|
Le Mékong
est un fleuve d'Asie qui descend des plateaux élevés du Tibet
oriental, arrose le Yunnan et la Péninsule Indochinoise,
et va se jeter dans la mer de Chine en formant un large delta. Son cours
a 4180 km et son bassin s'étend sur 1 million de km² environ.
-
Un
arroyo du delta du Mékong. Photo : ©
Angel Latorre, 2008.
Le fleuve est formé par la réunion
de deux rivières, le Ngom Qu et le Za Qu, qui se réunissent
à Qamdo (Tsiamdo) et prend alors le nom de Lakang Jiang (Lan-tsan-Kiang)
qu'il portera sur toute la partie chinoise de son cours. En aval de Qamdo,
le Mékong coule d'abord sur plusieurs longs tronçons entre
de hautes parois de rochers perpendiculaires et resserrées. A Xieng-Hong
est est cependant devenu large de 300 à 400 m, et coule paisible
entre de hautes berges. Un peu plus bas commence une série de rapides
qui rendent la navigation impossible.
A partir de Xieng-Sen, le Mékong,
qui coulait généralement du Nord au Sud, se dirige vers l'
Est et forme un grand coude jusqu'à Luang-Prabang. Là, le
Mékong reçoit sur la rive gauche le Nam-Ou qui vient des
frontières du Yun-nan. De Luang-Prabang à Xieng-Cang, le
fleuve se dirige de nouveau du Nord au Sud; c'est la région la plus
accidentée par les rapides. Le Mékong reprend ensuite une
direction sinueuse vers l'Est jusqu'au delà de son confluent avec
le Nam-Chan qui descend du plateau tonkinois de Tran-Ninh. En aval du Nam-Chan,
le Mékong prend la direction du Sud-Est; il passe à Houten,
puis à Lakhon où il est large de 800 m, et il est navigable
jusqu'à Kemarat, pendant 400 km.
De Kemarat à Pak-moun, entre l'embouchure
du StaBang-Hien, à gauche, et du Se-Moue, à droite, le lit
du fleuve se rétrécit et est obstrué par une succession
de rapides. A partir de Pak-moun, le Mékong redevient navigable.
Plusieurs îles divisent son cours; en face de la plus grande, Dong-Deng,
se trouve Bassac, et plus au Sud l'île de Khône, longue de
20 km, et très peuplée. Là commencent les cataractes
de Khône, parsemées d'îles boisées. A Stung-Treng,
le Mékong reçoit sur sa rive gauche le Se-Kong, qui descend
du plateau des Boloven, et, peu après, les rapides reparaissent
à la hauteur de Préapatang où les îles sont
nombreuses.
De nouveaux obstacles moins dangereux s'échelonnent
entre Sambor, Samboc et Kratié. Le fleuve forme un coude vers l'Ouest
et, à Pnom-Penh, où il a 1 km de largeur, commence le delta.
Un bras du fleuve se dirige vers le Nord-Ouest et, à la saison des
crues, va déverser le trop-plein dans le Tonlé-Sap ou Grand-Lac
qui a une surface d'environ 300 km²; à la saison sèche,
au contraire, le courant se retourne et le Tonlé-Sap renvoie ses
eaux au Mékong ainsi que celles de nombreuses rivières qui
se jettent dans ce lac.
-
Le
delta du Mékong vu depuis l'espace. Source
: Nasa.
Le Mékong forme au Sud deux branches
qui se reportent ensuite vers l'Est. La branche occidentale est appelée
fleuve de Bassac; ses rives sont couvertes de rizières et de villages
très peuplés, Chaudoc, Long-Xuyen, Soc-Trang. La branche
orientale est la plus large et forme un grand nombre de bras secondaires
ou arroyos qui rejoignent les rivières de la Cochinchine (Vietnam
méridional). Près de Vinh-Long, cette branche se divise en
trois grands bras, ceux de My Tho de Ben-Tré et de Tra-Vinh. Le
delta du Mékong, l'un des plus vastes du globe, n'a pas moins de
600 km de développement. (GE).
|
Lam
Duc Hien, Philippe Franchini, Le
Mékong à hauteur d'hommes, Le Chêne, 2007.
9782842777081
Le
Mékong, un cours d'eau civilisateur qui a tout vu : migrations de
peuples et d'ethnies, création et disparition de royaumes légendaires.
Mékong, route des animismes, de l'hindouisme,
du bouddhisme, de l'art. Mékong du
colonisateur et des guerres d'indépendance, des conflits entre riverains,
de la domination et du reflux des communismes.
Le
photographe Lam Duc Hien, né sur les rives du Mékong, a remonté
le fleuve mythique, de son delta au Vietnam jusqu'à sa source au
Tibet
en voguant au rythme du bateau-stop, traversant tous les pays qui le bordent
(Vietnam,
Cambodge,
Laos, Thaïlande,
Birmanie,
Chine
et Tibet) et partageant la vie quotidienne de ceux qui vivent sur ses flots
et sur ses berges, à la découverte des « travaux et
des jours » (pêche, rizière, hévéa, saline),
des fêtes qui ponctuent leur calendrier et honorent le fleuve, des
cicatrices parfois mal refermées laissées par les conflits
meurtriers (guerres d'Indochine et du Vietnam, génocide
par les Khmers rouges).
L'auteur,
Philippe Franchini, donne un écho à ces images sous forme
de chroniques, éclairant là une histoire méconnue,
donnant ici la parole aux gens du fleuve, et citant ceux qui, comme André
Malraux ou Marguerite Duras, ont vécu
la fascination de ce fleuve (couv.). |
|
|