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Pascal

 Blaise Pascal est un mathématicien, physicien et écrivain français né à Clermont-Ferrand le 19 juin 1623, mort à Paris le 19 août 1662.

Son père, qui s'était chargé lui-même du soin de son éducation. Comme son père, dans la crainte de le fatiguer, différait de l'appliquer à la géométrie, il résolut d'étudier cette science par lui seul et parvint, sans le secours d'aucun livre, à trouver la démonstration des 32 premières propositions d'Euclide : il n'avait alors que 12 ans. Il composa à 16 ans un traité des Sections coniques, inventa à 18 ans une machine arithmétique qui exécutait les calculs les plus compliqués, trouva en 1654 le Triangle arithmétique, moyen ingénieux et facile de résoudre un grand nombre de problèmes; posa vers le même temps les bases du calcul des probabilités, et donna en 1658 la théorie de la cycloïde ou roulette. 
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Pascal.
Blaise Pascal (1623-1662).

En physique, il compléta les recherches barométriques de Torricelli, publia en 1647 ses Expériences touchant le vide, fit exécuter peu après la célèbre expérience du Puy-de-Dôme (La découverte de l'atmosphère) qu'il répéta à Paris sur la tour Saint-Jacques la Boucherie, et qui mit hors de doute la pesanteur de l'air, composa un traité de l'Équilibre des liqueurs (publié après sa mort), qui fit faire un grand pas à l'hydrostatique, fit plusieurs applications usuelles de la mécanique.

Pascal s'était étroitement lié avec les chefs du parti janséniste et il allait souvent les visiter à Port-Royal; il embrassa chaudement leur cause. 

A propos d'une censure que la Sorbonne se proposait de faire d'un écrit d'Arnauld, il publia en 1656 et 67 les fameuses Lettres de Louis de Montalte et un provincial de ses amis et aux RR. PP. jésuites, connues sous le nom de Provinciales : il y discutait avec éloquence les questions théologiques qu'on débattait alors et y combattait la morale relâchée des Jésuites, tantôt avec une verve comique, tantôt avec une vigueur de dialectique et une élévation de style inconnues jusque-là, mais souvent aussi avec la passion qu'engendre l'esprit de parti. Ces Lettres furent censurées à Rome et même condamnées en France par l'autorité civile; mais, si l'on doit contester quelques-unes des assertions quelles contiennent, on ne peut nier leur valeur littéraire: elles sont le modèle du pamphlet. 

Dans les dernières années de sa vie, Pascal méditait un grand ouvrage où il devait rassembler toutes les preuves de la religion, mais il ne put l'achever; on n'en a que des fragments détachés, qui ont été rassemblés dans le recueil intitulé les Pensées. Ces deux ouvrages ont suffi pour placer Pascal au premier rang des écrivains : ils ont puissamment contribué à figer la prose française et leur publication forme comme une nouvelle ère dans l'histoire de la littérature française.
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Pascal vu par Chateaubriand

« Il y avait un homme, qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize, avait fait le plus savant traité des sections coniques qu'on eût vu depuis l'Antiquité; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement, qui à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne phy sique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des connaissances humaines, s'aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort; enfin qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant de Dieu que de l'homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal. »
 

(Chateaubriand, Génie du Christianisme, part. III, liv. II, ch. 6).

 

La vie de Pascal

Il était fils d'Etienne Pascal (mort en 1651) et d'Antoinette Begon (morte en 1626). Etienne Pascal était président à la cour des aides de Montferrand. Il quitta sa charge en 1631 pour venir s'établir à Paris, et, après avoir été quelque temps dans la disgrâce de Richelieu, fut nommé avec M. de Paris intendant de la généralité de Rouen; il occupa cotte fonction de la fin de l'année 1639 jusqu'en 1648, où le Parlement supprima les intendants. C'était, nous dit sa fille, un homme savant dans les mathématiques, et il avait habitude par là avec tous les habiles gens en cette science, qui étaient souvent chez lui, le P. Mersenne, Le Pailleur, Roberval, Carcavi, etc.; il correspondait avec Fermat. Une lettre qu'il écrivit au P. Noël, jésuite, avec qui son fils Blaise était en dispute, nous est parvenue; on y voit que ce père de Pascal avait l'esprit exact, logique à outrance, beaucoup de confiance en la méthode et beaucoup d'assurance de la bien posséder; il malmène son adversaire avec une gravité hautaine et une âpre ironie, qui rendent son raisonnement plus écrasant; il le prend de haut avec lui et lui fait la leçon. Il faillit se faire mettre à la Bastille pour avoir parlé d'un ton un peu trop ferme et violent à M. le chancelier dans une assemblée de rentiers mécontents; ce fut ce qui l'obligea de se cacher pour échapper à la colère du cardinal. Même avec ses enfants, il était impérieux, très exigeant sur l'obéissance et la déférence, et la paix de la maison, en était parfois troublée. Intelligence, ordre, fermeté, âpreté même et rudesse, voilà ce qu'on entrevoit chez celui qui fut le père de Pascal.

