| Milan, dite la Grande, Mediolanum en latin, Milano en italien, est la deuxième plus grande ville d'Italie, capitale de la Lombardie, sur la rive gauche de l'Olona, à 835 kilomètres au Sud-Est de Paris (par Genève et le Simplon); 1 210 000 habitants. Rues belles en général, surtout celles qui conduisent aux Corsi. Superbe place du château (l'ancien foro Bonaparte), place d'Armes; arc de triomphe inachevé; vaste cathédrale gothique de Saint-Charles, dite il Duomo; belles églises de Saint-Alexandre, Saint-Laurent, Saint-Ambroise, Sainte-Marie de la Passion; palais royal des sciences et arts; galerie de tableaux et statues, musée, célèbre bibliothèque dite Ambrosienne qui contient plus de 15 000 manuscrits, bibliothèque de la Brera; palais du gouvernement, palais Marini; vaste théâtre della Scala. Industrie actitve et variée. Lieu de naissance du poète Caecilius et de Valère-Maxime chez les Anciens; et, chez les Modernes, d'Alciat, Cavalieri, Beccaria, Verri, Maria Agnesi, Manzoni, et de plusieurs papes (Alexandre II, Urbain III, Grégoire XIV, etc.). - Panorama de Milan (début du XXe siècle). Milan fut fondée par le Gaulois Bellovèse vers l'an 400 av. J.-C (?) fut d'abord la capitale des Insubres. Lorsque les Romains se furent emparés du pays 195 av. J.-C., son importance fut éclipsée par Modène et Mantoue; mais au IIe siècle elle redevint la première de la province. Au IIIe siècle, Maximien en fit sa capitale : c'est à Milan que Constantin rendit le célèbre édit en faveur des Chrétiens, 313. Sous les Lombards, elle ne fut que la deuxième ville du royaume (Pavie était la capitale). La destruction de cet Etat par Charlemagne lui rendit le premier rang dans l'Italie septentrionale, et depuis elle l'a toujours gardé. Sous la maison de Franconie, Milan s'affranchit de l'oppression soit de ses seigneurs, soit des évêques se constitua de fait en république presque indépendante et ne releva plus que nominalement du royaime d'ltalie. Sous les Hohenstaufen, elle fut le centre de la résistance italienne aux prétentions des Allemands et devint la ville guelfe par excellence. À cette époque (1153), elle asservit plusieurs villes voisina, Lodi, Côme, etc. Frédéric I réprima ses empiétements et punit sa rébellion en la détruisant de fond en comble, 1162; mais elle se releva bientôt. Dès 1167 Milan était à la tête de la Ligne lombarde, qui finit par remporter la victoire de Legnano (1176) et dicta la paix de Constance (1183). De 1257 à 1536, elle fut régie successivement par les maisons Della Torre, Visconti, Sforza, sous lesquelles elle s'assujettit de nouvelles cités, formant ainsi le noyau du futur duché de Milan. Cette ville eut souvent à souffrir pendant les guerres livrées aux XVe et XVIe siècles pour la possession du duché de Milan. Les Français occupèrent Milan en 1499 et 1796. En 1800 elle devint la capitale de la République Cisalpine, et en 1805 du royaume d'Italie : elle était en même temps le chef-lieu du département de l'Olona. Attribuée à l'Autriche en 1815, elle fut la capitale du royaume Lombard-Vénitien. Elle secoua un instant le joug des Autrichiens en mars 1848, mais elle y fut replacée dés l'année suivante. Enfin en 1859, Milan fut délivrée à la suite de la victoire de Magenta : l'empereur Napoléon III et le roi de Sardaigne y firent leur entrée solennelle le 6 juin. | |