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Liège, en flamand Luik, all. Lüttich, latin du Moyen âge Legia, Leodium. est une ville de Belgique, chef-lieu de la province du même nom, en Wallonie, à 84 kilomètres à l'Est-Sud-Est de Bruxelles, dans un site fort pittoresque, au confluent de la Meuse et de l'Ourthe. Population : 182,600 habitants (2013). Le commerce y est , de longue date, florissant, et c'est une des villes les plus industrieuses de l'Europe. Liège, où saint Hubert transféra le siège épiscopal de Maestricht en 709, fut ravagée par les Vikings au IXe siècle, et par Henri, duc de Brabant, en 1212 ; prise par Jean, duc de Bourgogne, en 1408, par Charles le Téméraire et Louis XI, roi de France, en 1467, et souvent par les Français. Réunie à la France en 1793, elle fut, jusqu'en 1814, le chef-lieu du département de l'Ourthe. Liège, en Belgique (vers 1900). Monuments. Eglise saint-Paul. L'aspect de la cathédrale de Liège à l'extérieur est froid et mesquin; elle n'a que deux entrées latérales, où le gothique se mêle avec peu de bonheur au style de la Renaissance. Mais l'intérieur produit, par ses vastes proportions, un effet saisissant : la nef a 74 m de longueur, et le choeur 28 m. La voûte est couverte d'arabesques peintes, qui s'harmonisent mal avec le caractère de l'architecture. On y voit plusieurs tableaux de valeur, entre autres les Quatre évangélistes d'Erasme Quellyn et une Descente de croix d'Otto Venius. On remarque également : 1° une chaire en bois sculpté, du style ogival le plus luxuriant, ornée de statues de marbre, et surmontée d'un abat-voix en forme de flèche qui s'élève à une hauteur de près de 20 m; c'est un ouvrage de Guillaume Geefs; 2° dans une chapelle latérale, un Christ au tombeau, en marbre blanc, par Delcourt, à qui l'on doit aussi le Christ en bronze de la grande porte; 3° la grille qui sépare le choeur de la nef, beau travail de serrurerie; 4° dans le Trésor de l'église, un buste de Saint Lambert, pièce d'orfèvrerie (or émaillé) exécutée en 1513 par Henri Zutman, et un groupe en or massif représentant l'amende honorable de Charles le Téméraire après le sac de Liège en 1468. Un cloître du XVIe siècle est adossé à la cathédrale. Eglise Saint Jacques. L'intérieur de l'église est vaste, majestueux et léger tout à la fois. La voûte semble cachée sous un réseau de fines arêtes, qui s'entre-croisent avec symétrie, et encadrent des médaillons ornés de têtes peintes; mais ces arêtes enluminées en jaune, avec des bracelets bruns, blancs ou rouges, des fonds bleus qui remplissent les vides de la voûte, ne satisfont pas un goût délicat. On est émerveillé de l'immensité des fenêtres, de la légèreté des galeries ogivales, des broderies de pierre qui festonnent les arcades de la nef. Au-dessus des piliers, entre les têtes des arcades, on a représenté en médaillons, et accompagné de versets en caractères gothiques, les portraits des principaux personnages de la Bible. Le buffet d'orgues, d'une richesse extraordinaire, déploie à ses deux côtés de vastes panneaux dorés, chargés d'anges et de saints, et se termine par le bas, presque à portée de main, en forme de cul-de-lampe garni de cinq statues. On remarque aussi l'escalier double d'une petite tribune d'où l'on a vue sur le choeur, et les stalles du choeur, sculptées avec une délicatesse merveilleuse. Beaux vitraux du XVIe siècle. Les autres églises. Saint-Barthélemy est une basilique du XIIe siècle complètement modernisée; elle a deux tours romanes et cinq nefs. On y remarque des fonts baptismaux de bronze, fondus en 1112 par Lambert Patras de Dinant. Sainte-Croix a été bâtie par Notger en 970 et a subi diverses transformations. Le choeur occidental, bâti vers 1175, avec une tour octogonale et une galerie de colonnettes, rappelle le style des pays rhénans; le choeur oriental et la nef sont du style gothique du XIVe siècle. Saint-Denis, curieux monument du Xe siècle, contient un superbe retable en bois sculpté, de la fin du XVe siècle. Une ancienne vue de la place du Théâtre, à Liège. Les monuments civils. L'Université se compose d'anciens bâtiments datant de sa fondation, en 1817, et de vastes constructions élevées de 1880 à 1894, et disséminées en divers points de la ville, qui contiennent divers laboratoires de physique, de chimie, d'anatomie, de physiologie, de zoologie, etc.; elle a de plus un hôpital, un observatoire, un grand jardin botanique, etc. La bibliothèque compte notamment 1200 manuscrits, un riche médailler et une collection de gravures et de dessins très considérable. Le musée d'histoire naturelle est riche en fossiles découverts dans de nombreuses grottes du pays. Le musée archéologique a une salle d'antiquités romaines très intéressante. Le musée de peinture est une collection peu importante de tableaux dus surtout à des artistes liégeois; il y a quelques toiles de P. Delaroche, Wiertz, de Vriendt, P. Wauters, et un admirable portrait de Bonaparte, premier consul, par Ingres. Le musée d'armes contient beaucoup de pièces intéressantes, surtout des armes à feu. La ville de Liège a érigé des statues à Charlemagne, à Grétry et à André Dumont. Le principal pont de la Meuse, le pont des Arches, a été décoré de statues allégoriques. Celles dues à P. Drion, sont remarquables. Liège possède aussi de beaux jardins publics soigneusement entretenus : le parc d'Avroy, le jardin d'acclimatation, les parcs de l'île aux Osiers et de Cointe.