Il s'occupa très sérieusement de l'éducation de ses enfants. Outre son fils, il avait deux filles, Gilberte, née en 1620, et Jacqueline, née en 1625. Il enseigna à Gilberte les mathématiques, la philosophie et l'histoire; et si la plus jeune eut des goûts littéraires, il ne paraît pas que le père y ait été pour quelque chose. L'éducation que reçut Blaise fut surtout philosophique et scientifique; elle n'ont rien de commun avec l'enseignement littéraire et formel des collèges. Etienne Pascal fit de son fils tout l'opposé d'un humaniste. Il lui apprit le latin, qui était la langue des savants; mais on ne voit nulle part, dans les écrits de Pascal, les traces d'un commerce intime avec les Anciens; la plupart de ses citations sont prises de Montaigne ou de quelque ouvrage qui lui a passé fortuitement sous les yeux. Il semble avoir regardé avec dédain les belles pensées, non susceptibles de démonstration. C'est, avec Descartes, le premier exemplaire que l'on rencontre en France du savant pour qui la littérature, ce sont des pensées vagues et des généralisations arbitraires. On l'instruit surtout à chercher la vérité et à y employer une sévère méthode; ce sera là le bonheur que plus tard il ne pourra assez reconnaître, et qu'il dira devoir à des soins plus que paternels. Il apprend les langues par principes, en commençant par les principes généraux de la grammaire universelle, et venant ensuite aux grammaires particulières des langues latine et française.

Son père, de bonne heure, lui parla des choses naturelles, éveilla son esprit d'observation, lui ouvrit les sciences physiques. On sait comment, à douze ans, il révéla sa vocation pour les mathématiques, dont on l'avait tenu éloigné à cause de sa faible santé, pour ne pas le fatiguer : son père le trouva occupé à résoudre la 32e proposition d'Euclide; et comme il n'avait jamais reçu de leçons, il appelait les lignes des barres et les cercles des ronds. Ayant eu, à partir de ce jour, la permission de suivre son goût, il fit si bien qu'à peine âgé de seize ans, il écrivit un Essai sur les sections coniques que Descartes ne voulut pas croire être d'un si jeune homme. 

« Durant tout ce temps-là, nous dit sa soeur, il continuait toujours d'apprendre le latin, et il apprenait aussi le grec, et outre cela, pendant et après le repas, [mon] père l'entretenait tantôt de la logique, tantôt de la physique et des autres parties de la philosophie, et c'est tout ce qu'il en a appris, n'ayant été jamais au collège ni eu d'autres maîtres pour cela non plus que pour le reste. »
Quoique la maladie l'eût arrêté presque dès ses premiers pas, le jeune Pascal se mit bien vite au premier rang des savants. En 1642, il inventa une machine arithmétique, afin, dit-il, de se soulager dans les grands calculs où il s'employait pour venir en aide à son père dans les affaires de son intendance. Cette invention, où concouraient les mathématiques, la physique et la mécanique, l'occupa plusieurs années. Mais sa principale étude, et ce qui le fit surtout connaître, ce furent les expériences sur le vide. 

Ayant été informé d'une expérience faite en Italie par Torricelli en 1644, et qui contrariait l'opinion commune que la nature a horreur du vide, il la répéta à Rouen en 1646, et il y en ajouta d'autres de son invention, d'où il conclut que la nature admettait le vide, sans se croire autorisé à nier qu'elle eût, dans une certaine mesure, répugnance à l'admettre. La publication de ces résultats l'engagea dans une assez vive polémique contre le P. Noël, jésuite, défenseur de la physique aristotélicienne, qui soutenait l'impossibilité du vide. En 1647, Pascal, informé d'une hypothèse de Torricelli, imagina pour la vérifier la fameuse expérience que son beau-frère Périer exécuta en 1648 au sommet du Puy-de-Dôme et dans divers endroits de la ville de Clermont. Des variations de la hauteur de la colonne de mercure aux diverses altitudes, il induisit qu'il fallait rapporter à la pesanteur de l'air les effets autrefois attribués à l'horreur du vide. 
Ces études l'occupèrent jusqu'en 1651. Il avait eu le projet d'écrire un grand Traité sur le vide; il y reviendra en 1654; en même temps, il s'occupera de questions appartenant aux mathématiques, des coniques, de la règle des partis. Dans les derniers temps de sa vie, on le verra s'appliquer aux problèmes sur la roulette ou la cycloïde, et à diverses études qui s'y rapportent; en juin 1658, il propose un prix pour la solution de divers problèmes relatifs à la roulette. Un jésuite, le P. Lalouère, prétendit avoir gagné le prix et fut accusé par Pascal, un peu promptement, de n'avoir fait que s'approprier des solutions anciennement trouvées par Roberval.

