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4 - Les Almohades (1128 - 1266 / 1269) |
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4 - Les Almohades | 5 - L'empire mérinide | 6 - Les chérifs saadiens | 7 - Les chérifs hasani |
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L'organisation
militaire des Almoravides avait été
trop solidement développée pour que la conquête almohade ne rencontrât
dans le Maroc des difficultés sérieuses. Les luttes seront souvent longues
et meurtrières. Tlemcen ne succombe qu'après un siège de sept mois;
de même Fès. Quant aux habitants de Ceuta
et de Tanger,
ils s'empressèrent d'adresser leur soumission à Abd-el-Moumen qui commençait
devant Mequinez un siège qui devait durer sept ans. Maître du Maghreb,
le souverain almohade eut, peu de temps après, une révolte étendue Ã
dompter. Après avoir rétabli l'ordre à Sidjilmassa, il marcha contre
Salé et Ceuta dont les habitants avaient massacré leurs gouverneurs.
Après une grande expédition poussée jusqu'à Béjaïa (Algérie![]() « Allah est notre Dieu, Mohammed notre Prophète, et le mahdi notre Imâm. »De même que la vie du mahdi offre de multiples analogies avec celle d'Ibn-Yacin, l'inspirateur des Almoravides ![]() Son fils, Abou-Yakoub-Yousef,
lui succéda et fut bien accueilli par le cheikh Abou-Hafs auquel Abd-el-Moumen
avait donné le royaume de Tlemcen. Une grave rébellion éclata peu après
chez les Ghomars; le calife
lui-même dut se mettre à la tête des troupes pour en venir à bout.
Afin de mieux surveiller le Rif, Abou-Yakoub créa un commandement à Ceuta La défaite de Santarem
marque le commencement de la décadence almohade, bien que le règne d'El-Mansour
ait encore de la gloire. Un des dix-huit fils d'Abou-Yakoub lui succéda;
il s'appelait Abou-Yousef-Yakoub et on le surnomma plus tard El-Mansour
ou le Victorieux. Avant de rentrer au Maroc, il vengea la mort de
son père, et la grande révolte que suscita Ali-ben-Ghania,
prince des Baléares El-Mansour mourut
à Rabat le 13 janvier 1199.
Son fils, Abou-Abdallah-Mohammed, lui succéda. On dit qu'avant de s'éteindre
il se reprocha les trois fautes : d'avoir introduit les Arabes d'Ifrikia
dans le Maghreb, d'avoir bâti la ville de Rabat pour laquelle il avait
épuisé le trésor, et enfin d'avoir rendu la liberté aux prisonniers
d'Alarcos qui devaient plus tard reprendre les armes. On doit à Mansour
des édifices magnifiques et grandioses, parmi lesquels il convient de
citer : la mosquée de la Koutoubia, à Marrakech,
la tour dite de Hasan, à Rabat, et enfin le minaret de la grande mosquée
de Séville devenue la giralda de la cathédrale. Le règne du nouveau
calife, qui prit le nom d'En-Naser-Ii-din-Allah, devait être moins heureux
que celui de son père. Il tourna d'abord ses soins vers l'Ifrikia où
la révolte continuait de ravager le Sud, et il envoya simultanément une
flotte arracher les Baléares Le calife rentre
à Marrakech où, brisé par ce désastre, il meurt l'année suivante,
le 22 décembre 1213.
On proclama son fils sous le nom de Et-Mostanser b'llah (= qui attend
le secours de Dieu). C'était un caractère faible et effacé, et son
autorité débile fut impuissante à empêcher le mouvement qui se préparait.
En effet, deux fractions des tribus Zenetes Ouaciniennes, venues des déserts
de la province de Constantine à l'époque de l'arrivée des Arabes, s'étaient
fixées dans les régions sahariennes de la province d'Oran. Les Abd-el-Ouad,
alliés aux Arabes Zoghba qui s'avançaient dans la plaine du Chélif,
s'étaient étendus jusque vers Tlemcen et dominaient les plateaux de cette
région, tandis que les Beni-Merin quittant le désert avaient traversé
la vallée de la Molouïa et s'étaient fixés du côté de Taza où ils
avaient contracté alliance avec les débris des Miknasa et des Beni-Iman.
