| Noël est la fête anniversaire de la naissance de Jésus, célébrée le 25 décembre. Les documents contenus dans le Nouveau Testament, non seulement ne fixent pas les dates de l'année et du jour de cette naissance, mais, en ce qui concerne l'année, ils présentent des renseignements contradictoires. L'Evangile selon saint Matthieu, I, place la naissance de Jésus avant la mort d'Hérode le Grand; or, Hérode mourut en l'an de Rome 750, c.-à-d. quatre ans avant l'ère chrétienne. Le commencement de cette ère a été déterminé d'après l'Evangile selon saint Luc, III, 1 et 3, qui établit un synchronisme entre la trentième année de Jésus et la quinzième année du règne de Tibère. Mais ces derniers textes n'indiquent ni le mois ni le jour. Ce qui montre que ce mois et ce jour restèrent inconnus pendant les trois premiers siècles, c'est qu'ils étaient alors l'objet de calculs aboutissant à des résultats fort différents : 18 ou 19 avril, 29 mai, 28 mars. - Crèche de Noël, dans l'église Saint-Pierre de Montmartre. © Photo : Serge Jodra, 2013. La plus ancienne attestation sur l'origine de la fête de Noël est cette mention du calendrier philocalien, dressé à Rome en 336. Ce fut d'abord une fête propre à l'Eglise latine; elle ne fut introduite à Antioche que vers 375, et à Alexandrie que vers 430. Le motif qui a fait adopter le 25 décembre pour la célébration semble indiqué dans le calendrier profane de la collection philocalienne : le 25 décembre y est assigné au Natalis Invicti. L'Invictus, c'est le soleil (Mithra), dont la naissance coïncide avec le solstice d'hiver (25 décembre dans le calendrier romain). L'Eglise romaine a, selon toute vraisemblance, choisi ce jour pour faire concurrence au culte païen. Suivant certains auteurs, on aurait déterminé la date de la naissance de Jésus, en partant de la date qu'on croyait être celle de sa mort : date calculée d'après des supputations très fantaisistes. Saint Augustin ne classe pas Noël parmi les grandes fêtes chrétiennes (Epist. 118), tout en constatant que cette fête était généralement célébrée (Sermo, 380). Dans les siècles suivants, elle le fut avec magnificence. Elle commençait la veille au soir, et se continuait toute la nuit par le chant des psaumes. Cette coutume, persista même lorsque les veillées des autres fêtes eurent été abandonnées. Dans l'Eglise latine, on dit trois messes à Noël : l'une au milieu de la nuit, l'autre au point du jour, la troisième à l'heure ordinaire. | |