signifie "motif de corde" en japonais). Les populations de la période Jōmon sont parmi les premières au monde à avoir fabriqué de la poterie, utilisée pour la cuisson et le stockage des aliments. Jōmoniens vivaient dans des habitations semi-souterraines, mais restaient une société de chasseurs-cueilleurs. Les coquillages, les poissons, les fruits de mer, les noix et les baies constituaient une part importante de leur alimentation. Ils fabriquaient des outils en pierre et en os, ainsi que des ornements et des figurines (dogū) en argile, indiquant des croyances religieuses et des pratiques rituelles. Le premier empereur. - Si l'on suit les récits semi-légendaires, le premier tennō, c'est-à-dire le premier empereur du Japon, aurait été un certain Kami-yamato-no-Iware-biko (667 av. JC), originaire du Sud de Kien-siou. Il chassa, dit-on, le peuple primitif du pays, représenté comme un peuple chevelu et sauvage, ressemblant aux Aïnous qui habitent aujourd'hui Hokkaïdo (et peut-être encore les îles Kouriles). Il est plus probable que ce peuple se mélangea graduellement avec ses conquérants. Quoi qu'il en soit, ce personnage conquiert l'île de Nippon, jusque vers le trentième degré de latitude, devient en 660, empereur sous le titre de Zim-mou-Tennō ou Jimmu Tennō, et il choisit pour capitale Yamato (Kashiwabara). Il mourut, dit la tradition, en 585, à l'âge de cent trente-sept ans, et fut remplacé par son troisième fils, Kami-nuna-gava-mimi-no-mikoto; avec le titre de Suisei-Tennō. On notera ici que le titre d'empereur (tennō,) est couramment remplacé dans l'histoire du japon par celui de mikado, qui originairement désigne le palais de l'empereur qui qui est utilisé, par métonymie, à la place du terme tenno. (Comme en France, par exemple, on parlerait de l'Elysée pour dire le président).Période Yayoi. La période Yayoi (environ 300 av. JC. à 300 ap. JC) marque l'introduction de l'agriculture au Japon, notamment la culture du riz inondé. Cette transition a été facilitée par l'arrivée de nouveaux immigrants de la péninsule coréenne et de la Chine, apportant avec eux des technologies agricoles et métallurgiques. L'utilisation du bronze et du fer la fabrication d'outils plus efficaces et d'armes. Ces innovations ont transformé la société japonaise, menant à une augmentation de la population et à la formation de villages plus grands et plus complexes. La période Yayoi a vu l'émergence de structures sociales plus hiérarchisées et le développement de la propriété foncière. Période Kofun.
Période Asuka.
Parmi les jalons
majeurs de la période aujoutons : la défaite, en 663, des Japonais par
les Coréens et les Chinois réunis; le règne important de Temmu-Tennô
(673-686 ap. JC) marqué par des règlements concernant les vêtements;
l'établissement de barrières, appelées seki-sho, pour contrôler
les voyageurs aux frontières des provinces; la division des Japonais en
huit familles, etc. A cette époque aussi
Période Nara.
Période Heian.