On ne s'occupera ici que des Beni-Merin, l'histoire des Abd-el-Ouad n'intéressant
guère que le Maghreb central, c'est-à -dire l'Algérie A El-Mostanser, mort
à Marrakech en 1224
d'un coup de corne de taureau, succède un bon, mais faible vieillard,
Abou-Mohammed-Abd-el-Ouahed, frère d'El-Mansour. L'histoire le désigne
sous le nom d'El-Makhloua (= le Déposé), car son règne fut des
plus courts. En même temps, un fils d'El-Mansour, nommé Abou-Mohammed-Abdallah,
était proclamé en Andalousie Mais, malgré ces
adroites mesures, nous entrons dans la dernière période de l'empire des
Almohades, et la rébellion ne tarde pas à reprendre. Er-Rechid va jusque
Sidjilmassa y combattre les troupes de Yahia qui tenait toujours la campagne,
,jusqu'au moment où il est mis à mort aux environs de Taza; sa tête
envoyée à Er-Rechid est exposée sur les murs de Marrakech. La grande
tribu des Khlot qui en avait profité pour se ranger derrière un agitateur
andalou, Ibn-Houd, est chassée vers le Nord du Maroc où l'on voit encore
de ses fractions de nos jours. Er-Rechid marcha ensuite sur Fès
qu'il arracha à l'anarchie, tandis qu'une flotte envoyée par la république
de Gênes au secours des troupes d'Er-Rechid sauva la ville de Salé au
moment où elle allait tomber entre les mains de cet Ibn-Houd. Au milieu
de cette extraordinaire confusion, Ceuta se révolte, tandis que Séville
envoie une députation venant offrir sa soumission au calife. La discorde
se met alors dans le camp des Andalous Son frère, Abou-el-Hasen-Ali-es-Saïd,
est proclamé calife sous le nom de El-Motaded l'Illah (= favorisé
de Dieu), mais l'histoire ne le connaît que sous celui d'Es-Saïd.
Prince énergique, il entreprit de combattre l'invasion mérinide, et,
s'étant d'abord attaché les Arabes Sofian, il se rendit maître de l'oasis
de Sidjilmassa, en châtiait la population et envoyait à la mort l'auteur
de la rébellion qui y avait éclaté. Il réunit ensuite à Marrakech
une armée de 20 000 combattants et atteignit les Beni-Merin entre Fès
et Taza où il leur infligea une sanglante défaite à l'oued Yabach, en
1244,
grâce à la valeur de la milice chrétienne; mais les révoltes se multiplient;
la défection du chef des Sofian, qui s'allie aux Beni-Merin, provoque
la chute de la ville d'Azemmour qu'Es-Saïd ne reprend qu'à grand-peine;
il continua son oeuvre de résistance contre les Beni-Marin et remporte
d'abord quelques succès, jusqu'au moment où il est tué dans les environs
d'Oudjda, au siège de la citadelle de Tamezazdekt (mai-juin 1248).
C'est alors la défaite; le camp des Almohades tombe au pouvoir des Abd-el-Ouad
qui étaient accourus au secours des Beni-Merin. Ils s'emparent de la suite
du calife, ainsi que de ce fameux Coran d'Othman que les Almohades
avaient conservé et qu'ils emportaient, ainsi qu'un palladium, dans toutes
leurs guerres. Yaghmorasen, le premier Abd-el-Ouad, fit enterrer Es-Saïd
dans le cimetière d'El-Abbad (actuellement Sidi-bou-Madina, près de Tlemcen).
L'armée des Almohades s'étant débandée s'enfuit vers la ville de Marrakech,
et chemin faisant élut comme calife le jeune Abdallah, fils d'Es-Saïd,
mais au passage de la Molouïa, à Guarcif, la milice chrétienne et le
corps des archers Ghozz passent au service des Beni-Marin; ce fut là la
un coup grave porté à la dynastie. Après la mort d'Es-Saïd et de son
fils, les Mérinides s'établirent, à Fès définitivement en août 1248.
