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L'Europe
a vu venir sa population primitive d'Afrique,
d'abord et surtout Ă partir de l'Est, par la route du Levant, et ensuite
d'Afrique
du Nord (Ibères ),
par le détroit de Gibraltar.
Préhistoire et protohistoire
Préhistoire de l'Europe.
Paléolithique
(jusqu'Ă environ 10 000 av. JC).
Les premiers hominidés
(Homo erectus, puis Homo heidelbergensis), habitent l'Europe dès le Paléolithique
inférieur. Ils utilisent des outils en pierre simples. Au Pa léolithique
moyen (environ 300 000 Ă 40 000 ans av. JC), les NĂ©andertaliens dominent
le continent, avec des sites célèbres comme celui de La Chapelle-aux-Saints
en France. Ils développent des outils en pierre plus sophistiqués et
des pratiques culturelles rudimentaires. Au Paléolithique supérieur (environ
40 000 Ă 10 000 ans av. JC), Homo sapiens arrive en Europe. Il remplace
progressivement les Néandertaliens. Cette période voit l'émergence de
l'art rupestre (grottes de Lascaux, d'Altamira, etc.) et des outils en
pierre avancés.
MĂ©solithique
(environ 10 000 - 6000 av. JC).
Le MĂ©solithique
est la période suit la fin de la dernière glaciation. Les peuples mésolithiques
vivent de la chasse, de la pĂŞche et de la cueillette, et utilisent des
outils microlithiques. La montée des eaux transforme le paysage européen,
créant des zones comme la mer du Nord.
NĂ©olithique
(environ 6000 - 2000 av. JC).
Avec l'introduction
de l'agriculture et de l'élevage, les communautés néolithiques
commencent à s'établir en villages permanents. La culture de la céramique
cardiale et la culture rubanée (danubienne) sont caractéristiques de
cette période. Apparition du tissage et des construction de maisons en
bois et en pierre. Des structures mégalithiques, comme Stonehenge
et les dolmens en Bretagne, apparaissent.
Protohistoire
de l'Europe.
Ă‚ge
du bronze (environ 2000 - 800 av. JC).
La métallurgie
du bronze (alliage de cuivre et d'Ă©tain) prodruit des outils, des armes
et des objets décoratifs. On assiste à l'appartiton de cultures telles
que la culture des tumulus ou la culture des champs d'urnes, qui pratiquent
des Ă©changes commerciaux Ă longue distance. De forteresses sont construites
sur des hauteurs, comme dans les cultures des îles britanniques et des
Alpes.
Ă‚ge
du fer (environ 800 av. JC. - Ier
siècle av. JC).
L'itroduction du
fer permet une fabrication d'outils et d'armes plus efficaces. Les Celtes
se dispersent à travers l'Europe centrale, occidentale et jusqu'aux îles
britanniques. Ils construisent des forteresses urbaines (que les Romains
appelleront des oppida) et développent un art distinctif.
Les cultures celtiques
de Hallstatt et de La Tène montrent des signes de structures sociales
complexes et de réseaux commerciaux étendus, favorisant la diffusion
de technologies, d'idées et de biens matériels. Des routes commerciales
relient les cultures méditerranéennes aux peuples du nord de l'Europe.
Les ressources naturelles (ambre de la mer Baltique, sel, métaux et pierres
précieuses), jouent un rôle important dans les échanges.
Quelques cultures
protohistoriques de l'Europe
Ă‚ge
du Bronze
(environ
2000 - 800 av. JC)
• Culture
des Mégalithes (jusqu'à environ 1000 av. JC). - Apparue dès
le NĂ©olithique et connue pour ses dolmens et ses menhirs.
• Culture d'Unétice
(environ 2300 - 1600 av. JC). - Europe centrale (Allemagne, Pologne, RĂ©publique
tchèque). Connue pour ses tumulus funéraires, ses objets en bronze et
ses pratiques de métallurgie avancées.
• Culture des
tumulus (environ 1600 - 1200 av. JC). - Europe centrale. Utilisation
de tumulus (grands tertres) pour les enterrements, des objets en bronze
et une société hiérarchisée.
• Culture
des Champs d'urnes (environ 1300 - 750 av. JC). - Europe centrale
et occidentale. Crémation des morts, dont les cendres étaient placées
dans des urnes funéraires et enterrées dans des cimetières.
Ă‚ge
du Fer
(environ
800 av. JC - Ier siècle
av. JC)
• Culture
de Hallstatt (environ 800 - 450 av. JC). - Europe centrale (Autriche,
Allemagne, Suisse). Première phase de la culture celtique. Riches tombes
princières, ses objets en fer et en bronze, et ses échanges commerciaux.
• Culture
de La Tène (environ 450 - Ier
siècle av. JC). - Europe centrale et occidentale (France, Suisse, Allemagne,
Bohême). Deuxième phase de la culture celtique, marquée par un art distinctif
(motifs végétaux stylisés, figures humaines et animales), une métallurgie
avancée et des oppida (forteresses).
Cultures
spécifiques régionales
Péninsule Ibérique
• Tartessos
(vers 1100-550 av. JC). - Sud-ouest de la péninsule ibérique. Richesses
en métaux précieux et ses contacts commerciaux ((or, argent, cuivre et
produits agricoles) avec les Phéniciens et les Grecs.
• Culture des
Castros (environ 1000 av. JC. - Ier
siècle av. JC). - Sociétés celtiques de l'âge du fer du nord-ouest
de
la péninsule. Villages fortifiés sur des hauteurs (castros).
• Culture de
Los Millares (vers 3200 Ă 2200 av. JC). - Andalousie. Fortifications
édifiées sur des hauteurs stratégiques, tombes mégalithiques.
• Culture d'El
Argar (environ 2200 à 1550 av. JC). Sud-est de l'Espagne. Société
hiérarchisée, divisée en classes sociales, avec des élites possédant
des objets en bronze et des sépultures richement fournies. |
ĂŽles
Britanniques
• Culture des
champs d'urnes (environ 1300 - 750 av. JC). - Semblable Ă celle du
continent, avec des céramiques distinctives.
• Culture
de Wessex (environ 1600 - 1400 av. JC.) . - Connue pour ses monuments
mégalithiques tels que Stonehenge et ses richesses funéraires.
Scandinavie
• Culture
nordique de l'âge du bronze (environ 1700 - 500 av. J.-C.) : Caractérisée
par ses gravures rupestres, ses tombes en pierre et ses objets en bronze.
• Période pré-romaine
de l'âge du fer (environ 500 av. JC. - Ier
siècle av. JC). - Connue pour ses villages fortifiés, ses pratiques agricoles
avancées et ses objets en fer.
Sud-Est de l'Europe.
Balkans.
• Culture des Cyclades
(3000-2000 av. JC). - Mer Égée. Les Cyclades étaient un centre commercial
important, avec des liens Ă©troits avec les cultures
minoenne et mycénienne. Idoles en marbre, figurines stylisées
et poteries. Commerce maritime, agriculture et pĂŞche.
• Culture de
Vučedol (environ 3000-2200 av. JC). - Bosnie-Herzégovine, Croatie,
Serbie, Hongrie. Céramiques distinctives avec des motifs géométriques
et animaux, habitations en bois, métallurgie avancée, usage de cuivre
et d'or.
