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Douai, Duacum.
- Ville de France,
dans le département du Nord,
sur le canal de la la Scarpe qui traverse la ville du Sud-Ouest au Nord-Est;
à 32 kilomètres au Sud de Lille
et à 200 kilomètres de Paris;
population : 42 800 habitants.
Histoire.
Le château de Douai fut compris au IXe siècle dans le comté de Flandre qui se forma à cette époque, mais au siècle suivant il fut pris une première fois, en 930, par les Lorrains et une autre fois, en 965, par le roi Lothaire; resté français jusqu'à la fin du XIe siècle, il passa à cette époque sous la domination du comte de Flandre, Robert le Frison (1072). La ville avait, du reste, depuis le commencement de ce même siècle, des seigneurs particuliers nommés châtelains. En 1110, l'empereur Henri V assiégea vainement la ville. En 1184, elle fut assignée comme douaire par Philippe d'Alsace à sa femme Mathilde de Portugal. Le même comte lui avait concédé ou confirmé une charte de commune qu'elle conserva en passant sous la domination française. Après diverses vicissitudes pendant les guerres de Philippe-Auguste contre les Anglais, elle fut définitivement acquise au roi de France et ses milices figurèrent avec celles des communes françaises à la bataille de Bouvines. Elle était retombée sous la domination flamande lorsqu'en 1297 les Français, sous Philippe le Bel, la reconquirent; mais ils la perdirent en 1302 après la bataille de Courtrai et ce fut dans les rangs de l'armée flamande que les milices douaisiennes prirent part à la bataille de Mons-en-Pevèle où elles furent décimées. En 1312, le comte de Flandre, Robert de Béthune, dut céder Douai avec Lille et Orchies à la France; mais ces mêmes châtellenies furent rétrocédées en 1369 par Charles V au comte Louis de Mâle. Peu de temps auparavant la commune avait racheté la châtellenie (1364). A la mort de Charles le Téméraire, Louis XI tenta vainement de s'emparer de la ville (1479) et la levée du siège fut célébrée par des fêtes où parut pour la première fois le grand mannequin d'osier connu depuis sous le nom de Gayant et qui est devenu une sorte de héros douaisien. Douai partagea depuis lors le sort des provinces des Pays-Bas et passa avec elles sous la domination espagnole. Pour combattre les progrès du protestantisme, le roi Philippe II y établit une université (1562). Louis XIV s'empara de Douai le 6 juillet 1667 après un siège de cinq jours. Eugène et Marlborough la reprirent le 25 juin 1710, mais les Français y rentrèrent le 26 septembre 1712, et les traités d'Utrecht l'assurèrent définitivement à la France qui y établit le siège du conseil souverain de Flandre. Les armoiries de Douai sont : d'azur
au pal d'argent chargé de trois tourteaux de sinople.
Monuments de Douai.
La ville, jusqu'aux dernières années du XIXe siècle une place de guerre de première classe, entourée d'une triple ligne de fortifications construites au XVe et au XVIe siècle, reprises et complétées par Vauban, et reconstruites en grande partie de au XIXe siècle d'après le système moderne, défendue en outre du côté de l'Est par un fort détaché, situé à 2 km des remparts, le fort de la Scarpe, relié à la ville par un chemin couvert et qui commande le confluent de la Deule et de la Scarpe. Mais la place, déclassée sous réserves par décret du 27 mai 1889, a l'a été définitivement par décret du 19 janvier 1891. L'arsenal, créé par Louis XIV en 1669, dont une annexe avait été établie dans l'ancien couvent des Chartreux, fut alors converti en un atelier de construction d'artillerie. Le démantèlement des fortifications a permis la mise en place d'une ligne de tramway restée en service jusqu'en 1950.Les églises. L'église Saint-Pierre, reconstruite en grande partie au XVIIIe siècle, n'a d'intéressant que les oeuvres d'art (sculptures et peintures) qu'elle renferme. L'église Notre-Dame (mon. hist.) date en partie du XIIe siècle (nef et bas-côtés) en partie du XIVe siècle (choeur et transept) ; elle renferme un certain nombre de tableaux intéressants parmi lesquels il faut citer hors de pair le fameux retable d'Anchin, oeuvre du peintre douaisien Jean Bellegambe, légué à l'église par le docteur Escallier. L'église Saint-Jacques, ancienne église des Récollets anglais, a été bâtie en 1706 et agrandie au XIXe siècle; elle renferme aussi quelques oeuvres d'art. De l'ancienne commanderie du Temple
de Douai, fondée en 1155, subsiste une porte gothique
flanquée de tourelles et quelques bâtiments très remaniés.
L'ancienne église des Dominicains
(XVIIIe siècle), a été
désaffectée, tout comme le couvent des Chartreux; les
bâtiments qui en subsistent ne datent que du XVIIe
siècle, mais un certain nombre d'anciens hôtels du XVIe
siècle y ont été enclavés.
Le beffroi de l'hôtel de ville. de Douai, au début du XXe siècle. Les
monuments civils.
Le palais de justice est l'ancien « refuge » de l'abbaye de Marchiennes, édifice reconstruit à la fin du XVIIIe siècle et qui n'a conservé de l'ancienne construction qu'une porte gothique. La sous-préfecture est installée dans l'ancien hôtel du gouverneur qui avait été auparavant un « refuge » de l'abbaye de Saint Vaast. Une des portes de l'ancienne enceinte mérite d'être signalée, c'est la porte de Valenciennes ou de Notre-Dame (place d'Haubersart) qui remonte au XVe siècle. Dans des jardins particuliers, près du pont de la Massue, se trouvent des ruines d'une très vieille tour, dite tour des Creux, où l'on a voulu voir, non sans vraisemblance, les vestiges du château construit au VIIe siècle par Erchinoald. Douai a conservé en outre un certain nombre de belles maisons particulières des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Citons l'hôtel du bailli de Hem (XVIe siècle), l'hôtel de Goy (XVIIe siècle), rue des Foulons; la maison des Remy (XVIIe siècle), rue du Clocher-Saint-Pierre; l'hôtel Pamart (1729) , rue des Carmes; l'hôtel des Quatre Coins (XVIIIe siècle), rue Saint Julien; la maison à Colonnes (XVIIIe siècle), rue de la Cloris. L'hôtel du Dauphin est une construction du XVIIIe siècle. La promenade Saint-Jacques et le Jardin des plantes sont les principales promenades de la ville; dans ce dernier se trouve la statue de Jean de Bologne due à L. Potiez. (GE). - La porte de Valenciennes, à Douai, au début du XXe siècle. |
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