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L'Espagne
paléolithique et Néolithique.
Au cours du Paléolithique
(avant 8000 av. JC), les habitants de la péninsule ibérique étaient
des chasseurs-cueilleurs. Des sites comme les grottes d'Altamira, célèbres
pour leurs peintures rupestres, témoignent de l'activité humaine dès
cette période. Au Néolithique (5000 - 3000 av. JC), l'agriculture et
l'Ă©levage sont introduits, transformant les modes de vie. Les premiers
villages permanents apparaissent, et les cultures mégalithiques se développent.
Des dolmens et des menhirs répartis dans toute la péninsule remontent
Ă cette Ă©poque.
Ă‚ge du bronze.
L'Introduction de
la métallurgie du bronze, vers 3000 avant notre ère, permet la
fabrication d'outils, d'armes et d'objets décoratifs. La technologie de
la fonte du bronze se diffuse dans toute la péninsule ibérique vers 2000
av. JC.
A cette Ă©poque,
il existait des Ă©changes commerciaux Ă©tendus, notamment avec les cultures
de la Méditerranée orientale. On importatait de métaux, d'objets en
bronze et d'autres biens de luxe. Certains peuples de la Méditerranée
orientale, tels que les Mycéniens et les Phéniciens, ont également des
comptoirs commerciaux sur les cĂ´tes espagnoles, introduisant de nouvelles
technologies et pratiques commerciales.
L'archéologie révèle
Ă cette Ă©poque l'existence en Espagne de plusieurs traditions culturelles
:
Los
Millares.
Localisée en Andalousie,
la culture de Los Millares (vers 3200 Ă 2200 av. JC) se signale par ses
ses fortifications complexes édifiées sur des hauteurs stratégiques
et ses tombes mégalithiques.
El
Argar.
La culture d'El
Argar (environ 2200 à 1550 av. JC), localisée dans le sud-est de l'Espagne
(rĂ©gions actuelles de Murcie et AlmerĂa), se caractĂ©rise par des structures
urbaines avancées, une société hiérarchisée, divisée en classes sociales,
avec des élites possédant des objets en bronze et des sépultures richement
fournies.
Culture
des Baléares .
La culture des Baléares
(vers 1000-123 av. JC) est caractérisée par des constructions mégalithiques
appelées talayots, navetes et taulas. Elle estr associée
à des sociétés tribales vivant de l'agriculture, de élevage et de la
pêche, mais aussi avec une forte composante guerrière.
Culture
des Champs d'urnes.
Principalement localisée
dans la région de la Catalogne et du nord-est de la péninsule, la culture
des Champs d'urnes (1200-750 av. J.-C.) est attestée en divers sites
ailleurs en Europe. Elle se signale par la pratique de l'incinération
et inhumation des cendres dans des urnes. Les populations associées pratiquaient
l'agriculture et l'élevage et ont connu l'introduction de la métallurgie
du fer.
Ă‚ge du Fer (environ
800 Ă 200 av. J.-C.)
L'adoption de la
métallurgie du fer permet la production d'outils et d'armes plus efficaces
et durables. Des techniques de forgeage et de travail du fer sont développées.
Plusieurs cultures s'Ă©panouissent dans la PĂ©ninsule Ă cette Ă©poque,
à commencer par celles des Ibères et des Celtes.
Les
Ibères.
Les Ibères
(800 av. JC. - 100 ap. JC), un ensemble de peuples autochtones, habitent
principalement la côte est et le sud-est de la péninsule (Catalogne,
Valence, Murcie, Andalousie orientale).. Ils développent une culture distincte
avec des cités-états, une écriture propre (écriture ibérique), des
céramiques sophistiquées et des sculptures comme la célèbre
Dame
d'Elche. Les sociétés ibériques sont organisées en tribus et principautés.
L'économie repose sur l'agriculture, l'élevage, la métallurgie, et le
commerce, en particulier avec les Grecs et les Carthaginois.
.
Les
Celtes :
Les
Celtes
(700-100 av. JC) arrivent en Espagne au cours du premier millénaire av.
JC. Ils occupant le nord et le centre de la péninsule (Galice, Asturies,
Léon, Castille-et-Léon) et sont organisés en sociétés tribales avec
une culture matérielle distincte, influencée par les Celtes d'Europe
centrale. On leur doit la constructions de castros ( = villages
fortifiés).
Les
Celtibères.
Au fil du temps,
les Celtes se sont mélangés avec les populations ibériques locales,
formant la culture celtibère. Les Celtibères (vers 600-100 av.
JC) occupent principalement la région centrale et nord de l'Espagne (Soria,
Guadalajara, Teruel) et vivent dans des oppida (villages fortifiés).
C'est une société guerrière, connue pour ses chevaux et ses mercenaires.
Influences
phéniciennes, grecques et carthaginoises.
