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Les
plus anciennes civilisations de la Chine remontent au Néolithique
et ne sont connues que par les vestiges archéologiques qui les ont
révélées (Kan-sou, Ho-nan, Loung-Chan, Ho-peï,
etc.). Leur histoire est tellement engluée de mythes qu'elle en
serait, si l'on ne se fiait qu'à eux, proprement indéchiffrable.
Ainsi, selon les traditions du pays, voit-on succéder au règne
des dieux, celui de ceux qui, dans les mythes, étaient les descendants
des dieux, les premiers souverains à qui on attribua l'invention
des arts, et dont le premier fut Fo-Hi ou Fou-Hi, le plus ancien législateur
de la Chine, auquel on attribue la rédaction primitive du Yi-King![]() ![]() Les premières
dynasties.
Wou-Yang, premier
empereur de la dynastie des Tchéou, avait
hérité de son père, Wen-Wang, le royaume de Tchéou;
il détrôna, en 1122, Chéou-Sin, dernier souverain de
la dynastie des Chang, qui s'était rendu odieux par ses crimes,
donna à la Chine une nouvelle organisation, qui était une
espèce de régime féodal, et mourut en 1110. Sous Ling-Wang,
l'un de ses lointains successeurs ( 571-544) naquit Confucius,
le plus grand philosophe de la Chine. Les derniers siècles de la
dynastie des Tchéou furent troublés par le partage de la
Chine entre divers États, résultat des institutions établies
par Ts'in-Chi-Hoang Ti, fondateur de la dynastie
des premiers Tsin, réunit la Chine entière
sous son pouvoir en 247, repoussa les assauts des Hioung-Nou ( ![]() La Grande Muraille de Chine, par William Simpson, 1886. On rapporte qu'il fit brûler tous les livres historiques de la Chine, afin d'anéantir les monuments sur lesquels les grands se fondaient pour agiter l'État et lui contester l'autorité. Il mourut en 207, et la Chine était retombée dans le désordre lorsqu'elle en fut tirée par l'avènement de la dynastie des Han en 197. La dynastie
des Han se partagea en deux branches, l'une, dite occidentale, qui
régna jusqu'à l'an 24 de notre ère, et l'autre, dite
orientale, qui régna jusqu'à l'an 220. Les princes de cette
dynastie firent recueillir les livres de Confucius,
et étendirent leurs conquêtes vers l'Ouest. La religion de
Lao-Tseu
fit de grands progrès, et le bouddhisme En 220, la Chine se divisa en trois royaumes, que Wou-Ti, fondateur de la dynastie des Tsin, réunit de nouveau en un seul empire en 280. La dynastie des Soung (Song) se substitua en 420 à celle des Tsin orientaux; mais le Nord de la Chine avait été envahi par les Tartares, qui y fondèrent un empire en 386. La Chine fut alors partagée en deux empires, celui du Nord et celui du Sud. Dans ce dernier régnèrent successivement les dynasties des Tsi méridionaux de 479 à 502, des Lang jusqu'en 537, et des Tchin jusqu'en 589. Dans l'empire du Nord, la dynastie des Wei régna dans trois lignes de 386 à 550, la dynastie des Pé-Tsi ou Tsi septentrionaux, de 350 à 577, et celle des Héou-Tchéou ou Tchéou postérieurs, de 550 à 531. Cette dernière fut alors détrônée par Yang Jian, qui fonda la dynastie des Sui, enleva l'empire du Sud, en 589, à la dynastie des Chen, et réunit encore une fois la Chine en un seul empire. Koung-Ti, troisième
empereur de cette nouvelle dynastie, fut dépossédé
de l'empire en 617 par Li-Yuan, chef de la dynastie des Tang,
sous laquelle la Chine fit des progrès dans la civilisation et étendit
par des conquêtes les limites de sa domination. Les Nestoriens (
Ses premiers successeurs
suivirent son exemple. Les Mongols C'est sous la dynastie
des Ming que la capitale est transférée de Nankin à
Pékin, et que sous laquelle les Portugais
abordent, pour la première fois, en 1514, à Macao. Les Portugais
s'établirent ensuite dans plusieurs Îles voisines, vers 1522.
et vers la même époque les autres Européens commencèrent
à entretenir des relations suivies avec la Chine. Le Père
M.
