| Le Pilcomayo est une rivière de l'Amérique du Sud, affluent du Paraguay. Elle appartient à la Bolivie jusqu'au 22e de de latitude Sud environ, sépare ensuite l'Argentine du Paraguay, sur une longueur d'environ 600 km en ligne droite, jusqu'à son embouchure dans le Paraguay, à 5 km en aval d'Asuncion, vis-à-vis le promontoire de Lambaré. Ceci donne au Pilcomayo une longueur de 2500 km et en fait un des cours d'eau les plus importants du bassin du Parana et du Rio de la Plata. L'exploration du Pilcomayo. - Le premier explorateur, le P. Patina (1721), est jusqu'à une centaine de kilomètres en aval de Santa Barbara. D'autres à sa suite réussirent moins bien. Le plus fameux fut Crevaux, qui en 1882 fut massacré par les Toba avec ses cinq compagnons français, en essayant de descendre la rivière. Diverses expéditions, dont celle de Thouars, furent tentées sans succès après ce désastre. Le cours complet du Pilcomayo n'a été reconnu qu'au XXe siècle. Il naît sur les hauts plateaux boliviens, au Nord-Ouest de Potosi et entremêle ses sources à celles du Rio Grande. Il sépare les départements de Sucre et de Potosi, reçoit le Pilaya (à dr.) et atteint le Chaco près de la mission de San Francisco Solano. Jusqu'à ce point, le cours du Pilcomayo est sinueux, encaissé, torrentueux et coupé de chutes ou de violents rapides, en un mot complètement innavigable. De 2000 m il est descendu à 500 m et ne descend plus que de 300 m à 150 m, de la mission à son confluent. On s'attendrait à ce que le Pilcomayo soit navigable aprrès son arrivée dans la plaine, et à ce qu'il fournisse une voie de communication précieuse du Rio de la Plata aux plateaux boliviens; malheureusement il n'en est pas ainsi. En effet, à partir de la mission de San Francisco, les rives du fleuve vont s'abaissant, et aux environs de Caballu-Repoti le fleuve disparaît en quelque sorte, s'élargissant à l'infini en d'immenses bañados (lagunes) encombrés de végétation forestière. Outre la branche donnée plus haut comme embouchure vraie du Pilcomayo dans le Paraguay, il faut citer le Rio del Instituto Argentine et l'Araguay (ou mieux Agaray-Guassu). Le Pilcomayo est très poissonneux. Il arrose dans sa partie supérieure des forêts, derrière lesquelles s'étendent de magnifiques pâturages; son delta, au contraire, n'est qu'une immense forêt aquatique. (R. Gauthiot). | |