Les Phéniciens
fondent des comptoirs commerciaux tels que celui de Gadir (Cadix)
vers 1100 av. JC, qui deviendra l'entrepĂ´t de toutes les autres colonies
qu'ils ont créées dans la Bétique, pour
en exploiter les mines d'or et d'argent. A partir, du VIe
siècle
av. JC, les Grecs visitent les cĂ´tes
orientales, oĂą ils ne fondent qu'un petit nombre d'Ă©tablissements permanents
(ex. : EmpĂşries). En revanche, les Carthaginois ,
peuple issu des Phéniciens, vont se montrer beaucoup plus présents. Il
renforcent leur présence en Espagne (Cadix, Málaga, Carthagène), et
contrôlent des portions importantes de la côte méditerranéenne. Tous
ces contacts ont des effets culturels et Ă©conomiques importants : introduction
de l'alphabet phénicien et grec et échanges de produits. On constate
aussi les influences des divers cultures méditerranéennes dans
la production artistique (sculptures en pierre et bijoux en métal), ainsi
que dans les pratiques et les croyances religieuses.
La
culture des Tartessiens.
Située dans le
sud-ouest de la péninsule, autour de l'actuelle Andalousie (Huelva, Séville
et Cadix), la vieille cuture tartessienne (vers 1100-550 av. JC) est influencée
par les Phéniciens. Tartessos est mentionnée par les Grecs comme une
région prospère et riche en métaux.
L'Espagne des
Romains Ă la Reconquista.
Les
Romains.
Les Romains commencent
la conquête de la péninsule ibérique après la
Deuxième
Guerre punique (218-201 av. JC). Ils rencontrent une résistance farouche
des tribus ibériques et celtiques, avec des figures telles que Viriatus.
Cependant, la péninsule est progressivement intégrée à l'Empire romain.
Les Romains resteront maîtres de la Péninsule jusqu'au Ve
siècle de notre ère, faisant de l'Espagne une province du nom d'Hispania.
Quand l'Empire
romain tomba, l'Espagne connut un sort analogue Ă celui des autres
pays soumis à la domination romaine. Tandis que, du Rhin aux Pyrénées,
la domination gallo-romaine avait été remplacée par celle de trois populations
germaniques : les Francs, les Burgondes,
et les Wisigoths; au Sud des Pyrénées,
la puissance romaine fut remplacée par celle des Suèves,
des Vandales et des Alains,
qui l'envahirent en 409. Le royaume que les Suèves y fondèrent dans la
Galice, la
Lusitanie et la BĂ©tique, fut
détruit par Léovigilde, roi des Wisigoths, en 585. Les Vandales ne firent
qu'un court séjour dans la Bétique, et passèrent en Afrique.
Les Alains, dont une partie avait suivi les Vandales en Afrique, succombèrent
en 418 sous les coups de Wallia, roi des Wisigoths.
Les
Wisigoths.
Présents en Espagne
dès 415, pour y rétablir l'autorité romaine, les Wisigoths se rendirent
maîtres du pays sous leurs rois Théodoric II,
453-466, et Euric, 466-484. Ce dernier est, l'auteur de la collection de
lois appelée Forum Judicum, que le roi Ferdinand fit traduire en
castillan, sous le nom de Fuero Juzgo. Les Wisigoths étaient arrivés
en Espagne ariens ;
mais la conversion au Catholicisme
de leur roi Récarède, en 587, détermina celle de toute la nation. Les
célèbres conciles de Tolède et les enseignements de saint Léandre et
de son frère saint Isidore, évêques de Séville,
ont puissamment contribué à installer dans le pays cette foi chrétienne.
La monarchie des Wisigoths, dont le siège
fut établi à Toulouse en 419, transféré à Narbonne
en 508, et à Tolède en 512, était élective ( L'Espagne
au Moyen Ă‚ge ).
Vers la fin du Ve
siècle, l'Espagne presque tout entière, sauf la partie Nord-Ouest, était
déjà au pouvoir des Wisigoths. Vers la fin du siècle suivant,
la conquête était complète. Les nouveaux maîtres du pays, qui fondèrent
ainsi en Espagne ,
une sorte d'empire unitaire, adoptèrent la langue romane. Ce fut l'ère
de splendeur de l'empire des Wisigoths. Mais leur puissance se disloqua
ensuite pour faire place au morcellement de la féodalité; après quoi,
l'on vit paraître de nouveau un autre État unitaire. Cependant, ce développement
fut interrompu par la domination des Arabes, venus d'Afrique
Ă partir de 712. Vainqueurs de Rodrigue (Roderic), dernier roi de la monarchie
wisigothique, à la bataille de Jerez de la Frontera, les Arabes achevèrent
en trois ans la conquĂŞte de l'Espagne, qui devint une province de l'empire
des califes Omeyyades ( L'Espagne
musulmane ).
Les
Arabes.
La domination arabe
allait jeter un vif Ă©clat, fit fleurir les arts et les sciences, se distingua
même par sa tolérance religieuse, mais elle devait être vite contestée.
Les anciens maîtres du pays, les Wisigoths chrétiens ,
qui avaient été refoulés dans les montagnes des Asturies ,
au Nord, par les musulmans ,
s'y maintinrent dans une sorte d'indépendance. Les chefs wisigoths et
les populations qui les avaient suivis proclamèrent don Pélage (Pelayo)
roi en 718. Ce premier roi des Asturies, mort en 737, inaugura par une
première victoire une longue période, appelée la Reconquista,
qui allait durer sept siècles, et au cours de laquelle les Arabes
allaient être refoulés vers le Sud ( Les
royaumes chrétiens au Moyen âge ).
