| Franche-Comté. - Ancienne province et grand gouvernement de France, entre la Lorraine au Nord, la Suisse et l'Alsace à l'Est, la Bourgogne au Sud, et la Champagne et la Bourgogne à l'Ouest. Elle avait pour capitale Besançon, et était partagée en quatre grands bailliages, ceux de Besançon, d'Amont, d'Aval et de Dôle. Elle est répartie aujourd'hui entre les départements du Doubs, du Jura, de la Haute-Saône et du territoire de Belfort. Avant la conquête de la Gaule par César, elle formait une république appelée Sequania; Auguste l'incorpora dans la Gaule Belgique, et Dioclétien en forma une province sous le nom de Maxima Sequanorum. Conquise par les Burgondes au commencent du Ve siècle, elle fit partie de leur royaume jusqu'à sa réunion à la monarchie des Francs, en 534. Dans le partage de cette monarchie entre les fils de Louis le Débonnaire, elle échut à l'empereur Lothaire, passa ensuite à son fils Lothaire II, puis à Charles le Chauve. Les rois de la Bourgogne transjurane et de la Bourgogne cisjurane l'enlevèrent aux successeurs de Charles, et la firent gouverner par des comtes, dont l'un était supérieur aux autres. Ainsi s'établit, le comté de Bourgogne, qui s'appela Franche-Comté, vraisemblablement au XIIe siècle, parce qu'il ne devait à ses souverains que le service militaire. Othon, devenu comte de Bourgogne en 1189, comme héritier de sa mère, Béatrix, femme de l'empereur Frédéric Ier, ajouta à ce titre celui de Palatin, que ses successeurs prirent après lui. Le comté de Bourgogne fut réuni à la couronne de France en 1315 par Philippe le Long, qui en avait épousé l'héritière, Jeanne I. Jeanne II, née de ce mariage, épousa, en 1318, Eudes IV, duc de Bourgogne, et lui porta en dot son comté. A la mort de Philippe de Rouvres, fils d'Eudes, le comté passa en 1361 à Marguerite, fille de Philippe le Long et de la reine Jeanne I, alors veuve du comte de Flandre. Marguerite, petite-fille de cette princesse, devint l'héritière du comté de Bourgogne en 1384, après avoir épousé en 1369 Philippe le Hardi, duc de Bourgogne. Le même souverain posséda de 1384 à 1477 le comté et le duché de Bourgogne; mais, à la mort de Charles le Téméraire, le duché, fief masculin, retourna à la couronne de France, et le comté ou Franche-Comté entra dans la maison d'Autriche par le mariage de Marie, fille unique de Charles, avec l'archiduc Maximilien. La Franche-Comté participa en 1512 à la formation du cercle de Bourgogne, que Charles-Quint réunit à la couronne d'Espagne en 1518. Louis XIV s'en empara en 1668, et la restitua la même année par le traité d'Aix-la-Chapelle. Mais il la reconquit en 1614, et la paix de Nimègue l'assura à la France en 1678. | |