• Culture de
Glasinac (environ 1300-500 av. JC). - Bosnie-Herzégovine, Monténégro,
Serbie. Tumulus, objets en bronze, influence hallstattienne et transition
vers l'âge du fer.
• Culture de
Basarabi (environ 800-500 av. JC). - Roumanie, Bulgarie, Serbie. CĂ©ramique
décorée, objets en bronze, pratiques funéraires distinctives.
Est de l'Europe
• Culture de
Srubna (ou Srubnaya) (âge du bronze, env. 1800-1200 av. JC). - Steppes
de l'Ukraine et du sud de la Russie. Habitations en bois semi-enterrées
(srub), élevage de bétail, métallurgie du bronze et sépultures
sous tumulus.
• Culture de
Komariv (âge du bronze (environ 1500-1200 av. JC). - Ukraine, Moldavie.
Tumulus funéraires et céramiques décorées. Culture liée à la culture
des tumulus du Danube moyen.
• Culture de
Tcherniakhov (ou Chernyakhov) (de la fin de l'âge du fer à l'époque
romaine (200-400 ap. JC). - Ukraine, Moldavie, Roumanie et sud de la Russie.
Influence romaine visible, sédentarisation, agriculture avancée, céramiques
élaborées et métaux. |
L'Ă©mergence et le
développement de la civilisation grecque, puis l'expansion dans une grande
partie de l'Europe des Romains marque une transition importante dans la
protohistoire européenne. Les récits historiques écrits par des auteurs
grecs et romains nous fournissent une vision plus détaillée de ces peuples
et de leurs interactions.
L'Antiquité
L'Europe connue des
Anciens
comprenait au Nord les îles Britanniques,
la Chersonèse cimbrique
et la Scandinavie; au Nord-Est les vastes contrées désignées sous le
nom de Sarmatie
ou Scythie
européenne; au centre la Gaule, la Germanie, la Viodélicie, la Rhétie ,
le Norique ,
la Pannonie ,
la Dacie
et l'Illyrie ;
au Sud l'Hispanie ,
l'Italie ,
la MĂ©sie ,
la Thrace ,
la Macédoine ,
l'Epire
et la Grèce .
La Grèce antique.
Forgée au cours du premier millénaire
avant l'ère commune, dans les îles de la mer Egée et les côtes de l'Asie
Mineure (Ionie) et de la Grèce, la civilisation grecque a été un socle
important sur lequel s'est inscrite depuis l'histoire de l'Europe. Grâce
aux avantages d'un territoire protégé du côté de la terre par ses montagnes
et ouvert du côté de la mer par le développement de ses côtes qui a
favorisé le commerce maritime et la circulation des idées, la civilisation
grecque, répandue de bonne heure en Sicile, dans la Grande-Grèce et même
jusque sur la côte de la Gaule, se personnifie surtout dans la république
d'Athènes.
Rome et l'Empire
romain.
Rome ,
fondée au VIIe siècle av. J. C.(un peu
plus tôt, selon la tradition légendaire ),
soumit successivement Ă sa domination l'Italie ,
la Sicile, l'Espagne ,
la Grèce dont elle recueillit l'héritage, la Gaule
jusqu'au Rhin, la Bretagne
jusqu'au mur d'Hadrien et jusqu'à celui d'Antonin, la Germanie supérieure
jusqu'au Main et au Danube et pendant un temps, administra la Dacie
au Nord du bas Danube. Rome implanta sa langue, ses modes de vie, ses institutions
dans les contrées qu'elle gouvernait; elle organisa les peuples qu'elle
engloba dans le vaste Empire romain.
Pendant les quatre premiers siècles de
l'ère commune on ne connut pour ainsi dire que deux parties dans l'Europe
: le monde romain qui jouissait, dans l'administration impériale, de la
« Pax romana », qui était assujetti à la discipline administrative
de l'Empire, où avait profondément pénétré les habitudes sociales
des Romains, dont le christianisme, l'une des religions orientales qui
un temps s'étaient partagé les faveurs des Romains en mal d'exotisme,
enfin était devenu, dans le dernier siècle, la religion officielle, et
le monde que, depuis les Grecs, on appelait barbare, composé de Germains,
de Goths, de Sarmates, ainsi que de Slaves et des Finnois inconnus aux
Romains et oĂą flottaient encore des populations mal assises sur le sol.
Les grandes invasions.
La puissance romaine
fut supplantée par celle des Barbares. Sous cette dénomination, on a
désigné plus spécialement dans l'histoire les différents peuples qui,
sortis principalement de Germanie, mais parfois aussi des steppes d'Asie,
au commencement du Ve siècle,
firent invasion dans l'Empire romain. Les principaux furent : les Alains,
les
Suèves, les Gépides,
les Goths, les Vandales,
les Huns, les Francs,
les Bourguignons. En 405,
Radagaise
pénétra en Italie
Ă la tĂŞte des Germains; en 409 Alaric,
roi des Wisigoths, prit Rome, tandis
que les Francs commençaient leurs établissements en Gaule; en 449,
les Anglo-Saxons envahirent la Grande-Bretagne; de 451
Ă 453, les Huns, sous la conduite d'Attila,
ravagèrent les Gaules, puis l'Italie; en 476,
Odoacre,
roi des HĂ©rules, envahit l'Italie et mit
fin Ă l'Empire romain. A partir de cette Ă©poque, les peuples barbares
formèrent des établissements fixes, les
Ostrogoths
et les Lombards
en Italie, les Francs
en Gaule, les Vandales en Afrique ,
les Wisigoths en Espagne ,
et jetèrent les fondements des puissances qui deviendront les empires
et États modernes.
Le Moyen âge
Les Francs. L'empire
de Charlemagne.
Les Barbares élevèrent à leur profit,
sur ses ruines, des royaumes en s'appliquant Ă conserver les formes de
l'administration romaine auxquelles la population indigène était accoutumée.
Les rois francs réagirent contre la Germanie d'où ils étaient issus;Charlemagne,
vainqueur des Saxons, allié de l'Église, écrasa et finit par soumettre
les Germains jusqu'Ă l'Elbe et mĂŞme les Slaves jusqu'Ă l'Oder ; il mit
sur sa tĂŞte la couronne d'empereur d'Occident (800).
A la mort de Charlemagne (814), l'empire
franc, le plus puissant Etat de l'Europe, comprenait toute la Gaule, la
Germanie jusqu'à l'Elbe et à la Bohème et, en outre, il avait fait reconnaître
plus on moins efficacement son autoritĂ© sur les pays de l'Est jusqu'Ă
l'Oder, sur la Bohème et sur l'ancien royaume des Avars jusqu'à la Tisza
et Ă la Save; en Italie il s'Ă©tendait jusqu'au Sud de Rome et comptait
le duché de Bénévent comme un vassal; au Sud des Pyrénées il possédait
la Marché d'Espagne, c.-à -d. le revers méridional de la chaîne.
Presque toute l'Espagne Ă©tait sous la
domination du califat de Cordoue; les chrétiens n'avaient conservé leur
indépendance qu'au Nord-Ouest dans le petit royaume des Asturies. Au Sud-Est
l'empire d'Orient se maintenait dans la Macédoine, sur une partie des
côtes et des îles de la péninsule balkanique, dans le Sud de l'Italie,
en Sicile; mais le reste de la péninsule avait été envahi et était
occupé par des Slaves. Dans les îles Britanniques, les royaumes anglo-saxons
tenaient l'Angleterre, mais les populations indigènes, Bretons, Pictes
et Scots, conservaient leur autonomie dans le pays de Galles, en Ecosse
et en Irlande.