Dans toutes ces recherches, les traits de l'intelligence scientifique de Pascal se découvrent nettement. Il fait de la science, et non de la philosophie, au lieu que pour Descartes, la science n'est encore qu'une partie de la philosophie. Il procède par une méthode rigoureuse, la choisissant selon l'objet, distinguant soigneusement celle qui convient aux mathématiques et celle qui convient à la physique, très attentif à ne demander là que l'évidence de la raison et à n'employer ici que l'observation des sens, rejetant tous les systèmes de philosophie et les idées métaphysiques, ne reconnaissant que des problèmes déterminés, qui se traitent selon leur nature par des méthodes spéciales, très différent encore en ceci de Descartes, qui ne connaît qu'une méthode universelle. Il est très prudent en physique, multipliant les expériences, les interprêtant sans y rien ajouter de soi, défiant également du préjugé consenti et de l'hypothèse nouvelle, décidé à ne croire qu'après avoir vu, et combinant des moyens de bien voir. Il ne se cantonne pas dans la science pure, et les applications l'intéressent, comme nécessitant des synthèses de vérités d'ordre divers, comme posant quantité de problèmes restreints qu'il faut résoudre pour réussir; il invente la machine arithmétique, la brouette ou vinaigrette, le haquet...

Tous les besoins de la vie pratique lui sont matières d'exercice de l'esprit scientifique; il y détermine des problèmes à données précises et constantes, dont il cherche la solution par méthode; c'est ainsi qu'il a l'idée des omnibus (les carrosses à 5 sols) en 1662; précédemment il a inventé une méthode pour apprendre à lire aux enfants que Jacqueline utilisa à Port-Royal.
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Nous n'aimons pas l'individu, mais ses qualités

« Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir? Non; car il ne pense pas à moi en particulier. Mais celui qui aime une personne à cause de sa beauté l'aime-t-il? Non; car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on, moi? Non; car je puis perdre ces qualités sans me perdre, moi. Où est donc ce MOI, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme? Et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le MOI, puisqu'elles sont périssables? Car aimerait-on la substance de l'âme d'une personne abstraitement, et quelques qualités qui y fussent? Cela ne se peut, et serait injuste. On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées. »
 

(Pascal. extrait des Pensées).

En même temps, le caractère de l'homme se fait jour. Ses écrits scientifiques sont d'un accent très personnel; il sait se faire sa part et n'entend pas qu'on la lui dispute; il est superbe, dédaigneux, ironique, violent sous la politesse étudiée, dès que l'on conteste ses découvertes ou qu'on lui en dénie l'honneur. Il eut même presque querelle avec Descartes, qui réclamait l'idée de la grande expérience du Puy-de-Dôme; il semble que Descartes avait seulement garanti le résultat, d'après les principes de sa
philosophie, ce qui n'était pour Pascal qu'une hypothèse, sans valeur. Pour lui, en vrai savant, dès que le problème était posé, une seule chose importait, inventer l'expérience décisive; une autre ensuite, la bien conduire; tout le reste ne comptait pas. Aussi ne voulut-il rien céder de sa gloire, même à Descartes, pas plus à Descartes qu'au P. Valérien Magni. Ce savant tout échauffé de la libido excellendi est du reste un homme qui n'a pas la vue bornée aux choses de la science; il a le sens des choses morales, il connaît et remarque les démarches de l'esprit, les raisons qui font recevoir et retenir les fausses explications, les effets de le vanité; il a, çà et là, parmi ses lucides expositions, des éclats d'imagination et de passion, des traits de finesse mordante, qui révèlent un moraliste, et dans le moraliste un écrivain.

De son père, Pascal tenait un fonds solide de religion, son exaltation, qu'il accordait sans peine avec la recherche scientifique; il se détournait de l'examen des choses de la foi, et se livrait à la science avec d'autant moins de scrupule qu'il n'y cherchait pas une philosophie. Mais au début de l'année 1646, M. Pascal, le père, s'étant démis une cuisse, se mit entre les mains de deux gentilshommes, MM. Deslandes et de La Bouteillerie, qui « avaient un don naturel pour remettre les membres rompus et démis » (Marguerite Périer), et qui de plus étaient jansénistes, du petit troupeau que menait M. Guillebert, curé de Rouville. Leurs entretiens convertirent le jeune Pascal, puis Jacqueline; le père, une fois guéri, fut gagné, et à la fin de l'année M. et Mme Périer, qui vinrent d'Auvergne, se laissèrent aussi donner à Dieu. Dans la ferveur de leur nouvelle foi, Jacqueline renonce à un mariage, et Blaise dénonce à l'archevêque de Rouen un frère Saint-Ange qui enseignait diverses propositions bizarres et suspectes, et qui dut les désavouer (1647). Par M. Guillebert, Jacqueline et Blaise eurent accès auprès de la mère Angélique, de M. Singlin et de M. de Rebours. Dès ce premier contact avec le jansénisme, Pascal nous découvre une disposition curieuse à mettre au service de sa foi les forces de son raisonnement et de sa méthode (Lettre du 28 janvier 1648). Il est alors toute ferveur; il écrit avec Jacqueline à leur soeur Gilberte de longues lettres qui sont des homélies jansénistes. Vers ce temps aussi (1648), il passe par une crise douloureuse, et il écrit la Prière pour le bon usage des maladies : la souffrance physique l'a affermi dans sa foi. La douleur morale produit le même effet; après qu'il aura perdu son père (le 24 septembre 1651), il écrira le 17 octobre à M. et Mme Périer une longue lettre qui est une méditation janséniste sur la mort.

