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Histoire de l'Asie |
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La
Chine
est l'une des plus anciennes civilisations du monde, avec une histoire
culturelle et politique qui remonte à plus de 5000 ans. Elle a développé
une civilisation sophistiquée avec une écriture, une philosophie, une
littérature, une science et une technologie avancées. Cette histoire
est dominée par une succession d'empereurs et de dynasties, chacune apportant
des périodes de stabilité, d'expansion territoriale, d'innovation culturelle
et d'instabilité politique.
Les premières traces d'activité humaine en Chine (outils en pierre) remontent à plus de 2 millions d'années. Entre 2100 et 256 av. JC, les premières dynasties légendaires et historiques (dynasties Xia, Shang et Zhou) développent la culture du bronze, l'écriture et des structures politiques centralisées. Sous la dynastie Qin 221-206 av. JC), la Chine est unifiée pour la première. A cette époque, on standardise les écritures, les poids et mesures et l'on commence la construction de la Grande Muraille. La période de la dynastie Han (206 av. JC - 220 ap. JC) correspond à une grande expansion territoriale et à un développement culturel. La Route de la soie est établie, facilitant le commerce avec l'Occident. Après une période de fragmentation, la Chine est réunifie sous la dynastie Sui et connaît son âge d'or culturel ét économique sous les Tang (618-907). Au Moyen âge, la dynastie Song (960-1279) est encore une période de prospérité économique et d'innovation technologique, malgré les menaces constantes des envahisseurs du nord. Ces menaces se concrétisent quand la Chine passe sous domination mongole, avec la dynastie Yuan (1271-1368) , fondée par Kubilai Khan. La dynastie Ming (1368-1644) marque ensuite le retour à la domination chinoise avec une période de stabilité et d'expansion maritime, suivie par un repli sur soi. La dynastie Qing (1644-1912) sera la dernière dynastie impériale. Elle est marquée par le déclin face aux puissances coloniales européennes. Le XXe siècle siècle a été une période tumultueuse pour le pays, avec des événements tels que la révolution Xinhai de 1911, qui a mis fin à la dynastie Qing et a conduit à la fondation de la République de Chine, ainsi que la révolution communiste de 1949 sous Mao Zedong, qui a établi la République populaire de Chine. À partir des années 1980, la Chine a lancé des réformes économiques radicales sous Deng Xiaoping, passant d'une économie planifiée à une économie de marché socialiste. Cela a entraîné une croissance économique rapide et une transformation profonde de la société chinoise. Au XXIe siècle, la Chine est devenue une puissance mondiale influente, tant sur le plan économique que politique. Elle joue désormais central dans les affaires internationales et les institutions multilatérales. La Chine préhistorique.
Au Paléolithique (environ 2,5 millions d'années av. JC. - 10 000 av. JC), les premiers hominidés se sont installés en Chine, chassant et cueillant pour leur subsistance. Des outils en pierre taillée ont été trouvés dans différentes régions, indiquant une habileté précoce à façonner des outils pour la chasse et d'autres activités. Quelques sites paléolithiques. - Zhoukoudian, situé près de Pékin, a révélé des restes d'Homo erectus (l'Homme de Pékin). Xiaochangliang, dans la province du Hebei a révélé des outils en pierre taillée datant du Paléolithique moyen, ainsi que des restes fauniques et des preuves de l'activité humaine. Liangzhu, dans la province du Zhejiang, est un autre site paléolithique important qui a également révélé des vestiges néolithiques.Les plus anciennes civilisations de la Chine remontent au Néolithique (environ 10 000 av. JC - 2000 av. J.) et ne sont connues que par les vestiges archéologiques qui les ont révélées. Cette période a vu l'émergence de l'agriculture et de la domestication des animaux en Chine. Les premières cultures agricoles se sont développées le long des fleuves comme le Hoang Ho et le Yangzi Jiang. Des poteries, des outils en pierre polie et des tombes rituelles sont des découvertes courantes de cette période. Quelques sites néolithiques. - Banpo est un site néolithique majeur situé près de Xi'an dans la province du Shaanxi. Il abrite les vestiges d'une ancienne communauté agricole néolithique (maisons semi-enterrées, tombes et outils en pierre). Jiahu, situé dans le Henan,a révélé des flûtes en os datant d'environ 7000 av. JC., ce qui en fait l'un des plus anciens exemples d'instruments de musique connus. Hemudu, dans la province du Zhejiang, a révélé des outils en pierre, des poteries et des vestiges de maisons