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Ensembles et relations La théorie des ensembles |
On
nomme ensemble toute collection, réunion ou classe d'objets. Ces
objets sont appelés éléments. Les notions d'ensemble et
d'élément ne peuvent pas recevoir de véritable définition. Mais
des correspondances qui permettent de les caractériser peuvent être établies
entre ensembles, entre éléments, et entre éléments et ensembles. Selon
les objets concernés et les caractères des correspondances, on parlera
pour les désigner de relations, d'applications ou de lois de composition.
Toutes les mathématiques pourraient ainsi être définies comme l'étude
des ensembles des éléments et de leurs relations.
Ainsi définit-on entre les éléments et l'ensemble la relation d'appartenance. De même entre les ensembles définit-on une relation d'inclusion. On peut aussi définir la réunion de deux ensembles qui correspond à l'ensemble dont les éléments appartiennent à l'un ou à l'autre des des ensembles réunis, et l'intersection de deux ensembles qui est l'ensemble composé des éléments appartenant à la fois à l'un et à l'autre ensemble. La théorie des ensembles initiée par Georg Cantor (1845-1918) dès les années 1870 a été reformulée et axiomatisée ensuite de diverses façons, à partir du début du XXe siècle, par des mathématiciens tels qu'Ernst Zermelo (1871-1953), Abraham Fraenkel (1891-1965), Thoralf Skolem (1887-1963) et d'autres (Histoire des mathématiques). C'est une théorie qui questionne les fondements des mathématiques et, à ce titre, se hérisse de grandes difficultés dans lesquelles on ne saurait entrer ici. On se contentera donc seulement dans cette page d'initiation d'introduire, sans chercher la rigueur qu'un exposé mathématique même élémentaire aurait exigé, le vocabulaire produit par cette théorie. C'est aujourd'hui le vocabulaire de base de toutes les mathématiques. Il est même utilisé bien-delà des mathématiques, chaque fois qu'il convient de formaliser un concept. Ensembles et élémentsOn convient de représenter les ensembles par des lettres majuscules : A, B, C, D, E, etc., et les éléments des ensembles sont représentés par des lettres minuscules : a, b, c, d, e, etc.Connecteurs
logiques, quantificateurs.
• On utilise le signe = entre deux ensembles A et B lorsque tout ce qui peut être dit de A peut être dit de B (et donc que tout ce qui peut être dit de B peut être dit de A). A = B signifie que deux ensembles sont égaux, c'est-à -dire identiques. Le même signe = s'utilise pour signifier l'égalité de deux éléments. Pour signifier qu'il n'y a pas d'égalité on utilise le signe (A B se lit "A est différent de B"). Mais le signe égal a aussi d'autres utilisations : il sert à définir un ensemble, a exprimer sa notation, etc. • Un énoncé dont on peut dire s'il est vrai ou faux est appelé une proposition (notons-là P). Quand une proposition est vraie, on pourra dire que la condition qu'elle énonce est satisfaite ou remplie.Définition par extension et par compréhension. Un ensemble peut être défini de plusieurs façons selon qu'on en énumère tous les éléments, ou qu'on énonce une propriété commune et univoque de tous ses éléments. • Définition d'un ensemble en extension. - Lorsqu'un ensemble est déterminé en en donnant le liste des éléments qui le composent, on dit qu'il est défini en extension. Dans ce cas, on écrit les éléments de la liste entre accolades {}, chaque élément étant séparé par une virgule. Ainsi, l'ensemble E = {a, b, c, d, e, f} est-il donné en extension. L'ordre dans lequel sont listés les éléments est sans importance : {a, b, c} = {c, a, b}. (Notez au passage les significations différentes que nous faisons dans ces deux exemples du signe =, dans le premier, il est seulement une abréviation qui signifie "est le nom de l'ensemble", dans le second cas, il s'agit du symbole logique qui marque l'égalité ou l'identité entre deux termes).On dit qu'un ensemble est bien défini lorsque l'on peut en identifier tous les éléments. C'est-à -dire que, pour un objet donné, il est toujours possible de dire s'il est ou s'il n'est pas un élément de l'ensemble. Représentation
graphique des ensembles.
