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Pakistan
Jamhuryat Islami Pakistan

30 00 N, 70 00 E
Le Pakistan est un État du Sud de l'Asie riverain de la Mer d'Oman (Nord de l'océan Indien) et  compris entre l'Iran et l'Afghanistan à l'Ouest, l'Inde à l'Est et la Chine au Nord. Indépendant de l'Inde britannique depuis 1947 et séparé du Bangladesh (ancien Pakistan oriental) depuis 1971, c'est une république fédérale, divisée administrativement en 4 provinces (Baloutchistan, Province de la frontière du Nord-Ouest, Pendjab, et Sind), en un territoire placé directement sous l'administration fédérale, les Zones tribales, et en un territoire pour la capitale, Islamabad. 
Deux régions du Cachemire et du Jammu, disputées avec l'Inde et administrées par le Pakistan forment deux entités administratives supplémentaires : Azad-Cahemire (Azad Kashmir, autour de Muzaffarabad et de Mirpur) et les Zones Nord (Northern Areas, autour de Gilgit et de Sikardu).
Pakistan : Karachi, depuis l'espace.
Karachi, la ville la plus peuplée du Pakistan (11,6 millions d' habitants), vue depuis l'espace. Cette image montre la partie sud-ouest de la ville. Deux rivières, le Lyari et le Malir, traversent Karachi pour se jeter dans la mer d'Arabie. Le Lyari passe au nord du port de Karachi, avant de se déverser dans la mer par le canal de Baba; de vastes marais salants, apparaissant comme de grandes zones géométriques de vert, sur la rive nord de l'estuaire du fleuve. A l'Est coule le Malir. Entre le port et la mer d'Arabie, une île forme une barrière (bord gauche de l'image). A l'Est de cette île et à à l'ouest du port se trouve une grande étendue d'eau et de mangroves. Immédiatement à l'Est du port de Karachi, on remarque deux autres zones de mangroves, dont la plus grande est se nomme Chinna Creek. Le reste de la ville est très densément urbanisé. Source : Nasa.

Islamabad, la capitale, est une ville nouvelle construite en 1959, à une dizaine de kilomètres de la grande ville de Rawalpindi, pour remplacer l'ancienne capitale, qui était Karachi. Outre Karachi, qui reste la ville la plus peuplée, et Rawalpindi, les autres villes importantes du pays sont : Lahore, Faisalabad, Hyderabad, Multan, Sukkur,  Gujranwala, Peshawar et Quetta. La population totale du Pakistan est de 176,2 millions d'habitants (2009); sa superficie est de 803,940 km².

Carte du Pakistan.
Carte du Pakistan. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

Histoire du Pakistan. - La civilisation de la vallée de l'Indus, vieille d'au moins 5000 ans, s'est répandue sur une grande partie de ce qui est actuellement le Pakistan. Au cours du deuxième millénaire avant notre ère, les vestiges de cette culture ont fusionné avec les peuples migrateurs indo-aryens. La région a subi des invasions successives au cours des siècles suivants par les Perses, les Grecs, les Scythes, les Arabes (qui ont apporté l'islam), les Afghans et les Turcs. L'Empire moghol a prospéré aux XVIe et XVIIe siècles. Les Britanniques ont ensuite étendu leur domination sur la région au XVIIIe siècle. 

Dès 1940, Muhammad al-Jinnah, à la tête de la Ligue musulmane, demande la création d'un État pakistanais, séparé de l'Inde. Le 15 août 1947, six mois après l'indépendance de l'Inde, le Pakistan (= « Pays des purs »), avec une partie occidentale et et une partie orientale, est déclaré indépendant de l'Empire britannique. Mais la partition en 1947 de l'Inde britannique entre l'État musulman du Pakistan et l'Inde largement hindoue ne sera jamais été résolue de manière satisfaisante. Dès le mois d'octobre de cette même année commence ainsi la première guerre avec l'Inde à propos du Cachemire. Elle se terminera en 1949 par un cessez-le-feu, le Cachemire étant alors divisé entre les deux pays. Le Pakistan contrôle le Nord qu'il nomme Azad Cachemire ( = Cachemire libre). 