Depuis l'Elbe jusqu'Ă la Volga, la plaine
européenne était occupée par des tribus slaves. Elles étaient pressées
: Ă l'Est par des hordes asiatiques dont les plus puissantes Ă©taient
les Khazars, les Petchénègues, et parmi lesquels on comptait les Avars
venus jusqu'au pied des Alpes avant la destruction de leur camp par Charlemagne
et les Bulgares occupant les deux rives du bas Danube; au Nord par les
Finnois qui descendaient jusque dans le bassin de la Volga et jusque par
delà le golfe de Finlande. Dans la péninsule Scandinave, les Finnois
s'avançaient jusqu'au lac Venera, pendant que les Suédois tenaient le
Sud de cette péninsule et les Normands la côte occidentale.
L'empire de Charlemagne se brisa en trois
morceaux, France, Italie, Allemagne, après sa mort; mais l'Europe centrale
fait depuis lors partie du monde chrétien. Le système féodal devint
le moule social dans lequel les populations européennes demeurèrent pressées
pendant plusieurs siècles. Les Vikings, pirates arrivant de Scandinavie
par mer sur les cĂ´tes de l'Europe occidentale, puis partant de la Normandie
pour conquérir l'Angleterre et la Sicile, représentent le dernier ban
de la curée germanique.
A I'Est, les Finnois Ă©taient venus d'Asie;
après les Huns et les Avars, c'étaient les Hongrois qui, parla vallée
du Danube, pénétrèrent jusqu'au coeur de l'Europe, Après eux, l'ère
des grondes invasions fut close et les populations se trouvèrent définitivement
fixées, du moins à l'Ouest de la Vistule et des Carpates. A l'Est, dans
la grande plaine de Russie, le monde slave flottait encore et, pendant
plusieurs siècles (de 1235 à 1481) jusqu'au temps d'Ivan III, les Moscovites
subirent le joug d'envahisseurs mongols.
Cependant, dans l'Europe centrale, la Germanie
avait rapidement grandi; ses souverains Ă©taient devenus, avec Othon le
Grand, héritiers de la couronne de Charlemagne (962), régnant de la Meuse
Ă la Vistule, de la Baltique jusqu'Ă Rome, disposant d'abord de la tiare
à leur gré, puis luttant, depuis Hildebrand, contre la papauté qui finit
par triompher dans cette grande lutte du sacerdoce et de l'Empire; le Saint-Empire
germanique s'émietta dans le morcellement féodal à la mort de Frédéric
II (1250).
L'âge féodal.
L'Expansion
du christianisme.
Le régime féodal,
arrivé à son apogée, penchait vers son déclin, lorsque les croisades ,
qui furent pendant deux siècles, de 1096
Ă 1291, l'expression du fanatisme
meurtrier qui s'était emparé de l'Europe chrétienne, en vinrent modifier
l'ordre social et politique. Les souverains trouvèrent dans ce vaste mouvement
les moyens d'accroître leur pouvoir.L'unité des croyances religieuses,
à défaut d'unité politique, entraîna ainsi les chrétiens d'Europe
à la conquête de la Palestine, désignée comme la Terre sainte (1095);
la guerre avait repoussé les musulmans dans le Sud de la péninsule Ibérique
et donné naissance aux royaumes de Léon, de Navarre, de Castille, d'Aragon,
dont lsabelle et Ferdinand le Catholique réunirent, vers la fin du XVe
siècle, les couronnes sur leur tête, et au royaume du Portugal; la conquête
et la conversion avaient amené au christianisme les Slaves de l'Ouest.
Les Hongrois s'Ă©taient fait baptiser (1000),
et leur royaume, qui s'Ă©tendait des Carpates Ă l'Adriatique, couvrait
de ce côté le monde chrétien contre de nouvelles invasions asiatiques.
Guillaume de Normandie avait conquis l'Angleterre (1066), et le pape avait
consacré sa conquête.
Les trois Etats scandinaves avaient été
soumis au christianisme ; l'union de Kalmar (1397) leur donna un mĂŞme
souverain. Une croisade avait égaré sur Constantinople les chrétiens
qui avaient détrôné les empereurs grecs pour établir un empire latin
qui fut éphémère (1204-1261).
Les Russes, convertis au christianisme
par des prêtres de l'Eglise grecque, virent leurs principautés se confondre
en un empire qu'Ivan III affranchit complètement du joug tatare (1481).
Pendant la longue et laborieuse période du Moyen âge, les principaux
Etats de l'Europe moderne s'étaient donc constitués; la France, sortie
victorieuse de la ruineuse guerre de Cent ans (1459), parvenait, avec Louis
XI, à l'unité politique.
Mais à la même époque, un grand événement,
la prise de Constantinople (1453), changeait les destinées de l'Europe
orientale: les Turcs devenaient maîtres de toute la péninsule balkanique
et de la plus grande partie des côtes de la mer Noire; ils ne tardèrent
pas Ă pousser leurs conquĂŞtes jusque par delĂ Ofen (Budapest).
Les
Etats européens.
Au commencement du XVIe
siècle, la France s'étendait de la source de l'Escaut et de la Meuse
moyenne aux Pyrénées (mais elle ne possédait pas le Roussillon), de
la Manche aux Alpes (mais elle ne possédait ni la Franche-Comté ni la
Savoie); ses rois, Charles VII et Louis XII, avaient imprudemment porté
leur ambition en Italie; ils y avaient trouvé des succès et des revers
et ils en avaient rapporté la Renaissance. La péninsule Ibérique ne
formait plus en réalité, malgré quelques protestatians, que les deux
royaumes d'Espagne et du Portugal, et l'Espagne qui, grâce à Christophe
Colomb, se rendait maîtresse du Nouveau-Monde, devenait une des grandes
puissances de l'Europe. L'Italie était plus divisée; cependant les Etats
de l'Eglise, le royaume de Naples, le grand-duché de Toscane, les républiques
de Venise et de Gênes, le duché de Milan, l'emportaient en puissance
sur les autres principautés.
En Allemagne, la couronne impériale était
fixée depuis le XIVe siècle dans la maison
de Habsbourg, mais l'autorité de l'empereur, malgré le prestige qui s'attachait
à sa dignité, était faible sur les très nombreux Etats, duchés, principautés,
évêchés, abbayes, villes libres, etc., qui composaient l'empire germanique
et parmi lesquels primaient les sept Ă©lecteurs archevĂŞques de Mayence,
Trèves et Cologne, roi de Bohème, comte palatin du Rhin, électeur de
Saxe, margrave de Brandebourg. Cependant, lorsqu'en 1520 la couronne impériale
fut placée sur la tète d'un Habsbourg, Charles V (Charles-Quint), qui
était déjà roi des Espagnes, maître des Pays-Bas et de la Franche-Comté
et qui bientôt devint le dominateur de l'Italie et le vainqueur de François
Ier, put prétendre à la domination politique et religieuse de l'Europe.
Au Sud-Est de l'Allemagne, le royaume de
Hongrie, occupant le bassin moyen du Danube et la Transylvanie, n'opposait
pas aux invasions asiatiques nue barrière toujours infranchissable; en
1244, il avait subi une terrible invasion mongole et en 1526, la défaite
de Mohacs allait le placer sous le joug des Turcs.