La Reconquista.
Pelage eut pour
successeur son fils Favila. Alphonse
Ier,
auquel on donna le surnom de Catholique, Ă©tait fils du duc des
Cantabres et gendre de PĂ©lage. Il profita des
divisions qui paralysaient les forces des Arabes pour reconquérir la plus
grande partie de la Galice, une partie du Portugal
et de la Navarre ,
le royaume de LĂ©on et la Castille .
Abderrahman
Ier fonda en Espagne
en 756 un empire omeyyade, indépendant des califes Abbassides
d'Orient, et dont la capitale Ă©tait Cordoue.
Il prit le titre d'Emir-al-Mouménin, c'est-à -dire chef des croyants.
Froila, fils et successeur d'Alphonse Ier,
défit en 760 les Arabes, et bâtit avec le produit du butin qu'il leur
enleva la ville d'Oviedo, dont il fit sa capitale. Mais il se rendit odieux
par le meurtre de son frère, et fut assassiné par les grands du royaumes,
qui placèrent sur le trône d'Oviedo son cousin germain Aurèle. Bermude
Ier, frère d'Aurèle, quoique diacre,
porta la couronne de 788 Ă 791; mais il la restitua Ă Alphonse
Il, dit le Chaste, fils de Froila, qui remporta une grande victoire
sur les troupes du calife Hescham en 794. Ce calife,
qui fit au christianisme une guerre impitoyable, obligea tous ses sujets
chrétiens à parler et à écrire la langue arabe à l'exclusion de la
leur. Son fils et successeur, Al-Hakkam, passa
sa vie, dans ses voluptueux jardins de Cordoue ( L'Espagne
musulmane ).
Abderrahman
II, fils d'Al-Hakkam, ne se plaisait qu'Ă
nuire aux chrétiens, suivant l'expression plutôt partisane d'un historien
espagnol. Ramire Ier et Ordoño Ier,
son fils, dignes successeurs d'Alphonse
le Chaste, se signalèrent par leur piété et par leurs exploits contre
les Arabes et contre les Vikings. Après
un règne glorieux, Alphonse III,
dit le Grand, forcé d'abdiquer par les prétentions à la couronne
de son fils aîné Garcia, partagea ses États, et donna la Galice avec
ses conquĂŞtes au Portugal
à son deuxième fils Ordoño. L'exemple de ce partage, imité par ses
successeurs, devint funeste à l'Espagne. Ordoño Il transporta en 914
le siège du gouvernement d'Oviedo à Léon, et depuis cette époque les
souverains espagnols sont appelés rois de Léon. Son frère Froila II
fut un tyran.
Alphonse IV, fils d'Ordoño
II, monté sur le trône en 924, le céda à son frère Ramire II en 927;
et se retira dans le monastère
de Sahagun. Il voulut reprendre la couronne en 928; mais son frère lui
fit crever les yeux, et l'enferma dans une prison, oĂą il mourut en 932.
Ramire II remporta en 938 contre le calife Abderrahman
III une victoire éclatante, que les Espagnols attribuèrent à l'intercession
de saint Jacques, et le nom de cet apôtre devint dès lors leur cri de
guerre. Ordoño III, fils de Ramire II, battit les Arabes, et leur prit
Lisbonne
en 953.
Sanche Ier,
autre fils de Ramire II, s'empara du trône devenu vacant par la mort d'Ordoño
III. Il lui fut disputé par Ordoño le Mauvais, fils d'Alphonse
IV. Ramire III, fils et successeur de Sanche Ier,
perdit une bataille contre les grands du royaume révoltés, et mourut
en 982. Sous Bermude II, fils d'Ordoño III. Almanzor,
régent de l'empire de Cordoue, porta la
dévastation dans les États chrétiens de la péninsule, prit et rasa
de fond en comble la ville de LĂ©on en 996. Mais Bermude, Garcia Il, roi
de Navarre ,
État fondé en 831, et le comte de Castille ,
oubliant les dissensions qui avaient favorisé les succès des Arabes,
s'unirent contre Almanzor, et le défirent dans les champs de Calatañazor
en 998.
Alphonse V, fils de Bermude
II, rebâtit la ville de Léon, et fut blessé mortellement au siège de
Viseu en 1027. Bermude III succéda à son père Alphonse V, et maria sa
soeur avec Ferdinand Ier, second fils de
Sanche III, dit le Grand, roi de Navarre, à qui son père donna la Castille,
qui fut érigée en royaume en 1033. Sanche III laissa en mourant, en 1035,
le royaume de Navarre à Garcia, l'aîné de ses fils, l'État de Sobrarbe
Ă Gonzalo, le troisième, et l'Aragon Ă
Ramire, son fils naturel.
L'État de Sobrarbe
se fondit bientĂ´t dans le royaume d'Aragon, dont l'origine date de ce
partage. Bermude III fut tué en 1037, dans une bataille contre Ferdinand
Ier, Ă qui il voulait reprendre les places
qu'il lui avait données avec la main de sa soeur. En lui s'éteignit la
postérité masculine de l'étage. Ferdinand Ier
fut son héritier, et réunit les couronnes de Léon et de Castille.
