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L'île
d'Erin ou d'Irin, comme Diodore de Sicile dit
qu'elle était appelée, reçut de l'Antiquité![]() L'âge du bronze (2500 - 800 avant notre ère) correspond à l'introduction du bronze pour la fabrication d'outils, d'armes et d'objets de prestige, audéveloppement de la métallurgie, de l'artisanat et du commerce, et aussi à la construction de grandes tombes à ciste et de cercles de pierres. Des structures sociales plus complexes et de hiérarchies voient le jour à cette époque. L'introduction du fer, permettant la fabrication d'armes et d'outils plus efficaces et qui marque l'âge du fer (800 avant notre ère - 400 de notre ère). C'est à ce moment que les Celtes arrivent en Irlande en plusieurs vagues, apportant avec eux leur langue, leur culture et leurs technologies. On assiste alors à la formation de tribus et de petits royaumes (tuatha) dirigés par des rois locaux (rí). La société celtique irlandaise est organisée de manière clanique et hiérarchique, avec une classe guerrière dominante et une classe sacerdotale influente, les druides. L'art celtique se caractérise par des motifs complexes, des entrelacs et des spirales. Les artisans produisent des objets en métal, en bois et en pierre. Bien que l'Irlande soit géographiquement isolée, elle n'est pas complètement coupée du reste de l'Europe. Il y a des échanges commerciaux et culturels avec les îles britanniques voisines et le continent européen. Les objets trouvés en Irlande montrent des influences méditerranéennes et européennes. Vers la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle, l''Irlande commence à ressentir l'influence du christianisme. Convertis au christianisme Les habitants divisés en clans nombreux, obéissant chacun à un chef électif, suivant la loi de tanistry, opposèrent aux envahisseurs, quoique leurs institutions nationales fussent contraires à l'union d'où naît la force, une résistance qui prévalut, après une longue lutte, sur les entreprises des Danois. Mais la barbarie dans laquelle la nation était retombée pendant toutes ces guerres, et l'ambition des divers petits princes qui se disputaient la souveraineté de l'île, furent des obstacles insurmontables au rétablissement de la tranquillité. Ce fut sans succès que les papes envoyèrent des légats, pour réformer la discipline et les moeurs, et que saint Malachie y consacra les efforts de son zèle. L'île était divisée en cinq royaumes, ceux de Leinster, de Munster du Sud, de Munster du Nord, de Connaught et d'Ulster. La souveraineté nominale sur l'île entière, que les O'Nial ou O'Neil (O'Neill), rois du Munster méridional, possédèrent pendant plusieurs siècles, et qui appartenait aux O'Connor, rois de Connaught, quand I'Irlande perdit son indépendance, suscita des discordes continuelles entre les différents chefs de ces petits Etats. En 1166, Dermot,
roi du Leinster, ayant eu des démêlés avec Pard-ri,
s'enfuit en Angleterre Partisans des York
dans la guerre des Deux Roses, les
Irlandais soutinrent Richard Plantagenet,
et, sous Henri VII, approuvèrent
la tentative de Simnel et de Warbeck. Le roi songea alors à organiser
l'Irlande. Les statuts de Poynings (1494) réduisirent les droits
du parlement irlandais. Le roi nomma vice-roi un Anglo-Irlandais Garrett,
comte de Kildare. Le despotique Henri VIII,
proclamé chef de l'Eglise anglicane ![]() Armes de l'Irlande. Jacques
Ier, de qui ils avaient espéré
obtenir le libre exercice de leur religion, expulsa de l'Irlande, sous
peine de mort, tous les prêtres catholiques, et força les
Irlandais, sous peine d'emprisonnement, à assister au service protestant.