Diagramme de Venn de l'ensemble E = {a, b, c}. On rencontre aussi une représentation graphique des ensembles très similaire à celle de Venn, c'est celle d'Euler. On en a donné un exemple plus bas avec le schéma représentant une partition. Dans ce diagramme d'Euler les deux courbes fermées représentant des ensembles distincts sont disjointes; dans un un diagramme de Venn, les deux courbes fermées se seraient entrecoupées, et leur intersection aurait correspondu à l'ensemble vide. Pour éviter d'avoir à choisir entre l'une ou l'autre de ces représentations, on parle souvent diagrammes de Venn-Euler. Quoi qu'il en soit, de tels diagrammes, comme toute figure en général que l'on peut rencontrer dans un exposé mathématiques sont des outils pour "voir les choses", pour comprendre intuitivement une situation, mais on ne peut en aucune façon en faire des outils de démonstration. Ensembles vide,
unitaire, fini, infini
Singleton.
Ensemble
fini. Ensemble infini.
Un ensemble infini est un ensemble pour lequel ce comptage n'est pas possible. Il peut arriver, cependant, dans certains cas, qu'à chaque élément d'un ensemble infini il soit possible d'attacher une nombre entier (un peu comme une étiquette). On dit alors que cet ensemble dénombrable. Un ensemble infini dénombrable est un ensemble dont tout élément x peut, par exemple, être doté d'un indice : x1, x2, x3, etc. Tous les ensembles fini sont dénombrables. Appartenance et
d'inclusion.
Du fait même des postulats de la théorie des ensembles, tout élément appartient à un ensemble : x : x {x}.Sous-ensembles, inclusion. Lorsque tous les éléments d'un ensemble F appartiennent aussi à une ensemble E, on dit que "l'ensemble F est inclus dans l'ensemble E" ou que "F est un sous-ensemble (ou une partie) de E", et l'on écrit : F E. - Inclusion. - Axiome d'extension : dans la théorie des ensembles, on appelle ainsi l'énoncé suivant : "deux ensembles E et F sont égaux si et seulement si ils possèdent les mêmes éléments". On peut aussi dire " L'ensemble E est égal à l'ensemble F si et seulement si E est inclus dans F et F est inclus dans E", et de façon plus formelle : E = F [E F et F E]. Les sous-ensembles (ou parties) d'un ensemble E sont des ensembles. Mais il peut être utile de les considérer aussi comme des éléments d'un ensemble. Cet ensemble - l'ensemble des parties de E donc - est noté (E). Il a en particulier pour éléments E lui-même et l'ensemble vide' . Et on peut montrer que si E possède a éléments (E) en possède 2ª. (Cette remarque conduit à une autre convention d'écriture pour l'ensemble des parties de E : (E) = 2E, qui est aussi appelé l'ensemble puissance de E).Intersection, réunion. Intersection de deux ensembles. Il peut arriver que deux ensembles E et F possèdent certains de leurs éléments en commun. L'ensemble G constitué de ces éléments est appelé l'intersection de E et de F : on notera G = E F, et on lira "G égale E inter F". - Intersection G des ensembles E et F. E = {a, b, c}, F = {b, c, d, e} G = {b, c}. L'ensemble G est inclus dans l'ensemble E (c'est un sous-enesmble de E) et il est inclus dans l'ensemble F(c'est un sous-ensemble de F) : G E et G' F.Réunion de deux ensembles. Il arrive aussi que l'on ait à considérer la totalité des éléments qui appartienent à un ensemble E ou à un ensemble F. Dans ce cas, on définira l'ensemble G qui contient tous ces éléments comme la réunion de E et de F : on écrira G = E F, et on lira "G égale E union F". - Réunion G des ensembles E et F. G = {a, b, c, d, e}. Les ensembles E et F sont tous les deux inclus dans G (ce sont deux sous-ensembles de G) : E G et F G.Recouvrement et partition. Lorsque la réunion F de sous-ensembles non vides d'un ensemble E contient un sous-ensemble A, on dit que F est un recouvrement de A. Lorsque plusieurs sous-ensembles non vides
d'un ensemble E sont tous disjoints deux à deux et que leur réunion est
égale à E, on dit qu'ils forment une partition de E.
Une partition est donc un cas particulier de recouvrement, dans lequel les sous-ensembles considérés sont disjoints et où l'ensemble recouvert est E lui-même.Différence. Complémentarité. Différence et différence symétrique de deux ensembles. On défini la différence de deux ensembles F et G quelconques, notée F \ G comme l'ensemble des éléments de F auxquels on a ôté les éléments de F G. La différence symétrique
de deux ensembles F et G, notée F
G est, quant à elle, l'ensemble des éléments de F U G qui n'appartiennent
pas à leur intersection F
G. On a donc F
G = (F U G) \ (F
G).
