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L'Amérique
L'Amérique du Nord
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Amérique du Nord Antilles
Amérique du Sud
L'Amérique du Nord est une des deux parties du continent américain ou nouveau continent, nom qui lui a été donné à l'époque de sa découverte par les habitants de l'ancien continent et qu'il a conservé, bien que les découvertes des continents Australien et Antarctique soient plus récentes. Du nord au sud, depuis les régions polaires (cap Morris Jesup) jusqu'à 8°5' de latitude boréale où l'isthme de Panama la rattache à l'Amérique du Sud, elle s'étend sur une longueur d'environ 8000 kilomètres; de l'ouest à l'est, elle s'étend du 170e degré de longitude occidentale (cap du prince de Galles) au 11e degré de longitude occidentale (extrémité nord-est du Groënland), et sa plus grande largeur est de 6400 kilomètres (du cap du prince de Galles au cap Race). Elle a une superficie d'environ 22 millions de kilomètres carrés, soit le double de l'Europe.

Elle a à peu près la forme d'un triangle ou, pour parler plus exactement, d'un trapèze allongé dont le sommet est tourné vers le sud; les deux côtés occidentaux, qui sont comme le prolongement l'un de l'autre, s'étendent du cap du prince de Galles au cap San Lucas et du cap San Lucas à la pointe Burica; ils sont bornés par le détroit de Béring, séparation de l'ancien et du nouveau continent, par la mer de Béring et par l'océan Pacifique, avec une longue proéminence formée par l'extrémité nord-ouest du continent et dite presqu'île d'Alaska que continuent les îles Aléoutiennes, et un enfoncement curviligne. Le côté oriental, profondément échancré par l'enfoncement presque circulaire du golfe du Mexique et par la mer de Baffin, le grand couloir des eaux polaires, s'étend du cap Burica (isthme de Panama) au cap Brewter (Groenland); il est borné par L'océan Atlantique et par les mers secondaires et golfes que celui-ci forme sur la côte (golfe du Mexique, golfe du Saint-Laurent, détroit de Davis, baie d'Hudson). Le côté septentrional, du cap Brewster au cap du Prince de Galles est bornée par l'océan Glacial Arctique, et, sur divers points, profondément, pénétré par ses détroits et ses mers secondaires (baie de Baffin, etc.).
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Carte de l'Amérique du Nord.
Carte de l'Amérique du Nord.

La côte et les îles

La côte de l'Amérique du Nord se divise en quatre parties :

La côte de l'océan Glacial Arctique.
La côte de l'océan Glacial Arctique, presque partout glacée, est moins basse en Amérique qu'en Asie, cependant marécageuse, excepté dans le voisinage du Plateau, ne présentant partout que des terres stériles; elle projette deux longues presqu'îles, la presqu'île Boothia et la presqu'île Melville, et s'enfonce profondément pour envelopper de ses rochers souvent à pic la baie d'Hudson dont l'entrée est fermée par l'île glacée et également rocheuse de Southampon.

L'archipel Arctique.
Au nord de cette côte, s'étend l'archipel Arctique canadien, île Baring, île Melville, Ellesmere, du Prince Albert et Victoria, îles Parry, terre de Baffin, et autres terres qui jamais ne se dépouillent de leur enveloppe de neige et que des détroits glacés unissent plus qu'ils ne les séparent.

Le Groenland.
A l'est de la baie de Baffin, le Groenland, dont la superficie atteint presque les 2,2 millions de km² ; c'est un plateau granitique recouvert partout, excepté sur le rivage, d'une énorme épaisseur de glace, l'Inlandsis; à l'est, cette masse borde de très près la mer et rend pratiquement inhabitable aujourd'hui un rivage qui a eu, il y a quelques siècles, des colonies danoises assez florissantes et qu'on avait surnommé « la terre verte » (Groenland); à l'ouest, la masse neigeuse, sous l'action d'un courant détaché du Gulf Stream, est éloignée d'une cinquantaine de kilomètres du rivage lequel est tout rocheux, abrupt, profondément entaillé, comme presque tous les rivages occidentaux voisins de la région boréale, par des fjords; c'est au fond de ces fjords que la nappe de neige se déverse par d'immenses glaciers et que tombent ces montagnes de glace (icebergs) qu'on voit ensuite, à l'époque de la débâcle, flotter jusque sur le banc de Terre-Neuve.
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Kangerlussuaq, au Groenland.
La rivière Watson à Kangerlussuaq, au Groenland. Photo : Nasa / Jinm Yungel.

La côte de l'océan Atlantique.
La côte de l'océan Atlantique se divise elle-même en plusieurs parties distinctes-

La cĂ´te du Labrador et le golfe du saint-Laurent.
Au nord, la côte du Labrador, haute, sombre, rocheuse, aride, semée d'îlots et presque toujours enveloppée de brouillards; le golfe du saint-Laurent, dans lequel débouche le fleuve du Saint-Laurent, bordé encore au nord par la côte rocheuse du Labrador, au sud par le haut promontoire de Gaspé et par les roches qui terminent la chaîne de Notre-Dame, puis par le rivage bas du Nouveau-Brunswick et par le plateau de la Nouvelle-Écosse, longue presqu'île fermant le golfe au sud; dans l'intérieur du golfe, plusieurs grandes îles : Anticosti, dont le rivage septentrional est une falaise et le rivage méridional une plage, au milieu du golfe; l'île du prince Edouard au sol ondulé et fertile, et l'île du cap Breton, montueuse et presque coupée en deux par des golfes profonds; à l'entrée du golfe, Terre-Neuve, grande île triangulaire avec sa pointe principale, la presqu'île d'Avalon (terminée par le cap Race) tournée à l'est vis-à-vis du banc de Terre-Neuve, terre montueuse, parsemée de lacs et de tourbières, côte escarpée, presque constamment perdue dans les brouillards, séparée, au nord, du Labrador par le détroit de Belle-lsle; ces parages sont au nombre des plus poissonneux du globe.

La côte atlantique des États-Unis au Nord du 33e degré.
La côte septentrionale des États-Unis jusqu'au 33e degré, commence, encore en territoire canadien, par la presqu'île de la Nouvelle-Ecosse au fond de laquelle s'ouvre la longue baie de Fundy célèbre par ses fortes marées et par ses longues plages couvertes de tangue fertilisante; au sud de cette baie, s'étend une côte généralement élevée, profondément découpée par de vastes estuaires et par de petites et grandes baies, très favorable à l'établissement de ports et, par conséquent, au développement du commerce; la baie du cap Cod, la baie de Narragansett, le détroit de Long Island (Long-Island Sound) séparant le continent de l'île de Long Island, « longue île », dont la pointe occidentale est vis-à-vis de l'embouchure de l'Hudson, la baie de la Delaware, la baie de la Chesapeake qui, depuis le cap Charles jusqu'à l'embouchure du Susquehanna, a une longueur de 275 kilomètres.

La côte atlantique des États-Unis au Sud du 33e degré.
La côte méridionale des Etats-Unis depuis le 33e degré, côte plate, bordée au nord d'immenses tourbières et marais (Dismal swamp, etc.), d'immenses lagunes (passe d'Albemarle, de Pamlico, etc.), et, devant ces lagunes, d'une étroite et basse digue de sable dont la pointe la plus avancée est le cap Hatteras, et qui se découpe en longues îles basses; cette côte se termine au sud par la longue presgu'île de la Floride bordée de lagunes dans l'eau desquelles croissent des cyprès d'une espèce toute particulière; elle est hérissée de récifs madréporiques, dits « Keys », qui défendent les marécages de la presqu'île contre le Gulf-Stream.
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La pointe méridionale de la Floride et les Keys vus de l'espace. Le Nord est à gauche.

En face de cette côte, à 1200 kilomètres en mer, est le groupe des îles Bermudes, rochers coralliens, sans rivière et sans source, mais fréquemment arrosés par la pluie, fertiles et jouissant d'un climat doux.

La cĂ´te du golfe du Mexique et de la mer des CaraĂŻbes.
La cĂ´te du golfe du Mexique et de la mer des CaraĂŻbes, cĂ´te basse, est bordĂ©e de lagunes et de marĂ©cages et recourbĂ©e en forme d'ovale depuis le cap Sable qui est l'extrĂ©mitĂ© mĂ©ridionale de la Floride jusqu'au cap Catoche qui est l'extrĂ©mitĂ© septentrionale du Yucatan; on y trouve la baie Mobile, lieu profonde , et une longue chaĂ®ne d'Ă®les basses Jusqu'au Mississippi; le vaste delta boueux du Mississippi, abritant le lac Poatchartrain et d'autres lacs plus petits. 