Depuis l'usurpation du trĂ´ne de Cordoue
par Mahmoud al-Mahadi en 1000, plusieurs ambitieux aspirèrent à la souveraineté
de l'empire arabe, dont une sanglante anarchie hâta la ruine. Un prince
de la famille des Omeyyades, Hescham III, occupa une dernière fois le
trône des califes de 1027 à 1038, et périt
massacré par ses sujets. Ainsi finit le califat des Omeyyades en Espagne,
et du démembrement de l'empire de Cordoue se formèrent autant de principautés
(émirats) indépendantes et rivales qu'il comptait de villes importantes
(Saragosse, Valence, Tolède, Séville,
etc.).
Ferdinand Ier
divisa ses États entre ses trois fils et ses deux filles; mais Sanche
le Fort, qui avait eu en partage la Castille, voulut dépouiller ses frères
et ses soeurs de leur héritage, et fut tué, par trahison, en 1072, devant
Zamora, domaine de sa soeur Urraca. Garcia, qui avait reçu la Galice et
le Portugal ,
fut enfermé en 1075 dans le château de
Lima par son frère
Alphonse VI, roi
de Léon, qui réunit les trois couronnes. Les forces de l'Islam
s'accrurent en 1086 par l'arrivée en Espagne des Almoravides ,
venus du Maroc ,
d'où les avaient appelés les Arabes de la péninsule. Le mariage de l'infante
Urraca, fille unique d'Alphonse VI,
avec le comte Raymond, de la maison française de Bourgogne ,
fit passer la couronne de Castille et de Léon dans cette maison par l'avènement
au trĂ´ne, en 1126, d'Alphonse VIII,
né de cette union. Après les coups portés à l'islam par Alphonse
le Batailleur, roi d'Aragon, Alphonse VIII soutint contre les
Arabes les couleurs de la chrétienté. L'ordre religieux d'Alcantara prit
naissance sous son règne, et celui de Calatrava
sous celui de Sanche, son fils. Cette chevalerie religieuse, bâtie sur
les débris de l'ordre des Templiers
s'investit puissamment dans la poursuite de la Reconquista ( Les
royaumes chrétiens au Moyen âge ).
Vers ce mĂŞme temps,
Alphonse
Henriquez conquit le titre de roi de Portugal
par une victoire remportée sur les musulmans en 1139. Mais le partage
des États d'Alphonse VIII entre
ses deux fils, Sanche III, roi de Castille ,
et Ferdinand II, roi de Léon, affaiblit la puissance des chrétiens. Ferdinand
II enleva plusieurs places aux musulmans, et repeupla les villes de son
royaume que la guerre avait laissées désertes. Il apaisa aussi les troubles
de la Castille, qu'il gouverna comme tuteur de son neveu Alphonse
IX, fils de Sanche III, et mourut en 1188. Son fils et successeur,
Alphonse IX, fut excommunié par le pape Innocent III pour avoir épousé
sans dispense sa cousine Bérengère, fille d'Alphonse IX, roi de Castille.
II remporta en 1230 une grande victoire sur les Arabes, et mourut cette
même année. Alphonse IX, roi de Castille, un des plus grands princes
qui aient régné en Espagne, fut battu par les Almohades
Ă Alarcos en 1193. Mais il gagna sur eux, dans la Sierra Morena, en 1212,
la bataille de Las Navas de Tolosa ,
ainsi appelée du nom des plaines (navas en espagnol) où elle se
donna.
De cette sanglante
journée date la décadence de la puissance musulmane en Espagne.
Alphonse
IX eut pour successeur son fils Henri
Ier, mort en 1217, et Ferdinand, fils
de Bérengère de Castille
et d'Alphonse IX, roi de LĂ©on, fut reconnu alors roi de Castille, et devint
roi de Léon à la mort de son père, en 1230. Ces deux royaumes furent
ainsi réunis pour ne plus se séparer Sanche IV, deuxième fils d'Alphonse
X, s'empara du trône en 1284, au détriment des infants de La
Cerda, fils de son frère aîné, Ferdinand, mort en 1275, et cette
usurpation, qu'on prétendit fonder sur le droit des Goths, fut
pour l'Espagne, une source de longues discordes. A la faveur de ces troubles,
les rois musulmans de Grenade, soutenus par
leur coreligionnaires d'Afrique, reprirent plusieurs places aux chrétiens.
Mais Alphonse XI, par une victoire
remportée avec l'aide d'Alphonse IV,
roi du Portugal ,
sur les bords du Salado en 1340, porta le dernier coup Ă leur puissance.
Les rois musulmans d'Afrique cessèrent désormais de venir au secours
de ceux de la Péninsule, et le royaume de Grenade, le dernier État musulman
en Espagne, ne subsista jusque vers la fin du siècle suivant qu'à la
faveur des divisions qui paralysaient les forces chrétiennes. Le mariage
d'Isabelle, parvenue au trĂ´ne de Castille
en 1474, avec Ferdinand le Catholique,
héritier du royaume d'Aragon
en 1479, constitua la monarchie espagnole par
la réunion de ces deux couronnes. Ce couple royal mit fin au règne des
Arabes en Espagne. Grenade fut reconquise en 1492. C'est cette même année
que les caravelles de Christophe Colomb atteignent
l'Amérique ,
ouvrant la voie Ă ce qui va devenir l'empire colonial espagnol ( Les
Grandes découvertes ).
