| L'ivoire, principalement tirée des défenses des éléphants, a été employé pour les objets de luxe dès les temps les plus reculés. Certains meubles du palais de David et le trône de Salomon étaient en ivoire. Homère parle de poignées et de fourreaux d'épée, de lits et autres objets faits en cette même matière. Phidias sculptait les plus grandes statues (Sculpture chryséléphantine) en or et en ivoire. L'ivoire servit à faire des incrustations: on en orna les clefs des maisons, les brides des chevaux, les meubles. La chaise curule des Romains, les lyres, des tables même, étaient en ivoire. - Diptyque en ivoire (Bas Empire). Reliure d'un manuscrit. Les éléphants étaient beaucoup plus nombreux dans l'Antiquité et même au Moyen âge que de nos jours, et, par conséquent, l'ivoire plus abondant. Les musées possèdent de nombreux diptyques, triptyques, et autres objets en ivoire exécutés au moyen âge. On cite comme un habile sculpteur Jean Lebraellier, qui vivait sous Charles V. La Renaissance fit aussi un grand usage de l'ivoire pour fabriquer des coupes, des hanaps, des cornes, des poudrières, etc., qui sont de véritables chefs-d'oeuvre de sculpture. Au XVIIIe siècle, Rosset de St-Claude s'illustra comme sculpteur en ivoire. L'ivoire est devenu ensuite de plus en plus rare et cher; on ne l'emploiera guère que pour des objets de petite dimension, tels que statuettes, manches de couteaux, cassolettes, pommes de canne, bracelets, broches, étuis, etc. L'ivoirerie a été pendant longtemps une spécialité de la ville de Dieppe.
| En bibliothèque - Eugène Piot, Histoire de la sculpture et des sculpteurs en ivoire, dans le Cabinet de l'amateur et de l'antiquaire, février 1842. | | |