Bien que les relations formelles avec la Chine aient diminué, l'influence culturelle et intellectuelle chinoise reste forte. Le système de gouvernement et la culture de cour sont fortement inspirés par les modèles chinois, qui bientôt conduit à écarter les mikados du commandement militaire et fait passer le gouvernement aux mains de leurs lieutenants. A partir de là, les grandes familles aristocratiques, comme les Fujiwara, ont accru leur pouvoir. En 888, Motatsune, premier ministre (daïjo-daïjin) de la maison de Fujiwara, reçoit à titre héréditaire la dignité de kambaku (administrateur en chef). Les mikados tombent complètement sous la tutelle des Fujiwara, ne prenant d'épouses et ne mariant leurs filles et soeurs que dans cette famille. Après les Fujiwara, l'ascendant va passer à deux familles militaires, les Taïra et les Minamoto. Les Taïra se rattachent à un petit-fils de Kammu-Tennô. Leur splendeur est courte. Les Minamoto passent, quant à eux, pour des descendants du 52e mikado, Saga-Tennô. Ils odonnent au Japon de brillants généraux. Les familles Ashikaga et Tokugawa, qui passeront plus tard sur le devant de la scène, ne sont que des branches des Minamoto. Un des premiers héros des Minamoto est Yoriyoshi, qui, au milieu du XIe siècle, soumet les populations Emishi du Nord de l'île de Hondo. Son fils Yoshiiye éclipse ses exploits; les légendes le célèbrent sous le nom de Hachiman Taro. Au XIIe siècle, les intrigues de palais cèdent la place aux guerres civiles. L'usage s'estétabli de faire abdiquer les mikados et de les cloîtrer lorsqu'ils atteignent vingt ans, de manière que le souverain nominal fût mineur. Le 75e empereur, Shutoku-Tenno, a ainsi régné de trois à vingt ans et s'est retiré dans un monastère. Mais à la mort imprévue de son jeune beau-frère, Konoyé-Tennô, qui lui a succédé, il veut assurer le trône à son fils. C'est l'occasion d'une guerre acharnée; tandis que le chef de la maison de Minamoto, Tametomo, l'appuie, les Kambaku et les Taïra lui opposent un fils de son prédécesseur, Toba-Tennô : le chef des Taïra, Kiyomori, fait prévaloir ce dernier; qui régnera sous le nom de Go-Shirakawa-Tennô (1156). Le frère de Tametomo exilé, Yoshitomo, reprendla lutte, mais est battu devant Kyoto et tué (1159). Ses fils, Yoritomo (Minamoto no Yoritomo) et Yoshitsune, se soulèvent à leur tour (1180). La lutte est terrible. Le souvenir des hauts faits de Yoshitsune et de son serviteur le géant Benke est encore populaire. Il prévaut dans le Sud, tandis que Yoritomo triomphe dans la région de la capitale. Définitivement vainqueur en 1185, Yoritomo est nommé l'année suivante sotsui-hoshi et, en 1192, sei-i-tai-shogoun. Ce mot de shôgun ou shogoun veut dire généralissime, et il paraît avoir été employé pour la première fois par un certain Watamaro, dans une guerre contre les Aïnous en 813 sous l'empereur Kami-no-sin-wau (Saga-Tennô).
Epoque féodale. L'âge d'or du shogunatPériode Kamakura.La victoire de Yoritomo lors de la bataille de Dan-no-ura en 1185 contre les Taira marque le début de la période Kamakura, qui tire son nom de la ville de Kamakura, située au sud de Tokyo, qui devient alors le centre politique et militaire du Japon. Minamoto no Yoritomo devient le premier shogun (ou général en chef) du shogunat de Kamakura. Yoritomo et ses successeurs exercent une autorité sur les seigneurs féodaux locaux appelés daïmio et les samouraï, qui sont les guerriers de l'époque. Après la mort de Yoritomo en 1199, son fils, Yoriie, devient shogun mais est encore un enfant. Le pouvoir réel est exercé par le régent (shikken), une position souvent occupée par les membres de la famille Hojo, qui deviennent de fait les régents du shogunat. La famille Hojo joue un rôle prépondérant dans la gestion du shogunat et dans le maintien de l'ordre à Kamakura. Ainsi, presque aussitôt après leur avènement, les shogouns subissent-ilsle sort des mikados et sont eux aussi réduits à une autorité nominale; le pouvoir réel est exercé par des shikken de la famille de Hojo, descendant du beau-père de Yori-iye. Des enfants détenaient à Kyoto et à Kamakura le titre de mikado et de shogoun. La puissance des Hojo fut détruite à Kamakora par le héros Nitta Yoshisada, de la famille de Minamoto, et à Kyoto par Ashikaga Takaudji, lequel restaura le pouvoir effectif des shogouns. La période Kamakura voit une effervescence religieuse avec l'émergence de nouvelles écoles de pensée bouddhistes comme le Zen, le Jodo (Bouddhisme de la Terre Pure), et le Nichiren. Ces écoles ont une influence majeure sur la culture et la société de l'époque. Le bouddhisme Zen influence fortement les arts, la philosophie et les pratiques de méditation. Pendant cette période, le Japon, sous le régent Hojo Tokimune, fait aussi face à deux invasions mongoles sous la direction de Kubilaï Khan, en 1274 et en 1281. Les samouraïs repoussent les invasions. Ils renforcent leur statut de défenseurs du pays et augmentent leur prestige. Le shogunat de Kamakura
commence à s'affaiblir au début du XIVe
siècle en raison de conflits internes, de rébellions et de pressions
externes. Les factions rivales, notamment les Ashikaga, profitent de cette
faiblesse pour s'emparer du pouvoir. En 1333, l'armée d'Ashikaga Takauji
renverse le shogunat de Kamakura et établit le shogunat Ashikaga, marquant
la fin de la période Kamakura et le début de la période Muromachi.
