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Francfort sur le Main |
Francfort-sur-le-Main,
Frankfurt-am-Main est une ville d'Allemagne,
autrefois une des 4 villes libres de la Confédération germanique
et siège de la Diète germanique, sur Main, à 31 kilomètres
au Nord-Est de Mayence et à 850 km
au Nord-Est de Paris; 700 000 habitants. Centre
d'affaires et de finances de longue date, la ville accueille aussi de nos
jours la Banque centrale européenne (BCE) et continue d'être
connue pour ses foires (automobile, livre). C'est également un foyer
industriel important (construction automobile, confection, industries chimiques,
etc.)
La ville proprement dite est sur la rive
droite du Main;
sur la rive gauche se trouve le faubourg de Sachsenhausen. Sept ponts jetés
sur la rivière les relient, dont trois ponts de chemins de fer.
Le vieux pont date de 1342. La vieille ville (Altstadt) représente
le noyau central de Francfort tel qu'il était enveloppé dans
l'enceinte du XIIe siècle; les rues
tracées sur les fossés de cette enceinte ont gardé
le nom de Graben et indiquent les limites primitives de la cité
depuis le Wallgraben jusqu'au Hirschgraben. Au XIVe
siècle elle s'agrandit, et la ville neuve (Neustadt), fondée
en 1333, couvrit une superficie presque triple. Elle fut entourée
au XVIe siècle d'une enceinte bastionnée
qu'on a rasée au début du XIXe
siècle et dont des pelouses gazonnées marquent l'emplacement
dessiné par les rues qui portent le nom d'Anlage (Obermain,
Friedberger, Eschenheimer, Bockenbeimer, Taunus,
Gallus et Untermain-Anlage). Les faubourgs annexés depuis lors s'étendent
dans toutes les directions; les anciens bourgs de Bornheim et Bockenheim
ont été réunis. La ville neuve est le centre des industries
de luxe et des affaires financières. Les gratte-ciel modernes sont
regroupés à l'Ouest de Francfort (depuis 1997, le plus haut
est la tour de la Commerzbank (Banque du Commerce), avec 259 m de hauteur,
plus une antenne de 40 m; elle a été conçue par Norman
Foster).
Le porche du XVIIIe siècle, vestige de l'ancien palais Thurn-et-Taxis, et un gratte-ciel du XXIe siècle (la Nextower) : un résumé des contrastes architecturaux de Francfort... Topographie
Dans ce qui a été la vieille
ville (qui ne mérite plus vraiment ce nom aujourd'hui), les ruelles
se ramifient autour de la place du Roemerberg avec son puits surmonté
d'une Justice; du Paulsplatz (qui touche); de la place du Liebfrauenberg
(mont Notre-Dame); de la place de la cathédrale
(Dom) reliée au Roemerberg par le vieux marché; et du Boerneplatz,
l'ancien marché des juifs. L'ancienne ruelle des Juifs (Judengasse,
aujourd'hui Boerneplatz) a perdu depuis longtemps ses vieilles maisons
historiques et même celle qui fut le berceau des Rothschild.
Sur le marché des juifs était
la synagogue (détruite en 1938)
et derrière celle-ci était le cimetière juif.
Kaiserstrasse, à Francfort, vers 1900. La ville neuve a de belles et larges rues; au centre et parallèle au Main est la principale, la Zeil (Zeilstrasse), très commerçante, et réservée aux piétons sur un bon tiers de son parcours, qui aboutit à la place Schiller et au Rossmarkt, l'ancien marché aux chevaux, aujourd'hui quartier neuf, contigu lui-même à la place Goethe; les monuments et statues de Schiller, Gutenberg et Goethe, la dernière sculptée par Schwanthaler; là se trouvent encore les places du Théâtre et de la Bourse. De ce carrefour central se détachent, d'un côté vers le Kaiserplatz, d'où l'on remarque quelques tours d'acier et de verre, la Kaiserstrasse, grand boulevard qui a conservé des maisons monumentales du XIXe siècle, et qui conduit vers la gare centrale et devient l'artère d'un quartier neuf bâti à partir 1872; de l'autre la rue de Boekenheim (Bockenheimer Landstrasse) qui passe à la place de l'Opéra avant de s'engager dans le faubourg qui lui vaut son nom. Les quartiers extérieurs, parsemés
de jardins, sont agréables. Signalons à l'Est de la ville
le jardin zoologique, à l'Ouest celui des Palmiers, quelques puits
ou statues décorant les Anlagen. Enfin le long des quais du Main
(Mainkai) sont de jolies promenades : en amont du vieux pont, Schoene Aussicht;
en aval, Nizza, ainsi appelée en raison des plantes méridionales
qui y prospèrent à l'abri du vent du nord.