Les chefs almohades, ruinés à Marrakech, élisent comme sultan un neveu
d'El-Mansour, Abou-lbrahim-Ishak, qui était alors à Salé; on le proclame
sous le nom d'El-Morteda (= l'Agréé); il renouvelle l'alliance
avec les tribus arabes demeurées le seul soutien de cet empire qui s'effondre.
La puissance des Beni-Mérin, au contraire, s'établit de plus en plus
solidement; la pays jusqu'à l'Oum-Errabia reconnaît leur suzeraineté
et la nom d'Abou-Yahia, leur chef.
Après la mort de
l'émir Abou-Yahia, son frère, Abou-Youséf-Yakoub, à la suite de quelques
difficultés avec son neveu, s'empara du pouvoir en 1259.
L'autorité mérinide s'étendait alors de la Molouïa à l'oued Oum-Errabia
et de l'oasis de Sidjilmassa au ksar des Katama (Alkasar el-Kébir). Les
princes de cette famille tenaient à Fès une
cour brillante dont l'éclat valait celui des palais de Tlemcen et de Marrakech;
les réfugiés andalous y avaient apporté le luxe et la culture de leur
civilisation. La puissance d'Abou-Yousef-Yakoub s'accroissait sans cesse,
malgré une seconde tentative les Abd-el-Ouad de Tlemcen qui sont à nouveau
battus près de Taza, en dépit d'une révolte qui éclate à Salé et
au cours de laquelle les Génois et les Pisans restant dans les villes
y firent un grand carnage. En 1260,
suivant Ibn-Khaldoun, 1263,
selon Marmol, le roi de Castille Sur ces entrefaites, un transfuge des Almohades nommé Abou-Debbous proposa une alliance aux Mérinides; il entre en vainqueur à Marrakech en 1266. El-Morteda put s'enfuir à Azemmour; il est ramené et mis à mort après un règne de dix-neuf ans. Abou-Debhous, fort grisé de sa victoire, se fait proclamer calife et veut pour son compte relever l'empire almohade, et, après avoir anéanti la révolta qui durait toujours dans le Sous et s'être emparé de Taroudant (1267), poussa l'audace jusqu'à répudier tout lien avec les Beni-Merin. Il y est aidé par une campagne que les Abd-el-Ouad de Tlemcen recommencent contre les Mérinides, mais Abou-Yousaf-Yakoub se lance contre la dynastie de Tlemcen; il atteint Yaghmorasen dans la plaine de Tafrata et lui inflige une sanglante défaite, où le fils du chef des Abd-el-Ouad est tué et son camp enlevé. Revenant ensuite à marches forcées vers l'Ouest, il tire une éclatante vengeance du misérable Abou-Dabbous qui est tué au combat de l'oued Aghfou, entraînant dans sa chute le dernier lambeau qu'il détenait de la puissance almohade. Le 8 septembre 1269; l'émir des Mérinides fait son entrée dans Marrakech. Tous les adhérents de la dynastie d'Abd-el-Moumen évacuèrent la ville, se réfugiant dans la montagne à Tinmelel et y proclamant comme leur calife Ishak, frère d'El-Morteda. Ainsi le lieu qui avait été le berceau de la dynastie allait être son tombeau. Après un siècle, finirent les Almohades qui n'avaient brillé d'un vif éclat que sous leur fondateur Abd-el-Moumen. (H.-P. de la Martinière). Chronologie des souverains almohades ou califes (khalifes) :Abd-al-Moumen,1130; Abou-Yakoub-Yousef, 1163; Abou-Yousef-Yakoub-el-Mansour, 1184; En-Naser, 1199; Yousef-al-Mostansar, 1214; Abd-el-Ouahed-al-Makhloua, 1224; El-Adel, 1227; El-Mamoun, 1228 ; Er-Rechid, 1232; Es-Saïd, 1242; El-Morteda, 1248; Abou-Debbous, 1266; Ishak, 1269. |
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