sur pilotis. Enfin, la culture de Yangshao, qui a prospéré le long du Fleuve Jaune entre environ 5000 et 3000 av. JC, est riche de nombreux sites, (vestiges de poteries peintes, d'outils en pierre et de tombes).L'âge des mythes. L'histoire des toutes premières civilisations à avoir fleuri en Chine est tellement engluée de mythes qu'elle en serait, si l'on ne se fiait qu'à eux, proprement indéchiffrable. Ainsi, selon les traditions du pays, voit-on succéder au règne des dieux, celui de ceux qui, dans les mythes, étaient les descendants des dieux, les premiers souverains à qui on attribua l'invention des arts : Fuxi, Nuwa et Shennong, etc. • Fuxi (伏羲) et Nuwa (女娲) sont décrits comme des figures mythiques et semi-divines qui auraient vécu dans les temps anciens. Ils sont considérés comme les ancêtres de l'humanité dans la mythologie chinoise. Fuxi est représenté comme ayant inventé les premiers outils et systèmes d'écriture, tandis que Nuwa est créditée d'avoir créé les premiers êtres humains en modelant des figurines d'argile. Leur union est également considérée comme le symbole de l'harmonie entre le ciel et la terre dans la cosmologie chinoise.Les premières dynasties. On glisse lentement vers l'histoire avec les dynasties Xia et Shang (environ 2100-1046 av. JC). Les récits qui s'y rattachent sont encore largement mythologiques. On sait toutefois que la période pré-impériale de la Chine ancienne a vu l'émergence de nombreuses écoles de pensée, dont le confucianisme, le taoïsme et le légalisme. Cette période a également vu le développement des arts et de l'artisanat,comme la céramique, la sculpture et la calligraphie. Les découvertes archéologiques, telles que les bronzes rituels de la dynastie Shang, témoignent de la sophistication artistique de cette époque. Dynastie
Xia
La
dynastie Shang (Yin).
La
dynastie Zhou.
• Les Zhou occidentaux ont débuté avec le règne du roi Wu de Zhou, qui a renversé la dynastie Shang en 1046 av. JC. Cela marque la transition de la période des Shang à la période des Zhou. Le royaume des Zhou occidentaux était centré autour de la région de la capitale, Haojing (située près de l'actuelle Xi'an). Cette période est associée à une stabilité relative et à un développement culturel, avec l'émergence du concept de Mandat céleste, selon lequel le dirigeant règne avec le soutien des dieux tant qu'il gouverne avec justice et bienveillance. Cependant, au fil du temps, le pouvoir des souverains Zhou occidentaux s'est affaibli, ce qui a conduit à des troubles internes et à des invasions de tribus nomades.Période des Printemps et Automnes. La période des Printemps et Automnes (771-476 av. JC.) fut marquée par la fragmentation politique et l'émergence de nombreux États (ou proto-États) en Chine. Ces États, tels que Jin, Qi, Chu et Yan, étaient en concurrence pour le pouvoir et le territoire, ce qui conduisit à des guerres incessantes et à des changements politiques constants. Cette période connaît quelques développement dans l'agriculture, la technologie, la religion et la politique. -
La
période des Royaumes combattants (475-221 avant JC).
• Chu (楚). - Situé dans le sud de la Chine, le royaume de Chu couvrait en grande partie les provinces modernes du Hubei, du Hunan et de l'Anhui.Il était connu pour sa force militaire et sa culture distincte. La Chine impérialeC'est sous le dernier des Royaumes combattants, le royaume de Qin, qu'a été proclamé le premier empereur de Chine, titre justifié par l'unification de la Chine enfin accomplie. La dynastie Qin cèdera la place, quinze ans plus tard, à celle des Han, première dynastie chinoise proprement impériale.La
dynastie des Han.
• Han occidentaux (206 av. JC. - 9 ap. JC). - Liu Bang, un ancien paysan, fonde la dynastie après avoir renversé la dynastie Qin. Sous l'empereur Wudi (141-87 av. J.-C.), l'empire atteint son apogée, s'étendant jusqu'à l'Asie centrale. C'est l'époque sinon de l'établissement, du moins du développement et de l'exploitation fructueuse de la Route de la Soie, facilitant les échanges avec l'Occident.La dynastie Han qui avait été affaiblie par des troubles internes, comme la révolte des Turban Jaunes, des rébellions paysannes et des invasions étrangères tomba en 220, marquant le début de la période des Trois Royaumes.Entre les deux périodes de la dynastie Han, Wang Mang a usurpé le trône et fondé la dynastie Xin (9-23 ap. J.-C.). Ses réformes radicales et impopulaires ont conduit à des troubles sociaux et à son renversement.• Han orientaux (25 - 220 apr. J.-C.). - L'empereur Guangwu restaure la dynastie après la rébellion de Wang Mang. La dynastie faiblit en raison des luttes internes et des invasions barbares. La Chine divisée.