Ensembles
complémentaires.
Complémentaire de l'ensemble F dans l'ensemble E : G = {a}. Dire que G est le complémentaire de F dans E est équivalent à dire que F est le complémentaire de G dans E :Lois de De Morgan pour les ensembles.G = EF F = EG.Le complémentaire de l'ensemble vide par rapport à E est égal à E, et de même le complémentaire de E par rapport à E est égal à l'ensemble vide :E = E et EE = .Dans certains contextes, l'écriture peut être allégée en convenant d'utiliser le signe moins "-" : ainsi G = EF pourra se noter simplement G = E - F. Dans le cas de deux ensembles quelconques A et B, avec G = A\B, les égalités suivante, appelées lois de De Morgan, sont vérifiées : G\ (A U B) = (G\A) (G\B)Si A et B sont deux sous ensembles d'un ensemble E, les lois de De Morgan peuvent s'écrire : E(A U B) = E(A) 'E (B).Ensembles de nombres. Les nombres et les ensembles de nombres jouent un rôle central dans les mathématique, dont de larges pans sont consacrés à leur étude. Aussi certains de ces ensembles sont-ils désignés des symboles particuliers, d'usage très courant. Ensembles
des nombres entiers naturels.
= {0, 1, 2, 3, 4, ...}On note * ("N étoile"), l'ensemble des entiers strictement positifs, c'est-à -dire l'ensemble des entiers naturels auquel on a ôté le zéro : * = - {0}Lorsqu'on additionne deux entiers naturels, le résultat est toujours un entier naturel. Cela n'est plus vrai lorsqu'on soustrait deux nombres de . Certaines soustractions ne conduisent pas à un résultat dans (par exemple 4 - 3 = ?). Pour que ces opérations aient un sens, il faut considérer un autre ensemble, dans lequel est inclus : l'ensemble des nombres entiers relatifs. Ensemble
des nombre entiers ou nombres entiers relatifs.
= U -Ensemble des nombres rationnels. De la même façon que l'on ne pouvait pas donner le résultat dans de toute soustraction de nombres appartenant à , on ne peut donner le produire dans celui de la division de deux nombres appartenant à (l'entier par lequel on divise ne pouvant être 0); trois divisé par deux, par exemple, n'est pas un nombre entier. L'ensemble de nombres qui contient non seulement tous les entiers, mais aussi les nombres de telles divisions est l'ensemble des nombres rationnels; il est noté et ses éléments sont tous les nombres qui sont le résultat de la division de deux entiers quelconques. Ensemble
des nombres réels.
Ensemble
des nombres complexes.
Principaux ensembles de nombres. RelationsLa théorie des ensemble ne serait rien que si elle ne reposait que sur des ensembles et des élements. Sa fécondité vient des nombreuses mises en correspondance que l'on peut établir entre éléments, entre éléments et ensembles et entre ensembles. Plusieurs de ces correspondances (égalité, appartenance, inclusion, réunion, complémentarité) viennent d'être évoquées. Elles répondent à la notion très générale de relation.Définitions.
Soit ainsi x un élément appartenant à l'ensemble E de départ et y une élément appartenant à l'ensemble F d'arrivée, et soit la relation définie lorsque la propriété considérée est vérifiée, on écrira : x y pour signifier que x est en relation avec y. Diagramme
sagittal d'une relation.
Diagramme sagittal d'une relation. Produit
cartésien.
