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Parme |
Parme (latin : Parma et Julia Augusta Colonia; italien : Parma) est une ville d'ltalie (Emilie-Romagne), ancienne capitale du duché de Parme-et-Plaisance, à 58 m d'altitude, sur la Parma; population : 180.000 habitants (2009). De forme circulaire, elle est entourée d'une enceinte bastionnée, percée de cinq portes, qui sert de promenade; au Sud s'élève le château bâti en 1591. La Parma divise la ville en deux parties inégales, reliées par trois ponts; la plus vaste est à l'Est. La principale rue traversant la ville d'Est en Ouest est l'antique via Aemilia (auj. corso Vittorio Emanuele et strada Massimo d'Azeglio); au centre, elle traverse la grande place décorée par une tour d'horloge. Une belle promenade est le Stradone, entre la ville et le château. Parme compte une soixantaine d'églises; la principale et la plus ancienne est la cathédrale bâtie, en style roman lombard, de 1059 à 1074, remaniée jusqu'en 1463, souvent restaurée; la façade est ornée de trois galeries à colonnettes et de trois portails ; l'intérieur comprend trois nefs et une coupole peinte à fresque par le Corrège. Au Sud-Ouest de la cathédrale est le baptistère (1196-1280), en marbre de Vérone, avec trois beaux portails. Citons encore Saint-Jean-l'Evangéliste, bâti par Zaccagni (1510), et décoré par le Corrège; la Madonna della Steccata, bel édifice Renaissance bâti sur les plans de Zaccagni (1521); San Paolo, avec le tombeau du comte Neipperg, et, dans une salle du couvent, des fresques mythologiques du Corrège (1518). Les principaux édifices laïques sont : le grandiose palais della Pilotta inachevé; le palais ducal affecté à la préfecture; le palais del Giardino bâti en 1564, décoré par Agostino Carrache; le palais communal (1627); ceux des Sanvitali, Soragna, Pallavicini, etc. Le physicien Melloni, les peintres Parmegianino et Sanfranco, le compositeur Paer y sont nés. Histoire. Duché de Parme. Les duchés de Parme et Plaisance passèrent à l'infant d'Espagne, Charles de Bourbon; sa mère Elisabeth, petite-fille de Ranuccio II, mariée en 1714 à Philippe V d'Espagne, en avait obtenu l'expectative dès 1720. Le. duc Charles put, après la guerre de succession de Pologne, par le traité de Vienne (1135), échanger ces duchés contre le royaume des Deux-Siciles. L'Autriche ne les garda pas longtemps; en 1745, l'Espagne les reconquit, et en 1748 Marie-Thérèse les céda avec Guastalla, qui y fut incorporé, à l'infant espagnol Philippe, frère cadet de Charles. II mourut en 1765, laissant le trône à son fils mineur Ferdinand (1765-1802); pendant sa minorité, son ministre, le Français Guillaume du Tillot, appliqua les idées réformatrices des philosophes, restreignit les pouvoirs de l'Eglise. Devenu majeur, en 1781, Ferdinand le congédia et rétablit l'Inquisition en 1787. Il prit part à la guerre contre la France révolutionnaire; Bonaparte lui vendit un armistice (9 mai 1796) au prix de 2 millions de francs, 20 tableaux et des approvisionnements; le 5 novembres il signa la paix; il dut céder à la République Cisalpine ses possessions de la rive gauche du Pô (1797). Une entente franco-espagnole constitua pour Louis; fils du duc Ferdinand et de Marie-Amélie d'Autriche, un royaume d'Etrurie (21 mars 1801); mais à la mort de Ferdinand (9 octobre 1802); Louis dut céder les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla à Napoléon, qui les incorpora à l'Empire français le 21 juillet 1805. Dès le 30 mars 1806, il détacha le duché de Guastalla au profit de sa soeur Pauline Borghèse. L'archichancelier Cambacérès reçut le titre de duc de Parme, mais sans droits de souveraineté; l'architrésorier Lebrun, le titre de duc de Plaisance; le territoire de ces duchés forma en 1808 le département du Taro. Le Congrès de Vienne attribua les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla en toute souveraineté à l'archiduchesse Marie-Louise, ci-devant impératrice des Français. En 1817, on décida qu'après sa mort ces duchés reviendraient aux Bourbons, descendants du roi Louis d'Etrurie qu'on avait casés à Lucques. Marie-Louise mourut le 17 décembre 1847, et Charles II Louis de Bourbon prit possession : des duchés. Ses sujets lui demandèrent des réformes; il refusa, s'allia à l'Autriche qui fit occuper le pays par un corps hongrois (9 février 1848). Une demande d'éloignement de ces troupes fut repoussée, et le lendemain le peuple s'insurgea (20 mars). Le duc céda, puis quitta le pays en laissant une régence (19 avril). Quand le roi de Sardaigne déclara la guerre à l'Autriche, les Parmesans s'unirent à lui (10 mai 1848); mais l'armistice du 9 août 1848 stipula l'évacuation de Modène, Parme et Plaisance; le corps autrichien du baron d'Aspre s'établit à Parme. Quand les hostilités reprirent, le 12 mars 1849, les Parmesans demandèrent à nouveau leur annexion au royaume de Sardaigne, et La Marmora réoccupa leur ville. Mais, la semaine suivante, le désastre de Novare abattait les Italiens, et le 6 avril les Autrichiens rentraient à Parme. Le 14 mars 1849, le duc Charles II Louis avait abdiqué an profit de son fils, Charles III, qui prit le pouvoir en août 1849. La réaction fut impitoyable; avec l'appui d'une garnison autrichienne fortifiée dans la citadelle, le duc comprima toute opposition; mais le 26 mars 1854, il fut frappé d'un coup de couteau et mourut le lendemain. Son fils Robert, né le 9 juillet 1848, lui succéda sous la tutelle de sa mère, Louise de Bourbon, soeur du comte de Chambord. Le 7 février 1857, les garnisons autrichiennes partirent, sauf de Plaisance. Lors de la guerre de 1859, la population réclama l'union avec le roi de Sardaigne ; soldats et officiers l'exigèrent (80 avril), et la régente se retira à Mantoue avec son fils. Un gouvernement provisoire fut institué qui prépara l'annexion; mais alors une fraction des troupes rappela la duchesse (4 mai); elle revint, désarma la garde nationale et affirma sa neutralité, tandis que les Sardes occupaient une partie du pays. Après Magenta, la régente délia ses soldats du serment de fidélité et partit (9 juin). Un gouvernement provisoire fut constitué qui offrit la souveraineté à Victor-Emmanuel; un gouverneur piémontais arriva le 16 juin; un plébiscite vota par 68.403 voix contre 506 la réunion au nouveau royaume d'Italie qui fut consommée par décret du 18 mars 1860. Le duché de Parme, lors de sa réunion au royaume d'Italie, avait 6158 km², peuplés de 502.247 habitants. (en 1858); on en a formé les province de Parme et de Plaisance, exception faite du district méridional de Lunigiane qui fut réuni à la province de Massa et Carrare dont il forma le cercle de Pontremoli. (A.-M. B.). |
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