Sous Charles Ier,
Laud, archevêque anglican de Canterbury,
et son ami le vicomte Wentworth, gouverneur d'Irlande, réunirent
l'Eglise d'lrlande à celle d'Angleterre Sous Charles
II et Jacques II, traitée
avec plus de tolérance, l'Irlande connut un moment de paix . Elle
soutint Jacques II contre Guillaume
d'Orange, et lui demeura fidèle après la révolution
qui le renversa du trône en 1688, et le reçut avec joie en
1689. Mais la défaite de ce roi par Guillaume III, à la Boyne ![]() Le château de Dublin, qui a été le siège de l'administration britannique pendant sept siècles (soit jusqu'en 1922). La tour date de 1208. A Dublin,
les protestants s'efforçaient de recouvrer leur liberté politique,
secondés enfin par les catholiques, dont les intérêts
commerciaux et politiques étaient les mêmes. Soutenue par
une armée de 75 000 hommes, aidée des conseils de Henry Grattan,
l'opposition obtint la liberté du commerce et, en 1782, Grattas
fit voter au parlement anglais l'abolition des statuts de Poynings; mais,
aussitôt après, la lutte recommença entre catholiques
et protestants. En 1793, les catholiques devinrent en partie électeurs.
Les Orangistes provoquèrent une réaction, et les Irlandais,
alarmés, appelèrent en 1798, à leur secours le Directoire
de la République française Une réaction
était imminente. Pitt chargea, en 1800, lord
Castlereagh
d'appuyer au Parlement un projet d'union entre les deux pays. Les votes
ayant été achetés, cette loi, si importante pour les
destinées de l'Irlande, passa. Mais ni cette union de l'Irlande
avec l'Angleterre Après une
campagne inutile pour le rappel de l'Union, O'Connel mourut (1847), et
l'Irlande, encombrée d'une population affamée, ruinée
par les landlords, se souleva encore une fois, mais en vain. Le mouvement
d'émigration d'Irlande vers les Etats-Unis ![]() Statue de Parnell, à Dublin. Le ministère Gladstone voulut instituer des conseils de paroisse élus, mais il se heurta à l'opposition des lords pour tous ses projets démocratiques, comme pour l'établissement du home rule. Gladstone se retira (1894) et son successeur Rosebery ajourna toutes les réformes. Un bill tendant à doter l'Irlande du self government fut cependant adopté en 1898 : la loi agraire de 1903 facilita la constitution, dans l'île, d'une petite propriété paysanne, et l'on pouvait s'attendre tout au moins à une accalmie. Mais un parti extrémiste, le Sinn Féin ( = Nous-mêmes ou Nous tout seuls) se montra résolument hostile à toute « sujétion » étrangère aussi bien qu'à la politique de collaboration des anciens autonomistes. Le home rule fut finalement adopté par la Chambre des Communes en 1912, et, malgré le rejet de la Chambre des Lords, et devait avoir force de loi deux ans plus tard; mais les protestants de l'Ulster ou «-orangistes », sous la direction de Edward Carson, se concertèrent pour résister par la force; ils étaient soutenus par les conservateurs anglais et comptaient des amitiés nombreuses parmi les officiers. Les nationalistes s'organisèrent à leur tour et la guerre civile était imminente quand éclata le conflit européen de 1914. L'entrée en
guerre de l'Angleterre ![]() Plaque commémorative du soulèvement de Pâques 1916, à Dublin. Les noms sont ceux des chefs du mouvement, executés en mai. Finalement décidé
a parvenir à l'indépendance totale de l'Irlande en jouant
le jeu de la légalité, Eamon De Valera se fit élire
au parlement en 1927, à la tête d'un nouveau parti, le Fianna
Feil, avant de devenir taoiseach (= premier ministre ou chef
du gouvernement) en 1932. Le Sinn Féin, pour sa part, restait sur
sa position quant à son refus de la partition de l'île et
continua sa route en devenant la façade légale de l'IRA.
En 1937, malgré les échecs rencontrés en matière
économique lors de la législature précédente,
De Valera et ses partisans furent vainqueurs de nouvelles élections.
Ils parvinrent aussi dans la foulée à faire adopter une nouvelle
constitution qui consacra la rupture plus nette avec la Grande-Bretagne Au cours de la décennie
qui suivit, l'Irlande s'efforça de consolider ses institutions et
son économie et se déclara neutre pendant la Seconde
Guerre Mondiale. Seule l'IRA tenta, sans succès, de raviver
la guerre entre les Irlandais du Nord et l'Angleterre La situation politique
en République d'Irlande se stabilisa et est, d'ailleurs, restée
très stable jusqu'à aujourd'hui. Eamon De Valera, qui avait
retrouvé les rennes du pouvoir en 1957, d'abord en redevenant premier
ministre, puis comme président de la république deux ans
plus tard, pouvait désormais compter sur l'immense majorité
des Irlandais qui considéraient que l'unité de l'Irlande,
si elle devait se réaliser un jour, se ferait par des voix pacifiques.
