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Préhistoire
et protohistoire de la Grande-Bretagne.
Les premiers habitants
de la Grande-Bretagne étaient des chasseurs-cueilleurs. Les vestiges
archéologiques incluent des outils en pierre et des restes d'animaux
chassés. Pendant les périodes glaciaires, la Grande-Bretagne
était parfois reliée au continent européen par des
terres émergées, permettant la migration des humains et des
autres animaux. Après la dernière période glaciaire,
la Grande-Bretagne devient une île distincte en raison de l'élévation
du niveau de la mer. Les habitants continuent à mener une vie de
chasseurs-cueilleurs, avec une utilisation accrue d'outils en pierre plus
sophistiqués.
L'agriculture est
introduite au Néolithique (4000 à 2500 avant notre ère)
: les populations commencent à cultiver des céréales
et à élever du bétail. Les premières communautés
sédentaires et les premiers villages font leur apparition. C'est
à cette époque que sont construits les monuments mégalithiques
tels que Stonehenge et les cercles de pierres d'Avebury.
L'introduction de
la métallurgie du bronze pour la fabrication d'outils et d'armes
marque le début de l'âge de bronze (vers 2500 av. JC) . Des
structures sociales plus complexes émergent et de réseaux
commerciaux se développent. On construit des tumulus (tombes
en monticule) et de grands villages fortifiés.
Vers 800, l'introduction
du fer (âge du fer) permet la fabrication d'armes et d'outils plus
durables et efficaces. Les Celtes, une famille
de tribus indo-européennes, arrivent en Grande-Bretagne. Les Celtes
(Britanni, puis Britones) vont avoir une influence déterminante
sur la Grande-Bretagne avant l'arrivée des Romains.
Ils se sont installés en plusieurs vagues, apportant avec eux leur
culture, leur artisanat, leurs langues, leurs structures sociales et leurs
traditions religieuses. Les druides, une classe sacerdotale celte, jouent
un rôle central dans la vie religieuse et juridique des tribus. Les
habitants de la Grande-Bretagne y ont à cette époque des
échanges commerciaux et culturels réguliers avec le continent,
en particulier avec les populations celtiques de la Gaule (actuelle France),
avec lesquelles ils partageaient beaucoup de traits culturels.
Britannia major.
En 55 et 54 avant
notre ère, Jules César mène
deux expéditions dans cette île, que les Romains considéraient
comme un nouveau monde. Mais ces campagnes n'aboutissent pas à une
occupation durable. On a, d'ailleurs, dans un vers de Lucain,
l'aveu que César échoua dans ces deux expéditions
:
Territa quaesitis
ostendit terga Britannis.
La conquête
de la Bretagne ,
recommencée par les Romains sous l'empereur Claude,
en 43 de notre ère, fut favorisée, nous apprend Tacite,
par le défaut d'union entre les différents peuples bretons.
Ce fut Agricola qui, de l'an 78 à l'an
85, porta la puissance romaine
en Bretagne à son plus haut point. Hadrien
opposa aux incursions des Calédoniens ( l'Histoire
de l'Écosse )
un rempart de terre avec un fossé qui s'étendait à
travers toute l'île ( Le Mur
d'Hadrien ).
Un nouveau vallum, à l'imitation de celui d'Hadrien, fut
construit sous Antonin ( Le
Mur d'Antonin ).
A cette fortification insuffisante Sévère
substitua une muraille en pierre, dont les restes attestent encore la solide
construction. La Bretagne forma, dans l'empire romain, un diocèse
de la préfecture des Gaules ,
subdivisé en 6 provinces : La B. I et. la B. II, la Grande Césarienne ,
la Flavie Césarienne ,
la Valentie et la Vespasienne, que les Romains possédèrent
pendant si peu de temps, que les historiens anciens n'en font guère
mention. Tertullien nous apprend que le christianisme
pénétra en Bretagne dès le IIe
siècle
de J. C.
