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Barcelone |
Barcelone (Barcelona, anc. Barcino ) est la deuxième plus grande ville d'Espagne, capitale de la Catalogne, chef-lieu de la province du même nom; population en 2013-: 1.621.537 habitants (plus de 5 millions, si on comprend l'agglomération). Elle est située un peu au Nord de l'embouchure du Llobregat, sur le bord même de la mer Méditerranée, à 600 kilomètres environ au Nord-Est de Madrid. Elle jouit d'un climat très doux (entre 15° C et 17°C en moyenne). - Vue générale de Barcelone depuis les hauteurs de Montjuich. Au premier plan, à droite, la tour Colomb ou tour Maritime (achévée en 1970); plus loin, de forme oblongue, la tour Agbar (2005); au centre la cathédrale. Topographie. Au Nord de ces quartiers se trouvent Gracia et San-Martin de Provensals, tandis que le faubourg de la vieille ville, la Barceloneta, élève ses mille maisons sur une péninsule en partie artificielle, qui sépare le port de la haute mer. La puissante citadelle, qui occupait, au Nord-Est de l'ancienne ville, une surface égale au tiers de celle-ci, a disparu avec les remparts; sur son emplacement (35,000 m²), il y a un magnifique parc avec lac, bosquets, parc zoologique, et avenues. Plusieurs édifices, vestiges de l'exposition universelle de 1888, y subsistent à l'instar d'un grand arc de triomphe. Des anciennes défenses qui faisaient de Barcelone une place militaire très importante, il reste encore le fort des Atarazanas, sur le port, et à 1200 m au Sud le château de Montjuich (Montjuic), sur la colline isolée du même nom, et " dont les canons ont plus souvent vomi du fer, contre les Barcelonais que contre leurs ennemis ". Parmi les rues et promenades les plus fréquentées, il faut mentionner : la Rambla ou le ravin (ainsi nommée parce qu'elle occupe le lit d'un torrent qu'on a détourné de son cours), magnifique boulevard de 1200 m de long qui va du port jusqu'à l'extrémité Nord-Ouest de la vieille ville, perpendiculairement à la mer. Cette avenue bordée de promenades toujours animées est segmentée en plusieurs tronçons (Rambla des canaletes, au Nord, R. dels Estuduis, R. de Sant Josep, R. dels Caputxins, R. de Sant Monica, et même, dans leur prolongement, au-delà de la colonne de Colomb, R. del Mar, qui est une passerelle jetée au-dessus du port), ce qui, dans la pratique, fait courrament utiliser le pluriel pour la désigner (las Ramblas). Citons aussi le large Paseo de Gracia, qui part de la place de Cataluña, où aboutit la Rambla, et va à Gracia (on y découvre notamment la Casa Mila, construite par Gaudi, à l'angle de la rue de Provence); les belles allées qui rejoignent Barcelone au parc de la Citadelle et à la Barceloneta. Ces diverses grandes voies sont pendant les soirées encombrées d'une foule bruyante et pleines d'animation; les jours de fête et les dimanches, on se croirait dans une véritable capitale. De nombreux promeneurs se portent aussi beaucoup plus loin, dans la campagne, riante, fertile, plantée d'arbres de toute espèce, couverte d'habitations depuis les portes de la ville jusqu'au pied des montagnes du Nord-Ouest, d'industries, de torres ou d'anciennes maisons de campagne abondamment pourvues d'eau et de verdure et décorées avec goût, et qui ont fini complètement enclavées dans le tissu urbain, au fil des décennies. Sarria, Sans, Pedralbés, Horta, Moncada, Sant Andréu de Palomar, encore forment, dans la partie périphérique de Barcelone, un charmant tableau. La Sagrada Familia, initiée sur une plan de Gaudi (1883) et toujours en construction. Monuments. Au XIIIe siècle, appartient la cathédrale de Sainte-Eulalie, élevée sur une église plus ancienne. Au XIVe l'église de Santa-Maria de los Reyes; aux siècles suivants, une vingtaine d'églises et de cloîtres. Du XIVe siècle date la Casa consistorial (moins la façade qui est de 1832) où sont conservées les archives municipales; du XVIe la Casa de la Diputacion, où se réunissaient les Etats de Catalogne. La cathédrale de Barcelone. On remarque encore : l'escalier qui