Au Nord-Est de l'Allemagne, le royaume
de Pologne s'Ă©tendait sur le bassin de la Vistule et sur une partie de
celui de l'Oder; il était flanqué lui-même à l'Est du grand-duché
de Lituanie qui occupait les bassins du Dniepr et du Niémen; des Khans,
Cosaques ou Tatares, gouvernaient les plaines du Don et de la basse Volga;
Ivan III, le vrai fondateur de la puissance moscovite, venait de mourir
(1505) et le grand-duché de Moscou s'étendait sur la plaine orientale
de Moscou et de Novgorod à l'océan Glacial Arctique.
Cependant les bords de la Baltique, au
Sud du golfe de Finlande, appartenaient Ă l'ordre des chevaliers porte-glaives,
d'origine teutonique, qui avaient conquis et christianisé le pays; ils
devaient, avant la fin du siècle, devenir des luthériens et des seigneurs
laïques. Au Nord du golfe, la Finlande était une province suédoise.
La Suède, qui supportait mal l'union de Kalmar (1897), allait définitivement
s'en affranchir avec Gustave Vasa (1523) et adopter la réforme luthérienne.
Le Danemark conservait la Norvège.
Au XVIe
siècle, l'Espagne, enrichie par les trésors du Nouveau-Monde, devint
la puissance prépondérante de l'Europe, lorsque son roi, héritier des
Habsbourg, eut été élu empereur d'Allemagne sous le nom de Charles-Quint
(1519). C'est alors que, maître de l'Espagne, d'une partie de l'Italie,
de l'Allemagne, de la Franche-Comté et des Pays-Bas, Charles-Quint enserrait
de tous les côtés la France qui lutta pour ne pas se laisser étouffer;
sa lutte et celle de Philippe Il contre François Ier
et contre Henri II dura jusqu'au traité de Cateau-Cambrésis (1559), et
la France ne fut complètement délivrée des ambitions de l'Espagne qu'après
l'avènement de Henri IV (1598). Contre Charles-Quint qui pressait sa frontière
au Sud, au Nord et à l'Est, François il, n'avait pas craint, malgré
la force des idées religieuses, de s'allier au sultan des Turcs, de manière
à presser, lui aussi, son adversaire entre ses armées et celles de son
allié.
La Renaissance.
La découverte de
l'Amérique
et de la nouvelle route vers les Indes orientales commença à faire prévaloir
en Europe les intérêts matériels. La renaissance de l'étude des lettres
anciennes, propagée par les Grecs
expulsés de Constantinople, après
la prise de cette ville par les Turcs
en 1453, l'invention de l'imprimerie ,
furent à l'origine d'une mouvement de circulation des idées sans précédent.
Un nouvel esprit de liberté de la pensée
souffla qui s'exprime au travers de l'humanisme,
à travers la révolution scientifique du XVIIe
siècle, mais aussi d'une contestation du pouvoir de l'Église
qui donna naissance dès XVIe siècle au
protestantisme
(La Réforme). Ébranlée jusque dans les fondements
de son organisation sociale, l'Europe fut alors agité par des guerre religieuses
entre Catholiques et Protestants.
Les
Temps modernes
Le XVIIe
siècle.
Cependant la RĂ©forme, en changeant l'Ă©tat
des esprits, avait changé aussi les rapports politiques des peuples. Le
cardinal de Richelieu se fit l'allié des protestants en Allemagne, et
la guerre de Trente ans aboutit aux traités de Westphalie (1648) qui annulèrent
la puissance des empereurs en Allemagne. La décadence avait commencé
pour l'Espagne qui dut céder deux de ses provinces à la France par le
traité des Pyrénées (1659). Richelieu avait préparé la grandeur de
la France et le règnede Louis XIV qui usa d'abord et qui abusa ensuite
de sa puissance (traité d'Aix-la-Chapelle, 1668; de Nimègue, 1678; de
Ryswick, 1698). A la fin de la guerre de la succession d'Espagne, Louis
XIV, qui avait espéré d'abord tenir dans sa main la meilleure partie
de l'héritage de Charles-Quint, dut se résigner, après de pénibles
revers, à signer le traité d'Utrecht (1713) qui assurait à son petit-fils
la couronne d'Espagne, mais qui donnait Ă la maison d'Autriche les domaines
possédés naguère par l'Espagne en Italie et aux Pays-Bas.
Le XVIIIe
siècle.
Au XVIIIe siècle, la maison d'Autriche
perdit (traité de Vienne, 1738, etc.) une partie des domaines acquis par
le traité d'Utrecht, ainsi que la Lorraine. Dans le même temps, la Prusse
protestante, dont l'électeur avait reçu d'elle en 1701 le titre de roi,
s'organisait militairement dans le Nord de l'Allemagne, et devenait sa
rivale; elle lui enlevait la Silésie (1740) et, à travers des péripéties
diverses, battait, dans la guerre de Sept ans, ses armĂ©es alliĂ©es Ă
celles de la France et de la Russie : la Prusse était dès lors une des
grandes puissances de l'Europe. En Italie, le royaume de Naples avait passé
de l'Autriche Ă la Sardaigne et ensuite Ă une branche des Bourbons d'Espagne
(1735); la Toscane, au contraire, avait été donnée à la maison de Lorraine-Autriche
(1735); les ducs de Savoie Ă©taient devenus des rois depuis 1713.
La France, victorieuse dans la guerre que
termina le traité d'Aix-la-Chapelle (1748), souvent malheureuse sur terre
et plus malheureuse encore sur mer et aux colonies dans la guerre de Sept
ans (1756-1763), acquit cependant, sous le règne de Louis XV, la Lorraine
(traité de 1738; prise de possession, 1766) et la Corse (1768).
Des changements considérables s'étaient
produits durant le XVIIe et le XVIIIe siècle dans la géographie politique
de l'Europe orientale.
La maison d'Autriche avait trouvé de ce
côté des compensations aux mécomptes de sa politique en Occident; menacée
jusque dans Vienne par l'armée ottomane (1683), elle avait refoulé les
Turcs et recouvré la Hongrie, une partie de la Bosnie, de la Serbie et
de la Valachie par les traités de Karlowitz (1699) et de Passarovitz (1718);
mais, vingt ans après, elle avait rendu aux Turcs la Valachie, la Serbie
et la Bosnie (traité de Belgrade, 1739).
La Russie avait une première fois poussé
ses conquĂŞtes jusqu'Ă la mer Noire, mais elle avait dĂ» les abandonner
Ă la suite d'une campagne malheureuse sur le Pruth (1711) et elle ne les
recouvra qu'en 1774 (traité de Kaidnardji); par les traités de Nystadt
(1721) et d'Abo (1743), elle avait obtenu la cession de la Carélie, de
la Livonie, de la moitié de la Finlande. De complicité avec la Prusse
et l'Autriche, elle avait dépecé la Pologne en 1772, prenant les provinces
orientales jusqu'au Dniepr, et bientôt elle allait compléter son oeuvre
par un second et par un troisième partage qui portèrent sa frontière
jusqu'à Bialistok (1793-1795). L'Autriche eut dans son lot, après le
troisième partage, toute la Russie rouge et la Petite-Pologne; la Prusse
eut la Grande-Pologne, la Prusse polonaise et la Mazovie avec Varsovie.