Période Muromachi
(Ashikaga).
Ce shogunat est caractérisé par une organisation plus décentralisée comparée au shogunat Kamakura. Bien que le shogun soit le dirigeant militaire suprême, le pouvoir réel est délégué aux seigneurs locaux (daïmios), qui exercent un contrôle considérable sur leurs territoires. Le shogunat Ashikaga maintient une certaine autorité, mais les conflits internes et les ambitions des daïmios affaiblissent souvent son pouvoir central. C'est pendant cette
période que le bouddhisme Zen, qui a commencé à s'implanter au Japon
durant l'époque Kamakura, devient prédominant. Cette influence se manifeste
dans les arts, l'architecture et les jardins japonais. Les célèbres jardins
secs (karesansui) et les temples zen de Kyoto sont des exemples
de cette influence. La période aussi voit l'épanouissement de plusieurs
formes d'art, comme le théâtre Nô et les arts de la cérémonie du thé.
Le théâtre Nô, qui combine musique, danse et drame, est soutenu par
les seigneurs locaux et devient un élément important de la culture japonaise.
La cérémonie du thé, influencée par la philosophie Zen, se perfectionne
et gagne en popularité.
Tout le Japon traditionnel : la cérémonie du thé. La période Ashikaga se termine en grande partie à cause des conflits internes et des guerres civiles, connues sous le nom de période Sengoku (la période des provinces en guerre, Sengoku Jidai). Les guerres civiles, les rébellions et les conflits entre les daïmios mènent à un affaiblissement du pouvoir central du shogunat Ashikaga. Voici la liste de ces shogouns : Dynastie Minamoto : Yori-tomo (1186-1201); Yori-iye (1202); Sane-tomo (1203-1219). - Dynastie Fujiwara : Yori-tsune (1220-1243); Yori-tsugu (1244-1251). - Dynastie Jimmu-ten wo : Mune-taka (1252-1265), Kore-yasu (1266-1289); Hisa-akira (1289-1307); Morikuni (1308-1333) ; Mori-yosi (1333-1335); Nari-yoshi (1334-1338). - Dynastie Ashikaga : Taka-udji (13341357); Yoshi-mori I (1358-1367); Yoshi-mitsu I (13681393); Yoshi-motsi (1394-1422); Yoshi-katsu I (14231425); Yoshi-motsi (réétabli en 1425-1428); Yoshi-nobu (1428-1440); Yoshi-katsu II (1441-1443); Yoshi-nari (1449-1471); Yoshi-nao (1473-1489); Yoshi-mura (1490-1493); Yoshi-mitsu II (1494-1507); Yoshi-mura (réétabli, 1508-1521); Yoshi-naru (1521-1545); Yoshifusa (1546-1565) ; Matu-naga (usurpateur, 1565-1568; Yoshi-sûsa (1568); Yoshi-aki (1568-1573). - Dynastie Taïrano : Taïra-nobu-naga (1574-5582); Aketi-mituhide (usurpateur, 1582); San-ban-si (1582-1586). - Dynastie Toyo-tomi : Hide-yoshi ou Taï-ko-sama (15861590); Hide-tugu (1591-1595); Hide-yori (1600-1615). - Dynastie Toku-gawa : Mina-moto-no-iye-yasû-kô (1603-1605); Hide-tada-kô (1605-1622); Iye-mitu-ko (1623-1649); Iye-tuna-kô (1650-1680); Tuna-yosi-kô (1681-1709); Iye-nobu-kô (1709-1712); Iye-tugu-kô (1713-1715; Yoshi mune-kô (1716-1745); Iye-sige-kô (1745-1762); Iye-haru-kô (1762-1786); Iye-nari-kô (1787-1837); lye-yohi-kô (1838-1853); Iye-sada-kô (1853-1858); Iye-motsi-kô (1858-1866); Yoshi-hisa-kô (1866-1867). De la période postféodale au seuil de la modernitéL'Unification du Japon.Oda Nobunaga, un puissant daïmio, commence le processus d'unification du Japon en 1568. En 1573, il met fin au shogunat Ashikaga et renverse le dernier shogun Ashikaga Yoshiaki, consolidant ainsi son pouvoir (1568-1582) Après l'assassinat
d'Oda Nobunaga en 1582, Toyotomi Hideyoshi, un de ses généraux, prend
le relais. Hideyoshi poursuit l'unification du Japon avec succès. Il met
en place des réformes importantes telles que le katana-gari (interdiction
aux paysans de posséder des armes), et organise les célèbres recensements
et la distribution des terres. Après la mort de Hideyoshi en 1598, Tokugawa
Ieyasu se positionne comme le principal leader militaire. Il remporte la
bataille décisive de Sekigahara en 1600 contre les forces rivales, consolidant
son pouvoir. En 1603, Ieyasu obtient le titre de shogun, établissant ainsi
le shogunat Tokugawa à Edo ou Yedo (aujourd'hui Tokyo).