conduit à la tribune de la droite du choeur; la façade de marbre de la chapelle du Trascoro; la chapelle de Saint-Olegario, ornée de peintures par le Catalan Viladomat, et le tombeau qui laisse apercevoir le corps du saint; plusieurs tombeaux, entre autres celui de l'évêque Ramon Escalas; l'orgue, au-dessous duquel est une tête de Maure jadis articulée, et que le vent des tuyaux animait. La cathédrale Sainte-Eulalie, à Barcelone. Ci-dessous : la crypte de la cathédrale. On conserve dans la cathédrale de Barcelone un grand ostensoir en vermeil, orné de pierres précieuses, qu'on place sur un siège également en vermeil regardé comme le trône du roi Martin d'Aragon; il faut huit prêtres pour le porter. De l'église on passe, par la porte San-Severo, dans un cloître d'une architecture assez irrégulière, mais qui présente une foule de sujets sculptés avec finesse. (B.). Sur le côté droit de l'édifice, on admire une chapelle de Saint-Georges, construite dans le gothique le plus fleuri, et où l'on montre une très belle tapisserie brodée en fort relief. Les cours intérieures sont ornées de jardins à la manière arabe. Les différentes salles d'audience offrent la série complète des portraits des comtes de Barcelone. Au 1er étage et à l'étage supérieur ont été placées les archives d'Aragon. (B.). Les autres monuments. Colonnes doriques dues à Gaudi, dans le parc Güell. Encore plus près de nous : les ouvrages remarquable d'Antoni Gaudi (Parque Güell, Sagrada Familia, etc) qui remontent principalement à la période 1900-1914, et les transformations importantes connues par la ville à l'occasion des Jeux Olympiques de 1992. De cette époque datent la tour de télécommunications de Collserola, la plus haute d'Espagne (288,5 m), l'Hôtel des Arts (154 m) et la tour Mapfre (au coeur du village olympique). Construite plus récemment (2005), la tour Agbar, due à l'architecte Jean Nouvel, est haute de 185 m. Parmi les établissements d'enseignement, il faut citer l'Université, fort bien installée, une école d'architecture, une école des beaux-arts, etc. Il faut encore ajouter, comme ressources intellectuelles, musée Frederic Marès (histoire de la sculpture espagnole), musée d'Art Catalan et Pueblo Español (reconstitutions de rues et d'édifices de toute l'Espagne, datant de l'exposition universelle de 1929), tous deux à Montjuich, tout comme la fondation Miro, Musée d'art moderne, au parc de la Citadelle, Musée Picasso, dans l'ancien palais d'Aguilar musée lapidaire, musée industriel, musée de la marine musée d'architecture, musée de peinture du palais de la vice-reine, une bibliothèque épiscopale, la bibliothèque provinciale de Sant Juan, l'Archivo general de la Corona de Aragon (une des plus précieuses collections de ce genre), etc. Façade de l'Hôtel de Ville de Barcelone. Le port de Barcelone, auquel on a souvent travaillé depuis le XVe siècle, est en réalité composé de trois ports : le Vieux Port (Port Vell), au débouché de la vieille ville entre la Barcelonetta et Montjuich, le port industriel, au Sud; le port olympique, aménagement qui ne remonte qu'à 1992. Cet ensemble, bien abrité contre les vents, sauf du côté du Sud est non seulement le plus animé du littoral hispanique, mais aussi, avec Marseille, le plus important port de la Méditerranée. L'un des monuments emblématiques de Barcelone : la colonne de Colomb, au début du XXe siècle, au débouché des Ramblas sur le port. Elle est toujours là, mais son environnement s'est considérablement urbanisé depuis... Histoire. Barcino, à cette époque, était fort peu de chose en comparaison de Tarraco (Tarragone), la capitale de toute cette partie de la péninsule et ce ne fut qu'au commencement du Moyen âge qu'elle acquit une certaine importance. En 746, elle était la résidence d'un wali musulman, mais en 801 elle fut enlevée aux Sarrasins par Louis, fils de Charlemagne, qui la donna à garder au comte goth Bera; elle fut dès lors le chef-lieu de la Marche de Gothie, puis en 817 de la Marche d'Espagne et Septimanie. Bera ayant été ensuite