Une Espagne trop
catholique.
Dans l'esprit fanatique
de l'Ă©poque, la destruction de la puissance musulmane
ne pouvait être consommée que par l'expulsion des Juifs
( La Diaspora juive ),
qui furent les victimes d'un déchaînement de haine. Cette mesure
d'expulsion fut exécutée dans cette même année 1492. L'Inquisition ,
que Ferdinand et Isabelle
Ă©tablirent Ă SĂ©ville en 1481, eut officiellement pour but de combattre
l'apostasie, devenue fréquente chez les Juifs convertis.
Philippe
II, dont les vues Ă©taient essentiellement catholiques ,
allait se servir de l'institution, plus politique que religieuse, de Ferdinand
et d'Isabelle, pour couronner l'oeuvre de son père Charles-Quint,
et pour achever de fonder la monarchie absolue en Espagne ( L'Espagne
pendant la Renaissance ).
-
Tombeaux
de rois d'Espagne, à l'Escurial, près de Madrid.
Source
: The World Factbook.
L'acquisition du
royaume des Deux-Siciles
et de la Navarre
espagnole par Ferdinand le Catholique,
la découverte et la conquête du Mexique ,
du Pérou et des autres possessions espagnoles en Amérique du Sud
sous Chartes-Quint, et la réunion du Portugal
Ă l'Espagne sous Philippe II, avaient
fait de la monarchie espagnole la première
puissance de l'Europe. Mais cette monarchie, arrimée au catholicisme
le plus réactionnaire et intolérant, n'avait cessé d'accumuler des fautes
de tout genre, Après l'expulsion des Juifs (1492) eut lieu, sous Philippe
III, celle des Maures (1609); une foule d'Espagnols, écrasés à la
fois par la misère et la chape de plomb que le régime faisait peser sur
eux, émigraient en masse et allaient chercher fortune en Amérique
ou dans les autres colonies; enfin, les guerres continuelles devaient précipiter
bientĂ´t la ruine du pays qui se vit enlever successivement, en 1609, sept
des 18 provinces des Pays-Bas ,
en 1640, le Portugal ,
en 1659, le Roussillon
et la Franche-Comté ,
de 1674 à 1679. En trois-quarts de siècle, l'Espagne perdit ainsi
sa population, son industrie et sa vigueur. Ce déclin fut consommé lorsque
la branche de la maison de Habsbourg-Autriche,
qui gouvernait l'Espagne depuis 1516, s'Ă©teignit Ă la mort de Charles
II, en 1700.
Les
Bourbons d'Espagne.
La maison de Habsbourg-Autriche
fut remplacée par la maison de Bourbon, et Philippe
V, premier roi de cette dynastie, fut forcé de renoncer, par les traités
qui terminèrent la guerre de la Succession, à toutes les possessions
européennes de l'Espagne hors de la Péninsule ( L'Espagne
au XVIIIe siècle ).
Ses deux successeurs: Ferdinand VI et Charles
III, s'efforcèrent comme lui de relever l'Espagne de son abaissement.
Mais le dernier s'entoura de ministres nourris des idées des Lumières,
qui se heurtèrent rapidement au conservatisme ambiant. La monarchie
espagnole était arrivée au dernier terme de sa décadence lorsque Napoléon
Ier profita des dissensions entre Charles
IV et son fils Ferdinand pour placer sur le trĂ´ne d'Espagne, en 1808,
son frère Joseph. Mais la nation se souleva avec énergie contre la domination
étrangère. Ses efforts furent dirigés par une ,junte centrale et une
régence, établies d'abord à Séville, puis à Cadix ,
où fut promulguée, en 1812, une constitution rédigée par des Cortès
extraordinaires sur le modèle de la constitution française de 1791.
-
Le
serment des Cortès de Cadix, en 1812.
L'issue de la campagne
de Russie aida les Espagnols, secourus par les Anglais, Ă repousser les
Français de leur territoire. Ferdinand VII, rendu à son pays en 1814,
était incapable d'en guérir les plaies ( L'Espagne
au XIXe siècle ).
Une expédition vainement destinée à replacer les colonies révoltées
d'Amérique
sous l'autorité de la métropole s'insurgea en 1820 à Cadix ,
et la constitution de 1812 fut imposée au roi. Remis en liberté en 1825
par une armée française, il changea en 1830 par unauto acordato,
conforme d'ailleurs Ă l'ancienne constitution castillane, l'ordre de succession
Ă©tabli en 1713 par Philippe V, et suivant
lequel les femmes n'étaient appelées à régner qu'à défaut de toute
postérité mâle. Sa fille Isabelle,
qu'il avait fait reconnaître pour son héritière par les Cortès en 1853,
lui succéda cette même année, sous la tutelle de sa mère, Marie-Christine.
Mais don Carlos, frère de Ferdinand VII, soutenu
par le parti opposé aux idées du libéralisme moderne, fit valoir ses
prétentions à la couronne, et une longue et cruelle guerre civile désola
l'Espagne.