L'ordre dans lequel on écrit les deux termes du couple a son importance, car, sauf cas particulier d'une relation dite symétrique (V. ci-dessous); on a-: x y y x. Cela explique que lorsqu'on considère le couple (x, y) on le qualifie de paire ordonnée. Dans le couple (x, y), x est la première coordonnée et y la deuxième coordonnée. Si (x, y)' ' X = ², la première coordonnée est souvent appelée l'abscisse, et la deuxième, l'ordonnée. On a définio jusqu'ici une relation comment une correspondance entre des éléments d'ensembles. Mais une relation définie entre ensembles. Le produit cartésien (X) de deux ensembles en est un exemple; même constat pour la relation d'inclusion (notée ). Quant à l'appartenance (notée ), elle peut se comprendre comme un exemple de relation entre un élément et un ensemble.Graphe d'une relation. Tous les éléments de E X F, autrement dit tous les couples (x, y) ne sont pas nécessairement mis en correspondance la relation . Les couples qui sont ainsi reliés appartiennent à un sous-ensemble de E X F appelé le graphe de la relation. On pourra dire qu'une paire (x, y) appartenant au produit cartésien E X F a ses termes mis en correspondance par relation si et seulement si (x, y) appartient au graphe G de cette relation. Ainsi, une relation binaire est entièrement connue si l'on connaît E x F et G, ce que l'on exprime cela en écrivant = (E, F, G). Le triplet (E, F, G) prend le nom de correspondance entre E et F.Relation réciproque. Dans la relation = (E, F, G), les éléments de G sont des éléments de E mis en correspondance avec des éléments de F. Mais on peut aussi s'intéresser à la correspondance que cela induit entre les éléments de F et des éléments de E. Le graphe, noté G-1, de cette nouvelle relation, notée -1, sera ainsi le sous-ensemble des couples de F X E tels que ces couples appartiennent à G. -1 = (F, E, G-1) sera appelée la relation réciproque de . Relation
composée.
Propriétés des
relations.
Réflexivité.
La réflexivité peut aussi être définie pour la relation d'inclusion (au sens large) entre deux ensembles E quelconques : E E.Symétrie et antisymétrie. Une relation est symétrique lorsque (x, y) E X F : x y y x (si x est en relation avec y alors y est en relation avec x). Par exemple la relation "est le frère ou la soeur de" est symétrique, mais les relations " est le frère de" ou "est la soeur de" ne sont pas symétriques dans l'ensemble considéré. Une relation est antisymétrique lorsque (x, y) E : (x y et y x) x = y (si x est en relation avec y et y est en relation avec x alors x égale y). La relation d'inclusion qui met en correspondance deux ensembles est une relation antisymétrique : si E est inclus dans F et F est inclus dans E, alors E égale F.Notez bien que ne pas être symétrique n'est pas synonyme d'être antisymétrique. Transitivité.
La relation d'inclusion définie entre ensembles est une relation transitive : si E est inclus dans F et F est inclus dans G, alors E est inclus dans G.Relations d'équivalence. Une relation binaire définie sur un ensemble E est une relation d'équivalence si et seulement si est : réflexive, symétrique et transitive. L'identité = de deux ensembles E et F (ou de deux éléments) est une relation d'équivalence : elle est réflexive (E = E); elle est symétrique (E = F F = E; elle est transitive : (E = F et F = G) E = G.Classes d'équivalence. Partition. Ensemble quotient. Un relation d'équivalence divise l'ensemble dans lequel elle est définie en un certain nombre de sous-ensembles disjoints deux à deux (c'est-à -dire qui n'ont aucun élément en commun) que l'on appelle des classes d'équivalence (ou si l'on veut être plus précis : classes d'équivalence modulo ). Tous les éléments d'une classe d'équivalence étant reliés entre eux, il suffit de mentionner un élément quelconque de cette classe, disons a, appelé représentant de la classe, pour que la classe entière puisse être définie. On pourra alors la noter, par exemple, [a], å ou encore Cl (a).Lorsque l'on réunit toutes ces classes d'équivalence d'un ensemble E on obtient l'ensemble E lui-même, ce que l'on exprime en disant que la relation vérifie une partition de l'ensemble E. Les parties de E définies par la relation sont les éléments d'un ensemble appelé ensemble quotient et noté E/. Relations d'ordre.
Une relation binaire est une relation d'ordre si et seulement si est : réflexive, antisymétrique et transitive. Pour noter les relations d'ordre, on renonce au symbole pour le remplacer par le symbole qui rappelle le symbole utilisé pour ordonner les éléments de l'ensemble des nombres réels et de ses sous-ensembles. et se lisent de la même façon. Ainsi x y se lira-t-il "x inférieur à y" ou "y supérieur à x" (on trouve aussi parfois les lectures, peut-être préférables : "x antérieur à x" et "y postérieur à x").L'ordre peut être partiel ou total. Ordre
total.