Le fond de l'ovale s'appelle la baie de Campêche; celle-ci est peu accessible sur, la côte du Yucatan à cause d'un vaste banc de sable; à l'est du Yucatan, la côte, presque toujours basse, mais bordée, de près par les terrasses de la chaîne centrale, contourne le golfe du Honduras; elle forme ensuite, avec la côte déserte, basse et marécageuse des Mosquitos, un vaste promontoire prolongé encore par un banc de sable qui s'avance à plus de 300 kilomètres en mer et sur lequel il n'y a, presque nulle part, plus de 30 mètres de fond; la pointe du Yucatan sépare le golfe du Mexique de la mer des Caraïbes dont la côte est marécageuse.

Les Antilles.
A l'est du cap Catoche, séparée du continent par un détroit de 180 kilomètres, dit détroit du Yucatan, commence la longue chaîne des Antilles qui s'étend, de l'ouest à l'est, sur une longueur de 2200 kilomètres, sous la dénomination de grandes Antilles et d'îles Vierges, puis sur une longueur de près de 1000 kilomètres du nord au sud sous le nom de petites Antilles, véritable chaîne de montagnes qui continue les chaînes de l'Amérique.

Les grandes Antilles sont, de l'ouest à l'est Cuba, île étroite, mais longue de 1000 kilomètres, avec une arête montagneuse dont les flancs sont couverts de pâturages, semés de quelques bouquets de bois et dont le principal sommet atteint presque 3000 mètres, avec des côtes généralement basses, marécageuses, toutes bordées d'îlots et de récifs coralliens dits « cayes »; la partie du sud-est et celle du nord-ouest, qui font exception, sont élevées (surtout la partie sud-ouest), sans récifs, et renfer ment plusieurs belles rades naturelles; l'île marécageuse des Pins est comme une dépendance de Cuba.

Hispaniola (ou Haïti, dont le nom signifie « pays montueux » et qui le justifie par ses chaînes boisées de cèdres, d'ébéniers, d'acajous) est séparée de Cuba par la passe du Vent; les côtes sont généralement d'un accès facile, découpées de baies nombreuses parmi lesquelles la plus importante est la baie des Gonaves à l'ouest.

Au sud-ouest de la baie des Gonaves, la Jamaïque, traversée par une chaîne rocheuse et escarpée au pied de laquelle s'étalent des plaines fertiles. A l'est d'Hispaniola, Porto Rico, également montueuse. Les Îles Vierges Britanniques (Tortola, Virgin Gorda, Jos van Dyke, Anegada), situées entre la passe des îles Vierges et, la passe de Sombrero, est le petit groupe des îles Vierges américaines (Saint Thomas, Saint John, Saint Croix).

Les petites Antilles sont la plupart montueuses, volcaniques, boisées sur les sommets et les pentes, fertiles dans les vallées, et forment trois groupes : celui du nord qui ne comprend que de très petites îles (St Kitts, Antigua et la Barbuda, île corallienne et basse, etc.); celui du centre, avec de belles îles, la Guadeloupe et son archipel, la Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, et, en avant du groupe, la Barbade; celui du sud avec des îles moins importantes (Saint-Vincent, Grenadines, Grenade, Tobago) et, la grande île de la Trinité (Trinidad), située sur la côte de l'Amérique méridionale.

Au nord de Cuba, est un grand archipel tout construit par des coraux qui ont élevé entre la Floride et Hispaniola une digue massive et gigantesque de près de 700 km de longueur sur 400 de largeur, laissant à peine à la mer une profondeur moyenne de 5 mètres; les milliers d'îlots et d'îles bordés de récifs entre lesquels ne s'ouvrent qu'un petit nombre de passes accessibles aux navires (canal de la Floride entre la Floride et l'archipel, vieux canal des Bahamas entre Cuba et le principal massif madréporique dit grand banc des Bahamas, etc.) sont les sommets de cette digue et forment le groupe des îles Lucayes (Bahamas); la principale est la Nouvelle-Providence; c'est sur le rivage d'une de ces îles, probablement de Guanahani, qu'arriva, le 12 octobre 1492, Christophe Colomb.
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Big Sur (Californie).
La cĂ´te pacifique, Ă  Big Sur (Californie). Photo : Henrique Pinto.

La cĂ´te du Pacifique.
La côte de l'océan Pacifique est bordée de lagunes dans la partie méridionale, avec quelques ports et quelques baies, baies de Nicoya, baie de Fonseca, golfe de Tehuantepec, et la perspective lointaine des volcans de l'Amérique centrale; .

Elle est agreste, montagneuse, peu hospitalière et presque dĂ©serte dans la partie centrale oĂą se trouvent le cap Corrientes et, en face, les Ă®les Revilla Gigedo, plus au nord, le golfe de Californie et la presqu'Ă®le de Californie avec le cap San Lucas et des cĂ´tes arides et monotones. 

Dans la partie septentrionale, elle est montueuse, boisée, plus découpée, et l'eau y a généralement plus de profondeur; elle est bordée de près par la chaîne Côtière au milieu de laquelle s'ouvre la « porte d'or » (Golden gate) donnant entrée dans la magnifique baie de San Franciscoo; plus au nord, le cap Mendocino; puis, la côte devient rocheuse, escarpée, profondément découpée par des fjiords comme presque toutes les côtes occidentales du nord; une suite non interrompue de grandes îles rocheuses la borde, l'île de Vancouver séparée de la terre ferme par le détroit de Juan de Fuca, l'archipel Haida Gwaii ou archipel de la Reine Charlotte, etc.

La longue presqu'île Alaska, à laquelle font suite les îles Aléoutiennes, groupe tout volcanique, sépare la côte du Pacifique proprement dite de la côte glacée de la mer de Béring que le détroit de Béring met en communication avec l'océan Glacial Arctique.

GĂ©ologie

L'unité géologique de l'Amérique du Nord est bien marquée. Sur la côte de l'océan Pacifique court une vaste zone de terrains primitifs et volcaniques, interrompus çà et là par des bancs de roches tertiaires. C'est à la lisière de ces deux espèces de couches que se trouvent les bancs les plus riches de métaux précieux. A l'Est, au contraire, s'épanouit largement un banc énorme de roches très vieilles qu'on désigne sous le nom d'étage laurentien. Elles sont disposées en demi-cercle autour de la baie de Hudson (bouclier canadien) et leur partie concave enferme d'énormes amas de terrains mésozoïques, de schistes ardoisiers. Tout le long de ces antiques assises du sol on relève les traces d'un effrayant travail de soulèvement. Ainsi, le flanc oriental de la Cordillère, entre les sources du Missouri et celles de la Yellowstone River, est encore la source la plus riche du monde en geysers, eaux jaillissantes, bancs de soufre. Au pied de ces montagnes de feu existait à l'époque jurassique une vaste mer ou les coraux ont accumulé pendant des siècles les masses prodigieuses de leurs débris. Cette mer s'étendait du Missouri aux Appalaches; elle a noyé autrefois l'espace compris entre les deux chaînes caractéristiques de l'Amérique du Nord, et aujourd'hui elle occupe le coeur même du continent américain. On retrouve des terrains de même origine en quantité notable à l'Est des Appalaches, ils forment la grande plaine de la Virginie à l'Alabama. On y a retrouvé des débris de curieux animaux, différents de ceux qui vivaient en Europe à la même époque. Les terrains carbonifères sont généralement disposés suivant des directions perpendiculaires à l'axe de cette mer intérieure. Ils ont aux Etats-Unis et au Canada une grande puissance. Enfin, un des traits spéciaux à l'Amérique du Nord est l'importance des dépôts d'alluvion. Des lacs au delta du Mississippi on en observe sur une grande largeur et une profondeur considérable. Lyell calculait qu'il a fallu plus de 76,000 ans au grand fleuve pour entasser ces matériaux. Ce gigantesque travail ne s'arrête pas. Les brèches pratiquées par les autres fleuves dans les terrains plus anciens, notamment les canyons que le Colorodo a percés au milieu des roches tertiaires de son bassin, sont parfois magnifiques.

Le Mexique et l'Amérique Centrale n'appartiennent pas au même système géologique que le reste du continent.

Relief du sol

La structure de l'AmĂ©rique du Nord  prĂ©sente de grandes analogies avec celle de l'AmĂ©rique du Sud. Dans l'une comme dans l'autre, le relief est disposĂ© en bandes parallèles, orientĂ©es du Nord au Sud, suivant le mĂ©ridien. On distingue ainsi de l'Est Ă  l'Ouest, la rĂ©gion des Appalaches, un plateau aplani s'Ă©levant doucement au-dessus de l'ocĂ©an Atlantique dont le sĂ©pare une plaine cĂ´tière plus ou moins large; une plaine centrale, qui occupe la plus grande place et oĂą coulent le principal fleuve, le Mississippi; et enfin une une rĂ©gion de hauts plateaux et montagnes Ă©levĂ©es, la rĂ©gion des Montagnes Rocheuses, qui forme une double cordillère (Rocheuses proprement dites et chaĂ®nes CĂ´tières sĂ©parĂ©es par un vaste plateau), parallèle Ă  la cĂ´te sur laquelle elle ne laisse qu'une plaine extrĂŞmement Ă©troite.

