| Une colonne (columna, de columen = soutien) est un support isolé, de forme à peu près cylindrique, sur lequel reposent les parties supérieures d'un édifice, telles que traverses, planchers, voûtes, architraves, arcades. Une colonne peut être assimilée à un tronc d'arbre sur lequel s'appuierait un toit. Élargie au niveau du sol, la colonne va généralement, dans l'architecture classique, diminuant de bas en haut jusgu'à ce qu'elle s'élargisse de nouveau et s'épanouisse à sa partie supérieure. De là, trois parties dans sa composition : la base, le fût et le chapiteau. La base est le pied de la colonne, le fût on est le corps et le chapiteau en est la tête. La base correspond à la souche ou à la racine d'un arbre, le fût au tronc ou à la tige, et le chapiteau à la naissance des plus grosses branches. De ces trois parties, le fût et le chapiteau sont les deux seules parties essentielles de la colonne, car on peut admettre que celle-ci prend racine dans les profondeurs du sol. La colonne peut être faite de différents matériaux (marbre, granit, bois, métal, etc. Son fût peut être d'un seul morceau. Alors on dit qu'elle est monolithe, Il peut être formé aussi de plusieurs morceaux. Si la hauteur de ces morceaux est à peu près égale au diamètre de la partie inférieure de la colonne, ils reçoivent le nom de tambours; s'ils ont une hauteur qui dépasse ce diamètre, on les appelle tronçons ou assises. Dans l'un comme dans l'autre cas, ils peuvent être composés d'un ou de plusieurs morceaux de pierre. Chez les Grecs, le fût allait en s'amminsissant, en général, depuis le bas jusqu'au sommet, Mais tantôt son profil présentait de chaque côté une ligne droite, et tantôt une ligne un peu bombée. Au niveau de son tiers intérieur il existait un léger renflement constituant ce que nous appelons le galbe. - Colonnes : 1. Egyptienne; 2. Assyrienne; 3. Dorique; 4. Ionique; 5. Corinthienne; 6. Composite; 7. Toscane. L'aspect et les proportions des diverses parties de la colonne varient suivant les différents modes de construire ou ordres d'architecture, adoptés par l'Antiquité grecque. Elle en connut cinq, dont trois principaux : le dorique, l'ionique et le corinthien. (auxquels on ajoute : le toscan, qui est une forme archaïque du dorique, et le composite, qui est une variante du corinthien). Chaque ordre était caractérisé par ses colonnes et son entablement, couronnement des colonnes, qui comprenait l'architrave, la frise et la corniche. Les proportions de cet ensemble se rapportent à une commune unité de mesure, le module. On appelle ainsi le rayon de la colonne à sa partie inférieure. La hauteur du fût, du chapiteau, des différentes parties de l'entablement, celle de la base, quand elle existe, etc., doivent être égales à un certain nombre de modules. On entend par canon l'ensemble des règles qu'il faut observer dans la construction d'un édifice. Il y a un canon des formes, déterminant le profil de chaque partie de l'oeuvre architecturale; un canon des proportions, fixant le nombre de modules de chaque partie en hauteur et en largeur, et un canon de l'ordonnance, d'après lequel sont répartis les pleins et les vides qui doivent se succéder dans une file de colonnes alignées. Pour chaque ordre, ces trois sortes de canons ont varié suivant les temps. Le canon qui s'est le plus modifié a été celui des proportions : chez les Grecs, il y a toujours eu une tendance à rendre le fût de la colonne de plus en plus haut et, par suite, à donner à celle-ci une plus grande apparence de légèreté. | |