Le Haut Moyen
âge.
Les Romains
étaient restés en Angleterre 400 ans environ. En 420, l'invasion
des Goths en Italie
les força à abandonner complètement leur conquête
et les tribus bretonnes recouvrèrent leur complète indépendance.
Anglo-saxons
et Normands.
Ces tribus étaient
séparées en deux confédérations : celle des
Logriens à l'Est et celle des Cambriens à l'Ouest. La première,
pour triompher de la seconde, appela dans l'île des auxiliaires étrangers.
De 449à 536, des pirates germains établis sur les rivages
de la mer du Nord et de la Baltique, Jutes,
Saxons,
Angles,
vinrent à plusieurs reprises débarquer en Angleterre et finirent
par se rendre maîtres de la plus grande partie du pays, refoulant
dans les montagnes de la Cambrie (pays de Galles )
ceux des Celtes qui ne voulaient pas se soumettre au joug étranger.
Les vainqueurs, tous
confondus ensemble dans l'histoire sous le nom d'Anglo-Saxons, fondèrent
sept petits royaumes, connus sous le nom général d'Heptarchie
(Saxons : Kent ,
Sussex, Essex
et Wessex; Angles : East Anglia, Mercia
et Northumbria ).
Vers 827-829,
Egbert, roi du Wessex, allait réunir
en un seul tous les royaumes de l'Heptarchie et recevoir le premier le
titre de roi d'Angleterre (roi de
la terre des Angles). Ils avaient été convertis au christianisme
vers 596 par le moine Augustin. En attendant, à partir de 787, de
nouveaux envahisseurs, les pirates danois ou Vikings,
opérant sur la côte Est une série de descentes, parvinrent
plusieurs fois à asservir les Anglo-Saxons. Une grande partie du
territoire tomba ainsi entre les mains de nouveaux envahisseurs, qui firent
une guerre incessante au roi Alfred. Une
dynastie danoise s'installa même en Angleterre, au commencement du
XIe siècle. L'excès des maux
qu'ils souffraient poussa ces derniers à se soulever. Après
la mort de Knut,
Edouard
le Confesseur parvint (1042 - 1046) à restaurer la dynastie
Saxonne; il laissa la couronne à Harold II, également d'origine
saxonne.
Les Anglo-Saxons,
ayant rétabli leurs rois nationaux, se croyaient à l'abri
de tout danger extérieur quand Guillaume
le Conquérant, duc de Normandie ,
vint avec sa flotte portant une puissante armée attaquer l'Angleterre.
La seule bataille d'Hastings (14 octobre
1066) soumit tout le pays à Guillaume. Proclamé roi, il organisa
immédiatement le système féodal dans ses nouvelles
possessions. Lui et ses barons traitèrent les Anglo-Saxons en peuple
conquis, mais surent étouffer toute entreprise de rébellion.
-
Sculptures
de rois d'Angleterre (de Guillaume le Conquérant à Henri
VI),
dans
le choeur de la cathédrale de York.
A dater de cet événement
mémorable, l'histoire de l'Angleterre est souvent intimement mêlée
à celle de la France ,
surtout pendant la guerre de Cent ans
qui faillit anéantir la nationalité française. Mais
c'est déjà le cas, quand une dynastie d'origine Angevine,
les Plantagenêts accède au trône
d'Angleterre en 1154, avec Henri II.
Les Plantagenêt
et les Tudor (XIIe s. - XVIe
s.).
Les
Plantagenêt (XIIe
- XVe s.).
Des événements
d'une grande importance se sont accomplis sous la dynastie des Plantagenêt.
L'Anjou ,
la Touraine ,
le Poitou ,
la Saintonge ,
l'Auvergne ,
le Périgord ,
le Limousin ,
l'Angoumois
et la Guienne
furent unis à l'Angleterre par l'avènement au trône
du chef de cette dynastie en 1154.
L'Irlande
fut conquise par ce même prince en 1171.