En 1789, la France
s'Ă©tendait de Dunkerque Ă l'embouchure du Var et de l'Atlantique au Rhin
(Alsace); le Portugal et l'Espagne avaient leurs limites actuelles; Gibraltar
était occupé depuis 1703 par l'Angleterre; en Italie, les principaux
Etats étaient, à peu près comme au XVIe siècle, le royaume de Naples
on des Deux-Siciles où régnait un Bourbon, les Etats de l'Eglise, le
grand-duché de Toscane qui appartenait à un prince de la maison d'Autriche,
les deux républiques maritimes, bien déchues alors, de Venise et de Gênes,
le royaume de Sardaigne; le Milanais Ă©tait aux Autrichiens. Les Turcs
restaient maîtres de la péninsule des Balkans.
L'Angleterre Ă©tait
puissante sur mer, et possédait malgré la séparation des Etats-Unis,
un vaste domaine colonial. La maison d'Autriche s'Ă©tendait par la Hongrie
jusqu'au. bas Danube; elle avait franchi les Carpates en prenant Ă la
Pologne la Galicie (Russie rouge et Petite-Pologne) ; elle pe sait sur
l'Italie par le Milanais et elle possédait, depuis 1713, les Pays-Bas
catholiques. La Prusse, devenue une grande puissance, quoiqu'elle n'eût
encore que 5,600,000 habitants, possédait la Silésie et une partie de
la Pologne Ă laquelle elle allait encore prendre (1793-1795) plus de 2
millions d'habitants.
La Pologne, quoique
mutilée et impuissante, subsistait encore, et la Russie, devenue aussi
une grande puissance, ne dépassait pas encore à l'Ouest le Dniepr, mais
possédait presque tout le reste de la plaine orientale jusqu'au pied du
Caucase et jusque par delĂ l'Oural; la Courlande (1793), ce qui restait
de la Finlande (1809), une partie de la Pologne (1793-1795), la région
caucasienne (1797) allaient bientôt tomber entre ses mains. La Suède
conservait la moitié de la Finlande et une partie de la Poméranie. La
Norvège avait le même souverain que le Danemark.
La philosophie des
Lumières au XVIIIe siècle, acheva
de libérer la pensée et d'ouvrir les esprits dans le sens des avancées
du XVIe siècle. Mais la France
ne se remettait pas du règne ruineux de Louis XIV,
qui s'est achevé en 1715, alors même que la monarchie restait attachée
avec arrogance à ses privilèges. Il en résultera une révolution en
1789, qui après avoir érigé en nouveau principe l'esprit de liberté,
d'égalité et de fraternité, l'a aussitôt noyé dans le sang, en même
temps que l'ancien ordre social, et plongé l'Europe dans la conflagration
d'une série de guerres que l'on a appelées les Guerres
de la RĂ©volution.
Le XIXe
siècle
Déclenchées par les
monarchies européennes qui craignaient une extension de la Révolution,
les guerres de la RĂ©volution, puis celles plus terribles
encore de l'Empire ont bouleversé carte de l'Europe centrale. La France
avait ainsi Ă©tendu ses conquĂŞtes jusqu'aux Alpes et jusqu'au Rhin sous
la République (traités de Campo-Formio, 1797,
et de Lunéville ,
1801).
Et malgré le mécontentement de l'Angleterre ,
le temps aurait peut-être pu consacrer les frontières de 1801
si Napoléon avait été
capable d'ĂŞtre un souverain pacifique; mais il les porta bien tĂ´t par
delĂ jusqu'Ă Terracine au Sud de Rome et jusqu'Ă LĂĽbeck sur la Baltique.
La Confédération du Rhin, composée de ce qui restait d'États allemands,
créés pour la plupart par la volonté de Napoléon, royaumes de Saxe,
de Bavière, de Württemberg,
avait été placée sous son protectorat; Napoléon fut roi d'Italie
(Nord-Est de l'Italie) et fit de son frère Joseph un roi d'Espagne
et de son beau-frère Murat un roi de Naples .
Le royaume de Prusse ,
cruellement mutilé, fut réduit, après le traité de Tilsit
(1807); Ă 6
millions d'habitants. En Autriche ,
l'empereur avait changé le titre, devenu vain, d'empereur d'Allemagne
contre celui d'empereur d'Autriche (1804);
ses États, rognés par Napoléon, n'avaient
plus que 21 millions d'habitants en 1810.
D'une partie des dépouilles de la Pologne
enlevées à la Prusse et à l'Autriche, Napoléon avait fait (1807-1809)
le grand-duché de Varsovie.
L'Ă©difice gigantesque
que Napoléon avait ainsi élevé à coup de batailles sanglantes était
un paradoxe politique sans cohésion et sans raison d'être géographique,
ethnographique ou traditionnelle. Il s'Ă©croula en 1814
par la coalition de l'Angleterre ,
de la Prusse, de la Russie
et de l'Autriche. Les traités de Paris (1814
et 1815) et les
traités de Vienne refirent la carte de l'Europe en reproduisant quelques-uns
des traits de la carte de 1789
et en donnant satisfaction aux ambitions des vainqueurs. La France fut
ramenée dans les limites et même un peu en deçà des limites de 1790.
La Prusse reçut d'amples agrandissements sur le Rhin; l'Autriche recouvra
les territoires qu'elle avait perdus et reçut en Italie le royaume lombardo-vénitien.
La Confédération
germanique, dans les conseils de laquelle l'influence était partagée
entre l'Autriche
et la Prusse ,
remplaça l'ancien empire d'Allemagne ;
la Russie ,
qui avait profité de l'alliance française pour prendre le reste de la
Finlande à la Suède
(1809) et la Bessarabie
aux Turcs
(1812), reçut le duché de Varsovie qui prit
le nom de royaume de Pologne
et qui garda jusqu'en 1830 un gouvernement
distinct.
L'équilibre européen,
que le traité de 1815 constituait, n'a pas
duré un demi-siècle. En 1828 (traité d'Andrinople),
la Grèce s'affranchit de la Turquie ( L'Agonie
de l'empire ottoman );
en 1830, la Belgique
se sépara des Pays-Bas
et s'Ă©rigea en royaume. En 1856, la Russie ,
après la prise de Sébastopol
( La Guerre de Crimée ),
dut reculer sa frontière à quelque distance des bouches du Danube. En
1859,
l'Italie fut affranchie de la domination autrichienne par la campagne de
Napoléon
III, allié du roi de Sardaigne; l'Autriche
céda alors la Lombardie, et les peuples de la péninsule s'unirent aux
Piémontais pour fonder leur unité et constituer le royaume d'Italie (1864),
qui s'agrandit en 1866 par la cession de la
Vénétie et se compléta en 1870 par l'occupation
de Rome. La fondation de ce royaume, qui constituait une sixième grande
puissance, aiguillonna l'ambition de la Prusse
qui attaqua le Danemark
de concert avec l'Autriche, puis déclara la guerre à l'Autriche, la vainquit
Ă Sadowa (1866),
supprima la Confédération germanique, s'empara du Slesvig-Holstein et
d'une partie des États allemands et organisa sous son autorité la Confédération
de l'Allemagne
au Nord; une Confédération de l'Allemagne du Sud s'organisa parallèlement
Ă celle du Nord.