• Wei (魏). - Etat fondé par Cao Pi, fils de Cao Cao, en 220 après J.-C. Wei était le plus puissant des trois royaumes et avait son centre de pouvoir dans la plaine centrale de la Chine. La dynastie Wei était dominée par la famille Cao, qui a continué à gouverner même après la période des Trois Royaumes.La dynastie Jin (265-420). La dynastie Jin se divise en deux périodes. La dynastie Jin occidentale ou Xi Jin (265-316) et la dynastie Jin orientale ou Dong Jin. Jin occidentale réussit à unifier la Chine en 280. Cependant, cette unification fut de courte durée en raison des luttes internes et des invasions barbares. La dynastie Jin occidentale (265-316) s'effondra sous la pression des peuples nomades du nord et la cour Jin fut forcée à se replier au sud, fondant la dynastie Jin orientale (317-420), tandis que le nord de la Chine se fragmente en une multitude de royaumes souvent dirigés par des ethnies non-Han. En 420, la dynastie Jin de l'Est a été renversée par Liu Yu, qui a fondé la dynastie Liu Song. Les
Seize royaumes.
L'appellation de Seize royaumes se réfère en fait à la situation dans le Nord de la Chine, où l'on assite à la montée en puissance de divers royaumes (le nombre 16 est conventionel) de population non-Han qui se sont établies dans le nord de la Chine (les Xiongnu, les Xianbei, les Di, les Qiang et les Jie). Dans le Sud, contemporaine de ces Seize royaumes du Nord, existent plusieurs dynasties. La principale étant celle des Jin orientaux (317-420). L'effondrement de celle-ci et l'affermissement du royaume Wei du Nord (au Nord...), ouvrent l'histoire à une nouvelle période, celle qui sera dite des Dynasties du Nord et du Sud. Période
des Dynasties du Nord et du Sud
Des Sui aux Ming.
La
dynastie Tang (618-907).
Période
des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes (907 - 960).
Dynastie
Song (960 - 1279).
Les Song du Nord (960-1127) ont vu une explosion culturelle et technologique, avec des avancées dans l'impression par blocs, la boussole, et la poudre à canon. Le néo-confucianisme a également pris de l'importance. Les incursions des peuples nomades Khitan et Jürchen ont affaibli la dynastie. En 1127, les Jürchen ont capturé la capitale et l'empereur, marquant la fin de la période des Song du Nord. Les membres survivants de la famille impériale ont rétabli la dynastie Song dans le sud de la Chine (1127-1279) et ont payé leur tranquilité d'un tribut versé au Jürche. Cette période a vu une croissance économique notable grâce au commerce maritime et à l'innovation agricole. Les arts et les lettres ont également prospéré. Cette époque a pris fin quand les Mongols, dirigés par Kubilai Khan, ont conquis la Chine et mis fin à la dynastie Song du Sud en 1279. La
dynastie des Yuan (1271 - 1368).
La
dynastie Ming.
Les Portugais s'établirent
ensuite dans plusieurs Îles voisines, vers 1522, et vers la même époque
les autres Européens commencèrent à entretenir des relations suivies
avec la Chine. Ricci de la Compagnie de Jésus,
prêcha le christianisme dans le pays, en 1582 et 1583. Les hollandais
parurent en Chine en 1604; mais ils n'y trouvèrent pas l'accueil qu'ils
espéraient y obtenir dans leur intérêt commercial. Les Ming avaient
désormais fermé la Chine au monde extérieur. La dynastie a commencé
à s'affaiblir par la corruption, les pressions économiques, les invasions
des Jürchens (qui fonderont la dynastie Qing) et des rébellions internes.
En 1644, Pékin est tombée aux mains des forces rebelles de Li Zicheng,
peu après, les Mandchous ont fondé la dynastie Qing.