Les plaines côtières de l'Est.
Le long de l'océan Atlantique s'étend une plaine, bordée à l'Ouest par les Appalaches, d'abord étroite et s'élargissant de plus en plus en allant vers le Sud (160 km en Géorgie). Elle devient une large étendue marécageuse en Floride, et contourne , au Sud, les Appalaches pour s'unir aux grandes plaines centrales et à la vallée du Mississippi.

Les Appalaches. 
Les monts Appalaches sont le coeur d'un  système montagneux qui s'Ă©tend en direction du Nord-Est depuis le sud de l'Alabama, aux Etats-Unis, jusqu'aux provinces maritimes du Canada. Ces montagnes (1000 m, en moyenne; point culminant : 2037 m au Mont Mitchell, en Caroline du Nord), calcaires en gĂ©nĂ©ral et granitiques en certains endroits, avec leur parallĂ©lisme, leur talus très accentuĂ© vers l'est, semblables Ă  ceux du Jura, forment un ensemble de 160 km d'Ă©paisseur. Elle renferment, entre leurs plissements, de longues et fertiles vallĂ©es aux flancs chargĂ©s de forĂŞts, et offrent tous les accidents des roches de nature calcaire : grottes, rivières souterraines, pertes de rivières, fontaines bouillantes et cascades.

Le bouclier Laurentien.
Le bouclier laurentien s'étend au Nord et au Nord-ouest des Appalaches. Cette zone, très ancienne, a été soumise à des cycles répétés d'érosion; le plus récent de ces cycles correspond aux glaciations du quaternaire. À son point culminant, au sud, il mesure environ 600 m, mais au nord, il forme un déclin progressif et continue au sud de la baie d'Hudson.

Les grandes plaines centrales.
Les grandes plaines s'Ă©tendent entre les Appalaches et les Rocheuses. Elles touchent au Sud le golfe du Mexique et, Au Nord, les prolongements occidentaux du bouclier Canadien et les Barrengrounds.

Les grandes subdivisions sont le bassin du Mississippi (avec, à l'Ouest du fleuve, la Grande Prairie), la région des Grands Lacs. Bien que ces zones soient appelées plaines, elles ne sont pas exemptes de quelques reliefs, comme le plateau Ozark. L'échelle d'altitude va de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, le long du cours du Mississippi, pour dépasser 1200 m près du bord des Rocheuses.

Dans sa partie orientale, et mises à part les régions les plus au Nord, cette immensité est d'une fertilité extraordinaire; c'est en céréales le premier grenier du monde. Mais à mesure qu'on s'avance vers l'ouest, les pluies deviennent de plus en plus rares, les terres de culture font place aux pâturages où paissent d'immenses troupeaux; on arrive enfin à de véritables déserts formant une longue zone de bordure au pied des Montagnes Rocheuses. Ces étendues désolées, à cause de leur faible pluviométrie, s'appellent Bad Lands (Mauvaisses terres) au nord, Llano Estacado (Plaine clôturée) au sud.
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Etats-Unis : le volcan Saint Helens.
Paysage de l'Etat du Washington, Ă  l'approche du mont St. Helens. Photo : The World Factbook.

La région des Montagnes Rocheuses.
Les Grandes Plaines se terminent abruptement Ă  l'ouest avec la barrière formĂ©e par les Montagnes Rocheuses. Ces montagnes  ne constituent pas une chaĂ®ne unique, mais une sĂ©rie de chaĂ®nons le plus souvent parallèles, d'une hauteur moyenne de 2000 m, mais aussi avec des sommets dĂ©passant les 4000 m (pic FrĂ©mont 4500 m, pic Lincoln 4348 m), et entaillĂ©s de nombreuses dĂ©pressions par oĂą s'Ă©chappent les torrents Ă  cascades qui vont former les affluents de droite du Mississippi. 

Les chaĂ®nons des Montagnes Rocheuses forment le mur de soutènement des hauts plateaux de l'ouest : Grand Bassin, Plateau du Colorado. Des plateaux, d'une altitude moyenne de 1000 Ă  1500 mètres, et qui s'Ă©tendant sur une largeur moyenne de 1600 km, portent diverses montagnes, des dĂ©serts et des canyons profonds, et sont bordĂ©s Ă  l'Ouest par un nouvel ensemble de chaĂ®nes : chaĂ®ne des Cascades, Sierra Nevada  (point culminant 4400 m). 

Cette rangĂ©e montagneuse fusionne, au Nord avec le système des chaĂ®nes cĂ´tières, qui s'Ă©tende de la Californie  aux montagnes de l'Alaska en passant par la Colombie-Britannique. On y rencontre des sommets souvent plus Ă©levĂ©s que ceux des Rocheuses proprement dites, et en particulier le plus haut sommet d'AmĂ©rique du Nord, le mont McKinley (6235 m). Les chaĂ®nes cĂ´tières sont beaucoup moins hautes dans le Sud, mais ne laissent la place, de loin en loin, qu'Ă  quelques Ă©troites plaines sur la bordure de l'ocĂ©an Pacifique.
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Etats-Unis : la vallée de la mort.
La Vallée de la Mort, à la limite de la Californie et du Nevada. Son point le plus bas
est Ă  85 m au-dessous du niveau de la mer. C'est aussi le point le plus bas des Etats-Unis.

Les montagnes du Mexique et d'Amérique Centrale.
Les montagnes du Mexique sont le prolongement mĂ©ridional de celles de la rĂ©gion des Rocheuses. Au Nord du 20e degrĂ© de latitude Nord (Ă  peu près la laltitude de Mexico), on a deux longues chaĂ®nes, l'une bordant le Pacifique, la Sierra Madre Occidentale, l'autre, Ă  l'Est, la Sierra Madre Orientale, moins Ă©levĂ©e, sĂ©parĂ©e du golfe du Mexique par une plaine cĂ´tière se rĂ©trĂ©cissant Ă  mesure que l'on se dirige vers le Sud. 

Un vaste ensemble de hautes terres (de 1600 à 2300 m), sépare ces deux chaînes. On y distingue : le plateau de Chihuahua, au nord du tropique, dont les eaux s'écoulent généralement dans le rio Grande del Norte, ce qui indique une pente générale vers le nord-est; et le plateau d'Anahuac, au sud du tropique, plus élevé et la plus bouleversé que le précédent. Ses eaux s'écoulent à la fois dans les deux mers, ou dans de petits lacs intérieurs.

Le Plateau de l'Anahuac porte, au Sud, une nouvelle chaĂ®ne, qui s'Ă©tend le long du 20e parallèle. C'est la Cordillère NĂ©o-volcanique. Elle  comprend les plus hauts sommets du pays, qui sont aussi des volcans : Popocatepetl (5465 m), Orizaba (5610 m); etc. 

Vient ensuite, le long de la côte Pacifique une nouvelle chaîne, la Sierra Madre del Sur, qui se prolonge au-delà de l'isthme de Tehuantepec par une série ininterrompue de montagnes, renferment de nombreux volcans, et qui, bien que diminuant progessivement d'altitude, finissent par faire la jonction avec la Cordillère des Andes.

L'hydrographie de l'Amérique du Nord

Le relief du sol qui détermine l'écoulement des eaux, a formé plusieurs groupes de fleuves et rivières dans l'Amérique du Nord :

Le versant arctique.
Plusieurs grands fleuves de l'Alaska et du Canada se déversent dans l'océan Arctique. Le principal est le Mackenzie qui débouche dans la mer de Beaufort. Il s'appelle d'abord Athabasca et traverse le lac de ce nom, puis la rivière de l'Esclave et traverse le lac du même nom, au sortir duquel il s'appelle définitivement Mackenzie. Il reçoit les eaux du lac du Grand Ours.

On doit citer encore : le Saskatchewan, qui traverse le lac Winnipeg et s'appelle Nelson dans son cours inférieur, puis se déverse dans la baie d'Hudson.

Le versant atlantique.
Les Grands Lacs et le Saint-Laurent.
Le Saint-Laurent, qui forme un vaste estuaire Ă  la limite entre l'ocĂ©an Arctique et l'ocĂ©an Atlantique Nord contient  de nombreuses Ă®les; il est encombrĂ© de rapides que la navigation a su surmonter. C'est le canal d'Ă©coulement des cinq Grands Lacs : lac SupĂ©rieur, lac Michigan, lac Huron, lac EriĂ© et lac Ontario; il reçoit l'Ottawa, arrose MontrĂ©al et QuĂ©bec. A QuĂ©bec oĂą commence son estuaire, le fleuve mesure 35 kilomètres de largeur; il en a 550 Ă  son embouchure.