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La période Edo est caractérisée par une société hiérarchisée, avec les samouraïs au sommet, suivis des paysans, des artisans, et des marchands. Les règles strictes régissent la vie quotidienne, et le système de classes est rigide. Cette époque voit un épanouissement des arts et de la culture, avec notamment le développement du théâtre kabuki, du ukiyo-e (estampes japonaises) et de la poésie haïku. Les festivals, la cérémonie du thé, et les arts martiaux continuent de jouer un rôle important dans la vie japonaise. Le shogunat Tokugawa
impose une politique d'isolement (sakoku), interdisant aux étrangers
de commercer avec le Japon sauf dans quelques ports contrôlés, comme
Nagasaki.
Cette politique vise à éviter l'influence étrangère et à préserver
l'ordre social. Malgré l'isolement, des contacts limités avec les Néerlandais
et les Chinois se poursuivent.
Vers la fin de la période Edo, des problèmes internes tels que des famines, des soulèvements paysans, et des crises économiques deviennent plus fréquents. La société est marquée par des tensions croissantes et des critiques du gouvernement. Le shogunat tente diverses réformes pour revitaliser le pays, comme les réformes Kansei et les réformes Tenpo, mais elles sont souvent insuffisantes pour résoudre les problèmes. La Transition
vers l'Ère Moderne.
L'ère Meiji (
= ère « de lumière » ou « de progrès »).
Les religions au Japon. - On trouve au Japon deux manières d'aborder le religieux, deux courants. L'un, le shintô peut se définir comme le culte des Kamis (divinités de nature et d'origine diverses); l'autre correspond au bouddhisme. Après s'être disputé avec acharnement la suprématie, après des luttes séculaires ou la victoire oscilla de l'un à l'autre des adversaires, après des persécutions réciproques allant jusqu'à la prise d'assaut, l'incendie, le pillage des temples et des monastères et au massacre des prêtres et des fidèles, dégénérant parfois en de petites guerres civiles où le sang coulait à flots, les deux ennemies finiront par apprendre à vivre dans une paix apparente à l'abri d'un compromis de tolérance imposé par les progrès du scepticisme et de l'indifférence religieuse plutôt que librement et sincèrement consenti. Car les vieilles haines, les jalousies, les ambitions ardentes, les querelles de jadis se sont durablement ancrées entre les deux clergés pendant une très longue période de l'histoire du pays; seulement, au lieu d'armes meurtrières, elles se règleront avec des mémoires apologétiques et des controverses plus ou moins courtoises. Dans cette lutte pour l'existence et le pouvoir, l'avantage est allé semble-t-il longtemps au bouddhisme. Mais il semble l'appui que le gouvernement de l'ère Meiji a prêté au shintô pour l'ériger en une sorte de "religion nationale", ait d'une certaine manière équilibré la situation, au moins sur le papier.Mais toutes ces réformes devaient fatalement aboutir à une réaction, dont la première (1874) est la rébellion de Saga, district de la province de Hizen, dans Kiou-siou, qui fut rapidement écrasée par le général Nodzu cette même année, des pécheurs des îles Riou-Kiou, ayant fait naufrage sur la côte de Formose (Taïwan), furent massacrés; les Chinois ayant refusé de donner satisfaction au Japon pour l'attaque dont cet équipage avait été l'objet de la part des sauvages de l'île, une expédition sous les ordres du général Saigo-Tsugumitsu débarqua sur la côte sud-est : la guerre était inévitable entre les deux empires de l'Extrême-Orient, si les puissances occidentales, et l'Angleterre en particulier, n'avaient servi de médiatrices. Un traité donnant pleine satisfaction au Japon fut signé le 31 octobre 1874; l'année 1875 fut moins heureuse au point de vue extérieur, car le Japon cédait à la Russie toute l'île de Sakhaline, dont elle occupait jusqu'alors le Sud, en échange de l'archipel stérile des Kouriles. Un édit promulgué en 1876, qui devait avoir force de loi à partir du 1er janvier 1877, défendit dorénavant aux anciens samouraï de porter les deux épées. Cet édit et la politique