 |
Chris
Harman, Une
histoire populaire de l'humanité, Editions La Découverte,
2011. - Dans ce livre-somme,
l'historien britannique Chris Harman s'affronte à l'une des tâches
les plus délicates pour un historien : raconter et expliquer, dans
un ouvrage accessible au lecteur non spécialiste, la formation et
l'évolution de l'histoire de l'humanité, rien de moins. Impossible
de réaliser cette gageure sans mettre au jour ses outils théoriques
et ses présupposés politiques, tant ce défi oblige
à faire face aux grandes questions philosophiques et anthropologiques.
Ala manière d'Howard Zinn et de sa célèbre Histoire
populaire des Eats-Unis, Chris Harman choisit ici de retracer l'histoire
des peuples, de faire une histoire par en bas dont la base interprétative
est le matérialisme de Marx, et la base politique une conviction
que des formes d'organisation sociales émancipatrices peuvent exister.
L'auteur montre donc la manière dont les hommes n'ont cessé
de fabriquer et de re-fabriquer des sociétés complexes en
poursuivant des objectifs communs. Interagissant avec les forces du changement
technologique autant qu'avec celles des individus ou des idées révolutionnaires
qui ont marqué leur temps, ces sociétés ont engendré
des événements familiers à tous les hommes, de la
création des empires de l'Antiquité aux destructions massives
des guerres mondiales récentes. Dans sa très belle conclusion,
Harman évoque le contentement narquois et étriqué
du capitalisme contemporain et se demande ce qui peut bien continuer de
nous pousser à croire, dans un monde plus que jamais déchiré
par les souffrances et les inégalités, que ce système
pourrait, ou devrait, continuer d'exister. Ambitieuse, provocante et stimulante,
cette Histoire populaire de l'humanité propose une alternative radicale
à l'histoire traditionnelle, une réflexion puissante sur
les courants profonds des peuples qui s'agitent sous l'écume des
pouvoirs.
-
Jean-Claude Barreau, Guillaume Bigot, Toute
l'histoire du monde : De la préhistoire à nos jours,
LGF, 2007. - Il y a un siècle, ceux qui savaient
lire savaient aussi se situer dans l'espace et
dans le temps. Il n'en est plus ainsi. Les Français,
et d'ailleurs tous les Occidentaux, sont devenus, pour la plupart, des
hommes sans passé, des "immémorants". Notre modernité
fabrique, hélas, davantage de consommateurs-zappeurs interchangeables
que de citoyens responsables, désireux de comprendre et de construire.
Est-il possible de déchiffrer l'actualité sans références
historiques? Comment situer, par exemple, les guerres d'Irak sans avoir
entendu parler de la Mésopotamie? On voit tout, tout de suite, en
direct, mais on ne comprend rien. D'où l'idée simple, ambitieuse
et modeste à la fois, d'écrire un livre assez court qui soit
un récit de l'histoire du monde, fermement chronologique, pour tous
ceux qui souhaitent "s'y retrouver" et situer leur destin personnel dans
la grande histoire collective de l'espèce humaine. (couv.).
Michel
Bounan, La
Folle Histoire du monde, Allia, 2006.-
L'histoire de l'humanité n'est pas seulement celle de son développement
technique ou de ses "progrès" en tous
genres, ni même celle de ses institutions et de ses révolutions.
Elle est aussi l'histoire des folies collectives qui ont permis ce développement
et ces institutions. (couv).
Serge
Gruzinski, Les
quatre parties du monde, histoire d'une mondialisation, La
Martinière, 2004. -
A la fin du XVIe siècle, l'Empire espagnol et l'Empire portugais
se sont retrouvés unis sous le sceptre de Philippe
II. Pendant le long demi-siècle qu'a duré la Monarchie
catholique (1580-1640), missionnaires, marchands, administrateurs, savants
européens, encouragés par l'Église et la Couronne
espagnole, ont tissé de vastes réseaux visant à dominer
les quatre parties du monde. En Afrique, en Amérique, en Asie, des
milliers d'hommes et de femmes ont alors été confrontés
à une première mondialisation occidentale.