Le lac Supérieur, vaste bassin de 300 mètres de profondeur et de 200 mètres d'altitude, envoie ses eaux, par le canal et le saut de Sainte-Marie, aux lacs Michigan et Huron. Celui-ci est relié, à son tour, au lac Erié profond de 160 m et élevé de 172 m. au-dessus du niveau de la mer. Le Niagara, canal d'écoulement de l'Erié, forme d'abord de nombreux rapides, puis la plus fameuse chute du monde. Les eaux s'y précipitent de 45 à 50 mètres de hauteur sur une largeur de près de 1 kilomètre. Les eaux arrivent dans le dernier grand lac, le lac Ontario, d'où s'échappe enfin le Saint-Laurent.

Aux-Etats-Unis.
Si l'on excepte le Saint-Laurent, la région côtière de l'Atlantique possède des fleuves relativement modestes, mais qui sont lents, profonds, facilement navigables et ouvrent d'excellentes voies de communication. On n'a d'ailleurs, au nord principalement, qu'un réseau enchevêtré de cours d'eau, de canaux et de voies ferrées, avec des villes considérables aux points de jonction.

Le commerce est encore facilité par les nombreux et vastes estuaires que forment tous les fleuves côtiers et qui sont d'immenses rades naturelles. Les côtes des Carolines et de la Floride sont moins favorisées, cependant. Les estuaires n'ont pu s'y former; on y trouve peu de ports.

Parmi les fleuves tributaires de l'Atlantique, on peut mentionner, aux Etats-Unis : le Connecticut; l'Hudson, qui forme la baie de New-York; le Delaware, qui arrose Philadelphie; le Susquehanna avec Baltimore sur son estuaire; le Potomac qui arrose Washington; le Savannah.
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Le fleuve Saint-Johns, en Floride.
Le fleuve Saint-Johns, tributaire de l'Atlantique, en Floride.

Le versant du golfe du Mexique et de la mer des CaraĂŻbes.
Tributaires du golfe du Mexique sont : l'Alabama le Rio Brazos, le Rio Colorado, et surtout le Mississippi et le Rio Grande (Rio Bravo).

Le Mississippi, le grand fleuve de l'AmĂ©rique du Nord, vaut dix fois la Seine comme longueur, si l'on considère le Missouri comme le commencement du fleuve. Le Mississippi prend sa source dans un plateau marĂ©cageux de la rĂ©gion des lacs, traverse d'abord d'immenses savanes coupĂ©es de forĂŞts, puis il entre dans la rĂ©gion des cĂ©rĂ©ales, oĂą il arrose Saint-Paul et Minneapolis. A Saint-Louis, oĂą il s'ouvre Ă  la grande navigation, le fleuve reçoit le Missouri, deux fois plus long que le Mississippi supĂ©rieur; le Missouri lui-mĂŞme est grossi du Yellowstone et du Nebraska ou Rivière Platte. 

Le Mississippi devient alors très rapide et coule, Ă  mi-chemin de Saint-Louis Ă  Cairo, entre des rochers de 90 mètres de hauteur; puis il reçoit l'Ohio, grande rivière navigable depuis Pittsburgh, qui arrose Cincinnati et Louisville, et qui l'augmente d'un tiers. Le fleuve, large dĂ©sormais de plus de 2 km, et bientĂ´t encore grossi de  l'Arkansas et de  la Rivière Rouge, traverse un pays plat, au milieu de prairies, de forĂŞts et de marĂ©cages, entre des levĂ©es gigantesques qui protègent les terres contre les inondations et accompagnent le fleuve jusqu'Ă  la mer. Dans son cours infĂ©rieur, le niveau du Mississippi est plus Ă©levĂ© que la plaine. L'Ă©norme quantitĂ© de matĂ©riaux, les Ă®les flottantes charriĂ©es par les eaux ont formĂ© Ă  l'embouchure un delta gigantesque qui s'avance en Ă©ventail dans la mer. C'est Ă  la base de ce delta que se trouve la Nouvelle-OrlĂ©ans, grand port des États-Unis.

Le Rio Grande del Norte (ou Rio Bravo), qui naît sur le plateau du Colorado, suit une série de gorges étroites et est encombré de cascades et de rapides. Il traverse une région pauvre en pluies et sert de frontière entre les États-Unis et le Mexique où il arrose Matamoros près de son embouchure, il reçoit reçoit aussi les eaux du plateau de Chihuahua.

Au Mexique et en Amérique Centrale, les cours d'eau sont souvent encombrés de cascades, de rapides ou de barres sablonneuses à leur embouchure. On peut nommer le Panuco, le Papaloapan, l'Usumacinta et, se déversant dans la mer des Caraïbes, le San Juan alimenté par les eaux du lac Nicaragua.
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L'Usumacinta dans le Chiapas (Mexique).
L'Usumacinta dans le Chiapas (Mexique), Ă  la frontière du Guatemala. 
Photo : Roberto González /Flickr (licence Creative Commons).

Le versant pacifique.
La proximité des montagnes explique que la côte de l'océan Pacifique reçoive assez peu de fleuves importants. On remarque cependant, en allant du Sud vers le Nord : le Colorado, connu pour son majestueux canyon; le Sacramento et le Saint-Joaquin qui forment la baie de San-Francisco, le Columbia, et, Au Canada, le Fraser, dont le débouché est à Vancouver, et le Yukon, qui se déverse dans la mer de Béring.

Longueur des principaux fleuves d'Amérique du Nord (km)

Océan Actique
 
Mackenzie-Slave
Churchill
Severn
Nelson
  Saskatchewan
4241
1600
982
650
1931

Atlantique
 

Saint-Laurent
  Ottawa
    Saint-Maurice
James River (Virginie)
Susquehanna
Roanoke
Savannah
Potomac
  Shenandoah
Connecticut
Saint-Johns
Hudson
Delaware
Neuse
3058
1270
563
800
720
720
720
640
200
542
500
507
483
440
-Golfe du Mexique et CaraĂŻbes
 
Mississippi - Missouri
  Arkansas
  Ohio-Alleghany
  Tennessee
  Wabash
  Kentucky
  Yellowstone
  Kansas
  Wisconsin
  James River (Dakota)
  Minnesota
Rio Grande (Rio Bravo)
Colorado (Texas)
Chattahoochee
6260
3300
2102
1600
800
375
1600
250
960
600
522
3027
1390
690

Océan Pacifique
 

Yukon
Colorado (Ouest)
Columbia
  Snake
Fraser
3290
2250
1950
1670
1370
 

Le climat

Une partie du monde qui s'étend du pôle jusque dans la région tropicale a des climats nécessairement très divers. On peut y tracer six grandes zones :

La zone glaciale.
La zone glaciale, située au nord de la ligne isotherme de 0° C, comprend l'une des parties les plus froides de la planète, à savoir les terres arctiques où le thermomètre, en hiver, descend assez souvent à 55°C au-dessous de zéro, et où l'été court et brumeux, a quelquefois trop peu de chaleur pour élever le thermomètre au-dessus de zéro; le Groenland n'est habitable que dans quelques fjords du sud-ouest, et, dans la plus, grande partie de l'Alaska, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, du Nunavut, et de la péninsule du Labrador, les gelées et les brouillards occupent plus des trois quarts de l'année.

La zone de la cĂ´te septentrionale de l'Atlantique.
La zone de la côte septentrionale de l'océan Atlantique comprend le Canada et les États-Unis à l'est des Appalaches jusqu'à la baie de Chesapeake. Cette zone est d'autant plus chaude qu'on s'avance davantage vers le midi, mais partout, à latitude égale, très sensiblement plus froide que les côtes occidentales de l'Europe; si les hivers sont froids, les étés sont généralement très chauds, comme sous les climats continentaux; la direction des vents et des courants et la masse glacée des terres arctiques expliquent cette différence; au Canada, qui peut être pris comme exemple de climat extrême, la température moyenne du mois le plus chaud (juillet) est d'environ + 23°C, et celle du mois le plus froid (février) de -11°C; quelquefois même le thermomètre monte à + 38° et descend à -40°C; à Boston, la température, déjà moins rigoureuse, est en moyenne de -1°C en hiver, + 7°C au printemps, +20°C en été, +10°C en automne; le vent d'ouest domine.

La zone de la côte méridionale de l'Atlantique.
La zone de la côte méridionale de l'océan Atlantique, située à une latitude inférieure et échauffée par le Gulf Stream, jouit d'un climat beaucoup plus chaud. Il y gèle rarement; la moyenne de la température à Savannah est de +10°C en hiver et de +25°C en été. La moyenne des pluies est de 85 centimètres en Floride.