L'Angleterre perdit ensuite la Normandie ,
le Maine ,
l'Anjou ,
la Touraine et l'Aquitaine ,
qui furent confisqués sur Jean
Sans Terre par Philippe
Auguste; la Grande charte
(Magna Carta) fondement des libertés anglaises, fut imposée
par les barons à ce même Jean-sans-Terre en 1215;
le Limousin, le Périgord, le Quercy
et l'Aquitaine furent rendus à Henri
III par saint Louis, et les députés
des villes et des bourgs, représentants des Communes, furent appelés
à siéger dans le Parlement avec les lords spirituels et temporels
et les représentants des comtés, lors de la révolte
de Simon de Montfort,
comte de Leicester, contre Henri III, en 1265.
La principauté de Galles
fut réunie à la couronne en 1285
par Edouard Ier,
qui soumit aussi passagèrement I'Écosse .
-
Le
château de Carnarvon où naquit le roi Edouard II.
Édouard
III, par sa prétention à la couronne de France, suscita
une guerre avec cette nation qui dura plus de cent ans, 1339-1453 ( La
Guerre de Cent Ans ).
Henri
IV, fils du duc de Lancastre, quatrième fils d'Édouard
III, usurpa la couronne en 1399, au préjudice des héritiers
du duc de Clarence, troisième fils de ce même roi, et sema
le germe de la guerre civile entre les maisons de Lancastre et d'York.
Cette guerre, dite des Deux-Roses, éclata sous Henri
VI en 1450, et se termina par la mort de Richard
III, dernier roi de la dynastie de Plantagenet,
tué à la bataille de Bosworth ,
en 1485, et par l'avènement au trône de la maison
de Tudor.
Les
Tudor (XVIe s.).
Henri
VIII, second roi de la dynastie des Tudor,
se rendit célèbre par la dissolution de ses moeurs et sa
cruauté. Il s'arrogea, en 1534, la suprématie religieuse
dans ses États, et fut l'auteur du schisme qui fut bientôt
considéré par la Papauté comme une hérésie
( Anglicanisme ).
La suppression des monastères par
Henri VIII accrut tellement la misère, qu'il fallut dès le
règne de son successeur instituer la taxe des pauvres, en 1552.
La reine Marie (Mary) Tudor rétablit
la religion catholique
et réunit l'Angleterre à l'Église romaine
en 1551. Mais Élisabeth Ire
fit retourner le pays dans l'anglicanisme. En 1562, elle imposa à
ses sujets les 39 articles du symbole anglican. Le règne d'Elisabeth
marque l'apogée du pouvoir royal; l'Angleterre s'éleva alors
au rang des premières nations de l'Europe .
Elle respecta d'ailleurs les formes parlementaires et se signala par sa
lutte contre l'Espagne ,
en protégeant les réformés des Pays-Bas
et de France ,
les expéditions coloniales; enfin, par la soumission violente de
l'Irlande
catholique (1602). Avec Elisabeth Ire finit
en 1603 la dynastie de Tudor, à laquelle succéda celle de
Stuart
(Stewart), dans la personne de Jacques VI, roi d'Écosse .
-
Les
armes britanniques.
Les Stuart (XVIIe
s.).
Le fils de Marie
Stuart, Jacques VI d'Écosse ,
fut proclamé roi d'Angleterre sous le nom
de
Jacques Ier.
Bien que l'Écosse conservât son titre particulier de royaume,
ses lois et son parlement, il fit en sa personne l'union matérielle
de la Grande-Bretagne. Attaché à l'épiscopat, à
la prérogative royale, il fut méprisé pour sa faiblesse
dans la guerre de Trente Ans, et le
parlement reprit de l'influence. Son fils, Charles
Ier(1625-1649), impopulaire par son
mariage avec Henriette de France, par son échec devant La
Rochelle, obligé un instant de reconnaître les droits
des communes (Pétition des droits, 1628), chercha avec Strafford
à prélever des impôts non votés; avec l'archevêque
Laud, à établir l'unité religieuse. Il causa ainsi
le soulèvement de l'Écosse covenantaire (1639). Celui de
l'Irlande ,
en faveur du catholicisme
(1641), exaspéra le Parlement. La guerre civile (1642-1650) suivit
l'exécution de Strafford et coûta la vie au roi (1649).