extérieure du gouvernement amenèrent une nouvelle grande rébellion, cette fois, du clan de Satsuma, dirigée par le frère même du général Saigo-Tsugumichi, Saigo-Takamori, qui se mit à la tête d'une force de 14 000 hommes au milieu de février 1877. Battue le 19 août, la révolution fut complètement anéantie le 24 septembre 1877, et Saigo se suicida l'année suivante. Cette mort, l'écrasement des rebelles, le triomphe des nouvelles idées furent la cause, le 14 mai 1878, de l'assassinat à Tokyo, par des gens de Kaga, du célèbre ministre de l'intérieur Okubo-toshimitsu. Les années suivantes furent marquées par la promulgation des codes pénal et criminel (1881), l'établissement de différents rouages administratifs et judiciaires, la fondation d'une nouvelle constitution (1889). SignaIons toutefois les visites au Japon de l'ancien président des États-Unis, Grant (1879), et celle du tsarévitch - le futur empereur Nicolas II -, qui faillit être assassiné à coups de sabre à Otsu, sur les bords du lac Biwa (1891). Encore des guerres La guerre sino-japonaise.
Entre-temps, la Chine ou au moins ses employés prenaient la direction des douanes dans les trois ports ouverts au commerce : Jentchuan, Yuen-san et Fou-san. Il était évident que la Chine, se considérant comme suzeraine de la Corée, ne se laisserait pas supplanter dans ses droits par sa jeune rivale; à partir de 1882, une double garnison chinoise et japonaise, casernée à Séoul, amenait beaucoup de désordres par suite de leurs jalousies. Le 4 décembre 1884, des troubles sérieux éclataient à Séoul; sept des ministres furent assassinés; le lendemain, la lutte se déclarait entre la garnison chinoise et la garnison japonaise. La légation japonaise était brûlée, un grand nombre de Japonais étaient massacrés et les survivants forcés de fuir vers la côte. Les auteurs de cette révolution étaient : Palk-keum-moun-youi, Kim-ok-kyoum, Saye-koum-pou, Hong-yeng-syetri. Ils paraissent avoir agi pour le compte des Japonais, mais le résultat fut contraire à leurs espérances, puisque ce furent les Chinois, qui, aidés du peuple, eurent le dessus. Les Japonais n'acceptèrent pas longtemps cette situation, Kim-ok-kyoum, réfugié au Japon, était induit par un de ses compatriotes, Hong-tjyong-ou à se rendre avec lui à Chang-haï; il fut assassiné dans cette ville, à coups de revolver, par son compatriote, qui déclara avoir agi par ordre du roi de Corée (28 mars 1894). Le corps de Kim-ok-kyoum, transporté en Corée, y fut coupé en huit morceaux, répartis entre les huit provinces du royaume. La guerre à laquelle le Japon se préparait depuis longtemps ne pouvait tarder à éclater. Avant même la déclaration officielle de la guerre, les hostilités commencèrent. Le 20 juillet le navire anglais Kowshing, capitaine Galsworthy, partait de Takou, pour transporter des troupes à Asan, en Corée. Il fut coulé près des îles Shup-sinto et, sur 1 500 hommes, 40 seulement, y compris le capitaine Galsworthy et le capitaine allemand von Hannecken, furent sauvés. Les premières luttes importantes eurent lieu sur terre : une première attaque, les 27 et 28 juillet, des Japonais sur les troupes chinoises fortifiées à Asan, ne paraît pas avoir eu de résultats importants, car les Japonais, sous la direction du général comte Yamagata, s'engagèrent résolument sur la grande route qui conduit de Séoul à Pékin par la Mandchourie. Ils prenaient contact le 15 septembre à Ping- yang : les généraux chinois Yeh et Wei, ayant jugé la retraite nécessaire, laissèrent seul le général Tso; le 16, les Japonais emportaient la position et les Chinois, en débandade, se repliaient vers Yi-tcheou (Wiju) sur le Yalou, fleuve frontière entre la Corée et la Mandchourie. Deux jours plus tard, le 17 septembre, l'amiral chinois Ting, chargé d'accompagner des troupes à destination de Wi-ju, était attaqué à l'entrée du Yalou par la flotte japonaise, qui remportait une grande victoire. Les débris de la flotte chinoise gagnèrent péniblement Port-Arthur. Cependant, les Japonais s'emparaient de Wi-ju le 8 octobre, puis, remontant la rive gauche du Yalou, leur général Nodzu franchissait (24 octobre) ce fleuve, et il arrivait après quelques combats à Foung-houang-tcheng, point d'intersection des trois routes de Moukden, de Niou-tchouang et de Port-Arthur. D'autre part, le