La zone de la Prairie et des Montagnes Rocheuses.
La zone de la Prairie et des Rocheuses, zone essentiellement continentale, est balayée l'hiver par les vents glacés du nord que rien n'arrête. Elle se caractérise, surtout au centre de la vallée du Mississippi, par des températures extrêmes, des rivières fortement gelées l'hiver (de décembre à mars), et, l'été, par des chaleurs très lourdes (moyenne de l'hiver à Saint-Louis 0°C, moyenne de l'été +24°C), très peu de pluie, mais, comme conséquence, un air pur et un beau ciel. Au nord, dans le voisinage des Grands Lacs, bien que le froid de l'hiver soit très vif, la masse d'eau douce tempère quelque peu les extrêmes; en s'avançant vers le nord-ouest, on trouve un climat rude, sec, plus égal parce que l'altitude modère quelque peu les chaleurs de l'été, mais qui, sur le grand Plateau, redevient extrême, et est exposé à des sécheresses désastreuses. La température y est généralement, à latitude égale, plus froide que sur les côtes; ce phénomène se fait surtout sentir sur les hautes terres, quoique l'Utah jouisse d'un climat plus tempéré que le Mississippi; cependant l'été y est partout chaud. La rareté de la pluie, qui est un des caractères dominants de ce climat, se fait surtout remarquer dans les hautes plaines de l'ouest et sur le grand Plateau. On pourrait aisément dessiner dans cette immense zone trois zones distinctes : le Haut Plateau, les Hautes plaines de l'ouest et la Vallée moyenne du Mississippi.

La zone tropicale.
La zone tropicale s'étend fort au nord du tropique jusque vers le confluent de l'Arkansas et du Mississippi, parce que le golfe du Mexique est un réservoir de chaleur qui communique à toutes les contrées avoisinantes une haute température. Cependant, si, sur Ia côte septentrionale du golfe, la chaleur est lourde dans les parties basses, les parties hautes jouissent d'une température plus agréable, et les saisons sont à peu près celles de la zone tempérée; à la Nouvelle-Orléans, la température moyenne est de +11° C, en hiver, +18°C au printemps, + 26°C, en été, +20 °C en automne.

Dans la zone tropicale proprement dite qui n'a que deux saisons, la saison sèche d'octobre à mars, et l'hivernage, saison pluvieuse et chaude, d'avril à octobre, il faut distinguer les Antilles dont le climat est très chaud, plus tempéré sur les hauteurs, exposé à la violence des cyclones et arrosé de pluies très abondantes, et la terre ferme qui se partage en trois parties, terres chaudes sur la côte, très chaudes , inondées de pluies torrentielles, terres tempérées sur les pentes du plateau, et terres froides sur le plateau qui jouissent d'un climat beaucoup moins chaud et où le thermomètre descend parfois au-dessous de 0 °C. La température moyenne de l'hivernage est de 26° à la Jamaïque, celle de la saison sèche est de 19° C et de 14° C sur le plateau.

La zone de la cĂ´te du Pacifique.
La zone de la côte de l'océan Pacifique, située au nord du tropique, a des climats très divers selon la latitude, mais, à latitude égale, est partout moins froide que la côte de l'océan Atlantique, parce que les vents de sud-ouest et les courants chauds y font sentir leur influence, comme sur la côte occidentale, de l'Europe. La pluie y est fréquente, presque continue dans la partie septentrionale située immédiatement au sud de la presqu'île d'Alaska.
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Isothermes de janvier
Isothermes de juillet
Précipitations
Zones de végétation
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La flore et la faune de l'Amérique du Nord

La flore.
Nous distinguerons dans la végétation de l'Amérique du Nord cinq flores naturelles : 1° la flore arctique américaine; 2° la flore des forêts et des prairies; 3° la flore du littoral californien; 4° la flore du Mexique; 5° la flore des Antilles.

Flore arctique américaine.
Quoique uniforme dans son ensemble, la flore arctique américaine se laisse partager en trois flores secondaires : la première s'étend du détroit de Béring à l'embouchure du fleuve Mackenzie, et est caractérisée par certains genres et certaines espèces asiatiques qu'on ne rencontre pas plus loin vers l'Est; la seconde, juxtaposée à la précédente, est limitée à l'Est par la baie de Baffin, et se distingue par la présence de genres et d'espèces qui lui sont tout à fait spéciaux et qu'on ne retrouve pas ailleurs; la troisième est la flore groenlandaise qui comprend aujourd'hui environ trois cent quarante espèces. Nous signalerons, dans la flore arctique d'Amérique, des espèces endémiques, des monotypes et des genres américains. Les principales particularités de cette flore sont :

a) que presque toutes les plantes sont scandinaves; c'est Ă  peine, en effet, si quelques espèces des cĂ´tes arctiques amĂ©ricaines et des Ă®les polaires ont traversĂ© la baie de Baffin et le dĂ©troit de Davis; 

b) que le Groenland est plus pauvre en espèces que, n'importe quelle autre division de la flore arctique; 

c) que, bien que le Groenland s'étende à 640 kilomètres au sud du cercle polaire, ce prolongement n'ajoute à sa flore qu'une centaine d'espèces qui toutes franchissent le cercle polaire sous d'autres longitudes;

d) que quelques-unes de ses espèces lui sont communes avec les montagnes de la côte atlantique de l'Amérique arctique et ne se retrouvent nulle part ailleurs dans l'Amérique arctique et subarctique.

Les espèces endémiques sont : Parrya arenicola, Braya pilosa, Astragalus polaris, Saxifraga sileniflora et S. Richardsonii, Chrysanthemum integrifolium, Artemisia androsacea, Salix glacialis, Festuca Richardsonii. Parmi les monotypes, nous citerons-: Merckia (Caryophyllées), Diapensia (Ericacées), Gymnandra (Personnées), Dodecatheon et Douglasia (Primulacées), Koenigia (Polygonées), Monolepis (Chénopodées), Pleuropogon et Dupontia (Graminées). Dans l'Amérique arctique, les genres américains sont Sarracenia (Sarracéniées), Mitella, Heuchera (Saxifragées), Helenium, Grindelia, Troximon (Composées), Kalmia (Ericacées), Eutoca (Hydrophyllées), Shepherdia (Eléagnées), Comandra (Santalacées), Zydanenus (Mélanthacées), Sisyrinchiurn (Iridées).

Le domaine arctique possède aussi quelques plantes groenlandaises qui ne se présentent pas dans l'Ancien continent. Voici les noms de ces espèces que l'on considère comme originaires de l'Amérique : Vesicaria arctica, Draba aurea, Arenaria groenlandica, Potentilla tridentata, Saxifraga tricuspidata, Erigeron compositus. Parmi les Cryptogames, les lichens terrestres sont représentés dans l'Amérique arctique, aussi bien que dans les Fjelds de la Norvège et dans les régions alpines, par trois types distincts qui sont : le type de lichen de Renne, le type des Cladonies, le type de lichen d'Islande. Le premier forme des tapis gris (Cladonia rangiferina), jaunâtres (Evernia ochroleuca), brunâtres (Cetraria aculeata), noirs (Cetraria tristis). Le second est remarquable par sa teinte blanchâtre (Cladonie uncialis) et le troisième par sa couleur brune (Cetraria islandica), ou blanc jaunâtre (Cetraria nivalis).
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Foręt de Séquoias en Californie.
ForĂŞt de SĂ©quoias en Californie. Photo : Jeff Hollett.

Flore des forĂŞts et des prairies.
Dans l'Amérique du Nord, les essences forestières sont représentées par des arbres angiospermes appartenant aux genres Fagus, Tilia, Fraxinus, Sallix, Platanus, Liquidambar. On connaît environ une cinquantaine d'espèces de Conifères arborescentes dans la région forestière américaine. Nous citerons seulement le sapin blanc (Pinus alba) qui s'élève des plaines basses du Nord dans les régions plus hautes des Appalaches; deux formes de cyprès, le Thuya occidentalis et le Chamaecyparis thuyoides, que l'on connaît dans le pays sous le nom collectif de cèdre blanc; le Taxodium distichum ou cyprès chauve de la Louisiane.

Le sapin blanc (Pinus alba), le mélèze américain (Pinus microcarpa), le pin royal des forêts du Nord (Pinus resinosa), correspondent à des espèces très voisines de l'Europe septentrionale et de la Sibérie, c.-à-d. aux Pinus abies, Pinus Larix et Pinus sylvestris. Le pin Weymouth (Pinus strobus) et le cèdre rouge de la zone des essences feuillues (Juniperus virginiana) se rattachent intimement à deux conifères (Pinus excelsa et Juniperus faetidissima) qui se trouvent répandues depuis l'Himalaya jusqu'au domaine méditerranéen oriental. Le genévrier de la Virginie (Juniperus virginiana) a acquis une grande importance industrielle dans la fabrication des crayons. Le sapin canadien (Pinus canadensis), le cèdre blanc (Chamaecyparis thuyoides) et le Torreya taxifolia correspondent aux formes japonaises des Chamaecyparis pisiformis, Pineus Tsuga et Torreya nucifera.

Parmi les végétaux qui appartiennent spécialement à des familles tropicales, on voit s'étendre, jusqu'au Canada, le Tulipier (Liriodendron tulipifera) et une Lauracée (Sassafras), jusqu'à New-York, un magnolia (Magnolia acuminata) et le Diospyros virginiana (arbre Persimon), et jusqu'à l'Illinois, le Catalpa de la famille des Bignoniacées.