La révolution
était plus religieuse que politique : le Long Parlement, réduit
à la Chambre des communes, qui avait supprimé celle des lords,
fut chassé par Oliver Cromwell,
qui s'empara du pouvoir en 1653 sous le titre de Protecteur. Mais
pas plus que la république presbytérienne (1649-1653) à
laquelle elle succédait, la dictature
militaire de Cromwell (1653-1658) ne put se maintenir. Son fils, reconnu
son successeur après sa mort, se laissa déposer en 1659,
et permit la restauration des Stuarts. Charles
II, fils de Charles Ier
fut proclamé roi en 1660. Il dut reprendre la lutte contre les catholiques
et compter avec les whigs ( = libéraux du Parlement), opposés
aux tories ( = conservateurs) ( Tories
et Whigs). Les intrigues du roi avec la France
le rendirent impopulaire à la fin de son règne. Jacques
II, frère et successeur, en 1685, de Charles Il, qui avait abjuré
l'anglicanisme ,
échoua dans la tentative de rétablir le catholicisme .
Son gendre, Guillaume d'Orange,
stathouder de Hollande, se servit contre
lui du mécontentement des Anglicans, et le détrôna
en 1688. Jacques II s'enfuit et trouva refuge auprès de Louis
XIV.
Une Convention assemblée
en 1689 décerna la couronne à Guillaume d'Orange (qui règnera
sous le nom de Guillaume III)
et à son épouse Marie II Stuart,
fille aînée de Jacques II, à l'exclusion de Jacques,
fils de Jacques II. Faite par les
whigs
la révolution anglaise, dite de 1688, abaissa la royauté;
et fonda la monarchie aristocratique, dans laquelle le souverain et les
deux chambres des lords et des communes ne forment qu'un seul pouvoir.
Vainqueur des catholiques d'Irlande ,
d'un soulèvement de l'Ecosse
(1689-1699), Guillaume (William) III tint tête à la France
pendant la guerre de succession palatine (1689-1697), fut reconnu par Louis
XIV à Ryswick (1697), prit en 1701 la tête de la coalition
contre la France, et assura la couronne à sa belle-soeur Anne
Stuart (1702-1714), et, après elle, à Georges de Hanovre ,
descendant d'une fille de Jacques Ier.
La reine Anne réunit l'Écosse à
l'Angleterre en 1707, et fondit les parlements des deux royaumes en un
seul. Sous son règne, les whigs dirigèrent la coalition
contre la France; les tories conclurent l'avantageux traité
d'Utrecht ,
mais ne purent empêcher la succession de rester dans la dynastie
protestante .
Au temps de la
Maison de Hanovre (XVIIIe et XIXe
siècles).
Avec la mort d'Anne
s'était éteinte la maison régnante des Stuart.
L'avènement de la maison protestante de Brunswick-Lunebourg, dite
de Hanovre ,
en 1714, dans la personne de Georges ler,
à l'exclusion du prétendant catholique Jacques III, fut le
complément de la révolution de 1688. Georges Ier
(1714-1727) et son successeur, Georges
Il (1727-1760) laissèrent le pouvoir aux whigs. A cette
époque commence, pour la Grande-Bretagne, un grand mouvement colonial
et intellectuel. Le ministère Walpole,
pacifique et attaché à l'alliance française, tomba
en 1742. Le nouveau ministère whig prit parti contre la France
dans la guerre de succession d'Autriche
(1740-1748). Les Anglais furent battus aux Pays-Bas et en Inde ,
mais ils obtinrent en 1754 de la France le renvoi de Dupleix,
et la guerre coloniale recommença en 1755 : au traité de
Paris
(1763), la France, vaincue, abandonna le Canada
et ses prétentions sur le Deccan.