En 1870,
la guerre qui Ă©tait imminente depuis quatre ans Ă©clata entre la Prusse
et la France
( La Guerre
de 1870). La France vaincue perdit l'Alsace-Lorraine
et le rempart naturel du Rhin et des Vosges qui couvrait la vallée de
la Seine. L'empire allemand fut créé (1871)
avec le roi de Prusse pour empereur. Cet empire, qui a réuni toute l'Allemagne
sous la même autorité suprême, dont la population était déjà plus
nombreuse que celle des autres États européens, la Russie
exceptée, et augmenta rapidement par l'excédent des naissances sur les
décès, qui avait une organisation militaire très forte, où l'activité
intellectuelle et économique était largement développée, est devenu
Ă partir de cette Ă©poque une puissance de premier ordre.
Le gouvernement allemand,
après s'être appuyé pendant plusieurs années sur l'amitié des empereurs
de Russie et d'Autriche ,
depuis le refroidissement de la Russie, s'est attaché à former et maintenir
une triple alliance, en faisant entrer dans sa politique, c.-Ă -d. dans
la garantie de l'Alsace-Lorraine, l'Autriche, malgré le souvenir récent
de Sadowa et la diversité réelle des intérêts des deux souverains en
plusieurs matières, et l'Italie ,
mécontente de l'occupation de la Tunisie
par les Français .
Cette triple alliance, dont le principal motif fut le maintien de la frontière
entre l'Allemagne
et la France, déclarait qu'elle se proposait le maintien de la paix européenne;
en réalité, par les ambitions qu'elle fit naître et par l'énormité
des armements qu'elle entraînait, elle fut perçue très vite comme un
danger de guerre, et fit peser une très lourde charge sur les finances
et sur la vie économique des États européens.
En 1878, la Russie ,
pensant que le temps était venu de recueillir le bénéfice de l'amitié
qu'elle avait témoignée à la Prusse
pendant la guerre de 1870, déclara la guerre à la Turquie
et se fit donner, par le traité de San Stefano, des avantages considérables;
mais l'Europe, réunie en congrès sous la présidence du prince de
données à l'Autriche
jetèrent cette puissance sur les brisées de la Russie et firent naître
dans la pĂ©ninsule balkanique un antagonisme qui ne dĂ©plaisait pas Ă
la politique allemande; la Serbie ,
le Monténégro ,
la Grèce s'agrandirent et la principauté de Bulgarie ,
qui elle-même s'adjoignit bientôt la Roumélie orientale ,
fut créée aux dépens de la Turquie ( La
Question d'Orient ).
A la fin du XIXe
siècle, la Triple alliance constituait au centre
de l'Europe un faisceau puissant et menaçant, dont l'empire allemand avait
formé et tenait les liens dans ses mains. Quels qu'aient été les profits
que s'en promettaient ses deux alliés, le bénéfice le plus apparent
Ă©tait pour lui. Il n'est pas Ă©tonnant que la France
menacée ait porté ses regards par delà ce faisceau jusque vers la Russie
irritée et qu'une certaine similitude d'intérêts ait amené un rapprochement
entre ces deux États; il ne fallait pas moins moins, jugeait-on alors,
qu'un étau dont une mâchoire serait la Russie et l'autre la France, pour
contenir la masse compacte et formidable de l'Allemagne ,
de l'Autriche-Hongrie
et de l'Italie .
On sait comment la montée des tensions ainsi amorcée se dénouera quelques
décennies plus tard. La Première Guerre mondiale
(1914-1918),
ajoutée aux conséquences de la Révolution soviétique
(1917) conférera à l'Europe un nouveau visage.
(GE).
Le XXe
siècle
La
Belle Ă©poque (1900-1914).
On a donné le nom
de Belle époque à une période de relative paix, de progrès technologique,
de croissance Ă©conomique et d'innovation culturelle en Europe. Cependant,
les crises dans les Balkans (1912-1913) exacerbent les tensions entre les
grandes puissances européennes, et les alliances militaires (Triple Entente
: France, Russie, Royaume-Uni; Triple Alliance : Allemagne, Autriche-Hongrie,
Italie) se forment et préfigurent la mécanique que aboutira à la guerre
généralisée.
La Première Guerre
mondiale (1914-1918).
Déclenchée par
l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche en juin 1914,
la Première Guerre mondiale est une guerre
totale impliquant de nombreuses pays européens et leurs colonies. Elle
est marquée par des combats de tranchées, des pertes massives et des
innovations militaires, et aboutit Ă l'e'ffondrement des empires russe,
allemand, austro-hongrois et ottoman. L'armistice est signé le 11 novembre
1918.
Entre-deux-guerres
(1918-1939).
Traité
de Versailles (1919).
Le Traité de Versailles
est un traité imposant des réparations sévères à l'Allemagne, redessinant
les frontières européennes et créant la Société des Nations pour prévenir
les futurs conflits. De nouveaux États sont créés en Europe centrale
et orientale (Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie).
RĂ©volution
russe et montée du communisme.
La RĂ©volution d'Octobre
1917 en Russie a conduit à la création de l'Union soviétique en 1922.
Les idées communistes se diffusent en Europe, provoquant des mouvements
révolutionnaires.
Grande
DĂ©pression (1929).
L'effondrement Ă©conomique
mondial, né aux Etats-Unis, affecte gravement l'Europe, où il entraîne
chômage de masse, pauvreté et instabilité politique ( La
Grande DĂ©pression).
Montée
du fascisme et du nazisme.
L'entre-deux guerres
est aussi l'époque de la montée des totalitarisme. En Russie avec le
début de l'ère stalinienne (1922), en Italie avec l'ascension du fascisme
de Benito Mussolini (1922), en Allemagne avec celle d'Adolf Hitler (1933)
et en Espagne, déchirée par une guerre civile (1936-1939), avec l'arrivé
au pouvoir de Francisco Franco (1936).
Seconde Guerre
mondiale (1939-1945)
Invasion
de la Pologne (1939).
La Seconde Guerre
mondiale est déclenchée par l'invasion allemande de la Pologne, le 1er
septembre 1939, qui entraîne la déclaration de guerre par le Royaume-Uni
et la France.
Expansion
et batailles clés.
L'Allemagne nazie
envahit rapidement la Belgique, les Pays-Bas, une partie de la France
des Balkans et de l'Union soviétique. La bataille d'Angleterre (1940),
l'invasion de l'Union soviétique (1941) sont, avec l'attaque japonaise
sur Pearl Harbor (1941), qui mène à l'entrée en guerre des États-Unis,
sont le moments déterminants qui engagent la mondialisation de cette guerre..
Holocauste.
Un des traits majeurs
de cette guerre, outre son caractère planétaire, est la dimension éminemment
raciste que lui donnent las Nazis, avec sa manifestation la plus tragique,
l'Holocauste (ou Shoah), un génocide systématique
des Juifs et d'autres groupes par les nazis. Celui-ci aboutit Ă la mort
de six millions de Juifs et de millions d'autres personnes.
Fin
de la guerre en Europe :
Les batailles de
Stalingrad
et de Koursk, Ă l'Est, qui donnent un coup
d'arrêt aux avancées des troupes hitlériennes, puis le débarquement
allié en Normandie (1944), qui permet de faire reculer l'armée allemande
à l'Ouest, finissent par aboutir à la défaite des Nazis. La capitulation
allemande est signée le 8 mai 1945.