Après la mort de Jinnah en 1948, puis l'assassinat de Liaqat Ali Khan assassiné en 1951, le Pakistan connaît une période d'instabilité politique. Plusieurs premiers ministres se succèdent : Goulam Mohammed entre 1951 et 1955; puis Izkander Mirza entre 1955 qui, à la proclamation de la constitution de la République islamique en 1956, devient président de la République. 

En 1958, le général Muhammad Ayyoub Khân s'empare des fonctions de  chef du gouvernement et de chef de l'État, abroge la constitution et instaure la loi martiale. A la même date la capitale du pays, qui était Karachi jusque là, est déplacée à Islamabad. Une réforme agraire (Deuxième plan quinquennal) est mise en oeuvre en 1960. En 1961, le Pakistan rompt ses relations avec l'Afghanistan à la suite de désaccords au sujet du Pathanistan. En 1962, une nouvelle constitution établit un régime présidentiel et stipule la supériorité de la loi islamique (charia) sur toutes les lois de l'État.

L'antagonisme toujours vif avec l'Inde conduit le Pakistan à se rapprocher des États-Unis et de la Chine, avec laquelle un accord est signé en 1963 à propos de la frontière occidentale du Cachemire. Le conflit ouvert avec l'Inde reprend en 1965 et se termine, grâce à la médiation de l'URSS et de l'ONU, par la conférence de Tachkent (1966), qui ne règle en rien le fond de la question. 

En mars 1969, Ayyub Khân doit céder le pouvoir à un autre général, Agha Muhammad Yahya Khan, qui rétablit aussitôt la loi martiale. Le Pakistan se rapproche encore davantage de la Chine après avoir rompu avec Taiwan.

Un victoire électorale, en décembre 1970, du parti mené par Mujibur Rahman au Pakistan oriental (Bengale), ainsi que l'effervescence autonomiste qui s'exprime dans cette partie du pays, inquiètent assez  le gouvernement d'Islamabad pour que Yahya Khân engage son armée au Pakistan oriental; Mujibur Rahman est arrêté. Aidés par l'Inde les Bengalis mènent alors une guerre qui va mener à l'indépendance de ce qui va être le Bangladesh (1971). Après cette défaite, Yahya Khân doit démissionner. Un civil, le socialiste Zulfikar Ali Bhutto, le remplace à la présidence. Mujibur Rahman, libéré, devient quant à lui premier ministre du Bangladesh.

Ali Bhutto, à la tête du Parti du peuple pakistanais (PPP), engage un redressement du pays avec l'aide d'autres pays musulmans, des États-Unis et de la Chine. Un traité entre le Pakistan et l'Inde est signé en 1972. En août 1973, une nouvelle constitution est promulguée. Chandhri Fazalelahi (Fazal Elahi) devient président du Pakistan; Ali Bhutto reste premier ministre. L'indépendance du Bangladesh est reconnu officiellement en 1974. La même année, une guerre civile éclate au Baloutchistan quia des visées séparatistes et peut bénéficier de la bienveillance de l'Afghanistan et de l'URSS. Elle se soldera après quelques mois par la dissolution du parti qui en est à l'origine et par l'arrestation de ses dirigeants. Des troubles indépendantistes, dans la Province de la frontière du Nord-Ouest, qui ont commencé un plus tôt sont également matés à ce moment-là. De nouveaux troubles, d'intensité moindre, éclateront encore au Baloutchistan au début des années 1980. 

Sorti vainqueur aux élections de mars 1977, Ali Bhutto est renversé, dès le mois de juillet suivant, par un coup d'État militaire dirigé par le général Zia Ul-Haq. Arrêté, Ali Bhutto sera condamné à mort et exécuté en 1979. Après l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques, en décembre 1979, le régime de Zia Ul-Haq obtient une aide accrue des États-Unis, en même temps qu'il s'oriente vers une islamisation plus poussée. En août 1988, Zia ul-Haq trouve la mort dans un accident d'avion. Des élections ont lieu en novembre, qui voient la victoire du PPP dirigé par Benazir Bhutto, la fille de l'ancien premier ministre, qui occupera désormais ce même poste.