Ainsi, Pascal depuis 1646 est fermement, ardemment janséniste. Mais alors une difficulté se présente : Comment n'a-t-il pas renoncé à la science, à la curiosité qui la fait et à la gloire qui la suit? Il y a si peu renoncé que ses plus beaux travaux se placent entre ces années, 1648 et 1651. Or, il est certain que Jansénius condamnait la science comme inutile à l'homme; les jansénistes admettaient mieux l'exercice d'une profession régulière, ayant quelque utilité sociale, que la passion désintéressée et universelle de savoir. Pascal, sans doute, n'était pas encore parfaitement réformé; il était gagné à la doctrine de Jansénius, sans en voir encore ou sans en vouloir regarder toute la portée pratique. On peut-être croyait-il se tenir dans la mesure en se cantonnant dans les problèmes restreints de la science, évitant la métaphysique où la raison si facilement se dresse contre la foi. Toujours est-il que de 1646 à 1651, il fut simultanément et paisiblement croyant et savant, poursuivant ses travaux de mathématique et de physique sans un scrupule, et donnant cours à sa ferveur janséniste, chaque fois que son corps ou son coeur souffrait.

Ce bel équilibre cessa en 1651. Il était travaillé par des maladies continuelles et qui allaient toujours en augmentant. Les médecins lui conseillèrent de quitter toute application d'esprit et de se divertir. Il s'y décida lorsque son père fut mort et que Jacqueline se fut retirée à Port-Royal; les Périer habitaient l'Auvergne; il était seul. Il fit tout pour retenir Jacqueline à la maison, puis pour l'y ramener; il éleva toutes les difficultés qu'il put pour retarder sa profession (1653); il s'opposa aux arrangements pécuniaires par lesquels elle pouvait, sur l'héritage paternel, se constituer une dot; et il ne céda que lorsqu'il fut certain que la maison la prendrait sans dot. Ce n'était pas l'intérêt qui le menait, mais une tendresse impérieuse et jalouse. Ces Pascal, père et enfants, avaient des âmes ardentes et entières, des affections exclusives et orageuses.
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Les trois ordres : les corps, les esprits, la charité

« La distance infinie des corps aux esprits figure la distance infi niment plus infinie des esprits à la charité, car elle est surnaturelle.

Tout l'éclat des grandeurs n'a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l'esprit. La grandeur des gens d'esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair. La grandeur de la Sagesse, qui n'est nulle part sinon en Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d'esprit. Ce sont trois ordres différant en genre.

[...]

Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes, ne valent pas le moindre des esprits; car il connaît tout cela, et soi; et les corps, rien. Tous les corps ensemble et tous les esprits ensemble, et toutes leurs productions, ne valent pas le moindre mouvement de charité; cela est d'un ordre infiniment plus élevé.

De tous les corps ensemble, on ne saurait en faire réussir une petite pensée : cela est impossible, et d'un autre ordre. De tous les corps et esprits, on n'en saurait tirer un mouvement de vraie charité : cela est impossible, et d'un autre ordre, surnaturel. »

(Pascal, extrait des Pensées).

Demeuré seul, Pascal se mit dans le monde. Il se lia avec des libertins fameux, Méré, Miton; il vécut dans une étroite intimité avec le duc de Roannez, et avec sa soeur, sur qui il prit un grand ascendant. Il fréquenta chez Mme de Sablé. Loret nous le montre, en avril 1652, au petit Luxembourg, chez Mme d'Aiguillon, faisant devant une grande compagnie une sorte de conférence sur la règle des partis et sur l'équilibre des liqueurs. Mais il serait intéressant de savoir ce que fut la vie mondaine de Pascal. On n'en peut juger par les paroles vagues et sévères des jansénistes; qu'on n'ait plus espoir de miracle pour lui, qu'il ait été enfoncé dans le bourbier, ces mots peuvent ne signifier qu'une vie très honnête au point de vue du monde. Si l'on extrait des relations de Mme Périer et de sa fille ce qu'elles contiennent de précis, Pascal a joué mais fut-il joueur? Il a visité des dames : fut-il débauché? Il a songé à prendre une charge et à se marier; est-ce désordre? Fléchier (Mémoires sur les grands jours d'Auvergne) dit que Pascal fut très assidu à Clermont, auprès d'une demoiselle qui était la Sapho de ce pays; s'agit-il d'un commerce d'esprit ou d'une vraie passion? Et ne s'est-il pas fait une confusion, soit dans la tradition locale, soit dans l'esprit de Fléchier, entre Pascal et un de ses cousins, qui se nommait Blaise aussi? On l'ignore. 

Il est vrai qu'il y a le Discours sur les passions de l'amour, qui est bien de lui; mais que prouve-t-il? Rien sur là conduite de l'homme. Mais il suffit de considérer l'état de santé de Pascal et la description que sa nièce nous fait de ses incommodités en ce temps-là, pour croire à l'innocence de ses moeurs. La débauche d'esprit fut, semble-t-il, la seule qu'il connut. Avec un bien médiocre, il eut le désir de paraître, la fantaisie de vouloir exceller. Mais il y eut pis. Entre 1651 en 1653, il y eut un moment où la foi parut s'éteindre ou fut sans puissance sur lui. Le Discours sur les passions de l'amour, qui fait du plaisir la fin de l'homme, en est la preuve; Pascal y est tout à la terre, tout épicurien, avec tranquillité; il professe qu'il est raisonnable de suivre la nature, qui va au plaisir; le plan d'une belle vie est de commencer par l'amour et de finir par l'ambition. Voilà le bourbier d'où la religion le retira.