Une constitution,
promulguée en 1834, sous le nom de Statut royal (Estatuto real),
établit le gouvernement constitutionnel, avec deux chambres, le sénat
et le congrès, sans satisfaire les exigences révolutionnaires. Une quadruple
alliance des cours de Paris,
Londres,
Madrid
et Lisbonne ne réussit pas à calmer les
agitations de la Péninsule. Les ministères se succédèrent sans remédier
Ă l'anarchie. Le pays tout entier Ă©tait en proie Ă la division des Carlistes,
des Modérés et des Exaltés ou Progressistes. Une insurrection militaire
força, à la Granja, en 1836, la régente Marie-Christine d'accepter la
constitution de 1812. Des Cortès constituantes s'assemblèrent, et proclamèrent
en 1837 une constitution qui modifiait celle de 1812 dans le sens de la
constitution française de 1850. Une convention conclue à Bergara, en
1839, par la trahison du général carliste Maroto, avec l'armée d'Isabelle,
mit don Carlos dans l'impossibilité de continuer
une lutte que Cabrera essaya vainement de prolonger. Mais un mouvement
progressiste éclata en 1840 contre le parti modéré; Marie-Christine
fut obligée de se réfugier en France ,
et les Cortès attribuèrent la régence à Espartero
en 1841. La confiscation de biens de l'Église ,
commencée sous Marie-Christine fut poursuivie, et le pape protesta en
1842. Une manifestation générale (pronunciamento) força Espartero
de s'enfuir en Angleterre en 1843.
Les Cortès déclarèrent la reine Isabelle Il majeure, et reproduisirent
en 1845
la constitution de 1837
révisée.
Le
règne d'Isabelle II.
Une insurrection
militaire, dite des Vicalvaristes, parce qu'elle eut lieu Ă Vicalvaro,
et à la tête de laquelle figura le général O'Donnell,
imposa à la reine en 1854 un ministère formé par un accord passager
du maréchal
Espartero, chef des partis révolutionnaires,
et du général O'Donnell, chef du parti constitutionnel. Des Cortès constituantes
votèrent en 1855 une nouvelle constitution, basée sur la souveraineté
du peuple et violatrice du concordat conclu avec le Saint-siège en 1851.
Le pouvoir royal fut annulé et la monarchie
menacée dans son existence. Espartero se retira du ministère en 1856,
et le général O'Donnell resta maître du pouvoir après une lutte sanglante
Ă Madrid et Ă
Barcelone.
Isabelle II rétablit
la constitution de 1845 et le concordat de 1851, dont, une convention conclue
avec le saint-siège en 1859 garantit l'exécution. L'Espagne, dont les
Marocains contestaient continuellement les présides en Afrique, déclara
en 1859 au Maroc
une guerre qui fut très populaire chez une nation que son histoire avait
rendue sensible Ă la propagande contre l'Islam .
Commandée par le général, puis maréchal O'Donnell,
l'expédition espagnole remporta sur les Marocains deux victoires signalées,
dont la dernière, la prise de Tétouan, fut suivie de la prise de cette
ville en 1860. L'empereur de Maroc demanda alors la paix, qui lui fut accordée
à la condition d'une cession de territoire, du paiement d'une indemnité
de guerre et de l'établissement à Fès d'une
maison de missionnaires espagnols.
Une tentative de
renversement du gouvernement de la reine Isabelle Il en faveur du comte
de Montémolin, fils aîné de don Carlos,
faite en 1860 par le général Ortega, capitaine général des Îles Baléares ,
échoua complètement. Le comte de Montémolin et son frère, don Ferdinand,
furent arrêtes près de Tortosa. Ils furent ensuite compris dans une amnistie
générale accordée par la reine Isabelle II, et furent transportés hors
d'Espagne. Ils renoncèrent à leurs prétentions au trône; mais leur
frère, l'infant don Jean, déclara qu'il n'y renonçait pas. Le comte
de Montémolin et l'infant don Ferdinand moururent presque subitement,
le premier Ă la fin de 1860, et le second au commencement de 1861.
L'Espagne a uni ses
armes Ă celles de la France
dans une expédition dirigée, en 1858 et années suivantes, contre l'empire
d'Annam
dans la Cochinchine
et le Cambodge ,
pour tirer vengeance du sang des missionnaires catholiques répandu par
le souverain de cet empire. Le but de cette expédition fut atteint en
1862 par le traité de paix imposé à l'empereur d'Annam. L'Espagne avait
résolu, par une convention signée à Londres en 1860, d'intervenir, avec
la France et la Grande-Bretagne, pour mettre un terme Ă l'anarchie au
Mexique ;
mais, au début de l'entreprise, elle renonça, avec la Grande-Bretagne,
à en poursuivre l'exécution, dont la France resta seule chargée.
Le règne d'Isabelle
II continua d'être troublé par de nombreuses révoltes ou insurrections
militaires. En 1868, une révolution éclata, dirigée par des chefs militaires
revenus d'exil. Isabelle, sentant sa cause perdue, se réfugia en France
(septembre), d'où elle lança une protestation contre la révolution.
