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Budapest
est la capitale de la Hongrie,
sur le Danube,
au sortir du défilé de Gran. Sa situation, en un point d'où rayonnent
de grandes voies d'échange vers Rijeka, Belgrade
ou Vienne, en une région fertile, au centre
de la Transleithanie, lui a donné une importance considérable. C'est
seulement de 1873 que date ce nom composé, expression de l'unité nouvelle
de trois villes précédemment distinctes: 1° Buda en magyar,
Bude en français, Ofen en allemand,
sur la colline de la rive droite du Danube; 2° Obuda en magyar, Alt-Ofen
en allemand, en amont de Bude et également sur la rive droite; 3° Pest,
grande ville de la rive gauche, au commencement de la plaine parfaitement
unie qui va s'étendant jusqu'aux contreforts des Carpates.
La population totale est de 1.700.000
habitants.
- Le Danube à Budapest. Buda est au premier plan; Pest, sur l'autre rive, où l'on voit le Parlement. L'histoire.
Dès la fin du XVIIIe siècle, Pest éclairait ses rues la nuit, chose nouvelle en ces contrées, et recevait du cardinal Joseph Batthyanyi sa belle promenade du Bois de la ville (Varosliget). Après les guerres napoléoniennes, qui n'empêchèrent pas la fondation du Musée National, deux hommes, l'archiduc palatin Joseph et le comte Etienne Széchenyi, donnèrent la plus vigoureuse impulsion aux progrès de la capitale, établissant l'Académie, le théâtre national, la navigation à vapeur qui, dès 1836, reliait Pest à Constantinople. Les désastres causés par l'effroyable inondation de 1838 étaient vite réparés, et l'on entreprenait le pont suspendu de près de 400 m de long, alors un des chefs-d'oeuvre de l'art en Europe, qui unit commercialement les deux villes. Les malheurs de 1849 n'arrêtèrent guère ce courant de prospérité; les belles constructions continuèrent à se multiplier, le commerce fluvial à se développer grâce au Lloyd. C'est à Pest que furent convoquées les diètes qui réconcilièrent la nation avec la maison d'Autriche, et que François-Joseph fut couronné roi de Hongrie en 1867. Budapest. - Le Pont à chaînes, vu depuis Bude. C'est l'un des huits ponts de la ville. En 1873, les représentants des trois villes votèrent leur union définitive; en 1885, une grande exposition a attiré les curieux de toute l'Europe; en 1886 ont été célébrées les fêtes du bi-centenaire de la libération. Dans les années suivantes, Budapest, centre du réseau considérable des chemins de fer hongrois, est arrivé à un point de prospérité et d'éclat qu'il n'avait jamais connu. Elle fut même, dès 1896, l'une des premières villes à se doter d'un métro. A cette époque, bien que les leviers de commande restent entre les mains des Magyars, Budapest accorde une bonne place à ses nombreuses minorités (Allemands, Slaves, Juifs, Roumains, et même Français, Anglais, Italiens, etc.), entre lesquelles règne une bonne entente, comme d'ailleurs entre catholiques, luthériens, réformés, grecs, juifs, qui ont tous la plus complète liberté de conscience et de culte. Budapest n'eut que peut à souffrir de
la Première Guerre mondiale,
et bénéficia même du démantèlement de l'Empire austro-hongrois qui
s'ensuivit, en devant la capitale d'une Hongrie
redevenue souveraine. Les effets de la Seconde Guerre mondiale ont été
beaucoup plus tragiques, d'abord humainement, avec l'assassinat par les
Nazis de 250 000 habitants juifs de Budapest, ensuite matériellement avec
la destruction des trois quarts de la ville sous les bombardements. Les
vieux quartiers ont été reconstruits depuis à l'identique; plusieurs
monuments de Budapest figurent aujourd'hui au classement du patrimoine
mondial de l'Unesco.
Budapest. - Eglise Notre-Dame (ou de Mathias Corvin). Dans les faubourgs ou sur les bords du Danube, qui sont couverts de constructions sur une grande étendue, on trouve, outre les ruines romaines, le tombeau du saint musulman Gul-Baba, le père des roses, vénéré par Ies Turcs depuis plus de quatre siècles; les grands établissements d'eaux thermales; l'île de Sainte-Marguerite (Margit Sziget). Cette île, qui doit son nom à une princesse du XIIIe siècle, présente maintenant l'une des plus belles promenades publiques de l'Europe, avec des ruines et un établissement de bains. Un pont magnifique, le pont Marguerite (Margit hid), réunit les deux rives du Danube à peu de distance de cette île. En face de Bude, Pest, la ville basse, commerçante, artistique, s'étend en éventail dans la plaine. De belles places, des boulevards, les superbes édifices qui se mirent dans le Danube. Elle possède : la place François-Joseph avec le palais de l'Académie, qui contient une belle bibliothèque et la galerie Eszterhazy; les statues de Széchényi, de Déak, d'Oetvoes, du poète Petoefi; plusieurs ministères; le Ludoviceum; des hôpitaux; des églises et synagogues modernes, dont quelques-unes sont remarquables, entre autres la basilique Léopold; l'Opéra; enfin le Musée National. Le développement des arts
à Budapest à partir de la fin du XIXe
siècle doit être signalé à part. Ce qui a, du reste, beaucoup contribué
à le rendre possible, c'est le développement parallèle de la richesse
commerciale et de l'industrie. Ainsi l'Exposition de 1885 a laissé après
elle un palais qui permet d'apprécier, d'une façon permanente, les progrès
de la fabrication des meubles, de la céramique
et de la verrerie, de la pelleterie, aussi bien que de la métallurgie
et des exploitations minières des Carpates.
Ainsi la rue Andrassy montre ses nombreux (130?) palais dans le goût de
la Renaissance.
Les belles arcades construites au-dessous
du château de Bude renferment un musée
composé uniquement de portraits de Magyars illustres.
Budapest. - l'Opéra. Le Musée National contient, avec une bibliothèque très riche, des inscriptions de la Dacie romaine et une très curieuse collection d'objets hongrois du XIIIe au XVIIIe siècle, une galerie detableaux ou dominent les sujets de l'histoire nationale. Parmi les peintres hongrois, il en est, comme Munkaczy, qui appartiennent à l'Europe autant qu'à leur pays; d'autres sont spécialement nationaux; à leur tête est Benczur. Les fresques de Lotz embellissent Budapest; les plus remarquables sont celles de l'Opéra ou celles de la grande salle de l'Académie. Elles représentent l'histoire des trois grands rois du Moyen âge : saint Etienne entre saint Ladislas et le capétien Louis d'Anjou. (Edouard Sayous). Budapest. - Le Château royal, sur une ancienne gravure.
Budapest. - Le Danube. |
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