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Aix-la-Chapelle (Aachen en allemand), Aquis Granum ou Aquae Grani en latin, est une ville d'Allemagne (land de Rhénanie du Nord-Westphalie), dans le bassin de la Meuse, sur le ruisseau Wurm formé par la fontaine chaude de la « vallée des Sangliers ». Population : 266,000 habitants, en 2012. Auprès de la ville sont des eaux thermales sulfureuses et ferrugineuses longtemps fort en vogue. - Aix-la-Chapelle, sur une ancienne photographie. Monuments d'Aix-la-ChapelleHôtel de ville magnifique, cathédrale célèbre, plusieurs monuments modernes; tombeaux de Charlemagne et de l'empereur Othon ll. On y conserve les reliques de Charlemagne; dites les Grandes Reliques.La cathédrale. Ce qu'il y a de plus intéressant, ce sont les curiosités de l'intérieur : on y voit, entre huit piliers qui soutiennent la dôme byzantin, 32 colonnes de marbre, de granit et de porphyre que Charlemagne fit apporter de Ravenne et de l'Orient, et qui, enlevées par les Français en 1794, furent rendues en 1815, et replacées en 1846. Sous le dôme, qui laisse pénétrer par le haut un jour blafard, et qu'on a décoré dans le goût Pompadour, est suspendue, par une chaîne de fer de 30 m de long, une lampe à 48 becs, en cuivre et en argent doré, rappelant par sa forme une couronne impériale, et ayant environ 3 m de diamètre; c'est un don de Frédéric Barberousse. La cathédrale d'Aix-la-Chapelle. Le pavé présente au même endroit une lame de marbre noir, longue de 3 m large de 2 m, et portant cette inscription en lettres de cuivre : Carolo magno (A Charlemagne). Ce marbre ne recouvre plus le tombeau de l'empereur franc, qui fut deux fois ouvert, par Othon III en 997, et par Frédéric Barberousse en 1165. On trouva Charlemagne assis sur un trône, revêtu des ornements impériaux, et ayant un livre d'Évangiles sur les genoux et un sceptre et un bouclier aux pieds. Sa croix d'or, la couronne, le sceptre, l'épée, le globe et le livre d'Évangiles, après avoir servi au sacre des empereurs d'Allemagne, sont depuis 1795 déposés à Vienne. Intérieur de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle. Le choeur de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, bâti de 1353 à 1413, est éclairé par 13 fenêtres, et a 38 m de haut, 26,66 m de long, 13,33 m de large; les vitraux peints n'existent plus, et il en est de même d'un riche tombeau d'Othon III, qui fut détruit en 1794. A un angle de ce choeur, une boiserie roussâtre recouvre et protège une chaire donnée par l'empereur Henri II, merveille de la ciselure et de l'orfèvrerie du XIe siècle, incrustée d'ivoires' byzantins. On remarque enfin une armoire, dont les battants sont couverts à l'intérieur de peintures sur fond d'or, et qui contient des reliquaires en et et en argent, ornés de pierres précieuses. Là sont conservées les petites reliques, exposées à la vénération des fidèles le jour de la Fête-Dieu, mais que les voyageurs peuvent voir en tout temps (fragments supposés de la verge d'Aaron, morceaux prétendus de la manne du désert, ceintures attrivuées à Jésus et à Marie, cordes dont Jésus aurait été fut lié, morceaux décrits comme de l'éponge qui l'aurait désaltéré et de la verge dont il aurait été frappé, cheveux et portrait de la Vierge attribué à Saint Luc, fragment du bois et d'un clou dit de la vraie croix, cheveux donné pour ceux de Saint Jean-Baptiste et de Saint Barthélemy, ossements présentés comme ceux du grand-prêtre Siméon, de Saint Étienne et de Saint Anastase et les grandes reliques (robe dite la Vierge, langes dits deJésus, toile qui aurait ceint ses reins sur la croix, drap sur lequel Saint Jean-Baptiste aurait été décapité), enfermées dans une châsse particulière, et qu'on expose tous