comte Oyama quittait Hiroshima le 26 septembre et débarquait à Ta-lien-ouan,
au-dessus de Port-Arthur. Un troisième corps japonais, suivant la côte
depuis Wi-ju, était venu renforcer ses troupes par terre. Déjà, les
troupes, sous le commandement du maréchal Yamagata et du général Nodzu,
ont quitter Founghouang-tcheng, et pris en grande partie la route
de Moukden, capitale de la Mandchourie, berceau de la famille régnante
à Pékin, par conséquent ville sainte (Cheng-king).
Les quelques difficultés que les Japonais laissent derrière eux dans
le Sud de la Corée, où le parti national, les Tong-hak, lutte contre
eux, ne sont rien à comparer avec les terribles embarras des Chinois à
ce moment. Et la Chine,
d'ailleurs, envisage dès cette époque la paix. Celle-ci ne sera signée
qu'en avril 1895 (paix de Shimonoseki); elle consacrera l'indépendance
de la Corée et l'annexion de Formose et des îles Pescadores par le Japon.
Les Occidentaux en profiteront également pour avancer quelques uns de
leurs pions en Chine (Allemagne, France), et en Mandchourie (Russie, qui
pourra ainsi achever la ligne du transibérien en 1898). (H.
Cordier / T.)
L'européanisation du costume au Japon, au début du XXe siècle. Le XXe
siècle et le début du XXIe.
La plantation dans les rizières japonaises dans les années 1920. Le
Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans les mois qui suivent Pearl Harbor, le Japon connaît une série de victoires éclatantes en Asie-Pacifique qui lui permettent de conquérire les Philippines, la Malaisie, Singapour, les Indes néerlandaises (Indonésie actuelle) et d'autres territoires stratégiques. Les forces japonaises contrôlent rapidement une grande partie du Pacifique et de l'Asie du Sud-Est. Cependant, cette expansion éclair cache des faiblesses structurelles : le Japon manque de ressources naturelles et d'une industrie capable de soutenir un effort de guerre prolongé. À partir de 1942, la situation change rapidement avec plusieurs défaites décisives. La bataille de Midway (juin 1942) est un tournant dans la guerre du Pacifique. Les forces américaines détruisent quatre porte-avions japonais, réduisant ainsi la capacité offensive de la flotte japonaise. L'offensive japonaise en Océanie est finalement stoppée aux îles Salomon, lors de la bataille de Guadalcanal (1942-1943) , et les forces alliées commencent à reconquérir progressivement le territoire. À mesure que les défaites s'accumulent, le Japon adopte des stratégies de plus en plus désespérées. L'armée japonaise combat avec un acharnement extrême, refusant souvent la reddition. Les kamikazes (= pilotes suicides) deviennent emblématiques de cette mentalité, particulièrement à partir de 1944, alors que la situation militaire devient critique. En 1944-1945, les Alliés lancent une série de bombardements intensifs contre le Japon et détruisent de nombreuses villes et infrastructures. Le moment le plus marquant sera l'utilisation de l'arme nucléaire par les États-Unis. Le 6 août 1945 , une première bombe nucléaire est lancée sur Hiroshima, tuant instantanément des dizaines de milliers de personnes. Le 9 août 1945, la seconde bombe nucléaire frappe Nagasaki, causant ici encore des dizaines de milliers de morts. Ces bombardements, combinés à l'invasion soviétique de la Mandchourie, précipitent la décision du Japon de capituler. Le 15 août 1945, le Japon annonce sa reddition sans condition, marquant la fin de la guerre dans le Pacifique. Le 2 septembre 1945 a lieu la signature officielle de la capitulation sur le cuirassé USS Missouri dans la baie de Tokyo. Depuis les Seconde Guerre mondialeDe 1945 à 1952, le Japon va se trouver sous occupation américaine dirigée par le général Douglas MacArthur. Cette période voit la démilitarisation du pays, la dissolution de l'empire et l'adoption d'une nouvelle constitution en 1947, avec l'article 9 renonçant à la guerre comme moyen de régler les