Les armoiries de la ville de Liège sont : de gueules à la colonne posée sur trois degrés et surmontée d'une pomme de pin, rehaussée d'une croix, le tout d'or, acostée d'un L et d'un G capital de même. Le pont des Arches, au début du XXe siècle. Histoire. Liège devait avoir dès lors une certaine importance, car deux conciles y furent tenus, l'un en 710, l'autre en 720. Au IXe et au Xe siècle, la munificence des souverains agrandit considérablement les terres de l'évêque. L'évêque Eracle continua et développa l'oeuvre scolaire de Francon, mais le véritable fondateur de la puissance liégeoise est Notger qui monta sur le trône épiscopal en 971. Il fortifia et assainit la ville, étendit son territoire, châtia durement les grands seigneurs pillards qui désolaient les environs, et obtint des empereurs Otton l'érection de Liège en Etat indépendant. En 985, la principauté comprenait déjà les villes de Liège, Huy, Fosses, Tongres, Thuin, Theux, Lobbes, Malines, Visé, Maastricht, Tirlemont et Gembloux. Le prince, le clergé, les nobles et le peuple se partageaient les affaires publiques; l'exercice des droits civils, politiques et judiciaires les plus étendus était garanti aux citoyens. Louis de Bourbon eut un règne tourmenté par les soulèvements populaires et l'intervention de la France et de la maison de Bourgogne. Les villes de Liège et de Dinant furent détruites par les troupes de Charles le Téméraire, et la principauté tout entière souffrit cruellement des exactions bourguignonnes. Erard de La Marck mit tous ses soins à réparer les maux causés par la guerre et releva Liège de ses ruines. Gérard de Groesbeck opéra dans les lois une réforme qui eut pour effet de diminuer la longueur des procédures et les frais de justice. D'autre part, il combattit énergiquement et même parfois cruellement la propagation des doctrines protestantes. La plus grande partie du XVIIe siècle fut une époque de guerres civiles; c'est l'époque des Chiroux et des Grignoux. Les princes voulaient restreindre les privilèges populaires qu'ils jugeaient dangereux pour la maintien de leur autorité. La lutte se termina en 1684 par la victoire de l'évêque. Le Règlement imposé par Maximilien-Henri de Bavière anéantit à tout jamais les institutions démocratiques de la ville et mit fin à l'influence des métiers. La place Saint-Lambert, à Liège, sur une ancienne photographie. Depuis cette époque, l'histoire politique intérieure de Liège ne connaît plus d'événement important; à l'extérieur, les princes-évêques s'efforcent avec plus ou moins de succès de sauvegarder leur neutralité au milieu des conflits sans cesse renouvelés entre les puissances continentales. La principauté eut beaucoup à souffrir des guerres de Louis XIV, et perdit Bouillon. Au XVIIIe siècle, Velbrück fut le protecteur généreux des lettres et des arts. Son successeur Hoensbroeck ont à lutter contre le parti démocratique qui s'était formé à Liège sous l'influence des encyclopédistes. La nouvelle de la prise de la Bastille précipita la crise : le peuple liégeois se souleva et imposa à l'évêque la suppression du Règlement de 1684. Hoensbroeck s'enfuit et rentra dans la principauté avec une armée autrichienne; mais, après la bataille de Jemmapes, il fut déclaré déchu du pouvoir. La bataille de Neerwinden, perdue par Dumouriez, amena une seconde restauration. Mais le règne de François de Méan, successeur de Hoensbroeck, n'eut qu'une durée éphémère : le 1er octobre 1795, la principauté de Liège fut annexée à la République française. La principauté se composait de la Campine, de la Hesbaye, des comtés de Looz et de Horne, du marquisat de Franchimont, du Condroz, de l'Entre-Sambre-et-Meuse et du duché de Bouillon, « diamant enchâssé dans la crosse de Liège ». De 1795 à 1814, la majeure partie de l'ancien état épiscopal forma le département de l'Ourthe. (GE). |
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