les sept ans à la galerie du dôme. L'Hôtel de Ville (Rathhaus). L'hôtel de ville et le marché d'Aix-la-Chapelle, vers 1900. A l'étage inférieur de l'édifice, on remarque la grande salle des délibérations du conseil municipal, où se trouvent les portraits des ambassadeurs qui assistèrent au congrès de 1748, et ceux de Charlemagne, de Napoléon Ier, et de Joséphine. A l'étage supérieur, la salle impériale a 55 m de long sur 20 m de large; on y voit les statues en pierre des 37 empereurs couronnés à Aix-la-Chapelle; les murs portent leurs armoiries, et sont couverts de grandes fresques exécutées par Rethel (mort en 1859). La restauration et l'entretien de cet hôtel de ville se faisaient, jusque vers le milieu du XIXe siècle, avec le produit des jeux de hasard, que le gouvernement prussien tenait dans la ville. Histoire d'Aix-la-ChapelleAix-la-Chapelle fut fondée, selon la tradition, par le Romain Granus, sous Hadrien, vers 124 de notre ère. Le nom d'Aix-la-Chapelle n'apparaît dans l'histoire qu'au VIIIe siècle, et cependant les nombreux vestiges romains qu'on y a retrouvés, non moins que la nom latin de cette ville rendent bien vraisemblable qu'elle a bien été un centre d'habitation dès l'Antiquité. Quoi qu'il en soit, le roi Pépin y avait un palais dans la chapelle duquel il célébra la Noël en 765. Les eaux thermales décidèrent Charlemagne à y séjourner fréquemment.« Il aimait leur douce chaleur et y venait souvent nager; il invitait ses fils, les grands, ses amis, les soldats de sa garde à l'imiter et parfois il y avait ainsi plus de cent personnes se baignant avec lui » (Eginhard, ch. XXII).Plus tard, il en fit la capitale même de ses États; il en rebâtit le palais devenu fameux durant le Moyen âge dans les chansons de geste où il est l'objet de descriptions légendaires, mais surtout il reconstruisit à grands frais la chapelle, qui a valu à la ville son nom français. Charlemagne mourut à Aix-la-Chapelle le 28 janvier 814 et fut enterré dans la chapelle. En choisissant cette ville pour siège de son empire il avait fixé ses destinées; elle a pu cesser d'être capitale, mais elle est restée par excellence la ville impériale. Louis le Pieux y fut couronné empereur après la mort de son père et après lui tous ses successeurs jusqu'en 1558 vinrent y revêtir les insignes impériaux et y recevoir l'investiture. Pendant toute la période carolingienne Aix-la-Chapelle demeura, en théorie du moins, le capitale de l'empire, c'était là qu'on battait monnaie au nom de l'empereur et qu'avec les insignes on conservait le trésor de l'empire. Aix était au Moyen âge et demeura jusqu'en 1792 ville libre impériale; ses privilèges, qu'elle faisait sans raisons remonter jusqu'au grand empereur, en faisaient un asile inviolable pour ceux-là même qui étaient au ban de l'empire. Grâce à ses franchises elle put devenir le centre d'un commerce important que favorisa en 1359 l'établissement d'une foire annuelle qui y attira une foule de marchands. L'un des rois de France, Charles V, en mémoire de Charlemagne, accorda, en 1369, des franchises commerciales dans tout le royaume de France aux négociants d'Aix-la-Chapelle. Au XVIe siècle, Aix-la-Chapelle souffrit beaucoup des guerres de religion. Les protestants s'en emparèrent et de 1560 à 1580 tentèrent, sans grand succès, de la convertir à la Réforme. Le marquis de Spinola en chassa les réformés en 1614 et rétablit les magistrats catholiques. En 1656 un grand incendie, qui détruisit près de 4000 maisons, fut une cause de ruine pour la ville, dont l'importance avait été sérieusement compromise par le transfert du gouvernement à Francfort en 1558. Au XVIIe siècle, la France eut momentanément le droit d'y tenir garnison (traité de Nimègue). En 1792, Dumouriez entra à Aix à la tête des troupes de la République. La ville fut reprise parles Autrichiens la même année, mais, en 1794, elle tomba de nouveau entre les mains des Français et y resta jusqu'en 1814. De 1800 à 1814, Aix-la-Chapelle fut le chef-lieu du département français de la Roer (Rhur). Les traités de 1845 la donnèrent à la Prusse. Traité de 1668. Le traité de paix fut signé le 2 mai 1668. Il laissait à la France toutes les conquêtes faites pendant la campagne de Flandre de 1667, c.