L'avènement
de Georges III (1760-1820) donna
le pouvoir aux tories. L'énergie sans scrupules de Clive (1757-1773),
de Warren Hastings (1773 -1785), continua la
politique de Pitt en Inde .
Le soulèvement des colonies d'Amérique ,
en 1775, fut marquée par l'intervention de la France
et la formation de la ligue des neutres (1779). L'Angleterre sera forcée
de reconnaître l'indépendance des États-Unis ,
en 1783. En même temps se produisaient des difficultés parlementaires
et religieuses, et l'agitation irlandaise entraînait la formation
d'un parlement séparé à Dublin
(1782). Ce fut dans ces conditions que le second Pitt, tory modéré,
prit le pouvoir (1783). Il augmenta la force du royaume en réunissant,
en 1800, le parlement d'Irlande
à celui d'Angleterre. On parla désormais de Royaume Uni
de la Grande-Bretagne et Irlande, et on commença aussi à
parler d'Empire britannique.
Ennemi implacable
de la France ,
pendant la période révolutionnaire, Pitt
en profita aussi pour acquérir quelques-unes de ses colonies. En
1801, les troupes anglaises chassèrent les Français d'Egypte .
Le ministère Pitt s'unit à la Prusse
( L'histoire de l'Allemagne )
et à l'Autriche
contre Napoléon; pendant la cinquième
coalition, Nelson fut vainqueur à Trafalgar
(1805). Après la mort de Pitt, le blocus maritime des côtes
européennes fut établi. Après une série d'échecs
dans les campagnes de l'Empire,
Wellington
remporta quelques victoires dans la guerre d'Espagne
(1808-1814). Les maux de la guerre se faisaient cruellement sentir à
la Grande-Bretagne, sous le gouvernement méprisé du régent,
fils de George III, alors aveugle
et aliéné. La Grande-Bretagne, cependant, après la
victoire de Waterloo (1815), gagna des colonies
au Congrès de Vienne, mais elle
avait une dette de 5 milliards.
Dès 1816,
la misère augmentant par suite des exigences de la douane, des manifestations
se produisirent en faveur du suffrage universel. L'avènement de
George
IV (1820-1830), l'arrivée au pouvoir des tories, la diminution
des droits sur les blés marquèrent les débuts du règne.
Enfin, devant l'organisation des catholiques d'Irlande
créée par O'Connell, Wellington,
ministre, leur accorda la liberté politique en supprimant le test
(1828); le bill d'émancipation des
catholiques, en 1829, signifia la répudiation de la politique oppressive
de l'Angleterre, depuis Henri VIII. Sous
Guillaume
(William) IV (1830-1837), le whig Russel fit voter (1832) la
première réforme électorale (500 000 nouveaux électeurs).
La suppression de l'esclavage dans les colonies,
des lois protectrices des mineurs, les progrès vers le libre-échange,
telle fut l'oeuvre des whigs.
L'Angleterre
victorienne.
En 1837, commence
le long règne de Victoria (1837-1901),
nièce de Guillaume IV, qui
épousa Albert de Saxe-Cobourg (1840).
La Grande-Bretagne combattit avec Palmerston
l'influence de la France
en Orient (1840-1841). Le tory Robert Peel
accorda de nouveaux avantages aux catholiques
et émancipa les
juifs
(1845). Un nouveau ministère
whig vit l'Irlande
dépeuplée par la famine et l'émigration, et tomba
pour avoir approuvé le coup d'Etat du 2-Décembre en France
(1851); mais, après un ministère
tory, les whigs,
revenus au pouvoir, conclurent en 1853 avec la France une alliance
qui eut pour résultats la prise de Sébastopol,
la destruction de la marine de la Russie
dans la mer Noire ( La Guerre de Crimée ,
1854-1855). La Grande-Bretagne intervint en Perse ,
en Chine
et au Japon
(1856-1857), et enleva, après l'insurrection du Bengale ,
l'administration de l'Inde
à la Compagnie. Un nouveau ministère tory ne put durer.