A Madrid, Serrano maître de la situation,
fut désigné, par la junte de la capitale, comme chef du gouvernement
provisoire. Le 1er juin 1869, les Cortès
constituantes votèrent la nouvelle Constitution, qui conservait la monarchie
constitutionnelle. Le 15 juin, ces mêmes Cortès nommèrent Serrano régent
du royaume, en attendant qu'un candidat fût désigné pour occuper le
trône. Alors commencèrent, en vue de trouver ce candidat, les négociations
difficiles dont un des Ă©pisodes fut la candidature du prince LĂ©opold
de Hohenzollern, d'oĂą devait sortir la guerre franco-allemande (1870-1871).
-
Carte
de l'Espagne et de ses anciennes provinces (Tomas Lopez, fin du XVIIIe
s.).
De la Ire
RĂ©publique Ă la Guerre de 1898.
Au mois de juin
1870, Isabelle avait formellement abdiqué ses droits en faveur de son
fils Alphonse; mais Alphonse ne fut pas accepté. Finalement, le duc d'Aoste,
Amédée,
second fils de Victor-Emmanuel, accepta la couronne et fut proclamé roi
par les Cortès, le 16 novembre 1870. Mais il ne devait régner que peu
de temps. Il ne trouva d'appui nulle part, et, découragé, il abdiqua,
le 11 février 1873.
C'est alors que la
république
(Ire république) fut proclamée par les
Cortès. Elle ne dura que du 11 février 1873 au 21 décembre 1874. Les
républicains, dont le plus en vue était Emilio Castelar, ne surent pas
créer un gouvernement stable et viable. Le pays était presque tombé
en état d'anarchie, lorsque, le 29 décembre 1874, le général Martinez
Campos fit un pronunciamiento, et proclama roi d'Espagne le fils
d'Isabelle,
Alponse XII. Ce fut la
seconde Restauration des Bourbons.
Alponse XII mourut
le 25 novembre 1885, après un règne relativement réparateur. Sous lui
on organisa, en Espagne, un semblant de régime parlementaire. Il se forma
donc deux grands partis : celui des conservateurs, dirigé par Canovas,
et celui des libéraux, ayant Sagasta pour chef. Les débuts du règne
furent troublés par une nouvelle guerre carliste (1875-1876), qui fut
réprimée assez facilement. Quand Alphonse
XII (28 ans) mourut, la reine, Marie-Christine, Ă©tait enceinte. Elle
prit la régence. Le 17 mai 1886, elle mit au monde un fils, qui fut immédiatement
proclamé roi sous le nom d'Alphonse
XIII. L'Espagne assista à une décadence du régime parlementaire,
que Canevas et Sagasta avaient eu tant de peine à organiser. A l'extérieur,
ce fut une catastrophe nationale que l'Espagne a subit. La guerre contre
les États-Unis
(mai-août 1898) lui fit perdre le reste de son empire colonial (Cuba ,
Porto Rico, les Philippines, Guam), auquel elle a renoncé par le
traité
de Paris du 10 décembre 1898 ( L'Espagne
au XIXe siècle ).
L'Espagne au XXe
siècle.
La crise suscitée
par la défaite de 1898 s'est prolongée pendant les premières décennies
du
XXe siècle,
qui sont aussi celles du règne d'Alphonse
XIII, monté sur le trône en 1902. Et si le pays décide de rester
neutre pendant la Première Guerre mondiale,
il n'en demeure pas moins miné par l'instabilité gouvernementale chronique
et les difficultés économiques. Des mouvements sociaux éclatent un peu
partout, mais principalement en Catalogne (1917)
et dans les régions les plus industrialisées. Ils sont durement réprimés.
Le Maroc ,
devenu protectorat de l'Espagne
en 1912 se soulève en 1921 (Guerre du Rif) et ajoute à la crise du régime.
En 1923, Alphonse XIII, laisse le général Miguel Primo de Rivera instaurer
une dictature, mais l'enlisement de l'Espagne
au Maroc, et sont impopularité croissante l'obliquent à quitter le pouvoir
en 1930. Il est remplacé quelques mois par un autre dictateur, le général
Berenger, qui ne réussit pas mieux. L'année suivante, la
république
est proclamée et le roi doit s'exiler.
Les Ă©lections donnent
la majorité la gauche, qui tente de moderniser l'Espagne
en la transformant en une démocratie parlementaire
laïque. L'autonomie de certaines régions est proposée, en même temps
qu'une grande réforme agraire. Ces mesures se heurtent à une vive opposition
des partis conservateurs. Ceux-ci parviennent Ă s'allier pour remporter
les législatives de 1933. Le gouvernement qui accède alors au pouvoir
est rapidement confronté à une insurrection dans le pays minier des Asturies,
qui sera matée par le général Francisco Franco. En février 1936, la
gauche, qui s'est radicalisée, revient au pouvoir. En juillet la grogne
au sein de l'armée aboutit à un soulèvement d'une grande partie de l'Armée.
Franco qui en est l'un des chefs en prend la direction complète en octobre
1936. La guerre civile durera jusqu'en 1939 et se terminera par une victoire
des franquistes.