Pascal se convertit. Là encore, il faut se garder de la légende. L'accident du pont de Neuilly, si l'anecdote est authentique, n'a pas l'importance qu'on lui a quelquefois prétée. Il n'y eut pas de choc soudain, d'illumination brusque. Ce fut une lente conversion, progressive et réfléchie; la fameuse nuit d'extase du 23 novembre 1654 n'en fut que l'achèvement et la décision. Dès la fin de 1653, Jacqueline vit chez son frère le mépris du monde et le désir d'être à Dieu, pour reprendre l'expression du temps. En septembre 1654, il se remet à la direction de M. Singlin et de sa soeur. Le 23 novembre, il a cette extase, cette joie, ce ravissement qu'il a consignés sur le papier qu'on a appelé l'amulette de Pascal; il se donne alors à Dieu. Le 8 décembre, jour de la Conception de la Vierge, un sermon de M. Singlin le confirme; il est alors modéré autant que ferme. En janvier 1655, il passe sous la direction de M. de Sacy; il a quitté le monde sans rien dire de son dessein; il habite chez M. de Luynes, puis à Port-Royal-des-Champs avec les solitaires, puis à Port-Royal de Paris. Il a encore des affaires dont il s'occupe; il n'est pas encore défait de son luxe et de ses commodités. En octobre 1655, sa soeur lui souhaite encore d'être tout à Dieu. Et le 1er décembre elle le blâme de donner dans l'excès; elle est dépassée. Voilà l'histoire extérieure de la conversion de Pascal.

Quant aux ressorts internes, le Discours sur les passions de l'amour et le Traité de la conversion du pécheur nous les font apercevoir. La conversion de Pascal, croit-il, est une oeuvre de raison; ce n'est pas en abdiquant son intelligence, mais en l'exerçant qu'il arrive à la religion. Il avait cherché le bonheur, qui est la foi de l'homme, dans l'activité de l'esprit, dans la science; mais la pensée pure fatigue vite. Il l'avait cherché dans l'activité du coeur, dans l'amour; mais où est l'amour qui ne finisse par échapper? L'âme est immortelle, le bien qu'elle veut est un bien inaltérable, impérissable, infini. Ni la science, ni la femme, ni la puissance ne donnent ce bonheur. Il faut le chercher hors des choses terrestres. Dans cette crise de la pensée, quel fut le rôle de la maladie? Elle n'agit pas en affaiblissant l'intelligence, en la désarmant, mais en l'excitant, en rendant le problème du bonheur plus angoissant, en écartant les solutions faciles et imparfaites dont un homme en bonne santé peut se contenter. Elle éloigna de Pascal les joies de l'esprit et des passions; elle l'empêcha de s'absorber dans la science, l'amour, l'ambition; elle lui découvrit le néant de la vie, l'imperfection du bonheur terrestre. Elle l'obligea, ne pouvant renoncer au bonheur, d'aller le demander à Dieu. Il fit alors le sacrifice complet qu'il n'avait pas su faire en 1646. Il renonça aux études profanes, mais il ne renonça ni à la raison ni à la science. Son doute et son ironie, dans les Pensées, n'atteignent que la présomption de la philosophie. Mais il garde entière son estime du raisonnement et des méthodes de la science. 
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Les infinis. Impossibilité de la science pour l'homme

« Qu'est-ce que l'homme dans la nature? Un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant : un milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable; également incapable de voir le néant d'où il est tiré, et l'infini où il est englouti.

Que fera-t-il donc, sinon d'apercevoir quelque apparence du milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaîtra ni leur principe ni leur fin? Toutes choses sont sorties du néant et portées jusqu'à l'infini. Qui suivra ces étonnantes démarches? L'auteur de ces merveilles les comprend; tout autre ne le peut faire.

Manque d'avoir contemplé ces infinis, les hommes se sont portés témérairement à la recherche de la nature, comme s'ils avaient quelque proportion avec elle.

Quand on est instruit, on comprend que la nature ayant gravé son image et celle de son auteur dans toutes choses, elles tiennent presque toutes de sa double infinité. C'est ainsi que nous voyons que toutes les sciences sont infinies en l'étendue de leurs recherches; car qui doute que la géométrie, par exemple, a une infinité d'infinités de propositions à exposer? Elles sont aussi infinies dans la multitude et la délicatesse de leurs principes; car qui ne voit que ceux qu'on propose pour les derniers ne se soutiennent pas d'eux-mêmes, et qu'ils sont appuyés sur d'autres qui, en ayant d'autres pour appui, ne souffrent jamais de dernier?

Mais nous faisons des derniers qui paraissent à la raison comme on fait dans les choses matérielles, où nous appelons un point indivisible celui au delà duquel nos sens n'aperçoivent plus rien, quoique divisible infiniment et par sa nature.