On l'a vu plus haut, quand on travaille sur des nombres réels, on utilise fréquement la relation , qui se lit "est inférieur à " ou "est inférieur ou égal à ". Il s'agit d'une relation d'ordre total : elle permet d'ordonner tous les nombres les uns par rapport aux autres (x et y étant deux nombres réels, on peut toujours dire que : soit x y, soit y x). Tous les réels sont dits comparables.Ordre partiel. munit l'ensemble E d'un ordre partiel (ou est un ordre partiel sur E) lorsqu'il existe des couples (x, y) de l'ensemble produit E² tels que ni x y, ni y x. La relation d'inclusion sur l'ensembles des parties d'un ensemble est un exemple d'ordre partiel.Eléments remarquables d'un ensemble ordonné. Soient F un sous-ensemble non vide de E et une relation d'ordre partiel sur E. On appelle majorant de F tout élément s de E tel que quelque soit x appartenant à F, on ait x s. de même, on appelle minorant de F tout élément s de E tel que quelque soit x appartenant à F, on ait s x. S'il existe dans un ensemble ordonné E un élément g supérieur à tous les autres ( x E : x g), g est appelé le plus grand élément de E. S'il existe dans E un élément p inférieur à tous les autres ( x E : p x), p est appelé le plus petit élément de E. Dans tous les cas, p et g sont uniques. L'élément m d'un ensemble E sera dit maximal si pour tout x appartenant à E, x m implique x = m; il sera dit minimal si si pour tout x appartenant à E, m x implique x = m. Soit E un ensemble non vide muni d'une relation d'ordre partiel. Si tout sous-ensemble de E totalement ordonné par admet un majorant, alors E possède un élément maximal. (Ce théorème est connu sous le nom de Lemme de Zorn).Lorsqu'il existe, le plus petit des majorants d'une partie majorée F de de E est appelé la borne supérieure de F; le plus grand des minorants, lorsqu'il existe, est la borne inférieure de F. Ces bornes sont notées respectivement supE F ("sup de F dans E") et infE F ("inf de F dans E"). Un ensemble ordonné E qui possède à la fois une borne supérieure supE et une borne inférieure infE est appelé un treillis (synonymes : ensemble réticulé, lattis ou lattice en anglais). Applications (fonctions)Nomenclature, notations.Nomenclature. Une relation d'un ensemble E, source, vers un ensemble F, image, est dite relation fonctionnelle si chaque élément x de E est associé par cette relation à un élément y au plus dans F. Lorsque tous les éléments de E sont mis en correspondance avec un élément de F, cette sorte de relation est appelée application ou fonction. Application est un terme général, l'usage tendant à réserver le nom de fonction aux seules applications définies sur des ensembles de nombres. Ecriture.
f (x) = y (lire : "f de x égale y")On écrit aussi : f : x y (lire : application f de E dans F")Si f est une application et x E et y F sont tels que f(x) = y : x est l'argument (ou la variable) de f, et l'antécédent de y;Dans le cas d'une relation fonctionnelle au sens large, on peut définir l'ensemble de définition ou domaine de définition Df de cette relation comme le sous-ensemble des éléments de l'ensemble de départ E qui ont une image dans l'ensemble d'arrivée F. Dans le cas d'une application (fonction), telle qu'on vient de la définir (où tout x de E a une image dans F), c'est l'ensemble de départ tout entier qui prend le nom de domaine de définition de l'application. Quand f ne s'applique qu'à une seule variable, comme on l'a vu jusqu'ici, f est une fonction à une variable. Mais on peut aussi envisager des fonctions s'appliquant à des n-uplets. On a alors affaire à des fonctions à n variables.Composition d'applications. Considérons une application f de E dans F (f : x y ou f(x) = y) et une application g de F dans G (g : y z ou g(y) = z). Sous certaines conditions, il est possible de définir une troisième application, disons h, qui fait correspondre directement z à x (h : x z), autrement dit h(x) = f(g(x)) = z. Cette application prend le nom d'application composée de f et de g. On la note communément f o g (lire : "f rond g"); f o g (x) = f (g(x)). Une application f d'un ensemble E dans lui-même peut être composée avec elle-même. On note alors f² = f o f. Si f est composée n fois avec elle-même on écrit fn = f o f o f... o f (n fois) et l'on lconvient que f° correspond à l'application identique dans E, IdE : f° = IdE, soit f° (x) = x.Diagramme sagittal d'une application. Le diagramme sagittal d'une application est tel que, de tout élément de E, part une flèche au plus, aboutissant à un élément de F. Les éléments de F peuvent en revanche être la destination de plusieurs flèches, ou d'aucune. -
Types d'applications.