Ricci de la Compagnie de Jésus, prêcha le christianisme
dans le pays, en 1582 et 1583. Les hollandais parurent en Chine en 1604;
mais ils n'y trouvèrent pas l'accueil qu'ils espéraient y
obtenir dans leur intérêt commercial. Les Mandchous ( ![]() Une maison de thé dans le Shanghaï du début du XXe siècle. La dynastie Qing
(Tsing).
Commencée en 1839, cette guerre, dite Guerre de l'opium, s'est terminée en 1842 par le traité de Nankin, qui a eu pour effet la cession de l'île de Hong-kong aux Anglais et l'ouverture aux Européens des cinq ports de Canton, Emoy, Fou-tchéou, Ning-po, et Shanghaï. En 1844, un traité autorisa les Français à pratiquer leur culte seulement dans les cinq ports ouverts au commerce européen; mais les missionnaires catholiques continuèrent de pénétrer dans l'intérieur de l'empire au péril de leur vie. Sous l'empereur Hien-Foung,
parvenu au trône en 1850, un soulèvement, organisé
par les sociétés secrètes, sous le prétexte
de renverser la domination mandchoue, s'est propagé de la province
de Kouang-si dans d'autres parties de l'empire, et les rebelles, dont le
chef s'est posé en prophète, portant partout la dévastation,
se sont emparés en 1853 de Nankin, dont ils ont fait le point central
de leurs opérations. En 1857, la France et l'Angleterre recoururent
à la guerre pour s'emparer de Canton. Les plénipotentiaires
de France et d'Angleterre firent alors à la cour de Pékin
des ouvertures qui ne furent pas accueillies, et les escadres des deux
pays occupèrent de vive force, en 1858, les forts de l'embouchure
du Peï-ho. Un traité conclu en juin
1858, à Tien-Tsin
par les représentants de la France, de l'Angleterre, de la Russie
et des États-Unis ![]() Travail de l'opium (cuisson). Après deux
victoires remportées sur les forces chinoises, supérieures
en nombre mais mal équipées, l'armée alliée
entra dans Pékin en octobre 1860. L'empereur
de la Chine s'était éloigné de sa capitale, et ce
fut son frère, le prince Kong, qui signa, en son nom, les traités
de paix qui furent conclus dans le même mois avec la France et avec
l'Angleterre. Le gouvernement chinois s'engagea à payer des indemnités
considérables; il fut stipulé en outre que le traité
de Tien-Tsin serait exécuté dans toutes ses clause, et que
la ville et le port de Tien-Tsin seraient ouverts au commerce étranger.
La France et l'Angleterre furent autorisées à entretenir
des missions diplomatiques à Pékin. Le libre exercice de
la religion chrétienne fut garanti en Chine par ce traité.
La croix fut replacée sur le sommet de la cathédrale L'empereur Hien-Foung
(Hien-Fong), mort en 1861, eut pour successeur son fils âgé
de 7 ans, Tung-Shi (T'ong-tche), sous la régence du prince Kong.