DĂ©but de la Guerre
froide (1945-1954)
Division
idéologique et politique.
L'après guerre
mondiale est marqué par le début de la Guerre
froide, qui correspond à la confrontation de la puissance américaine
avec la puissance soviétique. Chaque camp ayant ses propres alliés. Cette
confrontation va structurer l'histoire du monde pendant près d'un demi-siècle.
En Europe, elle se
manifeste déjà par une division en blocs : l'Est, communiste (c.-à -d.
à économie dirigée) est dominé par l'Union soviétique; l'Ouest, capitaliste
(à économie de marché), est dominé par les États-Unis. L'Allemagne
elle-même est divisée en deux Etats (1949) : à l'Ouest, la République
Dédérale d'Allemagne (RFA), à l'Est, la République Démocratique d'Allemagne
(RDA). La construction du mur de Berlin en 1961, est des moments forts
de cette partition.
Les deux blocs sont
concrétisés aussi par la création d'alliances militaires. L'OTAN (Organisation
du traité de l'Atlantique Nord) est fondée en 1949 par les pays de l'Europe
occidentale et les États-Unis. En réponse, formation du Pacte de Varsovie
est mis sur pied par les pays de l'Europe de l'Est en 1955.
L'emprise de l'URSS
sur les pays de l'Europe de l'Est, ne se fera pas sans Ă -coups. TĂ©moins
: la révolte hongroise (1956), qui correspond à un soulèvement de la
population en Hongrie contre le régime communiste, on encore en 1968,
le Printemps de Prague (Tchécoslovaquie), déclenché par la tentative
de réformes démocratiques et libérales au sein du régime communiste.
Dans les deux cas ses velléités d'émancipation seront réprimées par
l'Union soviétique.
Le
Plan Marshall et les Trente glorieuses.
Le Plan Marshall
(1948) est l'aide économique massive des États-Unis pour la reconstruction
de l'Europe occidentale. Il est accompagné de la création de l'Organisation
européenne de coopération économique (OECE). Les réformes et la reconstruction
démocratique en Europe occidentale vont mener à une période de stabilité
relative.
On parlera des Trente
glorieuses (1945-1975) pour désigner la croissance économique rapide,
l'augmentation des niveaux de vie et les changements sociaux majeurs (urbanisation
et développement de l'État-providence), observé en Europe de l'Ouest
après la Deuxième Guerre mondiale.
La
décolonisation.
Les empires coloniaux
européens (Royaume-Uni, France, Belgique et, un peu plus tard, Portugal),
affaiblis par la guerre, abandonnent progressivement leur contrĂ´le sur
leurs colonies en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Plusieurs Etats
nouvellement indépendants commencent à revendiquer et prendre leur place
sur la scène internationale, à commencer par l'Inde, indépendante du
Royaume-Uni en 1947.
Un manifestation
du contrôle exercé par la pays europées s'exprime aussi avec Crise de
Suez (1956), déclenché par la nationalisation du canal de Suez par l'Egypte
et qui au final révèle l'influence déclinante des anciennes puissances
coloniale.
La
construction européenne.
Le Traité de
Rome (1957), signé par six pays (l'Allemagne, la France, l'Italie,
les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg), qui crée la Communauté économique
européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique
(Euratom) est une étape décisive de la construction européenne, d'abord
de caractère économique, mais qui, au cours d'étapes ultérieures, va
acquérir une dimension politique. La CEE s'élargira en 1973 pour inclure
le Royaume-Uni, l'Irlande et le Danemark.
Crise Ă©conomique
et nouveaux défis politiques.
La forte augmentation
des prix du pétrole en 1973 entraîne une récession économique mondiale.
Avec cette crise pétrolière, on assiste en Europe à la montée de l'inflation
et du chĂ´mage.
Les dictatures qui
subsistaient en Europe du Sud disparaissent : Le régime des colonnels
en Grèce (1974), la dictature salazariste au Portugal (Révolution des
Ĺ'illets, 1974) et la dictature franquiste en Espagne (mort de Franco,
1975), c-dent la place à la démocratie.
La construction européenne
se poursuit avec l'Acte unique européen (1986), qui vise à créer
un marché unique européen en éliminant les barrières internes.
La Grèce (1981), l'Espagne et le Portugal (1986) rejoignent la CEE.
Fin de la Guerre
froide.
L'essoufflement
du régime soviétique conduit à des réformes de fond en URSS, conduites
par MikhaĂŻl Gorbatchev. A partir de 1985, il met en place la Glasnost
(politique de transparence) et la PerestroĂŻka (reconstruction ou restructuration
Ă©conomique).
Cette Ă©volution
en Union soviétique, accélère la chute des régimes communistes en Europe
de l'Est. Le mur de Berlin tombe en 1989. L'Allemagne se réunifie
en 1990.
L'Union soviétique
elle-même se désintègre en 1991, plusieurs de ses républiques qui prennent
leur indépendance (Ukraine, Pays baltes, Biélorussie, Moldavie, etc.).
Les anciens pays communistes évoluent vers des économies de marché.
Plusieurs conflits
éclatent en Yougoslavie et aboutissent aussi à sa désintégration
:Guerre de Bosnie (1992-1995), conflit au Kosovo (1998-1999). L'OTAN interviendra
et la crise sera calmée par accords de paix de Dayton, en 1995.
La construction européenne
se poursuit avec la signature en 1992 du Traité de Maastricht, par
lequel est créée l'Union européenne
(UE) (qui succède à la CEE) et est lancé de l'Union économique et monétaire
(UEM). L'Autriche, la Suède et la Finlande rejoignent l'UE en 1995. Les
politiques communes de l'UE (politique agricole commune, politique de cohésion)
sont consolidées. Mais, les différences croissantes entre les pays de
l'UE en termes de croissance Ă©conomique et de politique sociale commencent
à devenir problématiques.
Le premier quart du
XXIe siècle
Evolution de Union
européenne.
En 2004, dix nouveaux
pays rejoignent l'UE : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne,
la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, Chypre
et Malte. En 2007, c'est le tour de la Bulgarie et de la Roumanie, puis
de la Croatie en 2013. Des négociations d'adhésion avec des pays
des Balkans occidentaux (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie)
se poursuivente et des discussions sur la candidature de l'Ukraine et de
la Géorgie ont commencé.
Adopté en 1999,
l'euro devient en 2002 la monnaie fiduciaire dans 12 pays (zone euro).
Plusieurs autres pays intègrent ensuite la zone euro, notamment : la Slovénie
(2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009), l'Estonie (2011),
la Lettonie (2014), Lituanie (2015). Aujourd'hui, c'est la monnaie
d'une vingtaine de pays (sur 27) de l'Union européenne.
Attaques terroristes.
L'Ă©mergence et
la montée en puissance de groupe terroristes islamistes est à l'origine
de plusieurs attentats, parmi lesquels les plus meurtriers sont les attentats
à Madrid, en 2004, revendiqués par Al-Qaïda, les attenrats de Londres
en 2005, et ceux en 2015-2016 de Paris (Charlie Hebdo, Hyper Cacher,
Bataclan) de Bruxelles et Nice revendiqués par l'État islamique.
Crises financières
et Ă©conomiques.
En 2008, la crise
financière mondiale frappe de plein fouet les économies européennes,
avec des récessions, une augmentation du chômage et des mesures d'austérité
sévères.