Inauguré en 1880, l'Alte Oper (ancien Opéra) de Francfort sert encore de grande salle de concert, ainsi que pour les représentations théâtrales. Les opéras proprement dits ne sont représentés aujourd'hui que dans le nouvel Oper Frankfurt (Opéra de Francfort). Monuments.
Vues du Römerberg (place de l'Hôtel de Ville), à Francfort. Ci-dessus, la façade de l'Hôtel de Ville (Römer) et, ci-dessous, le côté de la place nommé Samstagsberg (Ostzeile), avec ses six maisons reconstruites dans les années 1980. Photos : © Angel Latorre. Le palais impérial était
près de là, le Saalhof; bâti pour les Carolingiens,
il a été reconstruit plusieurs fois; l'édifice actuel
date de 1747 et a été restauré en 1842; cependant
il conserve une chapelle du XIIe
siècle et une aile (sur la Saalgasse) du XIVe,
remaniée à la Renaissance.
Des édifices religieux, le plus curieux est la cathédrale. Fondée en 850, dédiée au XIIIe siècle à saint Barthélemy, rebâtie aux XIVe et XVe siècles, elle fut à partir du XIIIe siècle le lieu de réunion du collège électoral du Saint-Empire romain germanique; à partir de 1562, les empereurs vinrent y prendre la couronne. C'est une église gothique de 108 m de long sur 67 de large, sans grand caractère; la tour a 95 m de haut; commencée en 1415, elle demeura inachevée de 1514 à 1867-1877 ou on en fit une nouvelle. Le portail méridional est seul ancien. L'élection impériale avait lieu dans une chapelle latérale décorée d'un tableau d'autel de Ph. Veit et du tombeau de l'anti-césar Gunther de Schwarzburg. L'église Leonhard remonte au XIIIe siècle, mais a été agrandie et transformée; le choeur est de 1434. L'église de Notre-Dame, collégiale comme les deux précédentes, a été commencée en 1320, la nef achevée en 1344, mais la tour en 1478 et le choeur seulement en 1509; la tour située à une des portes de la vieille ville servait de forteresse. Les anciens couvents des dominicains et des carmélites et leurs églises subsistent, mais ont été sécularisés. L'église Nikolai de 1290 a été reconstruite de 1841 à 1847; l'église Sainte-Catherine (1681, reconstruite entre 1950 et 1954) est en style barroque; l'église Paul (Paulskirche) (1787-1833) est une église ronde où siégea le Parlement allemand de 1848-1849. Dans le faubourg de Sachsenhausen, on remarque
l'église de l'Ordre Teutonique
dont la façade est de 1750, mais qui conserve des fresques
du XIVe siècle.
La cathédrale Saint-Barthélémy de Francfort. Histoire.
Louis le
Débonnaire résida volontiers à Francfort et agrandit
le palais; il en bâtit un second en amont, lequel est demeuré
jusqu'au bout le palais impérial (Saalhof); la ville qui s'était
formée autour fut entourée d'une muraille et d'un fossé
(838). Louis le Germanique fit de Francfort
la capitale de son royaume des Francs orientaux. Elle a gardé ce
rang de capitale de l'Allemagne jusqu'au seuil de l'époque contemporaine.
Seulement, comme de bonne heure les rois et empereurs, en raison du caractère
fédéral de leur monarchie, n'eurent pas de résidence
fixe, le privilège de Francfort fut surtout honorifique. Un grand
nombre de diètes et de conciles y furent assemblés et l'Eglise
locale fut comblée de donations. A partir de l'élection de
Frédéric Barberousse
(1152), il fut établi que Francfort était le lieu ou devait
être élus les chefs du saint-empire. En 1245, elle acquit
le titre de ville impériale
et l'immédiateté; ses échevins avaient juridiction
sur tout le Wetterau; les revenus avaient été engagés
ou vendus par l'empereur à la ville. Les bourgmestres élus
par la bourgeoisie réussirent à évincer les avoués
impériaux qui disparurent en 1257.