Les premiers empereurs Qing, comme Shunzhi (règne de 1644 à 1661) et Kangxi (règne de 1661 à 1722), ont travaillé à consolider leur pouvoir en réprimant les résistances des loyalistes Ming et en intégrant les élites chinoises Han dans l'administration. Sous les règnes de Kangxi, Yongzheng (1722-1735) et Qianlong (1735-1796), la dynastie Qing a considérablement élargi ses frontières, incorporant des régions telles que le Xinjiang, le Tibet, la Mongolie intérieure et extérieure, et Taïwan. Les Qing ont maintenu une structure administrative centralisée et ont conservé beaucoup des institutions bureaucratiques des Ming. Ils ont également promu le confucianisme et la culture Han tout en préservant leur propre identité mandchoue. Cependant Au XIXe siècle, la dynastie Qing a commencé à montrer des signes de déclin. La corruption, l'inefficacité administrative et les révoltes internes, telles que la révolte des Taiping (1850-1864), ont affaibli l'État. La Chine Qing a aussi fait face à des pressions croissantes de la part des puissances occidentales. La première guerre de l'opium (1839-1842) avec la Grande-Bretagne a conduit à la signature du traité de Nankin, qui a ouvert plusieurs ports chinois au commerce étranger et cédé Hong Kong aux Britanniques. La deuxième guerre de l'opium (1856-1860) et d'autres conflits ont renforcé l'influence étrangère en Chine, menant à une série de traités inégaux qui ont érodé la souveraineté chinoise. En réponse à ces crises, les Qing ont lancé plusieurs tentatives de modernisation, notamment le Mouvement d'auto-renforcement (1861-1895) et les Réformes des Cent Jours (1898). Cependant, ces réformes ont été entravées par des résistances internes et un manque de cohésion. Entre 1899 et 1901, la révolte des Boxers, un mouvement anti-étranger et anti-missionnaire, a provoqué une intervention militaire internationale et a affaibli davantage l'autorité Qing. En 1911, la Révolution Xinhai, menée par des nationalistes républicains, a renversé la dynastie Qing. En 1912, le dernier empereur Qing, Puyi, a abdiqué, marquant la fin de plus de deux millénaires de règne impérial en Chine et l'établissement de la République de Chine. La Chine depuis 1900La république de Chine.La république est proclamée à Shanghaï où un gouvernement est formé, avec Sun-Yat-Sen (Sun Zhongshan) comme président. En 1912, Yuan Che-k'ai évince Sun Yat-Sen, et refait de Pékin la capitale. L'année suivante, il dissout le parlement et s'accapare tous les pouvoirs. Le seul parti organisé qui subsiste, le Kuo-min-tang (Guomindang) de Sun-Yat-Sen est interdit en 1913. Yuan Che-k'ai songe alors à rétablir l'empire et à se faire nommer empereur, mais il meurt en 1916, après avoir renoncé à réaliser son projet devant des menaces de sécession de plusieurs provinces, appuyées par le Japon. Au cours des années
suivantes, le pouvoir central s'efface devant les dissidences de plus en
plus marquées des provinces, qui sont à l'origine d'une guerre civile
entre les différents gouverneurs provinciaux, ou plus exactement de multiples
guerres civiles, puisqu'on a dénombré jusqu'à 170 conflits locaux, aux
s'ajoutaient les activités de gangs initiatiques, les Triades,
maîtres du tradic de drogue (de 15 à 20 millions de personnes souffrent
à cette époque en Chine de dépendance à l'opium). A ces violences intérieures
se superposera bientôt une autre menace : la guerre avec le Japon qui
s'installe par les armes en Mandchourie en 1931 (prise de Moukden le 18
septembre), et y crée un nouvel État vassal, le Mandchukuo (Manzhuguo),
à la tête duquel il place P'ou-yi, le dernier empereur de Chine (Les
Toungouses).