disgracié, le comté de Barcelone fut donné à Bernard de Septimanie, puis à un seigneur Bérenger; Barcelone fut la capitale de cet Etat qui demeura à peu près indépendant jusqu'en 1137, puis fut réuni à l'Aragon. A partir de ce moment Barcelone fut un des ports les plus actifs de la Méditerranée; c'est là que les rois d'Aragon avaient la majeure partie de leurs flottes, de là que partaient les expéditions pour les Baléares, la Sicile, Naples, la Sardaigne, la Corse; les marins catalans étaient parmi les plus audacieux et les plus habiles de l'époque. Sceau de Barcelone. (Fin du XVe siècle). En 1640, Barcelone se révolta contre le gouvernement de Philippe IV; la haine des Castillans était grande chez les habitants de la ville et de la campagne, et la Catalogne tout entière, suivant le mouvement dont la capitale avait donné le signal, appela les Français, et ce ne fut que longtemps après que tout le pays consentit à obéir au roi d'Espagne, à condition d'ailleurs qu'il observerait les fueros. En 1677, Barcelone fut prise par Vendôme, puis restituée à l'Espagne par le traité de Ryswick. En 1705, la ville se déclara en faveur de l'archiduc Charles, qui y fut acclamé roi d'Espagne; Philippe V, qui vint pour l'investir, ne put la prendre, mais, en 1714, Berwick l'enleva malgré la résistance désespérée des habitants. En 1808, le général français Duhesme se rendit maître de la citadelle par un stratagème, et, malgré plusieurs tentatives des Espagnols pour la recouvrer, elle fut occupée par les troupes françaises jusqu'en 1814. Le port de Barcelone au XVIIIe siècle. Pendant la période qui suivit, Barcelone fut un foyer d'idées libérales : de 1827 à 1832 les émeutes furent continuelles contre le gouverneur, comte de España. En juillet et août 1835, les couvents et plusieurs fabriques furent incendiés, le général Bassa assassiné; en janvier 1836 on massacra les carlistes. En novembre 1842, une sanglante insurrection ne fut comprimée que par le bombardement de la ville. L'année suivante ce fut à Barcelone que se constitua la junte révolutionnaire qui proclama la déchéance d'Espartero et la majorité de la reine Isabelle. Depuis cette époque, et jusqu'aux troubles sociaux qui l'agitent dans la première décénnie du XXe siècle, la ville a joui d'une grande tranquillité et sa prospérité industrielle a été s'accroissant de jour en jour. Elle accroît encore à partir de 1914 et jusqu'à 1929, date de la seconde exposition universelle dont Barcelone a été le siège, mais aussi de la grande crise économique. C'est de cette époque que datent le métro et l'agrandissement du port, que l'on rend aussi accessible désormais aux plus gros navires. Primo de Rivera, qui dissout après sont coup d'Etat de 1923, la Mancomunitat de Catalogne (administration autonome formée en 1914), suscite en retour un raidissement du nationalisme catalan et la proclamation d'une république (15 avril 1931) et la création de la Generalitat de Catalogne. Pendant la Guerre civile de 1936-1939, Barcelone est la cible de plusieurs bombardements, notamment par l'aviation italienne, et aussi le siège d'âpres combats de rue , qui la conserverront cependant assez vite entre les mains des Républicains. Elle restera d'ailleurs la dernière enclave républicaine à résister aux troupes franquistes jusqu'en février 1939. Les murs de la vieille ville portent encore la trace des impacts de balles tirées pendant la Guerre civile. Photos en couleurs : The World Factbook. La ville retrouve ensuite une forme de prospérité relative, grâce à une politique d'industrialisation très active, mais, à la répression qui s'abat sur tout le pays, s'ajoute ici, comme sur les autres régions aux tendances centrifuges, une répression culturelle féroce. Après le retour à la démocratie (1975), et aussi grâce à l'impulsion donnée par l'intégration de l'Espagne la CEE (auj. Union Européenne) en 1986, Barcelone retrouve beaucoup de son ancien éclat, en même temps que ses vélléités émancipatrices. (E. Cat). |
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