différends internationaux. Des dirigeants militaires et politiques japonais sont jugés pour crimes de guerre lors des procès de Tokyo (1946-1948). Plusieurs sont condamnés à mort ou à la prison. ent avec les souvenirs des bombardements atomiques. Les terres sont redistribuées, les zaibatsu (conglomérats financiers et industriels) sont démantelés, les syndicats sont promus. Le Japon restera aligné avec les États-Unis pendant la Guerre froide et adhérera à l'ONU en 1956.Après la fin de l'occupation en 1952, le Japon connaît une croissance économique rapide. On assiste à un iInvestissement massif dans les secteurs de l'automobile, de l'électronique, et de la sidérurgie. Le Jeux Olympiques de Tokyo 1964 marquent l'entrée du Japon sur la scène mondiale en tant que puissance moderne. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 affectent l'économie japonaise, mais le pays parvient à s'adapter. Le pays passe de l'industrie lourde aux technologies de pointe et aux services. Les entreprises japonaises s'internationalisent et investissent massivement à l'étranger. Dans les années 1980, se forment des bulles immobilières et boursières, qui éclatente au cours de la décennie suivante, la "décennie perdue", ce qui conduit à une stagnation prolongée. Des tentatives sont faites de réformer le système financier et de stimuler l'économie par des politiques fiscales et monétaires. Le pays se heurte aussi à partir de cette époque au vieillissement de la population, faible taux de natalité, et aux effets du changement des structures familiales et sociales. Cette période est marquée par une évolution culturelle et sociétale importante, avec l'émergence d'une culture populaire influente (manga, anime, musique), et des débats sur l'identité nationale et le rôle du Japon dans le monde contemporain. Les
premières décennies du XXIe
siècle.
Le Japon a remporté la candidature pour organiser les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. Les préparations pour cet événement ont stimulé divers projets d'infrastructure et ont été vues comme une opportunité de revitaliser l'économie et de promouvoir l'image du Japon à l'échelle mondiale. Mais la pandémie de covid-19 a eu un impact significatif sur le Japon, avec des perturbations économiques, des mesures de confinement et la nécessité de reporter les Jeux Olympiques de 2020 à 2021. Le gouvernement a dû naviguer à travers les défis de la gestion de la crise sanitaire tout en soutenant l'économie. Malgré la pandémie, les Jeux Olympiques se sont finalement tenus en 2021 sans spectateurs internationaux. Cet événement a été marqué par des mesures strictes de santé et de sécurité, et a montré la résilience du pays. En août 2020, Abe Shinzo a démissionné pour des raisons de santé. Yoshihide Suga lui a succédé, mais son mandat a été de courte durée en raison de la gestion controversée de la pandémie. En octobre 2021, Fumio Kishida a été élu Premier ministre. Il a promis de continuer certaines des politiques d'Abe tout en se concentrant sur la gestion de la pandémie et la reprise économique. Abe sera assassiné le 8 juillet 2022, lors d'une campagne électorale. Le Japon continue de faire face à des défis économiques, notamment une population vieillissante, une faible natalité et des pressions économiques mondiales. Le gouvernement cherche à encourager l'innovation, à renforcer la résilience économique et à améliorer les conditions sociales. Le Japon continue
de jouer un rôle actif dans la région Asie-Pacifique, en renforçant
ses alliances et en participant aux initiatives de sécurité régionale.
Les relations avec la Chine, la Corée du Sud et d'autres pays de la région
restent complexes et stratégiques. Le Japon maintient son leadership dans
les technologies avancées (robotique, intelligence
artificielle, énergies renouvelables). Le pays s'efforce de rester
à la pointe de l'innovation tout en traitant les défis environnementaux.
Statue équestre du samouraï Kusunoki Masashige (1294-1336), devant le palais impérial de Tokyo. Source : The World Factbook.
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