De ces deux infinis de science, celui de grandeur est bien plus sensible, et c'est pourquoi il est arrivé à peu de personnes de connaître toutes choses. Je vais parler de tout, disait Démocrite.

Mais l'infinité en petitesse est bien moins visible. Les philosophes ont bien plutôt prétendu d'y arriver : et c'est là où tous ont achoppé. C'est ce qui a donné lieu à ces titres si ordinaires, Des principes des choses, Des principes de la philosophie, et autres semblables, aussi fastueux en effet, quoique non en apparence, que cet autre qui crève les yeux, De omni re scibili.

On se croit naturellement bien plus capable d'arriver au centre des choses que d'embrasser leur circonférence. L'étendue visible du monde nous surpasse visiblement; mais comme c'est nous qui surpassons les petites choses, nous nous croyons plus capables de les posséder; et cependant il ne faut pas moins de capacité pour aller jusqu'au néant que jusqu'au tout. Il la faut infinie pour l'un et l'autre; et il me semble que qui aurait compris les derniers principes des choses pourrait aussi arriver jusqu'à connaître l'infini. L'un dépend de l'autre, et le conduit à l'autre. Les extrémités se touchent et se réunissent à force de s'être éloignées, et se retrouvent en Dieu, et en Dieu seulement. »

(Pascal. extrait des Pensées).

En 1658, dans une insomnie douloureuse, il se divertit de son mal en résolvant les problèmes de la cycloïde : et lorsqu'il se décide à publier son travail, c'est pour l'honneur de Dieu, afin qu'on ne doute point, sur les matières de foi, des raisonnements d'un homme aussi profond qu'il est dans une science de démonstration. Et il garde dans cette affaire de la roulette son assurance d'autrefois, ses airs hautains de savant qui ne peut douter de la certitude de sa méthode. Mais s'il ne doute pas de la science, il la subordonne, il en évalue les résultats; elle est inutile à l'homme, entendez, pour sa fin qui est le bonheur. Il est d'autant plus choqué de cette inutilité, qu'il en admire davantage la certitude. Et de là lui viendra l'idée d'appliquer les méthodes exactes et infaillibles de la science à la démonstration des vérités utiles, c.-à-d. des vérités de la foi (Provinciales, Pensées).

Cette fois, il avait conformé sa vie à sa croyance : c'était logique. Ses dernières années sont étranges et édifiantes comme certaines vies de saints. Il s'examine, se combat, se détache, se dépouille. Ses ennemis sont l'amour de la grandeur, la superbe, l'amour des délices, la volupté; il a plus que tous peut-être le besoin d'être aimé. Il s'est défait de sa vaisselle; il ôte jusqu'à la tapisserie de sa chambre; il proscrit de sa table tous les mets qui peuvent lui faire quelque plaisir; il porte une ceinture à pointes de fer, par laquelle il dompte tous les mouvements de la vanité. Il a une attention inquiète sur la chasteté. Il sert les pauvres. Il s'adresse dans ses besoins aux artisans non les plus habiles, mais les plus pieux. Il prie, il lit l'Ecriture, et, tant qu'il peut, il visite les églises, il fréquente les sermons et les offices. Il vit en joie dans la souffrance aimée et dans la pauvreté volontaire. Il a dompté le nature, il ne l'a pas ôtée. Il a des vivacités, des impatiences; il est toujours dominant et décisif dans la conversation. Il met au service de sa vérité, dans la persécution du jansénisme, toutes les passions de son âme irascible, avec toutes les ressources de son esprit méthodique et fanatique. Il traîne à Dieu après lui le duc de Roannez et sa soeur, une belle âme qu'il mène par les dures voies de la pénitence, hors du monde et du mariage. Il défend à Mme Périer de caresser ses enfants; il l'empêche de marier sa fille Jacqueline. Enfin, après de longues souffrances, il meurt le 19 août 1662, laissant une partie de son bien aux hôpitaux généraux de Paris et de Clermont. (G. Lanson).

Les oeuvres de Pascal

Voici la suite des écrits de Pascal, dans leur ordre au moins probable de composition-
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• Essais pour les coniques (imprimés en 1639). 

• La Machine arithmétique (1642-1645); dédicace à Mgr le chancelier (Séguier). Avis nécessaire à tous ceux qui auront la curiosité de voir la machine arithmétique et de s'en servir (1645). Privilège du roi du 22 mai 1649. Lettre à la reine Christine (postérieure an 14 mars 1652). 

• Nouvelles expériences touchant le vide faites dans des tuyaux avec diverses liqueurs (1647).

• Polémique avec le P. Noël. Lettre du P. Noël à Pascal. Réponse de Pascal au P. Noël. Réplique du P. Noël (1647). Le Plein du vide, par le P. Noël. Lettre de Pascal à M. Le Pailleur au sujet du P. Noël (1648). 

• Prière pour le bon usage des maladies (1648). 

• Récit de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs, projetée par le sieur Pascal, et faite par le sieur Périer (imprimé à la fin de 1648). (Le récit des observations faites par M. Périer en 1649 et 1651, et les Nouvelles expériences faites en Angleterre ne sont pas de Pascal, mais de Périer, qui les publia en 1663 avec les deux petits traités de Pascal dont il sera question tout à l'heure.) 