Le ministère Palmerston, qui lui succéda, signa avec la France
un traité de commerce (1860), et ouvrit, par le traité de
Pékin,
les principaux ports aux Européens. La même année,
la Grande-Bretagne, l'Espagne
et la France, par une convention signée à Londres,
résolurent d'intervenir au Mexique ;
mais, dès le début de l'expédition, la Grande-Bretagne
et l'Espagne se retirèrent, et la France resta seule engagée.
En 1867, un ministère
tory
revint au pouvoir (Derby-Disraeli)
et fit voter une réforme électorale (1 million de nouveaux
électeurs). Un ministère Gladstone
(1868) désappropria l'Eglise anglicane
en Irlande ,
chercha à protéger les fermiers irlandais contre les «
évictions » injustifiées, mais refusa d'intervenir
dans la guerre franco-allemande (1870-1871). En 1874, un nouveau ministère
tory
(Disraeli) s'empara du canal de Suez
en achetant les actions du khédive Ismaïl (1875) ( L'Egypte
des vice-rois ),
et fit prendre à la reine Victoria le
titre d'« impératrice des Indes » (1876), combattit
la politique russe au congrès de Berlin
(1878), acquit Chypre
(1879), plaça l'Afghanistan
sous le protectorat anglais, et céda la place à Gladstone
(1880).
Gladstone
eût voulu satisfaire les home-rulers (partisans de l'autonomie
de l'Irlande )
dirigés par Parnell; mais l'assassinat du vice-roi et du secrétaire
d'Irlande (1882) lui permit seulement quelques mesures favorables aux fermiers
évincés. Il fit occuper l'Egypte
par des troupes anglaises, qui, de 1883 à 1885, se rencontrèrent
avec celles du Mahdi ( L'histoire
de la Nubie et le Soudan Oriental ),
mais engagea contre le Transvaal une guerre malheureuse ( L'histoire
de l'Afrique australe ).
Une dernière réforme électorale (2 millions de nouveaux
électeurs) ramena les tories (Salisbury)
au pouvoir (1885). Gladstone remplaça le ministère (1886),
renversé sur la question du home rule ( = autonomie
politique de l'Irlande) Abandonné par les libéraux unionistes,
il se retira devant Salisbury, qui prit des mesures de « coercition
» contre les Irlandais et obtint, à la conférence de
Berlin,
d'immenses avantages en Afrique .
Gladstone lui succéda, toujours à propos du home rule
(1892). Malgré sa brouille avec Parnell et des difficultés
au Siam
et sur le Niger avec la France ,
le ministère libéral obtint des Communes le vote du home
rule, mais non des lords. Lord Rosebery remplaça Gladstone (1894).
Impérialiste avant tout, il envoya une armée égyptienne
sur le haut Nil (1895), mais dut renoncer à obtenir les rives du
Tanganyika .
Aux élections
de 1895, les unionistes obtinrent une majorité de 152 voix. Salisbury
forma un ministère dont la personnalité dominante fut Joseph
Chamberlain, l'ancien député radical de Birmingham ,
que l'unionisme avait rapproché des conservateurs. Malgré
la crise qui couvait toujours en Irlande ,
les affaires étrangères passèrent au premier plan
: conflit avec le Venezuela ,
intervention dans la guerre russo-turque, conflit avec les Républiques
boers ( L'histoire de l'Afrique australe ),
conflit avec la France
au sujet de Fachoda ,
politique d'intervention en Chine (1898),
politique d'expansion dans le Pacifique
et en Afrique ,
furent les principales manifestations de cet «-impérialisme
» conquérant et coûteux. |