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![]() | Dès l'Antiquité![]() ![]() Le projet de jonction des deux mers fut repris au XVIe siècle par les Vénitiens, puis par Bonaparte lors de l'Expédition d'Egypte; en 1846, Enfantin et quelques saint-simoniens étudièrent de nouveau la question. Enfin, Ferdinand de Lesseps soumit au khédive un ![]() Le débouché du canal de Suez dans la Méditerranée, à Port-Saïd. Image : Nasa. Le percement de l'isthme de Suez a amené une véritable révolution dans la vie économique du monde, en rapprochant de l'Europe L'Angleterre La neutralité du canal, placée sous la haute protection du Royaume-Uni | |
![]() | Les origines. Le canal des Pharaons. Seti Ier et son fils Ramsès II (le Sésostris des Grecs) auraient, au dire de Strabon et de Pline, réalisé, dès le XIVe siècle av. J.-C. la jonction de la Méditerranée ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Il avait, au rapport d'Hérodote, une longueur de quatre journées de navigation et il était assez large pour que deux trirèmes pussent y naviguer côte à côte. Ptolémée II Philadelphe, qui monta sur le trône au commencement du IIIe siècle, y travailla à nouveau, soit que les sables l'aient, une fois de plus, en partie obstrué, soit qu'il s'agit seulement de l'améliorer sur quelques points, et Strabon, d'accord en cela avec Pline et Diodore de Sicile, soutient même que l'inauguration n'en eut lieu que sous ce dernier prince, en 277. Mais leur témoignage se trouve contredit par le récit très affirmatif et très détaillé d'Hérodote, lequel écrivait au Ve siècle, et les améliorations de Ptolémée durent consister surtout dans l'édification, à Arsinoé Les projets médiévaux et modernes. Les choses demeurèrent en cet état pendant plus de mille ans. Les Vénitiens projetèrent bien, en 1508, à la suite de la découverte de la route du cap de Bonne-Espérance, qui détournait au profit des Hollandais une grande partie de leur commerce avec l'Orient, d'entreprendre, suivant un plan dressé par Niccolo Conti, un nouveau percement de l'isthme. De son côté, Leibniz fit à Louis XIV, en 1671, une proposition analogue et il s'en fallut de peu qu'en 1768 le fameux baron de Tott ne décidât le sultan Mustafa III à tenter lui-même cette gigantesque opération. La chose est grande, dit le premier consul; mais ce ne sera pas moi qui, maintenant, pourrai l'accomplir.La projet renfermait, d'ailleurs, une erreur, fondamentale, contre laquelle s'élevèrent Laplace et Fourier, mais qui, restée accréditée, ne contribua pas peu à retarder la solution-: il attribuait à la mer Rouge un niveau supérieur de 9,908 m à celui de la Méditerranée ![]() Tout d'abord, une brigade française alla s'assurer, sous les ordres de Bourdaloue et avec la coopération d'ingénieurs égyptiens, que, contrairement à l'assertion de Lepère, la différence de niveau des deux mers était sinon nulle, du moins presque insignifiante (0,18 m environ). Puis Talabot dressa un projet, qui devait, plus tard, lorsque le principe du percement fut une fois admis, être pris un instant en très sérieuse considération et qui consistait en un canal à douze écluses alimenté par le Nil et comprenant deux branches, l'une de Suez Le projet de Ferdinand de Lesseps. « aucun avantage particulier ne pouvant jamais être stipulé au profit exclusif d'aucune d'elles ».Les études préparatoires Les études commencèrent sur le champ. Les premiers frais en furent couverts par une société de cent fondateurs, anciens collègues ou amis personnels de Ferdinand de Lesseps, qui mirent chacun 5000 F dans l'entreprise; puis ce fut le vice-roi qui, de sa bourse, pourvut au surplus des dépenses. Elles furent assez élevées. Il y eut d'abord une exploration de l'isthme, entre Suez ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() « le grand canal maritime de Suez à Péluse et les ports en dépendant ouverts à toujours, comme passages neutres, à tous navires de commerce traversant d'une mer à l'autre ». ![]() ![]() ![]() La période des travaux (1859-1869). Mais l'opposition anglaise veillait. Déjà, au commencement de 1860, elle avait tenté une nouvelle agression et il n'avait rien moins fallu, pour neutraliser ses attaques, que faire intervenir auprès de la Sublime-Porte Napoléon III, gagné de bonne heure à la cause du canal par Ferdinand de Lesseps, parent de l'impératrice. Cette fois, la situation, se compliquait, pour la Compagnie, de la mort récente de Mohammed-Saïd, auquel venait de succéder Ismaïl-Pacha. D'autre part, le sultan, suzerain de l'Egypte |
Une campagne d'intrigues fut, à la faveur de ces circons tances, très habilement menée, pour le compte de l'Angleterre![]() ![]() Sur tous les chantiers, d'ailleurs, les travaux, désormais placés sous la direction générale de l'ingénieur Voisin-Bey, avaient repris, dès la fin de 1864, avec une activité nouvelle. Trois grandes entreprises se les partageaient : Borel et Lavalley pour les dragages, les frères Dussaud, pour les jetées de Port-Saïd Un an plus tard ce chiffre était porté à 2 millions. Mais il en restait encore 40 millions, et les fonds se trouvaient épuisés. Les difficultés diplomatiques, qui ne s'étaient plus du reste reproduites, furent alors remplacées par des difficultés financières. On en vint plus facilement à bout, quoique non sans peine, car le crédit se montra rétif et une première émission de 100 millions de francs d'obligations (333.333 à 300 F), ne produisit tout de suite que 40 millions. Une émission complémentaire, celle-là en obligations à lots, faite l'année suivante (1868), puis la vente d'une partie des terrains restés à la Compagnie, satisfirent aux derniers besoins. Le 18 mars 1869, les eaux de la Méditerranée pénétrèrent dans le grand bassin. Le 15 août, la digue qui retenait la mer Rouge au Sud du petit bassin fut coupée et les eaux des deux mers se joignirent dans les lacs Amers. Le 17 novembre, le canal fut solennellement inauguré, à Port-Saïd ![]() Un paquebot traversant le canal de Suez au début du XXe siècle. Description du canal à son achèvement La profondeur d'eau était, au début, de 8 m. A la suite des grands travaux d'amélioration qui ont été entrepris en 1884 sous la haute surveillance d'une nouvelle commission technique internationale et pour lesquels il a été dépensé près de 420 millions, elle a été portée à 9 m. En même temps, la largeur au plafond, qui était partout uniformément de 22 m, et la largeur à la ligne d'eau, qui variait de 58 m, au passage des seuils, à 100 et 112 m au voisinage des deux mers, ont été considérablement augmentées. La largeur au plafond est partout à cette époque d'au moins 37 m et la largeur à la ligne d'eau varie de 73 m à 132 m. L'inclinaison des talus diffère aussi beaucoup. Il a fallu tenir compte, en effet, de la nature des terrains traversés, et de 2 pour 1 seulement là où le sol est résistant, la porter, dans les sables, à 4 pour 1. Des banquettes de 2 à 4 m de largeur ont en outre été ménagées un peu au-dessous de la ligne d'eau : recouvertes d'enrochements, elles préservent les berges contre le clapotis des vagues. Enfin, de distance en distance, des élargissements-gares ont été pratiqués. Avant les travaux d'amélioration, le croisement des navires s'y effectuait exclusivement. (Il existe aujourd'hui deux tronçons de dérivation encore pour permettre le croisement des navires de dimensions exceptionnelles). Creusés, presque tous, près des campements établis pour les travailleurs pendant la période de construction, ils sont