Par ailleurs, la
crise de la dette souveraine dans la zone euro, affecte particulièrement
la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et l'Italie. Entre 2010 et
2015 sont mis en place des plans de sauvetage pour la Grèce, l'Irlande,
le Portugal et Chypre, accompagnés de réformes économiques et de mesures
d'austérité. Le Mécanisme européen de stabilité (MES) est mis en place
pour aider les pays en difficulté financière.
L'Ă©clatement de
la pandémie de covid-19, entraînant des confinements et des crises sanitaires
Ă travers l'Europe, a aussi eu un impact Ă©conomique fort. Outre
les réponses variées des gouvernements européens à la crise saitaire
proprement dite, avec des efforts de coopération pour le développement
et la distribution des vaccins, une plan de relance de l'Ă©conomie (UE
Next Generation) a été lancé pour aider à la reprise post-covid
avec un budget de 750 milliards d'euros pour soutenir les États membres.
Printemps arabe
et crise migratoire.
Les révoltes et
guerres civiles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, en 2011,provoquent
une augmentation des flux migratoires vers l'Europe. La crise migratoire
atteint son pic en 2015, avec l'arrivée de plus d'un million de réfugiés
et de migrants, principalement en provenance de Syrie. Plus ou moins bien
gérée selon les pays, elle va contribuer à la montée des mouvements
nationalistes et populistes dans l'Union européenne.
Nationalismes
et populismes.
Une des expression
de la tendance nationaliste et populiste est le Brexit : un référendum
au Royaume-Uni en 2016 aboutit au vote en faveur de la sortie de l'UE.
Le Royaume-Uni quitte officiellement l'UE le 31 janvier 2020 après des
négociations prolongées.
Des partis populistes
et eurosceptiques s'affirment dans d'autres pays (ex. : AfD en Allemagne,
Front (puis Rassemblement) national en France, Liga en Italie, etc.). L'extrĂŞme
droite accède au pouvoir, généralement au sein de coalitions, dans plusieurs
pays de l'UE (Italie, Pays-Bas, Suède). Dans les pays de l'Est de l'Europe,
plus récemment entrés dans l'UE et ayant une faible culture démocratique,
l'extrême droite fait aussi de notables avancées, avec des attaques obstinées
contre l'État de droit. En Hongrie, elle
est solidement installée. Ailleurs, comme en Pologne, elle a pu être
chassé du pouvoir.
Hors de l'Union européenne,
une mĂŞme tendance s'observe avec, en premier lieu, l'Ă©volution de la
Russie vers un régime de plus en plus autoritaire et agressif, qui a pris
désormais un caractère néo-stalinien assumé.
Persistance des
défis.
La
guerre en Ukraine.
L'invasion de l'Ukraine
par la Russie en 2022 a provoqué une crise majeure en Europe. L'UE impose
des sanctions sévères contre la Russie et apporte un soutien économique,
militaire et humanitaire Ă l'Ukraine. Le positionnement de l'Europe a
aussi des répercussions sur les approvisionnements énergétiques et les
politiques de défense en Europe.
La
transition écologique et énergétique.
L'Union européenne
a affirmé sa volonté de répondre aux défis du changement
climatique. Le Pacte vert pour l'Europe
(Green Deal) vise Ă faire de l'Europe le premier continent neutre
en carbone d'ici 2050. Il oblige au développement des énergies renouvelables
et à la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, exacerbée
par la crise énergétique due à la guerre en Ukraine.
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Jacques
Le Goff, L'Europe
est-elle née au Moyen-Age, Points , 2010. -D'où
vient l'Europe? Comment s'est-elle construite, bien avant de devenir le
Marché commun ou de se doter d'une constitution? Jacques Le Goff propose
un voyage Ă rebours pour tenter de discerner le moment oĂą tout s'est
joué, où l'Europe est devenue une civilisation, autonome, particulière,
conquérante ou décadente. C'est au Moyen Âge qu'il faut aller chercher
l'Europe; c'est à ce moment-là qu'elle s'invente et prospère.Le dessein
européen de Charlemagne est certes très éloigné de l'idée contemporaine
d'Union européenne, mais on observe au Moyen Âge des tendances objectives
ainsi que des représentations qui portent en elles l'Europe d'aujourd'hui
: circulation des idées, coupures entre le nord et le sud comme entre
l'est et l'ouest, christianisme et métissage des populations, rayonnement
des villes et du savoir à travers de prestigieuses universités. C'est
au Moyen Age que se forment les mentalités, que se dessine un imaginaire
particulier et que se forgent les oppositions (entre empire d'Orient et
empire d'Occident, entre Europe et Asie, entre les langues, les politiques
et les religions). (couv.).
Georges-Henri
Soutou, L'Europe
de 1815 Ă nos jours, PUF, 2009.
- Cet ouvrage entend considérer
l'Europe comme un tout et ne pas rester prisonnier des histoires nationales.
La réflexion est menée à partir de trois points de vue : celui du système
européen et de son évolution progressive, depuis le « concert européen
» du XIXe siècle jusqu'à l'intégration européenne actuelle; celui
d'un point de vue européen global concernant les grandes évolutions politiques,
économiques, sociales et culturelles de l'Europe; celui de l'expérience
historique unique d'une démocratisation progressive de tout un continent
Ă travers drames et crises. L'auteur insiste sur les notions de structures
dans les relations internationales : structures des équilibres géopolitiques,
des relations diplomatiques, structures juridiques et structures de civilisation.
(couv.).
-
Henri-Jean
Martin, Aux
sources de la civilisation européenne, Albin Michel, 2008.
- Sur les traces de la connaissance
de l'humain et de l'origine de l'humanité, depuis la naissance du monde,
en parcourant tous les savoirs et toutes les disciplines occidentales,
l'auteur expose une histoire des découvertes scientifiques. Cette immense
synthèse restitue, avec rigueur, nuance et clarté, l'histoire de la connaissance
de l'humain dont les enjeux philosophiques sont clairement expliqués.
Construit
en cercles concentriques en mĂŞme temps qu'il suit l'ordre chronologique,
le livre raconte l'histoire de l'Europe, depuis le Big
Bang jusqu'à disons la synthèse romaine. Dans un édifice de pensée
qui est systématique, Henri-Jean Martin ne manque pas toutefois de préciser
ses propres limites, ses questions et ses doutes. Intégrant dans son analyse
les sciences sociales (depuis Durkheim jusqu'aux
chercheurs les plus récents), mais aussi la linguistique, la sémiologie,
la sémantique ou la psychanalyse, il montre
comment les découvertes que l'homme fait quant à son propre fonctionnement,
quant Ă sa propre histoire, sont en retour susceptibles de le modifier.
Les
grandes questions de l'humanité sont posées au fur et à mesure, et on
arrive bientôt au fait européen (où il sera traité de l'espace et du
temps, la psychologie des foules, du rapport de le personne et du groupe).
La transmission des savoirs humains se transmet par la culture orale, avant
l'invention de l'écriture qui conduit à des régressions (des pertes
dans le fonctionnement de la mémoire). Pour H.-J. Martin, l'originalité
de l'Europe se trouverait dans cette articulation d'une mémoire orale
et de structures transmises par l'oralité, avec cette autre mémoire qu'est
l'Ă©crit. (couv.).
Jean-Paul
Demoule, L'Europe
archéologique, Gallimard, 2005.
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