Très éprouvée
par cette guerre, l'Espagne
reste neutre lors du Second conflit mondial, et connaît une après-guerre
encore très difficile. Le régime répressif imposé par Franco ajouté
à l'effondrement de l'économie plonge le pays dans un désarroi dont
il ne commence à sortir qu'au bénéfice de la Guerre
froide. Les États-Unis
prennent pied en Espagne en 1953 et commencent Ă apporter une assistance
Ă©conomique. L'Espagne entre Ă l'ONU en 1955 et retrouve une existence
diplomatique. Franco parvient ainsi Ă se maintenir au pouvoir jusqu'Ă
sa mort en 1975. La monarchie des
Bourbons
est alors restaurée. Le roi Juan Carlos qui monte sur le trône organise
rapidement un retour à la démocratie. Un nouvelle constitution est adoptée
en 1978. Les grognements, au début des années 1980, de l'arrière-garde
franquiste, restée puissante dans l'Armée, n'empêcheront pas la démocratie
de s'ancrer solidement. Les socialistes du PSOE, dirigé par Felipe Gonzalez
dominent la vie politique entre 1982 et 1996. Cette année-là , c'est la
droite modérée du Parti Populaire (PP) de Jose Maria Aznar qui remporte
les élections et conserve le pouvoir pendant huit ans (deux législatures).
Le premier quart
du XXIe siècle.
Années
de croissance et de crise.
Malgré le problème
du terrorisme basque qui semble devoir rester sans solution, malgré aussi
l'envoi en Irak, au côtés des Américains ,
de troupes espagnoles, qui suscite une vive opposition de la majorité
de la population, Aznar reste, Ă l'approche des Ă©lections de mars 2004,
le grand favori. Mais le 11 mars des attentats terroristes Ă Madrid
font 191 morts et environ 2000 blessés. Aznar impute immédiatement l'attentat
Ă l'oragnisation terroriste basque ETA, alors mĂŞme que les preuves de
la responsabilité d'un réseau islamique s'accumulent. Un mensonge qui
retourne l'opinion. Lors du scrutin, quelques jours plus tard, les socialistes,
conduits par José Luis Rodriguez Zapatero gagnent les élections. Rodriguez
Zapatero est nommé président du conseil en avril. Parmi les premières
initiatives du nouveau gouvernement, on mentionnera : le retrait des troupes
d'Irak en mai 2004, la légalisation de 800 000 immigrés "sans-papiers",
en février 2005, une offre, en mai, de pourparlers de paix avec l'ETA
et la légalisation du mariage homosexuel, en juin.
Le gouvernement Zapatero
a également soutenu l'adoption de la constitution européenne, approuvée
par référendum en février 2005. Le 18 juin 2006, un autre référendum
a approuvé l'élargissement de l'autonomie de la Catalogne .
L'année 2006 s'est toutefois terminée par une note discordante : après
avoir répondu favorablement, en mars 2006, à la proposition de pourparlers
faite par le gouvernement, par l'annonce d'un cessez-le-feu, l'ETA a revendiqué
un nouvel attentat, le 30 décembre 2006, à l'aéroport de Madrid (2 morts,
19 blessés), ce qui a conduit la suspension des négociations.
Les premières années
de la décennie 2000 avaient été marquées par une forte croissance économique,
alimentée par une bulle immobilière et un afflux massif d'investissements
étrangers. Le taux de chômage avait considérablement et l'économie
espagnole se modernise. Tout change avec la crise financière mondiale
de 2008 qui provoque l'éclatement de la bulle immobilière en Espagne,
entraînant une grave récession économique. Le chômage atteint des niveaux
record, dépassant 25 % à son pic. Le secteur bancaire est particulièrement
touché, et plusieurs grandes banques nécessitent des sauvetages financiers.
Le gouvernement met en śuvre des mesures d'austĂ©ritĂ© sĂ©vères pour rĂ©duire
le déficit public, ce qui entraîne des manifestations massives et des
tensions sociales.
Redressement
Ă©conomique.
Ă€ partir de 2014,
l'Ă©conomie espagnole commence Ă se redresser, avec une croissance du
PIB et une réduction progressive du chômage. Le gouvernement introduit
des réformes économiques et du marché du travail pour améliorer la
compétitivité et attirer les investissements étrangers.
Le mouvement pour
l'indépendance de la Catalogne prend de l'ampleur, culminant avec le référendum
d'octobre 2017, jugé illégal par le gouvernement espagnol. Les tensions
entre Barcelone et Madrid restent élevées.
En 2018, Pedro Sánchez,
du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), devient Premier ministre après
une motion de censure contre Mariano Rajoy, du Parti populaire (PP).
La pandémie de covid-19
frappe durement l'Espagne, avec un nombre élevé de cas et de décès.
Le gouvernement impose des confinements stricts et des mesures sanitaires
pour contrôler la propagation du virus. La pandémie provoque une nouvelle
récession économique, avec une augmentation du chômage et des défis
pour de nombreux secteurs, notamment le tourisme et l'hĂ´tellerie.
Le gouvernement met
en śuvre un plan de relance Ă©conomique financĂ© en grande partie par les
fonds de l'Union européenne, axé sur la transition écologique, la transformation
numérique et la résilience économique.
L'Espagne continue
de faire face à des défis en matière de gestion de l'immigration, de
réforme du système de santé, et de résolution des tensions politiques,
notamment avec la Catalogne. |
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