Face-à-face
inédit des civilisations dans l'histoire, brassage sans précédent
des sociétés, des idées et des modes de vie, confrontation
des traditions locales et de la modernité, les différents
aspects de cette mondialisation renvoient tous à la scène
contemporaine. Du Mexique au Japon ,
du Brésil à l'Afrique, de Lisbonne
à Goa, Serge Gruzinski propose une magistrale exploration des multiples
liens qui se créent au sein des quatre parties du monde, montrant
qu'ils débordent amplement le champ de l'économie et des
technologies. (C.P.).
E.
Durschmied,Le
facteur climat, quand les forces de la nature ont changé le cours
de l'histoire, Jean-Claude Lattès, 2004.
Georges
Duby, Grand
atlas historique, l'histoire du monde en 520 cartes, Larousse,
2004. - Le Grand Atlas historique présente,
dans le temps et dans l'espace, les grandes étapes de l'aventure
humaine, de la préhistoire à aujourd'hui. 520 cartes commentées
permettent de visualiser et de mémoriser les principaux phénomènes
et événements, proches ou lointains, survenus dans le monde
entier. Ses cartes tout en couleurs, son index et sa table analytique font
du Grand Atlas historique un outil irremplaçable, la référence
des chercheurs et de tous les passionnés d'histoire et de cartographie
: Le monde ancien jusqu'à l'an mil, L'Europe depuis l'an mil, L'Asie,
L'Afrique, L'Amérique, Le monde depuis la chute du mur de Berlin.
Ouvrage de référence, le Grand Atlas historique a
bénéficié pour cette édition d'une présentation
entièrement nouvelle, agrémentée de nombreux encadrés
thématiques et illustrations, ainsi que de cartes inédites
rendant compte de l'actualité des dix dernières années.
G. Duby est ancien titulaire de la chaire d'histoire des sociétés
médiévales du collège de France. Il a publié
de nombreux ouvrages, notamment sur le Moyen Âge, qui ont rendu l'histoire
plus vivante pour les lecteurs.
Marc Ferro, Les
individus face aux crises du XXe siècle (l'histoire
anonyme), Odile Jacob, 2005. - La plupart des gens
ne vivent pas dans l'Histoire, dans l'actualité, ils vivent leur
vie. L'Histoire? Beaucoup de gens la subissent alors que c'est avec eux
qu'elle compose ses drames. Ils s'assurent contre le vol ou l'incendie.
On ne saurait s'assurer contre l'Histoire.
Telle
est l'Histoire anonyme où se nouent de nombreuses intrigues
entre les événements et la vie de chacun. Elle concerne aussi
bien vous que moi ou des individus que ces mêmes événements
ont transformés en personnages historiques... tel De Gaulle, voici
Marcel N., qui n'avait rien contre les Allemands et qui, "étant
en règle et en vacances" cet été 44, refuse d'échapper
à une rafle et meurt dans un camp : il voulait ignorer l'Histoire.
A l'opposé,
la participation à l'Histoire est le sang qui fait vivre cette militante,
Olga K. Elle s'identifie à la classe ouvrière et, pour sauver
son avenir, avoue devant les tribunaux staliniens des crimes qu'elle n'a
pas commis.
D'autres,
au nom des principes de la Révolution française, se révoltent
et, en Algérie, luttent pour l'indépendance du pays. Alors
que d'anciens résistants, au nom des mêms principes, participent
à l'OAS pour les combattre.
Il
en est qui, en 14-18, ignorant les institutions, leurs règles et
l'Histoire, quittent le bord de la route lors d'une retraite et ainsi,
sans le savoir, désertent et se font fusiller.
En
analysant les comportements des individus pendant les grandes crises du
siècle passé - révolutions, montée du nazisme,
crises économiques, etc. - on éclaire le passé et
on tente ainsi de maîtriser mieux l'avenir. (couv).
Jacques
Boudet, Chronologie
universelle d'histoire, Bordas, 2004.
|