Le Main et les ponts qui relient Francfort à son faubourg de Sachsenhausen. L'autonomie à peu près complète fut concédée par l'empereur Louis de Bavière et Charles IV; ce dernier, par la Bulle d'or, consacra définitivement le droit exclusif de Francfort comme lieu d'élection des empereurs (1356). Les divisions intestines entre l'aristocratie héréditaire et les métiers furent apaisées par un compromis; le conseil municipal fut divisé en trois bancs de quatorze membres, banc des échevins, de la communauté et des métiers. La Réforme, à laquelle les
bourgeois adhérèrent dès 1530, contribua à
leur fortune en les affranchissant de l'oppression cléricale. Francfort
fut un des boulevards du protestantisme;
là fut signé en 1558 le recès de Francfort par lequel
les princes luthériens (Palatinat,
Saxe, Brandebourg,
Hesse, Palatinat-Deux-Ponts,
Württemberg) se fédérèrent
et adhérèrent au luthéranisme
extrême contre les transactions demandées par Melanchthon.
Une persécution des juifs (1612)
fut terminée par l'intervention de l'empereur Mathias qui leur donna
raison; ils rentrèrent solennellement et célébrèrent
leur rentrée par une fête annuelle (Pourim Vinz).
La maison natale de Goethe, au 23 Grosser Hirschgraben, à Francfort. Photos prises de nos jours : The World Factbook. La Révolution
française compromit l'indépendance de la vieille ville
libre. Occupée par Custine (octobre 1792),
reprise deux mois après par les Prussiens, occupée par Wartensleben
à qui Kléber l'enleva bientôt
(juillet 1796), elle fut déclarée neutre (2 décembre
1796). Elle fut une des villes libres qui sauvèrent leur indépendance
lors du remaniement de la carte allemande; elle s'accrut même aux
dépens des ecclésiastiques. Occupée en 1806 par Augereau
(qui la rançonna comme Custine et Kléber), elle fut alors
annexée à la principauté du prince-primat Dalberg.
En 1810, Napoléon en fit la capitale
d'un grand-duché créé pour Dalberg et comprenant,
outre le territoire francfortois, celui d'Aschaffenbourg,
de Wetzlar, Hanau, Fulda,
des
Ce grand-duché, créé
le 16 février 1810, disparut avec la Confédération
du Rhin le 23 décembre 1813. Le congrès
de Vienne rendit à Francfort ses libertés et en 1816
on y fixa le siège de la diète fédérale de
la Confédération germanique. Le 3 avril 1833, des conjurés
tentèrent un coup de main pour s'emparer de la ville et de la diète;
leur échec, suivi de poursuites contre 1800 personnes et de condamnations
sévères, fut le signal d'une réaction. Dans les années
1848 et 1849, Francfort fut réellement la capitale de l'Allemagne,
tous les yeux étant tournés vers le Parlement préparatoire,
puis vers l'Assemblée nationale qui y siégea du 18 mai 1848
au 31 mai 1849. Les mouvements locaux des 7 et 8 juillet et du 18 septembre
1848 compliquaient encore les difficultés. En 1863 se réunit
à Francfort un congres de princes, afin d'étudier la réforme
de la constitution. La Chambre des députés, réunie
dans cette période critique, combattit la politique austro-prussienne.
Quand eut lieu la rupture entre la Prusse
et l'Autriche, Francfort avec les autres
villes libres se prononça pour la Prusse, mais, comme siège
des pouvoirs fédéraux, elle fut entraînée dans
la lutte contre elle.
le monument de Gutenberg. Photos anciennes : Bibliothèque du Congrès (Washington). Le 8e corps
fédéral s'y assembla et la diète y resta jusqu'au
14 juillet. Le 16 juillet, le général prussien Vogel de Falckenstein
l'occupa, la rançonna et déposa toutes les autorités
locales. Trois jours après vint Manteuffel qui exigea 25 nouveaux
millions de florins et se comporta très brutalement. Au mépris
de tout droit et par un simple
Les gratte-ciel de Francfort. Photo : Thomas Wolf . |
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