Au nombre des espèces feuillues toujours vertes, qui appartiennent à la zone forestière, nous citerons : Quereus virens, Olea americana, un châtaignier californien (Castanopsis chrysophylla), Arbutus Menziesii.

A cette zone appartient encore une forme de liliacée arborescente, du genre Yucca, qui s'étend dans les savanes de l'Amérique tropicale, depuis le Mexique jusqu'au Brésil, et au Sud des Etats atlantiques jusqu'à l'embouchure de la baie de Chesapeake. En Caroline du Sud, des Palmiers nains dépourvus de tige (Sabal Adansonii) croissent avec le Palmier palmetto (Sabal palmetta), qui atteint jusqu'à 9 et 12 m de hauteur, et avec des bambous élancés du genre Arundinaria. La zone forestière méridionale possède les Calycanthées aromatiques (Calycanthus), une Anonacée (Asiminae triloba), désignée sous le nom de Papaw, qui constitue exclusivement le sous-bois, puis des Bignonia et des Smilax. La contrée comprise entre l'Oregon et l'île de Sitka est caractérisée par un arbuste social (Fatsia horrida), de la famille des Araliacées. Dans les forêts à essences Angiospermes du Nord, croît une Myriaccée (Comptonia asplenifolia), dont la forme particulière des feuilles et la nervation rappellent certaines Protéacées d'Australie. La série des Appalaches possède des chênes (Quercus alba), des châtaigniers (Castanea Fraseri), des sapins (Pinus Fraseri et Pinus nigra). Le sous-bois des Appalaches méridionales se compose de Rhododendron (R. Catawbiense), de Kalmia latifolia et d'Azalea calendulacea.

Les familles qui prédominent surtout dans la région forestière de l'Amérique boréale sont les Synanthérées, les Cyperacées, les Graminées, les Rosacées, les Légumineuses, les Brassicacées, les Scrophulariacées, les Caryophyllées, etc.

Le vaste domaine des prairies, qui constitue en quelque sorte les steppes de l'AmĂ©rique du Nord, est revĂŞtu de GraminĂ©es courtes et sèches au milieu desquelles croissent une CactĂ©e de petite taille (Opuntia Missourensis) et une Armoise (Artemisia gnaphaloides). La vĂ©gĂ©tation du grand bassin intĂ©rieur, que l'on dĂ©signe aussi sous le nom de DĂ©sert salĂ© de l'AmĂ©rique septentrionale, est caractĂ©risĂ©e par des buissons dissĂ©minĂ©s de ChĂ©nopodĂ©es (Sarcobatus vermicularis, Atriplex canescens ou Bois Ă  suif), par des Armoises sociales (Artemisia tridentata). Souvent le sol est complètement dĂ©pourvu de toute vĂ©gĂ©tation. 

Dans les prairies mĂ©ridionales de l'Ouest, les CactĂ©es , qui n'existent nulle part aussi abondantes, sont reprĂ©sentĂ©es par trois cents espèces environ. Nous citerons seulement le Cereus giganteus ou Cactus Suwarrow qui atteint jusqu'Ă  15 et 20 m de hauteur. Dans les contrĂ©es de l'Est, depuis l'Arkansas jusqu'au Mexique, le Cactus Suwarrow est remplacĂ© par un Opuntia (Opuntia arborescens). Un tiers des CactĂ©es indigènes dans les prairies consiste en formes arrondies appartenant aux Mamillaria et Echinocactus. Parmi les autres plantes grasses des prairies mĂ©ridionales, nous citerons la forme Agave, qui constitue, avec les CactĂ©es, comme une sorte de transition vers la flore du Mexique tropical. D'autres plantes grasses des prairies, qui forment la vĂ©gĂ©tation dominante de l'aride dĂ©sert salĂ©, se rattachent plus intimement aux steppes de l'Asie. Nous nommerons encore : l'Artemisia tridentata, le Bois Ă  suif (Atriplex canescens), le Pulpy-thorn (Sarcobatus vermicularis). Les arbustes mezquites (Prosopis) des prairies mĂ©ridionales sont des MimosĂ©es dont les fruits sucrĂ©s servaient d'aliment et le bois de chauffage aux AmĂ©rindiens. Ces vĂ©gĂ©taux fournissent aussi une gomme abondante, commes acacias africains. Les GraminĂ©es les plus importantes des prairies appartiennent au genre Boutelouoa (Gramma-grass) du groupe des ChloridĂ©es. Le Buchloe dactiloides, connu sous le nom de Buffalo-grass, s'Ă©tend du Missouri au centre du Mexique. 
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Saguaros.
Saguaros (Carnegiea gigantea), près de Phoenix (Arizona).
Ces cactus arborescents, originaires du désert de Sonora (Mexique), sont communs
dans les zones arides du Sud-Ouest des Etats-Unis. Photo : Alan Levine.

La flore des forêts et des prairies renferme plusieurs genres (Aster, Yucca, Petalostemon) qui sont représentés ici par des espèces particulières. Au nombre des genres les plus riches en espèces, la plus grande partie est étrangère au continent asiatico-européen (Dalea, OEnothera, Eriogonum, Pentstemon, Gilia, Phacelia).

Flore du littoral californien. 
La flore de la Californie est surtout remarquable par ses Conifères endĂ©miques du genre Sequoia qui sont, avec les Eucalyptus d'Australie, les arbres les plus Ă©levĂ©s du globe. Le Wellingtonia ou l'arbre Mammouth de la sierra Nevada (Sequoia gigantea), est le vĂ©gĂ©tal le plus caractĂ©ristique de la flore californienne. La rĂ©gion en est comprise dans la Sierra Nevada entre 1500 et 2100 m d'altitude. On peut faire remonter Ă  3000 ans les grands Wellingtonias du ravin des Mammouths. A cĂ´tĂ© du Sequoia gigantea viennent se ranger d'autres conifères remarquables par leurs dimensions extraordinaires et qui jouent un rĂ´le important dans les forĂŞts de la sierra Nevada. Nous citerons seulement l'arbre au bois-rouge (Sequoia semper virens ou Red-Wood), qui s'Ă©lève de 65 Ă  100 m, le Pin Ă  sucre (Pinus Lambertiana) et le Pinus nobilis. Au nombre des essences angiospermes de la flore da la Californie figurent : leTetranthera californica (LauriacĂ©es), les Quercus aquifolia et densiflora, le Châtaignier californien (Castanopsis chrysophylla), des Tilleuls, des FrĂŞnes, des Saules; une EricacĂ©e de haute taille (Arbutus  Menziesii). Citons encore, dans les maquis californiens, des EuphorbiacĂ©es (Sismondia), des HydrolĂ©acĂ©es (Eriodictyon) et des PolygonĂ©es (Eriogonum fasciculatum). En Californie, la forme Erica est reprĂ©sentĂ©e par un genre de RosacĂ©e (Adenostoma). Le voisinage des prairies est indiquĂ© par des buissons de SynanthĂ©rĂ©es (Artemisia californica, Baccharis). Les herbes vivaces les plus caractĂ©ristiques sont les Lupins, les Trèfles, les Gilia (PolĂ©moniacĂ©es), les Phacelia (HydrophyllĂ©es), les Eschscholtzia (PapavĂ©racĂ©es). Des GraminĂ©es annuelles (Avena) y forment aussi des groupes sociaux. Parmi les principaux genres monotypes de la Californie nous citerons seulement les suivants : Sequoia, Adenostoma, Coleogyne (RosacĂ©es); Carpenteria (SaxifragacĂ©es); Isomeris (CapparidĂ©es); Pentachaeta, Actinolopis, Hulsea (SynanthĂ©rĂ©es); Mucronea (PolygonĂ©es); Calochortus (LiliacĂ©es); Stanleya (BrassicacĂ©es); Platystemon, Romneya (PapavĂ©racĂ©es); Eucharidium (OnagrariĂ©es) ; Calyptridium (CaryophyllĂ©es); Popegyne(LabiĂ©es); Sphenosciadium (Ombellifères); Plectritis (ValĂ©rianĂ©es); Emmenanthe (HydrophyllĂ©es); Anemiopsis (SaururĂ©es), etc.

