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Le Yangzi
(Yang-Tsé-Kiang) est le plus grand fleuve de Chine,
appelé à tort Fleuve Bleu par les jésuites sur leurs cartes du
XVIIe et du XVIIIe
siècle.
Il se forme dans le Tibet
septentrional sur le versant Nord-Est. des monts Tang-la, dénommé Mour-oussou
(fleuve tortueux) par les Mongols, Ditchou (fleuve du Yack) par les Tibétains,
coule vers l'Est à travers la région de Koukou-nor, s'infléchit au Sud-Est
après le confluent du Naptchi-Taïoulan, entre en Chine proprement dite
dans la province de Se-tchouen, passe dans celle de Yunnan. Il porte alors
le nom chinois de Kincha-kiang, resserré entre des massifs montagneux,
ou il décrit des courbes prononcées, alternativement vers le Sud-Est,
le Nord-Est, le Sud, l'Est, etc.; il y reçoit du Nord le Yaloung (1200
km); un grand coude vers le Nord-Est le ramène dans le Se-tchouen, où
il reçoit, à Sui-tchou, le Min (g.), regardé par les Chinois comme le
fleuve principal; il prend alors le nom de Ta-kiang, reçoit le Kia-ling
(g.), au confluent duquel est la grande ville de Tchoung-king, puis, Ã
Foutcheou, le Wou (dr.), artère centrale de la province de Koei-tcheou.

| La
construction du barrage des Trois Gorges sur le fleuve Yangzi, en Chine
centrale. Il est conçu pour permettre le contrôle des inondations pour
être en même temps la plus grande usine de production d'électricité
dans le monde. Photos : Nasa. |
Vers sa sortie du Se-tchouen, le fleuve
adopte sa direction définitive vers l'Est et le nom de Yang-Tsé. Il franchit
des défilés où son cours est gêné par des rapides. Entré en plaine
vers I-tchang, il reçoit les eaux du lac Toung-ting, baigne la grande
agglomération humaine de Han-keou, reçoit vers Kiou-kiang le tribut des
eaux du lac Po-yang, déversoir de la province de Kiang-si; traverse les
province de Ngan-hoei et Kiang-sou, arrosant Kiang-ning (Nankin), Tching-kiang,
où le coupe le canal Impérial; il éparpille ses eaux en bras, enveloppant
un delta de 1400 km², prolongé en mer par les îles Tsoungming, Ksitricha,
etc. Son estuaire a 36 kilomètres de large.
Le cours du Yang-tsé est très rapide
jusqu'Ã la sortie du Se-tchouen : les embarcations ne peuvent remonter
que jusqu'à Ping-chan et au prix de grosses difficultés (à 2.875 kilomètres
de l'embouchure); c'est là que s'arrête la navigabilité. Depuis I-tchang,
le fleuve descend en moyenne 47 centimètres par kilomètre et a un débit
moyen de 44,000 m3.
Au-dessus de Nankin, sa largeur atteint 7 kilomètres.
La crue commence en mars-avril, atteint
son apogée en juillet-août; la plaine inférieure est en grande partie
couverte d'eau, entre Han-keou et Nankin. Les inondations causent souvent
de grands ravages sur les bords du fleuve. C'est après Nankin que commence
l'embouchure : la marée se fait sentir dans le fleuve jusqu'à 600 km.
Le mouvement commercial sur le Yangzi est prodigieux.
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Zeng
Nian, Chine, les trois gorges : Le plus grand barrage du monde,
Lieux dits éditions, 2010. - Le Yang Tsé (Fleuve
Bleu) est le premier grand fleuve de la Chine. Il représente l'essence
de la civilisation chinoise. Les «Trois Gorges»
sont sa partie la plus célèbre, située dans une zone montagneuse. A
cet endroit, le fleuve traverse une vallée étroite coupée de gorges,
et depuis des millénaires, des peintres, des calligraphes, des historiens,
des poètes et des géographes ont été inspirés par ces paysages qui
représentent un symbole de la richesse et du romantisme de la civilisation
chinoise. De célèbres batailles ont eu lieu ici, et tous les Chinois
ont été nourris de ces lieux par leur éducation. En 1994, le gouvernement
chinois a décidé de construire dans cette zone un barrage appelé Ã
devenir le plus grand du monde (2.5 km de long, 115 m de large, 185 m de
haut, un lac de retenue de 54.000 km2). Les travaux sont terminés en 2009.
Un million et demi de personnes ont été déplacées, le site à jamais
transformé, une réalisation exceptionnelle achevée. Au travers des superbes
photographies (noir et blanc et couleur) de Zeng Nian, l'ouvrage nous invite
à partager les moments forts d'hommes et de femmes concernés par ce gigantesque
projet et dont la vie a été bouleversée. Il témoigne également de
la transformation géographique des lieux et des moyens techniques mis
en oeuvre pour la construction du barrage. De larges extraits des carnets
de voyage de Zeng Nian, racontant ses rencontres et ses moments de vie
partagés avec les populations, accompagnent les photographies, toutes
légendées par l'auteur. Un texte de fond, rédigé par Pierre Gentelle,
géographe spécialiste de la Chine reconnu, apporte un éclairage sur
l'histoire, les enjeux et les risques pour les populations et pour l'environnement
d'un tel projet. Il précise également le formidable levier de développement,
de croissance et de progrès que représente ce projet. (couv.). |
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