Une rue de Canton dans les années 1920. A Canton, Sun-Yat-Sen, qui a reconstitué le Kuo-min-tang depuis 1924, forme un gouvernement républicain. la guerre civile se polarise : c'est désormais le Nord des chefs militaires et du pouvoir central, contre le Sud du Kuo-min-tang. Mais Sun-Yat-Sen meurt en 1928, laissant ainsi apparaître deux forces opposées dans le Sud, l'une est dirigée par Chang Kai-chek (Jiang Zhongzhèng), qui, à la tête du Kuo-min-tang maître de Pékin à partir de juin 1928, prône une ligne nationaliste « à l'occidentale », tandis que l'autre, le Parti communiste (fondé dès 1921), avec pour dirigeants Mao Tsé-toung (Mao Zedong) et Chou En-lai (Zhou Enlai), envisage une révolution « à la soviétique ». Les communistes sont d'abord écrasées à Shanghaï et à Canton, puis ils se replient dans le Kiang-Si où Mao Tsé-toung fonde, en 1931, une république soviétique chinoise dans le Kiang-Si, où il sera attaqué en octobre 1934 par les troupes de Chang Kai-chek. Expulsés du Kiang-Si, les communistes entament ce qu'ils appelleront « La Longue marche » (150 000 personnes lancées pendant un an dans un parcours de 12 000 kilomètres), qui les mène près de Yénan, dans le Chen-si. Les communistes paraissant alors très affaiblis, Chang Kai-chek conclut alors un accord avec Chou En-lai pour combattre cette fois l'ennemi extérieur, le Japon, de plus en plus puissant dans le Nord et dont les troupes sont entrées à Pékin en juillet 1937. Une proclamation commune entre le Kuo-min-tang et le Parti communiste, le 22 septembre 1937, marque le début de cette entente qui durera huit ans, c'est-à-dire jusqu'à la capitulation du Japon à la fin de la Seconde guerre mondiale. En juin 1946, la guerre civile entre communistes et partisans du Kuo-min-tang. Les troupes de Mao sont maintenant beaucoup mieux organisées et parviennent rapidement à avoir le dessus sur celles de Chang Kai-chek. La République
populaire de Chine.
Sous la conduite de Mao, les nouveaux dirigeants de la Chine populaire, qui ont conclu dès 1950, un pacte d'alliance avec l'URSS, ont entrepris dans un premier temps de transformer les structures du pays suivant le modèle et les méthodes (plans quinquennaux à partir de 1953) soviétiques : réforme agraire, collectivisation des terres et des grands moyens de production, octroi du statut d'égalité juridique des femmes avec les hommes, etc. Pendant cette période, le Tibet est envahi (août 1951) et un appareil répressif se met en place. En 1957, la dictature du parti unique semble suffisamment consolidée pour que soit lancée une vaste campagne d'autocritique « la campagne des Cent fleurs », qui a surtout le mérite, pour le pouvoir, de repérer les voix dissonantes de nombreux intellectuels et de les museler. En 1958, Mao lance une nouvelle campagne de réformes, «-le Grand bond en avant » (vers le Communisme), dont l'échec (une famine qui aurait fait entre 1958 et 1960, plus de 30 millions de morts) justifiera son retrait provisoire, et pourra être imputé à l'emploi de méthodes inadaptés à la Chine. Cette remise en cause interne au Parti viendra aussi bientôt alimenter les raisons qui, au début des années 1960, seront invoquées pour justifier la prise de distance avec l'Union soviétique, prélude à une rupture franche à partir de 1963. Dans les années 1966 à 1976, a lieu une ultime grande campagne initiée par Mao de retour sur le devant de la scène, avec sa femme Jiang Qing : «-la Révolution culturelle », tandis que la Chine amorce un rapprochement avec les États-Unis. Mao Tsé-toung meurt le 9 septembre 1976. Très vite s'engage un politique de démaotisation mise oeuvre par un de ses anciens fidèles, Deng Xiaoping, qui accède au pouvoir en décembre 1978. Progressivement, les terres sont reprivatisées et, dans le milieu des années 1980, la Chine commence à s'orienter vers l'économie de marché, avec la création de zones économiques spéciales. Une évolution dans le domaine économique, qui n'a cependant pas de contrepartie dans le domaine politique, malgré quelques velléités de libéralisation manifestées par plusieurs dirigeants du Parti communiste (Hu Yaobang, puis Zhao Ziyang). La rue elle-même en appelle au départ de Deng Xiaoping, le vrai maître d'un pays de plus en plus miné par la corruption. Du 15 avril au 4 juin 1989, la place Tian An-Men à Pékin, est occupée par des milliers d'étudiants. Mille a deux mille d'entre eux seront massacrés par l'Armée; Zhao Ziyang qui leur était favorable est destitué. Même après la mort de Deng Xiaoping en 1997, la Chine, sous la conduite de ses successeurs, Jiang Zemin et Hu Jintao, est restée ancrée dans ce schéma d'une révolution capitaliste, pilotée autoritairement par un parti unique inamovible. Schéma que la spectaculaire croissance enregistrée depuis les années 1990 , et les rattachements sans heurts de Hong-Kong (1997) et de Macao (1999), n'ont fait que conforter. Le
premier quart du XXIe siècle.