Flore du Mexique. 
La flore du Mexique est surtout caractérisée par les Cactées et les Broméliacées, ainsi que par une grande richesse de forme chez les Palmiers, les Orchidées, les Mélastomacées, les Malpighiacées et les Gesnériacées. Les Cactées cultivées en serre sont presque toutes originaires du Mexique. Les fleurs du Cereus speciosus rivalisent de splendeur avec celles du Victoria des fleuves de l'Amérique méridionale. Les Liliacées arborescentes, appartenant aux genres Dasylirium et Fourcroya, sont largement représentées au Mexique. Les essences ligneuses angiospermes toujours vertes, telles que les formes de Laurier et de Tamarin, habitent, avec le Pisang américain (Heliconia), la région tropicale. Des chênes toujours verts forment l'élément principal de la forêt tropicale. Ces arbres, dont on connaît quatre-vingts espèces environ, sont presque tous particuliers au Mexique. Un seul, le Quercus virens, s'étend de la Virginie au Nicaragua. Beaucoup d'espèces de Conifères du Mexique sont endémiques; nous citerons le Sapin mexicain (Pinus religiosa), qui constitue, sur le pic d'Orizaba, une ceinture forestière particulière, comprise entre 2960 m et 3570 m d'altitude : les Pinus Montezumae et P. Hartwegi, le Taxodium mexicain (Taxodium mucronatum). Au nombre des arbustes et des buissons de cette flore figurent : les Mélastomacées, les Myrtacées, les Gesnériacées et les Synanthérées qui accompagnent les forêts de chênes verts, les Mimosas frutescents, les Fouquiera, les Fuschia, les Buddleia et des Synanthérées buissonnantes du genre Stevia qui ressemblent aux Erica. Les Graminées qui prennent, au Mexique, un développement important, sont surtout des Panicées appartenant aux genres Paspalum, Dimorphostachyls, Panicum, Orthopogon, Setaria, Cenchrus, etc. Les Lianes et les plantes épiphytes (Pipéracées, Aroïdées, Fougères) occupent une large place dans la végétation de la contrée basse. Citons la Smilacinée qui fournit la Salsepareille (Smilax officinalis), et la Vanille (Vanilla aromatica). Mentionnons aussi le bois de Campêche (Haematoxylon campechianum), auquel la presqu'île du Yucatan a dû son importance commerciale. Les Orchidées mexicaines, dont on connaît plus de cinq cents espèces, déploient dans les forêts un luxe inépuisable d'Epidendrées, de Vandées et de Malaxidées. Le Mexique possède un grand nombre de genres endémiques, tels que : Reinhardtia et Brahea (Palmiers), Dioon et Ceratozamia (Cycadées); Pelecyphora et Leuchtenbergia (Cactées), etc. Les genres Agave Fourcroya et Dasylirion renferment aussi un grand nombre d'espèces endémiques.

Flore des Antilles.
Les forêts des Antilles offrent un mélange particulièrement riche de végétaux appartenant aux Laurinées, Sapotacées, Rubiacées, Urticées, Clusiacées, Myrtacées, Melastomacées, Cucurbitacées, Bignoniacées, etc. La flore des îles plates renferme des Méliacées, des Sapindacées, des Térébintharées et des Légumineuses. C'est dans ces parages que l'on exploite le bois d'acajou , ainsi que l'aubier treillagé des genres Lagetta et Linodendron (Thymélacées). L'arbre à coton (Eriodendron anfractuosum), de la famille des Bombacées, doit être cité comme un des végétaux les plus caractéristiques des Antilles. Nous ajouterons encore le Pimenta vulgaris, Myrtacée arborescente aromatique dont les fruits figurent dans le commerce comme poivre de girofle et, parmi les végétaux épiphytes, des Broméliacées, des Cactus, des Cassytha (Lauriacées), le Ficus pertusa, des Fougères, des Orchidées. Dans la flore des Antilles la famille des Fougères joue un rôle considérable. Au-dessus de la région des Fougères arborescentes, les sommets des montagnes bleues (1820 à 2440 m) sont recouverts d'une Conifère sociale, l'arbre Jakka (Podocarpus coriaceus). Les sous-bois présentent une Myrtacée (Eugenia alpina), une Lobéliacée à grandes fleurs pourpres (Tapa ascendens), deux Ericacées (Vacciniam meridionale et Clethra Alexandri), et une Rubiacée grimpante, le Manettia Lygistum. Dans la flore des Antilles quelques séries de monotypes constituent des traits d'union entre deux familles naturelles. C'est ainsi que les Canella relient les Bixacées aux Guttifères, que les Picrodendron sont intermédiaires aux Juglandées et aux Rutacées, que les Theophrasta relient les Sapotacées aux Myrsinéacées, que les Belonia forment comme un type de transition des Gesnériacées aux Solanacées. Citons encore les Lunania, qui rattachent les Samydées aux Flacourtiacées, et les Spathelia, qui sont aussi voisins des Simaroubées que des Térébinthacées. Au nombre des familles prédominantes, dans cette flore, figurent les suivantes : Légumineuses, Orchidées, Rubiacées, Fougères, Synanthérées, Euphorbiacées, Graminées , Mélastomacées, Cypéracées, Urticacées, Myrtacées, Solanacées, Convolvulacées.

Faune de la région néarctique.
Les diffĂ©rences qui sĂ©parent la faune de l'AmĂ©rique de celle de l'Ancien continent ont Ă©tĂ© signalĂ©es, dès XVIIIe siècle, par Buffon, et le chapitre qu'il consacre Ă  ce sujet peut mĂŞme ĂŞtre considĂ©rĂ© comme le premier fondement de la gĂ©ographie zoologique, science qui n'existait pas avant lui. Mais ces diffĂ©rences ne sont bien sensibles que lorsque l'on considère la faune de l'AmĂ©rique mĂ©ridionale et centrale, la seule que Buffon avait en vue dans les pages auxquelles nous venons de faire allusion. A mesure que l'on se rapproche du Nord, le contraste entre la faune du nouveau continent et celle de l'Europe s'amoindrit peu Ă  peu : la faune des Etats-Unis est tout Ă  fait comparable, au moins dans ses traits principaux, Ă  celle de l'Europe centrale, et les faunes arctiques des deux continents se ressemblent encore plus. Il est donc impossible d'admettre que ces faunes appartiennent toutes Ă  une mĂŞme rĂ©gion zoologique, et de mĂŞme que les gĂ©ographes subdivisent le nouveau monde en deux continents (AmĂ©rique septentrionale et AmĂ©rique mĂ©ridionale), les naturalistes qui se sont occupĂ©s de cette question au point de vue zoologique, Ph. L. Sclater, Wallace et d'autres encore, l'ont subdivisĂ© en deux rĂ©gions : la rĂ©gion nĂ©arctique ou de l'AmĂ©rique du Nord, et la rĂ©gion nĂ©otropicale ou de l'AmĂ©rique du Sud, qui ont chacune leur faune bien tranchĂ©e. Le contact, ou le mĂ©lange entre ces deux faunes, n'a pas lieu comme on pourrait le croire dans l'isthme de Panama, limite gĂ©ographique naturelle entre les deux AmĂ©riques : ce contact s'opère beaucoup plus au Nord, et non loin des frontières qui sĂ©parent le Mexique des Etats-Unis. 

La faune de la région néarctique, qui comprend la plus grande partie de l'Amérique du Nord, est, comme nous venons de le dire, beaucoup plus semblable à celle de l'Europe (ou de la région paléarctique), qu'à celle de la région néotropicale (ou de l'Amérique centrale et méridionale). (Pour l'étude de la faune du Mexique et de l'Amérique Centrale, V. Amérique du Sud, § Faune).

Les Mammifères.
Aux Etats-Unis on trouve comme en Europe des Carnivores des genres Ours, Blaireau, Loutre, Marte, Putois, Loup, Renard, Chat, Lynx, etc., des Chauves-souris des genres Vepertilio et Vesperugo, des Musaraignes et des Taupes, celles-ci constituant cependant des genres particuliers (Condylura, Scapanus, Scalops); des Ecureuils, des Marmottes et une espèce de Castor; le Bison ou Buffalo, qui se distingue à peine du Bison d'Europe, des Cerfs semblables à ceux de l'Eurasie. Les montagnes sont habitées par une espèce de Mouflon (Ovis montana), et par une Antilope à cornes fourchues (Antilocapra), qui rappelle le Chamois.
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Une Bisone et son petit.
Bisons dans l'Idaho. Photo : The World Factbook.

Tout cet ensemble donne à la faune un faciès peu différent de celui de l'Europe et de l'Asie sous les mêmes latitudes. L'Amérique du Nord possède cependant quelques types qui lui sont propres et qui manquent à la région paléarctique : telle est, dans la famille des Chèvres, le genre Aplocerus qui remplace les Bouquetins européens; l'Erethizon qui remplace les Porcs-Epics; le genre Jaculus qui représente seul les Gerboises et les Alactagas paléarctiques. Mais un plus grand nombre de ces types spéciaux peuvent être considérés comme des emprunts faits à la faune méridionale ou néotropicale, car le mélange des deux faunes, ayant lieu sur une vaste étendue de pays, se fait d'une manière insensible, et beaucoup de types néotropicaux remontent jusque dans les Etats du Sud (Texas, Louisiane, Floride, etc.).