Les Français et les Anglais furent conduits à prendre parti
en 1862 contre les rebelles, qui menaçaient Shanghaï, et le
contre-amiral français Protet fut tué, en marchant contre
eux, à l'assaut d'une petite place fortifiée. Dans cette
même année
1862, une division navale anglo-française
reprit la ville importante de Ningpo, dont les rebelles s'étaient
emparés. Au Nord, la Chine avait dû céder aux Russes
(1858,
1860) des territoires sur l'Amour-Oussouri et sur la côte,
et leur ouvrir les villes de Kalgan, Ourga (auj. Oulan Bator), Kashgar L'impératrice Ts'eu-Hi, mère de l'empereur Tung-Shi, avait, à la mort de celui-ci, en 1875, fait monter sur le trône un enfant de trois ans, Kouang-Siu, cousin de l'empereur défunt. De 1882 à 1885, la Chine fut en guerre avec la France pour le Tonkin; par les traités de Tien-Tsin (11 mai 1884 et 4 avril 1885), elle dut renoncer à ses prétentions sur le Tonkin et ouvrir au commerce français les provinces limitrophes de ce pays. La frontière sino-française, entre le golfe du Tonkin et le Mékong, a été fixée par les conventions des 25 juin 1887 et 20 juin 1895. En 1894, les Anglais obtenaient également la délimitation de la frontière sino-birmane et des concessions commerciales dans le Yunnan; en 1896, sur leur demande, le Si-Kiang a été ouvert au commerce international. Impératrice
ambitieuse, Ts'eu-Hi, à la majorité
de Kouang-Siu (Kouang-Su), ne lui avait laissé exercer le pouvoir,
en 1889, qu'en se réservant une certaine autorité. Le principal
événement du règne de l'empereur Kouang-Siu fut la
guerre sino-japonaise, déclarée par le Japon Après la guerre sino-japonaise, Kouang-Siu se lança dans la politique des innovations. Il mécontenta ainsi l'impératrice et chercha à se soustraire à sa domination, mais celle-ci le contraignit à signer sa déchéance, le 22 septembre 1898, et prit la régence. L'impératrice, contre toute attente, continua elle-même à accorder des prérogatives aux étrangers, dissimulant ainsi sa véritable politique, et, bientôt, une révolution, qu'elle encourageait en sous-main, mit un temps d'arrêt dans les progrès des Européens. Ce fut l'une des nombreuses sociétés secrètes qui depuis longtemps prêchaient la haine de l'étranger, la secte des Boxers, qui provoqua un soulèvement, qui éclata en mai 1900.
![]() ![]() La cour s'enfuit
de Pékin et gagna le corps expéditionnaire
des puissances continua la lutte contre les Boxers, pendant que
les gouvernements entamaient des négociations avec le vice-roi Li-Hong
Tchang et exigeaient le châtiment des coupables. Le protocole final
fut signé le 7 septembre 1901. Le 7 janvier 1902, la cour rentra
à Pékin. Des relations diplomatiques régulières
furent reprises entre la Chine et l'Europe . D'autre part, les accords
anglo-japonais (janvier 1902) et franco-russe (mars
1902) conclus à
la suite de ces événements affirmaient la volonté
des puissances contractantes de ne rien changer au statu quo en Extrême-Orient,
bien qu'à la vérité la prépondérance
de la Russie en Mandchourie tendît de plus en plus à
s'affirmer. La cour du Céleste empire paraissait alors s'ouvrir
davantage aux idées européennes. Sous l'influence du Japon |
Le
XXe siècle.
L'impératrice Tseu-hi est morte le 15 novembre 1908. Un enfant de deux ans, P'ou-Yi, est placé sur le trône, tandis que le pouvoir réel échoit à celui qui avait été l'un des plus influents conseillers de l'impératrice et qui restait le chef de l'armée, Yuan Che-k'ai (Yuan Shikai), qui, en février 1911, part réprimer une révolte qui enflamme, dans le Sud, la ville de Wou-t'chang, y change de camp et dépose l'empereur. C'en est finit de la dynastie Tsing. La république est proclamée à Shanghaï où un gouvernement est formé, avec Sun-Yat-Sen (Sun Zhongshan) comme président. En 1912, Yuan Che-k'ai évince Sun Yat-Sen, et refait de Pékin la capitale. L'année suivante, il dissout le parlement et s'accapare tous les pouvoirs. Le seul parti organisé qui subsiste, le Kuo-min-tang (Guomindang) de Sun-Yat-Sen est interdit en 1913. Yuan Che-k'ai songe alors à rétablir l'empire et à se faire nommer empereur, mais il meurt en 1916, après avoir renoncé à réaliser son projet devant des menaces de sécession de plusieurs provinces, appuyées par le Japon ![]() Au cours des années
suivantes, le pouvoir central s'efface devant les dissidences de plus en
plus marquées des provinces, qui sont à l'origine d'une guerre
civile entre les différents gouverneurs provinciaux, ou plus exactement