encore, quoique plusieurs aient été par la suite supprimés, au nombre de dix : Rassouah (kil. 4), Raz-el-Ech (kil. 14), Tineh (kil. 25), le Cap (kil. 35), Kantara (kil. 45), Ballah (kil. 55), El-Ferdane (kil. 65), Cheik-Ennedek (kil. 85), Geneffé (kit. 134), Chalouf (kil. 146). En face de chacun d'eux, sur la rive, est un sémaphore. Des constructions solides et bien aménagées, où habitaient le chef de gare, les télégraphistes, les agents d'entretien, les matelots et leurs familles, ont, en outre, peu à peu, remplacé les vieilles baraques du temps de la construction. La figure ci-dessous représente un profil en travers de l'élargissement-gare d'El-Ferdane, au moment du croisement de deux grands bâtiments. Le navire à droite est le Herzog, postal allemand (5016 tonnes) amarré dans l'élargissement, tandis que passe, à gauche, le Clan Robertson; cargo-boat anglais (3502 tonnes). Au second plan est figuré le profil normal tel qu'il se continue en amont de l'élargissement. |
Le canal de Suez a assez peu changé depuis son ouverture, même si, dans la seconde moitié du XXe siècle, il a été sensiblement élargi (193 m en 1976, 315 m en 1990) et approfondi (15 m en 1976, 19,5 m en 1980, 23,5 m en 1990). Une nouvelle branche à aussi été ouverte au Nord, en 1980, pour délester Port-Saïd![]() Le Canal de Suez, voie de communication stratégique. La première grosse difficulté fut soulevée en 1873, lorsque la Compagnie voulut apporter certaines modifications dans l'assiette et le taux des péages. Les armateurs se récrièrent et la Sublime-Porte « Le canal maritime de Suez, y est-il dit, sera toujours libre et ouvert, en temps de guerre comme en temps de paix, à tout navire de commerce ou de guerre, sans distinction de pavillon. En conséquence, les hautes parties contractantes conviennent de ne porter aucune atteinte au libre usage du canal en temps de guerre comme en temps de paix [...]-»Et plus loin : « [...] Aucun droit de guerre, aucun acte d'hostilité ou aucun acte ayant pour but d'entraver la libre navigation du canal ne pourra être exercé dans le canal et ses ports d'accès, ainsi que dans un rayon de 3 milles marins de ces ports, alors même que l'empire ottoman serait l'une des puissances belligérantes ».La situation demeurera à peu près inchangée pendant une soixantaine d'années. C'est au gouvernement égyptien (et, jusqu'à la Première Guerre mondiale, au-dessus de lui, au gouvernement ottoman), qu'il appartient d'agir, le cas échéant, pour réclamer l'observation des dispositions du traité de 1888, et les agents des puissances ont, chaque année, au Caire, une réunion, où ils constatent que le traité a été, au cours de l'année précédente, ponctuellement exécuté. Cette convention suscita cependant de critiques, notamment en France, l'autre puissance impériale de l'époque : le gouvernement égyptien, à qui incombait, en premier, le soin de la faire respecter, était, en réalité, du fait du maintien de l'occupation anglaise, puis du protectorat anglais officialisé en 1914, sous la dépendance des Britanniques. Même cette occupation cessant, expliquait-ont, l'Angleterre ![]() - ![]() Le canal de Suez, entre le delta du Nil et la péninsule du Sinaï. Cliquer sur la carte plus afficher une carte plus détaillée. La crise de Suez. Le Conseil de sécurité des Nations Unies est saisi. Mais avant que celui-ci réagisse, Israël, que les récentes livraisons d'armes par la Tchécolovaquie à l'Egypte inquiètent, lance une offensive militaire à travers le Sinaï le 29 octobre 1956. La Grande-Bretagne et la France lui emboîtent le pas deux jours plus tard. La RAF britannique et l'Armée de l'Air française bombardent les aréoports égyptiens et attaquent Port-Saïd
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