Telles sont les Moufettes (Mephitis), les genres Bassaris et Procyon qui représentent les Coatis de l'Amérique centrale et méridionale, et même une espèce du genre Sarigue (Didelphys), groupe de Marsupiaux qui est très abondant en Amérique du Sud. La famille des Muridae est plus remarquable encore par le mélange de formes qu'elle présente : à côté de Campagnols (Arvicola), dont plusieurs espèces sont identiques à celles d'Europe, on trouve, dans la région néarctique, des Rats, dont le type est essentiellement néotropical et qui appartiennent au genre Hesperomys, qui a de nombreux représentants dans l'Amérique méridionale. A part les trois espèces domestiques, le Rat noir, le Surmulot et la Souris, qui ont été transportées partout par les navires européens, pas une seule espèce du genre Mus n'existe dans toute l'étendue des deux Amériques. C'est là un fait important pour la distinction des faunes des deux hémisphères, si l'on se rappelle que le genre Mus est abondamment répandu dans toutes les régions zoologiques de l'ancien continent, et jusqu'en Australie et en Polynésie.

Les Oiseaux.
Les Oiseaux de la région néarctique présentent, comme les Mammifères, une grande ressemblance avec ceux de l'Europe : les genres Aigle, Buse, Corbeau, Pie-grièche, Mésange, Sittelle, Tétras, Lagopède, etc., sont communs aux deux régions. Les Fauvettes et les Merles d'Europe ont pour équivalents des genres tels que Sialia et Harporhynchus, le Rossignol laisse la place au Moqueur (Mimus polyglottus), et les Moineaux et les Pinsons trouvent leurs analogues avec les genres Pipilo, Junco, Spizella. Parmi les types qui caractérisent le mieux cette région, il faut citer le Dindon (Meleagris), aujourd'hui domestiqué partout en Europe, mais qui vit encore à l'état sauvage dans les forêts de l'Amérique du Nord. Enfin, de même que pour les Mammifères, on constate aussi pour les Oiseaux que la faune néotropicale pénètre largement dans la faune néarctique, au moins dans la saison chaude, car beaucoup d'oiseaux qui nichent dans cette saison aux Etats-Unis vont hiverner dans les Antilles, au Mexique, au Guatemala ou plus au Sud encore. Tel est le cas pour l'Oiseau-Mouche à gorge de rubis (Trochilus colubris) qui vient régulièrement au printemps nicher dans les jardins de la Louisiane : de même, une seule espèce de Perruche (Conurus carolinensis) se montre en Caroline du Sud et dans le Nebraska, tandis que la région néotropicale possède de nombreuses espèces de ces deux genres.

Les Reptiles.
L'Amérique du Nord tempérée est beaucoup plus riche en Reptiles que l'Europe. Plusieurs genres de Serpents lui sont particuliers : Conophis, Pituophis, Pantherophis, Farancia, Dimodes, Lichanotus, etc., appartenant au groupe des Couleuvres et des Boas; Cenchris, Crotalophorus, Uropsophorns et Crotales du groupe des serpents à sonnettes, groupe des plus dangereux, et dont le centre de dispersion semble placé dans la région néarctique.

Les Sauriens sont reprĂ©sentĂ©s par des Iguanes (Callisaurus, Phrynosoma, Uta, Holbrookia. etc.), et les Orvets par le Serpent de verre (Ophisaurus), ainsi nommĂ© parce qu'il se brise de lui-mĂŞme en plusieurs tronçons quand on le saisit. 

Les Tortues d'eau douce (Emys) sont nombreuses et une espèce d'Alligator (A. mississipensis) habite le Mississippi et ses affluents, de la Caroline du Nord au Texas et Ă  la Floride (les Crocodiliens). 
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Groupe d'Alligators, dans les Everglades (Floride).
Groupe d'Alligators, dans les Everglades (Floride). Photo : NPS.

Les Amphibiens.
Les Amphibiens sont nombreux et de grande taille le Menopoma de l'Ohio représente les Salamandres gigantesques du Japon et de la Mongolie, le Menobranchus remplace le Protée des lacs souterrains de la Carniole (Autriche Illyrienne); les Axolotls ou Amblystoma, qui se trouvent depuis le Canada jusqu'au Mexique, et deux types très particuliers, à corps allongé en forme d'anguille (Siren et Amphiuma), sont propres à la région néarctique.

Les Poissons.
Les Poissons d'eau douce sont nombreux et variés, comme on pouvait s'y attendre sur un continent où le système des fleuves et des lacs est aussi largement développé: on n'y compte pas moins de cinq familles spéciales à cette région. Parmi les genres les plus remarquables on peut citer des Siluridae (Hypodelus, Noturus), des Salmonidae (Thaleichthys, qui est propre à la rivière Columbia) et une forme particulière d'Esturgeons (Scaphirhynohus) qui habile le Mississippi et ses affluents.

Les Insectes.
Les Insectes, comme les VertĂ©brĂ©s, appartiennent en grande partie Ă  des types europĂ©ens, mais avec un mĂ©lange de formes sud-amĂ©ricaines Ă  mesure que l'on se rapproche de Mexique. 

Les Mollusques.
Les Mollusques sont surtout nombreux en espèces d'eau douce des familles des Melaniadae et des Unionidae; le genre Unio est riche en espèces de grande taille et dont l'intérieur de la coquille est élégamment nacré, et le développement de ce type, comme celui des poissons d'eau douce, est en rapport avec l'étendue des fleuves et des lacs de l'Amérique du Nord.

Les sous-régions de la région néarctique.
Les quatre sous-rĂ©gions de l'AmĂ©rique du Nord prĂ©sentent des particularitĂ©s bien tranchĂ©es, mais qui semblent indĂ©pendantes des barrières gĂ©ographiques ou orographiques qui les sĂ©parent Ă  l'Ă©poque actuelle. 

• La sous-rĂ©gion canadienne ou sub-arctique occupe tout le nord du continent, du Labrador au territoire d'Alaska; elle est presque entièrement couverte de forĂŞts de Pins, et caractĂ©risĂ©e par la faune circumpolaire identique Ă  celle de l'autre hĂ©misphere. Dans les plaines glacĂ©es qui s'Ă©tendent au Nord jusqu'Ă  la baie d'Hudson et Ă  l'ocĂ©an Glacial arctique, on trouve le Boeuf musquĂ© (Ovibos moschatus), qui a existĂ© Ă©galement dans le nord de l'Europe et de l'Asie, jusqu'Ă  l'Ă©poque quaternaire. Ce pays est la rĂ©gion des fourrures des premiers explorateurs du Canada, et c'est lĂ , en effet, que l'on trouve le Renard polaire, le Castor, la Loutre, la Martre, le Lynx. 

• La sous-rĂ©gion orientale ou appalachienne, commence au Sud des Grands Lacs, et comprend toute la rĂ©gion des Etats-Unis jusqu'aux qui s'Ă©tend j'usqu'aux premiers soubassements des Montagnes Rocheuses : sa faune est beaucoup plus variĂ©e que la prĂ©cĂ©dente, surtout au Sud oĂą le climat de la GĂ©orgie, de la Louisiane et de la Floride lui donne un faciès subtropical, et Ă  l'Ouest oĂą commence la faune des Prairies; aussi est-elle beaucoup moins caractĂ©risĂ©e que les autres, et on peut lui attribuer tout ce que nous avons dit, en gĂ©nĂ©ral, de la faune nĂ©arctique. 

• La sous-région centrale ou des Montagnes Rocheuses forme un plateau élevé, aride et dépourvu presque partout de foréts, et sa faune est un mélange de formes montagnardes et d'autres formes propres aux plaines accidentées du Sud-Est qu'on appelle le Désert ou la Prairie. Parmi les premières se rangent l'Aploceras, l'Antilope à cornes fourchues, le Mouflon, etc., et parmi les autres le Buffalo (Bison americanus), le Chien de Prairie (Cynomys), qui est une espèce de Marmotte, etc.
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Chiens de Prairie (Cynomis).
Chien de Prairie (Cynomys ludovicianus).

• La sous-région occidentale ou californienne, enfin, la moins étendue de toutes, forme une bande de terre étroite, le long de l'océan Pacifique, de la Colombie Britannique à la presqu'île Californienne, mais n'en présente pas moins une faune toute spéciale, en rapport avec un climat beaucoup plus chaud que celui des Etats de l'Atlantique sous la même latitude. C'est dans le nord de cette sous-région que se trouve un insectivore d'un type très particulier, intermédiaire entre les Taupes et les Desmans (Les Talpidés), et appartenant à un genre (Urotrichus), qui se retrouve au Japon, de l'autre côté de l'océan Pacifique. Les montagnes sont habitées par l'Ours gris (Ursus ferox), des plus redoutables par sa taille et sa férocité. Parmi les oiseaux, nous signalerons le Condor de la Californie (Cathartes californianus), espèce de Vautour de taille bien supérieure à celle des petits Cathartes des Etats de l'Est, et comparable sous ce rapport au Condor de l'Amérique méridionale, mais dépourvu des caroncules qui parent le bec de ce dernier; deux Oiseaux-Mouches (Selasphorus rufus, Calypte Annae) représentent un groupe très nombreux au Mexique. Enfin, parmi les Reptiles, le genre Lichanotus est le seul représentant de la famille des Pythons ou Boas que l'on trouve dans la région néarctique. (E. Levasseur / L. Crié / Trouessart).

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