• Lettre de Pascal à M. de Ribeyre, premier président de la cour des aides de Clermont Réponse de M. de Ribeyre. Réplique de Pascal (au sujet de ce qui fut dit dans le prologue des thèses de philosophie soutenues en présence de M. de Ribeyre, au collège des jésuites de Clermont-Ferrand le 25 juin 1651).

• Un Traité du vide occupa Pascal de 1648 à 1654 et ne fut jamais achevé. Il en reste trois fragments, et la préface, qui est le fameux morceau sur l'autorité en matière de philosophie. Dans le vaste plan de ce grand ouvrage, Pascal prit la matière de deux petits traités : De l'équilibre des liqueurs et De la pesanteur de l'air, qui « tout prêts à imprimer » avant 1651, furent publiés seulement par Périer en 1663, chez Desprez. 

• Lettre sur la mort de M. Pascal le père (17 octobre 1651, publiée par V. Cousin).

• Discours sur les passions de l'amour (vers 1653-1654, publié par V. Cousin). 

• Celeberrimae matheseos Academiae Parisiensi-: dédicace à une réunion de savants qui s'assemblaient chez le P. Mersenne, de deux opuscules mathématiques. Il en annonce 9 autres, dont 8 sont ceux dont parle Leibniz (Lettre à Périer du 30 août 1676), et le neuvième a trait à la règle des partis. 

• Fragments : Sur l'esprit geométrique (publié incomplètement par Condorcet); et Sur l'art de persuader (publié par le P. Desmolets) : 1655, selon Havet; le premier vers 1655, et le deuxième vers 1657-1658, selon Faugère : ils doivent être, l'un du milieu de 1654, à peu près contemporain de la lettre à Fermat du 29 juillet 1651, et antérieur à la conversion de Pascal; l'autre postérieur à la conversion, mais d'assez peu, donc fin de 1654 ou commencement de 1655. 

• Traité de la conversion du pécheur (vers septembre ou octobre 1654). 

• Lettres de Pascal à Fermat et de Fermat à Pascal sur la règle des partis, 1654-1660. Il y a quatre lettres de Pascal. 

• Traité du triangle arithmétique. Divers usages du triangle arithmétique (1654); Traité des ordres numériques. Ces trois traités, dont le premier fut trouvé tout imprimé dans les papiers de Pascal, ne parurent qu'en 166, chez Desprez, par les soins de Périer.

• Comparaison des chrétiens des premiers temps avec ceux d'aujourd'hui, 1655 (?). La date est très incertaine. Cet opuscule pourrait aussi bien être de 1647-1648. Il est sans doute antérieur à la polémique des Provinciales.

• Entretien avec M. de Sacy sur Epictète et Montaigne (Publié par le P. Desmolets qui le tirait des mémoires alors inédits de Fontaine. Date probable : 1655, quand Pascal a passé sous la direction de M. de Sacy. 

• Lettre sur la possibilité d'accomplir les commandements de Dieu. Dissertation
sur le véritable sens de ces paroles des saints Pères et du concile de Trente : les commandements ne sont pas impossibles aux justes. Discours où l'on fait voir qu'il n'y a pas de relation nécessaire entre la possibilité et le pouvoir. Ces trois écrits sont du même temps, peut-être du milieu de 1655, entre la deuxième lettre d'Arnauld et les assemblées de la Sorbonne

• Les Provinciales (23 janv. 1656 - 24 mars 1657).
Réunies pour la 1re fois en 1657, ces Provinciales, rurent réimprimées en 1684 à Cologne par Nicole, sous le pseudonyme des Wendrock, avec une traduction latine; elles furent en outre traduites en espagnol et en italien.

• Questions sur les miracles, à M. de Barcos; sans doute à l'occasion du prétendu miracle de la sainte Epine qui est du 24 mars 1656. 

• Extraits des lettres de Pascal à Mlle de Roannez (publiés en partie dans l'édition des Pensées de MM. de Port-Royal, plus complètement par Cousin). Probablement septembre-décembre 1656.

• Les Pensées, fragments pour l'apologie de la religion, écrits sans doute de 1657 à 1661. Ces textes, publiés d'abord en 1670, le furent de nouveau en 1687, avec la Vie de l'auteur par Mme Périer (Gilberte Pascal); elles furent réimprimées en 1776, avec des notes de Voltaire et un Éloge par Condorcet, en 1779 par Bossut, avec quelques additions; mais elles avaient été altérées par les premiers éditeurs :  Cousin signala ces altérations en 1842 et sur ses indications Faugère donna dès 1844 une édition plus exacte, d'après les manuscrits autographes

• Problèmes sur la cycloïde (juin 1658); Histoire de la roulette (octobre 1658); Suite de l'histoire de la roulette (1659). 

• Diverses inventions de A. Dettonville en géométrie, comprenant Traité des trilignes rectangles et de leurs onglets. Propriétés des sommes simples, triangulaires et pyramidales. Traité des sinus du quart de cercle. Traité des arcs de cercle. Traité des solides circulaires. Traité genéral de la roulette. Dimension des lignes courbes de toutes les roulettes. De l'escalier, des triangles cylindriques et de la spirale autour d'un cône. Egalité des lignes spirale et parabolique (1659). Amos Dettonville est l'anagramme de Louis de Montalte. 