x, x' E : f(x) = f(x') x = x' Application injective. Deux éléments distincts ont des images distinctes. De même, si f'est une injection, la différence de x et x' entraîne la différence de f(x) et de f(x') : x, x' E : f(x) f(x') x x'Surjection. Une application f de E dans F est exhaustive ou surjective (ou f est une surjection), si et seulement si tous les éléments de F sont les images par f des éléments de E. On dit que f'transforme E en F. Application surjective. Tous les éléments de l'ensemble d'arrivée ont au moins un antécédent. Bijection.
Application bijective. Tout élément de l'ensemble d'arrivée est l'image d'un seul élément de l'ensemble de départ. Si f est une bijection de E dans F, il existe une application de F dans E qui à chaque image d'un élément de F fait correspondre son antécédent unique par f dans E. Cette fonction est appellée application réciproque de f et est notée f -1.Equipotence. Cardinal d'un ensemble. Ensembles équipotents. Lorsqu'une bijection peut être établie entre deux ensembles, on dit que ces ensembles sont équipotents. Tous les ensembles équipotents à un ensemble E forment une classe d'équivalence à laquelle il est possible d'associer une entité mathématiques appelée le cardinal de E et notée Card (E). Tous les ensembles équipotents ont le même cardinal. Cardinal
d'un ensemble.
Si E et F sont deux ensembles finis :Ensembles infinis et nombres transfinis.Card (E) Card (F) E F.Si F est une partie (sous-ensemble) d'un ensemble fini E : Cependant des bijections (relations d'équipotence) peuvent aussi être définies entre ensembles infinis. Dans ce cas, des notations nouvelles ont dû être introduites pour parler des cardinaux de ces ensembles (notamment pour les comparer). On utilise depuis Cantor la lettre de l'alphabet hébraïque (aleph) munie d'un indice. L'ensemble des entiers positifs aura ainsi pour cardinal 0 (lire : aleph-zéro) et l'on dira que tout ensemble de cardinal0 a la puissance du dénombrable; 1 (aleph-1) est défini comme le cardinal de , ensemble des nombres réels, et l'on dira que tout ensemble de cardinal 1 a la puissance du continu. Les cardinaux des ensembles infinis sont appelés nombres transfinis. Lois de composition (opérations)Jusqu'ici, on a défini une application comme une mise en correspondance d'un élément x d'un ensemble quelconque E avec un élément y d'un ensemble F. C'est ce qu'exprime l'écriture f(x) = y, où x y et y F.Une loi de composition ou opération est une application dans laquelle l'ensemble de départ est un produit cartésien. On considère alors la mise en correspondance d'un couple d'éléments appartenant à un sous-ensemble G de l'ensemble produit E X F avec un élément z appartenant à un ensemble H. Si l'on continue d'adopter la même écriture que précédemment, on aura : f (x,y) = z, avec (x, y) G ou encore : f : (x, y) z. Mais ici encore, un changement d'écriture peut faciliter les choses, ne serait-ce que parce que la nouvelle écriture sera plus conforme aux usages déjà en vigueur pour exprimer certains lois de composition courantes. Une loi de composition abandonnera donc le f pour le remplacer par une autre symbole, tel que ou , et, plutôt que d'écrire f (x, y) = z, on écrira, par exemple : x y = z.On dira aussi que est une opération sur l'ensemble considéré, le symbole représentant l'opérateur; x et y sont les termes de l'opération; z est le composé de x et y. Le symbole se lit "étoile". Le symbole se prononce"truc". Le symbole , qu'on rencontrera plus bas, se lit "antitruc". Les quatre opérations arithmétiques, l'addition, la soustraction, la multiplication et la division (symbolisées par les opérateurs +, -, x et / ), sont des lois de composition entre nombres. Dans le cas de l'addition le composé est la somme des termes; dans le cas de la soustraction, c'est la différence. Dans le cas de la multiplication, les termes prennent le nom de facteurs; le composé celui de produit; dans le cas de la division, le premier terme est le numérateur, et le second le dénominateur, le composé est le quotient.Lois de composition interne. Une loi de composition interne définie sur E est une application d'une partie G de l'ensemble E X E dans E. On dit que E est un ensemble fermé (clos, stable) par rapport à la loi (ou pour la loi) , ou encore que E est muni de la loi ' ou structuré par elle; ce que l'on écrit sous la forme : (E, ), où E prend le nom de support de la structure. De la même façon, un sous-ensemble non vide F de l'ensemble E est dit stable pour la loi si pour tous les éléments x, y de F, on a : x y F. Autrement dit, F est stable pour la loi (en