-à-d. les villes de Charleroi, Binch, Ath, Douai avec le fort de Scarpe, Tournai, Oudenarde, Lille, Armentières, Courtrai, Bergues et Furnes « avec toute l'étendue de leurs bailliages, châtellenies, territoires, gouvernements, prévôtés, appartenances, dépendances et annexes » (articles 3-4). Cette dernière phrase est à noter, car après la paix de Nimègue, en 1680, Louis XIV s'en autorisa pour faire occuper par ses troupes, en vertu des arrêts des Chambres de réunion, un grand nombre de villes et de bourgs qu'il prétendaii lui appartenir comme dépendances de ses acquisitions de 1668. Mais si le roi de France gardait une partie de la Flandre et du Hainaut, il dut par contre restituer à l'Espagne les villes de Cambrai, Aire et Saint-Omer, ainsi que la province de Franche-Comté (article 5) conquise par Condé et qui ne devait être définitivement cédée à la France que par le traité de Nimègue. La paix d'Aix-laChapelle de 1668 présente cette particularité qu'il n'y est fait aucune mention des prétentions de la reine Marie-Thérèse sur les Pays-Bas, non plus que de ses renonciations à la monarchie espagnole. Elle fut garantie par la Grande-Bretagne, la Suède et les Provinces-Unies, par une convention signée à La Haye le 7 mai 1669 et à laquelle l'Espagne accéda. La France ne conserva des cessions de 1668 que Douai, Lille, Armentières et Bergues, car Charleroi, Binch, Ath, Oudenarde et Courtrai durent être rendus par la paix de Nimègue; Furnes et Tournai par celle d'Utrecht. Traité de 1748. Voici les stipulations principales du traité : 1° Les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla sont cédés à l'infant don Philippe en considération des restitutions faites par la France.Ce traité ne procurait aucun avantage à la France, bien que ses armées eussent remporté, sous les ordres du maréchal de Saxe, de belles et nombreuses victoires, bien qu'elle se fût imposé de lourds sacrifices en hommes et en argent pour soutenir une cause qui n'était pas la sienne. Mais Louis XV avait dit qu'il ne voulait pas faire la paix en marchand, mais en roi; Mme de Pompadour avait répété aux plénipotentiaires français qui, se rendaient au congrès d'Aix-la-Chapelle : « Surtout ne revenez pas sans la paix, le roi la veut. » Quand on veut faire ainsi la paix à tout prix, on la fait mal; c'est pourquoi on négligea de traiter bien des points sut lesquels les Anglais n'avaient garde d'appeler l'attention , celui, par exemple, de la délimitation des possessions anglaises et françaises dans l'Amérique du Nord, et une nouvelle guerre devait bientôt sortir de là. Si la France était ainsi jouée, d'autres Etats acquirent par contre une suprématie qu'ils n'avaient pas eue jusque-là. La Prusse notamment prit place parmi les grandes puissances européennes et il fallut désormais compter avec elle; la supériorité maritime était acquise à l'Angleterre par le nombre et par la bonne administration navale; l'Autriche elle-même, loin d'être anéantie, ne perdait que quelques territoires assez peu importants, relativement à l'étendue de ses domaines, et avait su résister victorieusement à une coalition. Congrès de 1818. Les conciles d'Aix-la-Chapelle. |
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