• Trois discours sur la condition des grands, prononcés vers 1660-1661, et publiés par Nicole dans son Traité de l'éducation d'un prince (1670). 

• Ecrit sur la signature du formulaire (1661). 

• Abrégé de la vie de Jésus-Christ. Publié par Faugère en 1846, réimprimé par Michaut (Fribourg, 1897). Date incertaine. 

• Diverses lettres, de 1643 à 1661, publiées par Bossut, Cousin et Faugère; 6 lettres à Mme Périer; 1 à M. Périer; 1 à Mme de Sablé. Parmi les écrits scientifiques se rencontrent plusieurs lettres à des savants français et étrangers ou à des amateurs de science, Fermat, Le Pailleur, M. de Ribeyre, la reine Christine. Bertrand (Pascal) a publié deux lettres à Lalouère. Bierens de Haan a donné en 1890 le fac-similé d'une lettre de Pascal à Huygens de Zuylichem, datée de Paris le 6 janvier 1653, à laquelle répond la lettre de Huygens du 5 février 1653, imprimée dans les oeuvres de Pascal.



En bibliothèque - Bossut a donné une édition complète des oeuvres de Pascal, Paris, 1779, 5 vol. in-8 (réimprimée en 1819). Havet en a publié en 1852 une édition critique, avec un excellent Commentaire Faugère et Bordas-Demoulin ont écrit desé loges de Pascal, qui ont été couronnés par l'Académie Française en 1842. Maynard a publié en 1850 : Pascal sa vie et son caractère, ses écrits son génie, et a donné en 1861 une édition des Provinciales, avec leur réfutation.

En librairie - Oeuvres complètes, Gallimard (La Pléiade), 1998 - 2000, 2 vol.  : I - Documents, Les Coniques, Introduction à la géométrie, Correspondance avec Fermat sur La règle des partis, le Triangle arithmétique, La Machine arithmétique, Ecrits sur le vide et l'équilibre des liqueurs, Les Provinciales, Autres polémiques religieuses; II - Lettres, Opuscules, Ecrits sur la Grâce, Oeuvres mathématiques d'Amos Dettonville sur la roulette, Les Carrosses à cinq sols, Pensées (avec les Pensées de Port-Royal), Vers et propos attribués à Pascal

Blaise Pascal, Entretien avec Sacy sur la philosophie, Actes Sud, 2003. - Pensées, Le Livre de Poche, 2000. - Le Mystère de Jésus (prés. Philippe Baud), Le Cerf, 1998. - Discours sur les passions de l'amour, Mille et Une Nuits, 1998. - Deux pièces imparfaites sur la grâce et le concile de Trente, Vrin, 1995. - De l'esprit géométrique, Ecrits sur la Grâce et autres textes, Flammarion (GF), 1993. - Discours sur la religion et sur quelques autres sujets, Fayard, 1992. - Les Provinciales, Classiques garnier Multimédia, 1992. 

Plainemaison, Blaise Pascal polémiste, Presses universitaires de Clermont-Ferrand, 2003. - Régine Pouzet et Jean Mesnard, Chronique des Pascal, les affaires du monde d'Etienne Pascal à Marguerite Périer, Honoré Champion, 2001. - Delamarre, Pascal et la Cité des hommes, Ellipses-Marketing, 2001. - André Bord, La vie de Blaise Pascal, Beauchesne, 2000. - Jean-Pierre Cléro, Les Pascal à Rouen (1640-1648), Publications de l'université de Rouen, 2001. - Alain Vircondelet, Le Roman de Jacqueline et Blaise Pascal, la nuit de Feu, Flammarion, 2001. - F. Chirpaz, Pascal, Michalon, 2000.

Dominique Descotes, Blaise Pascal, littérature et géométrie, Presses universitaires de Clermont-Ferrand, 2001. - Simone Mazauric, Gassendi, Pascal et la querelle du vide, PUF, 1998. - Magnard, Vocabulaire de Pascal, Ellipses-Marketing, 2001. - Jean-Louis Bischoff, Dialectique de la misère et de la grandeur chez Blaise Pascal, L'Harmattan, 2001. - Claude Merker, Le chant du cygne des indivisibles, le calcul intégral dans la dernière oeuvre scientifique de Pascal, Presses universitaires de Franche-Comté, 2001. - Gérard Ferreyrolles, Pascal et la raison du politique, PUF, 2000.  - Philippe Sellier, Pascal et Saint Augustin, Albin Michel, 2000. - Collectif, Méthodes chez Pascal, PUF -colloque), 2000. - Pascal Bras et Jean-Pierre Clero, Pascal, figures de l'imagination, PUF, 1994. - Catherine Chevalley, Pascal, Contingence et probabilités, PUF, 1998. 

Thérèse Goyet, Pascal, Port-Royal, Orient, Occident, Klincksieck, 2000. - Louis Marin, Pascal et Port-Royal, PUF, 1998.  - Michel Le Guern, Pascal et Arnauld (vol. 1), Honoré Champion, 2003.

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