toute rigueur, pour la restriction de dans F) si est aussi une loi de composition interne dans F.Lois de composition externe. La notion de loi de composition externe invite à considérer deux ensembles distincts E et F et une loi de composition . Cette loi est une loi de composition externe si elle est une application de E X F dans F : ( (x, y) E X F : x y = z F). x y s'appelle le composé (ou le produit) de x et de y pour la loi ; Soit G un sous-ensemble non vide de F; G est dit stable pour la loi externe si pour tout élément x de l'ensemble d'opérateurs E et pour tout élément y de F, leur produit appartient à F.La fécondité de ces notions commence à apparaître lorsque, de surcroît, F est muni d'une loi de composition interne . On pourra former, par exemple des expressions du genre x y = z t, et d'autres plus compliquées (V. ci-dessous). Propriétés des
lois de composition.
La notion de commutativité, définie ici pour des éléments d'un ensemble peut s'étendre, à la réunion de deux ensembles : E U F = F U E; même chose pour l'intersection : E F = F E.Associativité. Une loi de composition interne dans E est associative si si pour tout x, tout y et tout z appartenant à E on a : x ( y z) = (x y) z. La réunion deux ensembles est associative : (E U F) U G = E U (F U G); même chose encore pour l'intersection (E F) G = E (F G)Dans le cas d'une loi de composition externe , on dira qu'elle est associative par rapport à une loi de composition interne , si pour tout élément x de E, et tout élément (y, z) de F², ont peut dire que : (y z) x = y (zx). Distributivité.
Distributivité de l'union et de l'intersection : la réunion est distributive par rapport à l'intersection : E U (F G) = (E U F) (E U G); et l'intersection est distributive par rapport à la réunion : E (F U G) = (E F) U (E G).Un forme différente de distributivité peut être définie en impliquant une loi de composition externe et deux lois de composition internes et (opérant toutes deux dans un ensemble F). Pour tout x appartenant à E et pour tout u, v appartenant à F, on devra avoir : (u v) x = (ux) (v x). Eléments réguliers,
élément absorbant, élément neutre.
Eléments
réguliers.
On appelle simplification le passage de l'équation x a = y a (ou a x = a y) à l'équation x = y : c'est ce que l'on fait couramment en algèbre lorsque, par exemple, ayant l'équation 2.(x+3) = 2.(y-5), on passe "en simplifiant" à l'équation x+3 = y-5.Elément absorbant. On dit que a est un élément absorbant si pour tout y de E, on a a y = y a = a. Dans (, x), soit dans l'ensemble des entiers naturels muni de la multiplication, l'élément absorbant est 0, car quel que soit le nombre n lorsqu'il est multiplié par 0 le résultat est zéro : n x 0 = 0.Elément neutre. De même, si pour tout x de E, il existe un élément e de E tel que e x = x, on appelle e élément neutre à gauche; si on a la relation x e = x, e est l'élément neutre à droite. Il est bien sûr possible aussi que x e = e x = x; dans ce cas, e est l'élément neutre à droite et à gauche (ou l'élément neutre tout court). Lorsqu'un ensemble E possède un élément neutre pour une loi , on note souvent E* , l'ensemble E auquel on a ôté l'élément neutre (E* = E - {e}). Il faut cependant qu'aucune confusion ne soit à craindre sur l'identité de l'élément neutre et de la loi de composition concernée. Dans (, +), c'est-à -dire dans l'ensemble des entiers naturels muni de l'addition, l'élément neutre est 0, car quelque soit le nombre n lorsque il ajouté à 0 le résultat est n + 0 = 0 + n = n. Dans (, x), c'est-à -dire dans l'ensemble des entiers naturels muni de la multiplication, l'élément neutre est 1, car quelque soit le nombre n lorsque il multiplié par 1 le résultat est n x 1 = 1 x n = n.Eléments symétrisables et symétriques. Un élément x est dit symétrisable pour la loi s'il existe un élément x' tel que : x x' = x' x = e (e étant l'élément neutre). L'élément x' est appelé le symétrique (ou l'inverse) de x dans (E, ). Dans (, +), aucun élément, sauf 0, n'a de symétrique. En revanche, tous les éléments de tous les éléments sont symétrisables pour l'addition : le symétrique prend ici le nom d'opposé ( -n est l'opposé de n pour l'addition).Homomorphismes. Une application f quelconque définie entre de deux ensembles (E, ) et (F, ) munis chacun d'une loi de composition est un homomorphisme lorsque pour tout x et y appartenant à E, on vérifie l'égalité : f (x y) = f(x) f(y). Homomorphisme est un terme général. Les homomorphismes portent des noms particuliers selon que l'application est bijective ou non, ou selon que E est différent de F ou non. Isomorphisme.