Le président Xi Jinping, successeur de Hu Jintao depuis mars 2013, a poursuivi ces politiques, mais a également maintenu des contrôles politiques stricts, qui se sont exprimés notamment par la restriction des libertés à Hong-Kong et par la répression de la minorité Ouïghour, dans le Xinjiang. Sous la conduite de Xi Jinping, la Chine a également accru ses ambitions mondiales (déploiements militaires, participation à des organisations internationales et lancement d'un projet mondial d'investissement dans les infrastructures en 2013, connu sous le nom de Nouvelles routes de la soie). Alors que de nombreux pays ont signé des accords avec la Chine allant dans le sens de cette nouvelle stratégie, d'autres sont resté plus réticents devant ce qu'ils on considéré comme une forme de néo-impérialisme. |
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John Fairbank, Merle D. Goldman, Histoire de la Chine : Des origines à nos jours, Tallandier , 2010. - La Chine, dont le bilan historique est partagé entre d'admirables accomplissements et de funestes échecs, a un passé singulier. Son avenir ne peut être qu'unique. Ainsi John K. Fairbank, qui consacra son existence à penser et écrire l'histoire de la civilisation chinoise, présente-t-il "l'empire du milieu". Scrutant les origines d'une civilisation vieille de 4000 ans, l'auteur donne alors les clés de lecture d'une culture toujours fantasmée, pour le meilleur et pour le pire, par les Occidentaux. Mais comment déchiffrer la coutume si énigmatique des pieds bandés sans connaître les structures sociales et familiales chinoises? De quelle manière interpréter les relations des différentes ethnies qui font la richesse de ce pays-continent sans comprendre le rôle des nomades des steppes à l'époque Yuan? Comment expliquer les rapports à l'autorité et à l'État qu'entretiennent plus d'un milliard d'individus sans s'interroger sur les structures des empires qui ont forgé la société chinoise? Il faut alors remonter aux temps troublés des Royaumes combattants, se pencher sur le destin des dynasties Song, Ming et Qing, découvrir la foi bouddhiste et la pensée confucéenne, s'intéresser à la révolution nationaliste et à la Longue Marche, expliquer les enjeux de la prise de pouvoir de Mao Zedong ou de la Révolution culturelle. Car comprendre la Chine sans connaître son histoire est une gageure. Il fallait cependant la hauteur de vue et le talent de conteur de Fairbank pour éclairer les tendances à long terme et les réalités contemporaines qui façonneront le futur de la Chine et celui du reste de la planète. (couv.). Pierre de La Robertie, (iconographie : Christian Le Corre), Il y a un siècle la Chine, Ouest-France, 2007. - « Cet ouvrage présente la vie quotidienne des Chinois, à la ville comme à la campagne, de 1880 à 1920, période charnière de leur histoire. L'influence occidentale et moderne pénètre avec force en tous lieux, provoque la fin de l'empire et l'avènement de la République, mais aussi un déchirement entre tradition et modernité. Les illustrations sont particulièrement étonnantes, nous dévoilant un univers totalement inconnu et dépaysant. » (P. de la Robertie). Alexandra Wetzel, La Chine ancienne, Hazan, 2007. R. Ciarla et al., L'Armée éternelle, soldats du premier empereur de Chine, National Geographic, France, 2005. Muriel Détrie, France-Chine, Quand deux mondes se rencontrent, Gallimard, 2004. -Pékin 1687 : les premiers missionnaires jésuites envoyés par Louis XIV, arrivent à la cour de l'empereur Kangxi. De ces contacts naissent tout à la fois une curiosité intellectuelle réciproque et des échanges artistiques féconds. L'impérialisme du XIXe siècle change la donne : tandis que des enclaves françaises se créent au coeur des villes chinoises, à Shanghai notamment, des violences, tel le sac du palais d'Été en 1860, ruinent tout dialogue culturel. Avec les mouvements réformistes chinois du début du XXe siècle apparaît l'image du France mère la révolution "patrie du droit et de la justice" qui, en accueillant ouvriers et étudiants, les initie à la lutte politique. Une influence qui trouvera sa réciproque dans l'adhésion des "maoïstes" français à la Révolution culturelle. Aujourd'hui, à la faveur de l'ouverture de la Chine, de nouvelles formes de relations s'inventent : partenariats, métissages, chassés-croisés qui témoignent d'une fascination mutuelle durable (couv.). |
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