Benazir Bhutto reste au pouvoir moins de deux ans. Accusée de corruption et de népotisme, elle est destituée en août 1990. Le chef de l'Alliance démocratique islamique (IDA), Mian Nawaz Sharif, est nommé à sa place par le président Ghulam lshaq Khan. En 1993, ce dernier perd la majorité et Benazir Bhutto revient au pouvoir. Nawaz Sharif redeviendra premier ministre après les élections de 1997 et restera à ce poste jusqu'en 1999, date  à laquelle il est renversé par un coup d'État conduit par Pervez Musharraf.

Les années pendant lesquelles Benazir Bhutto et Nawaz Sharif ont été au pouvoir ont été pour le Pakistan une période troublée : crise économique grave; conflits, parfois violents, entre sunnites et chiites (derrières lesquels l'Iran est toujours resté en embuscade), mais aussi entre Pakistanais d'origine (Sindhi) et musulmans originaires de l'Inde (Muhajir) et ayant immigré  après la partition. 

Musharaff a permis un retour progressif à la démocratie en 2006. Nawaz Sharif va s'allier en  2007, avec Benazir Bhutto de retour d'exil. Mais celle-ci est assassinée, quelques semaines avant de nouvelles élections que sont parti (le PPP) finissent cependant par remporter. Musharraf quitte le pouvoir. Le veuf de Benazir Bhutto,  Asif Ali Zardari devient président; Youssouf Raza Gilani, suivi det Raja Pervez Ashraf se succèdent au poste de premier ministre. Nawaz Sharif redevient premier ministre après les élections de 2013. Il sera destitué et condamné par la justice pour évasion fiscale et corruption en 2017. A après la victoire, en juillet 2018, du parti pakistanais Tehreek-e-Insaaf aux élections générales, Imran Khan a pris ses fonctions de premier ministre. 

En réponse aux essais d'armes nucléaires indiens, le Pakistan a effectué ses propres essais à la mi-1998. Les relations indo-pakistanaises se sont améliorées au milieu des années 2000, mais ont été difficiles depuis les attentats de novembre 2008 à Bombay (Mumbai) et ont été encore plus tendues après des attentats perpétrés en Inde par des activistes supposément basés au Pakistan. 

Notons encore, qu'après le départ des soviétiques de l'Afghanistan en 1989, le Pakistan avait aidé les Talibans (fondamentalistes musulmans), à prendre le pouvoir à Kaboul (effectif à partir de 1994). Sous la pression des États-Unis, le Pakistan avait dû se désolidariser du régime taliban après les attentats du 11 septembre 2001, organisés par Oussama Ben Laden, le chef du mouvement islamiste al-Qaïda, protégé par les Talibans. 

Le Pakistan a d'ailleurs lui-même été confronté à des mouvements talibans pakistanais dans le Nord-Ouest du pays (Waziristan) depuis 2004, notamment les Tehreek-e-Taliban Pakistan. Mais tout cela ne l'a pas empêché le Pakistan de donner refuge à Ben Laden pendant dix ans après sa fuite d'Afghanistan. Une présence clandestine, mais qui n'aurait pas été possible sans protections à l'intérieur l'appareil d'État pakistanais.

Géographie physique.
Du point de vue de la géographie physique, on peut diviser le Pakistan en trois régions, les deux premières sont montagneuses, la troisième est une vaste plaine alluviale-
• Le Nord, où le Karakoram élève ses plus hauts sommets, tels le K2 (8611 m et deuxième plus haut sommet de la Terre après l'Everest) et le  Nanga Parbat ( 8126 m). 

• L'Ouest, avec les Monts Soleïman, qui bordent la frontière afghane et sont un prolongement méridional de l'Hindou-Koush, et, plus au Sud, le plateau du  Baloutchistan et son grand système de chaînes, qui souvre en éventail à partir de Quetta en direction de la Mer d'Oman et de l'Iran.