Endomorphisme.
Automorphisme.
Structures algébriques.
Certaines de ces structures, d'usage courant en mathématiques, portent des noms. Telles sont, par exemple, les structures algébriques suivantes : Groupe.
1°) La loi est associative ( x, y z E : x (y z) = (x y) z) ;Si, de plus, est commutative, (E, ) sera appelé groupe commutatif ou groupe abélien. Un sous-ensemble non vide F de E muni d'une loi est un sous-groupe de (E, ), pour le dire sommairement, si et seulement si (F, ) est un groupe. Si l'on veut être plus explicite, on dira que (F, ) est un sous groupe de (E, ), si et seulement F est stable pour la loi et si le restriction à F de la loi (encore notée ) munit F d'une structure de groupe. Anneau.
1°) (E, ) est un groupe commutatif;S'il existe dans E un élément neutre pour la loi . Cet élément est appelé unité de l'anneau, et l'anneau est dit d'anneau unitaire. Si la loi est commutative dans E, on a affaire à un anneau commutatif. F étant un sous-ensemble non vide de l'ensemble E, on dira que (F, , ) est un sous-anneau de (E, , ) si et seulement si F est stable pour les deux lois et , et si ces lois (ou plus précisément leurs restrictions) munissent F s'une structure d'anneau. Corps.
1°) (E, ) est un groupe abélien;Autrement dit, (E, , ) est un corps si et seulement si (E, , ) est un anneau unitaire dans lequel tout élément différent de l'élément neutre pour la loi a un symétrique pour la loi . On parle de corps commutatif lorsque la loi est commutative. Etant donné une sous-ensemble non-vide F de l'ensemble E, des conditions analogues à celles qui ont permis de définir la structure de sous-anneau sont nécessaires pour définir la structure de sous-corps : (F, , ) est un sous-corps de (E, , ) si et seulement si F est stable pour et si (F, , ) a une structure de corps. Espace
vectoriel.
1°) La loi est une loi de composition interne dans E telle que (E, ) soit un groupe abélien; les éléments de E sont appelés vecteurs.G, sous ensemble de E, est un sous-espace vectoriel d'un espace vectoriel (E, , •) sur un corps commutatif (F, , ) si et seulement si : 1°) G est stable pour les lois dans E et • dans E; 2° les restrictions à G de ces deux lois munissent G d'une structure d'espace vectoriel sur F. La branche des mathématiques qui étudie les espaces vectoriels s'appelle l'algèbre linéaire, en référence à certaines applications, appelées applications linéaires, dont l'étude y occupe une place importante : f est une application linéaire de E sur le corps F si elle vérifie l'égalité :Un certain nombre d'autres structures algébriques ont été définies et portent un nom : monoïdes, modules, algèbres, etc. Des ensembles munis d'une structure algébrique peuvent être munis en même temps d'une structure d'un autre type (par exemple , les groupes de Lie, associent à la structure algébrique de groupe une structure géométrique; l'ensemble des entiers relatifs peut être muni en même temps d'une structure algébrique d'anneau, par l'addition (+) et la multiplication (x), et d'une structure d'ordre total (par la relation ), etc.f (x •u y • v) = x • f(u) y • f(v).On nomme dual algébrique de E l'ensemble de toutes les applications de E dans F, et on le note E* (attention à ne pas confondre cette écriture avec celle employée notamment pour nommer les ensembles de nombres auxquels on a ôté le zéro). |
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