En Ulster, en revanche, la situation ne cessait de se dégrader.
En octobre 1968, les catholiques lancèrent à Londonderry
une grande mobilisation pour la reconnaissance des droits civiques. L'arrivée,
l'année suivante, de troupes britanniques Pendant tout ce temps,
la République d'Irlande se confrontait toujours à ses mêmes
problèmes économiques, que son adhésion à la
Communauté économique européenne, en 1973, semblait
bien insuffisante à pouvoir résoudre. Le chômage et
la dette du pays ne firent que s'amplifier au cours de la décennie
suivante. Il faudra attendre les années 1990 pour que le pays, non
seulement sorte de l'ornière, mais se dote de l'une des économies
les plus dynamiques d'Europe ![]() Leinster House, siège du Parlement irlandais, à Dublin. Photos : The world facbook. Parallèlement,
l'Eire, qui, malgré les relations tendues avec le Royaume-Uni Les violences se
sont poursuivies au cours des années 1990. Mais les négociations
se sont poursuivies et, sous la pression des États-Unis Les années de boom économique de l'Irlande (1995-2007), qui s'est vue qualifiée de Tigre celtique, ont correspondu à une croissance économique rapide, qui s'est brutalement interrompue en 2008 avec l'effondrement du système bancaire irlandais du fait de la crise financière mondiale. Le gouvernement irlandais annonce en 2009 un plan de sauvetage bancaire massif. L'économie entre en récession, le chômage augmente, et des mesures d'austérité sont mises en place. En 2010, l'Irlande accepte un plan de sauvetage international de 85 milliards d'euros de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI). L'année suivante, lees élections générales aboutissent à une défaite massive pour le Fianna Fáil, au pouvoir depuis des décennies. Le Fine Gael, dirigé par Enda Kenny, forme un gouvernement de coalition avec les travaillistes. Kenny devient Taoiseach ( = Premier ministre). Le gouvernement met en oeuvre des réformes économiques et des mesures d'austérité. La croissance économique reprend lentement, mais le taux de chômage reste élevé. C'est seulement à partir de 2014 que l'économie irlandaise commence à montrer des signes de redressement plus substantiels. Les taux de croissance économique sont parmi les plus élevés de l'UE. En 2015, l'Irlande
devient le premier pays à légaliser le mariage homosexuel
par référendum, avec une majorité de 62%. En 2016,
les élections générales se soldent par un parlement
sans majorité claire. le Fine Gael forme un gouvernement minoritaire
avec le soutien des indépendants. Enda Kenny reste Premier ministre,
mais doit démissionner en 2017 pour être remplacé par
Leo Varadkar, qui devient le premier Taoiseach ouvertement gay et le plus
jeune à occuper ce poste. Un référendum qui se tien
en 2018 abroge le huitième amendement de la constitution, ouvrant
la voie à la légalisation de l'avortement. Ce changement
est approuvé par 66% des électeurs. L'Irlande continue à
cette époque de montrer des taux de croissance économique
robustes. Cependant, les incertitudes liées au Brexit ( Les élections générales de 2020 se soldent par un parlement sans majorité. Pour la première fois, le Sinn Féin, parti historiquement associé à l'IRA et à la lutte pour l'indépendance, remporte le plus de voix populaires. Cependant, le Fine Gael, le Fianna Fáil et les Verts parviennent à former une coalition, avec Micheál Martin du Fianna Fáil comme Taoiseach. La pandémie de covid-19 frappe l'Irlande, entraînant des confinements et des mesures sanitaires strictes. En 2021 Micheál Martin et Leo Varadkar se partagent le poste de Premier ministre dans le cadre d'un accord de rotation au sein de la coalition. L'économie subit des chocs en raison de la pandémie, mais commence à se redresser avec le déploiement de la vaccination. Au cours des mois suivants, l'Irlande fait face à des défis économiques post-pandémie, notamment liés à l'inflation et aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales. La question du logement et des sans-abri reste un problème majeur. L'Irlande poursuit cependant son redressement économique. Des investissements continus dans les technologies et les industries vertes positionnent le pays comme un leader en matière d'innovation en Europe.
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