• La vallée de l'Indus, adossée, au Nord à l'Himalaya, où le grand fleuve et ses principaux affluents, dont les Cinq fleuves ( le Jhelum, le Chenab, le Ravi, le Beas et le Sutlej), prennent leur source. Ces cinq grands affluents, se réunissent en un large courant appelé le Punjund  ou Pendjab (nom donné à toute la région)), avant de se jeter par ce seul canal dans l'Indus près de Mittem Rote, à 80 km au Nord-Est. L'Indus traverse ensuite la province du Sind (nom qui est aussi, en sanscrit, celui de l'Indus), arrose Sukkur et Hyderabad avant d'aborder la plaine basse et marécageuse où il a son embouchure. Le Sind est limité à l'Est par le désert de Thar, qui s'étend principalement en Inde.

Pakistan : Vallée de la Hunza.
La vallée de la Hunza, au Nord du Pakistan. Elle a nourri l'imaginaire de bien des voyageurs...
 Source : The World Factbook.

Des forêts de conifères et des vallées fertiles se rencontrent au Nord, tandis qu'au Baloutchistan domine plutôt une végétation de steppe. Dans le Pendjab, la flore n'est ni abonnante, ni variée. Les arbres caractéristiques sont : l'acacia, le tamaris et le jujubier. La faune est plus riche et comprend : le léopard, le chat sauvage, l'ours, le daim, l'antilope, le mouton sauvage, le porc sauvage, le lynx, le loup, la hyène, le chacal, le porc-épic, le renard et le lièvre, etc. Elle est particulièrement riche en oiseaux. L'alligator hindou hante les rivières qui sont pleines d'une grande variété de poissons. Dans le Sind, l'intérieur forme une plaine aride de sable et de galets, sauf dans la bande fertile qui borde l'Indus, si bien que l'on a pu dire que le Sind et l'lndus sont l'un relativement à l'autre, comme l'Égypte et le Nil. Quelques jungles persistent au Nord. Le climat est chaud sujet à des changements brusques, et prononcés, et d'une sécheresses remarquable. Partout l'irrigation est indispensable à la culture, et les canaux ne peuvent  être entretenus qu'à grands frais à cause de l'accumulation des vases. La canne à sucre et le tabac réussissent, ainsi que le riz, le froment, l'orge, le sénevé et les autres plantes ordinaires sous un tel climat.



Alice Albinia, Les Empires de l'Indus : L'histoire d'un fleuve, Actes Sud, 2011.
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Tour à tour victimes, durant les soixante dernières années, de la violence de dictateurs militaires, puis enragés ou trompés par la manipulation de la religion par l'Etat, les Pakistanais sont maintenant terrorisés par la "guerre au terrorisme" menée par l'Occident. Pourtant le Pakistan ne se résume pas à la somme de ses généraux et de ses jihadistes. La vallée de l'Indus a connu une fermentation politique, religieuse et littéraire ininterrompue, qui se compte en millénaires ; une histoire que les Pakistanais partagent avec les Indiens et les Tibétains. Ces chroniques, ces souvenirs et ces mythes enchevêtrés, constituent l'héritage des peuples qui vivent aujourd'hui dans la vallée de l'Indus. Ce livre raconte un périple, une remontée géographique et historique, de la bouche à la source, de la naissance du Pakistan à Karachi à celle du fleuve au Tibet, des millions d'années auparavant. Au cours de son histoire, l'Indus aura porté plus de noms que ses habitants n'auront supporté de dictateurs. Le fleuve a conféré une logique à mes explorations ; il est au coeur de ce livre parce qu'il pénètre la vie des peuples qui résident sur ses rives à la manière d'un charme. Des déserts du Sind aux montagnes du Tibet, l'Indus est révéré par des paysans et honoré par des poètes ; plus qu'aux prêtres ou aux politiciens, c'est à l'Indus que va leur vénération. (couv.). 
Pakistan : les montagnes du Waziristan depuis l'espace.
Les montagnes du Waziristan depuis l'espace. Cette région du nord-ouest du Pakistan, près
de la frontière afghane, offre un paysage formidable de collines enchevêtrés et abruptes, séparés
par d'étroits passages et des gorges profondes. Les rivières dévalant de ces montagnes fournir
de l'eau pour l'agriculture dans une région  ui ne bénéficie que de faibles précipitations. 
Source : USGS.
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