de multiples guerres civiles, puisqu'on a dénombré jusqu'à
170 conflits locaux, aux s'ajoutaient les activités de gangs initiatiques,
les Triades, maîtres du tradic de drogue (de 15 à 20
millions de personnes souffrent à cette époque en Chine de
dépendance à l'opium). A ces violences intérieures
se superposera bientôt une autre menace : la guerre avec le Japon ![]() Une rue de Canton dans les années 1920. A Canton, Sun-Yat-Sen, qui a reconstitué le Kuo-min-tang depuis 1924, forme un gouvernement républicain. la guerre civile se polarise : c'est désormais le Nord des chefs militaires et du pouvoir central, contre le Sud du Kuo-min-tang. Mais Sun-Yat-Sen meurt en 1928, laissant ainsi apparaître deux forces opposées dans le Sud, l'une est dirigée par Chang Kai-chek (Jiang Zhongzhèng), qui, à la tête du Kuo-min-tang maître de Pékin à partir de juin 1928, prône une ligne nationaliste « à l'occidentale », tandis que l'autre, le Parti communiste (fondé dès 1921), avec pour dirigeants Mao Tsé-toung (Mao Zedong) et Chou En-lai (Zhou Enlai), envisage une révolution « à la soviétique ». Les communistes sont d'abord écrasées à Shanghaï et à Canton, puis ils se replient dans le Kiang-Si où Mao Tsé-toung fonde, en 1931, une république soviétique chinoise dans le Kiang-Si, où il sera attaqué en octobre 1934 par les troupes de Chang Kai-chek. Expulsés du Kiang-Si, les communistes entament ce qu'ils appelleront « La Longue marche » (150 000 personnes lancées pendant un an dans un parcours de 12 000 kilomètres), qui les mène près de Yénan, dans le Chen-si. Les communistes paraissant
alors très affaiblis, Chang Kai-chek conclut alors un accord avec
Chou En-lai pour combattre cette fois l'ennemi extérieur, le Japon Mao Tsé-toung meurt le 9 septembre 1976. Très vite s'engage un politique de démaotisation mise oeuvre par un de ses anciens fidèles, Deng Xiaoping, qui accède au pouvoir en décembre 1978. Progressivement, les terres sont reprivatisées et, dans le milieu des années 1980, la Chine commence à s'orienter vers l'économie de marché, avec la création de zones économiques spéciales. Une évolution dans le domaine économique, qui n'a cependant pas de contrepartie dans le domaine politique, malgré quelques velléités de libéralisation manifestées par plusieurs dirigeants du Parti communiste (Hu Yaobang, puis Zhao Ziyang). La rue elle-même en appelle au départ de Deng Xiaoping, le vrai maître d'un pays de plus en plus miné par la corruption. Du 15 avril au 4 juin 1989, la place Tian An-Men à Pékin, est occupée par des milliers d'étudiants. Mille a deux mille d'entre eux seront massacrés par l'Armée; Zhao Ziyang qui leur était favorable est destitué. Même après la mort de Deng Xiaoping en 1997, la Chine, sous la conduite de ses successeurs, Jiang Zemin et Hu Jintao, est restée ancrée dans ce schéma d'une révolution capitaliste, pilotée autoritairement par un parti unique inamovible. Schéma que la spectaculaire croissance enregistrée depuis les années 1990 , et les rattachements sans heurts de Hong-Kong (1997) et de Macao (1999), n'ont fait que conforter. Au début du XXe siècle, la Chine figure parmi les économies à la croissance la plus rapide au monde, avec, jusqu'en 2018, une croissance moyenne annuelle de 9% du produit intérieur brut réel. 800 millions de personnes sont sorties de la pauvreté et le niveau de vie global s'est considérablement amélioré. En 2011, l'économie chinoise était la deuxième plus importante au monde. La croissance, cependant, a nui à l'environnement du pays et a réduit les ressources naturelles du pays. Le président Xi Jinping, successeur de Hu Jintao depuis mars 2013, a poursuivi ces politiques, mais a également maintenu des contrôles politiques stricts, qui se sont exprimés notamment par la restriction des libertés à Hong-Kong et par la répression de la minorité Ouïghour, dans le Xinjiang. Sous la conduite de Xi Jinping, la Chine a également accru ses ambitions mondiales (déploiements militaires, participation à des organisations internationales et lancement d'un projet mondial d'investissement dans les infrastructures en 2013, connu sous le nom de Nouvelles routes de la soie). Alors que de nombreux pays ont signé des accords avec la Chine allant dans le sens de cette nouvelle stratégie, d'autres sont resté plus réticents devant ce qu'ils on considéré comme une forme de néo-impérialisme. |
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