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Le Nil, Nilus, est le plus grand fleuve de l'Afrique. Il prend sa source (ou ses sources) dans les régions équatoriales du continent. Cette source est longtemps resté inconnue comme elle l'était déjà au temps de Lucain; ce qui avait fait dire au poète : Arcanum Natura caput non prodidit ulli,Il est principalement constitué par deux grands cours d'eau, le Bahr-et-Abiad ou Nil blanc, qu'on regarde comme le vrai Nil, et le Bahr-et-Azrek ou Nil bleu, qui se réunissent à Khartoum, au Soudan, par 15°37' de latitude Nord; il traverse la Nubie, arrosant les pays de Halfay, Chendi, Damer (ou il reçoit par sa droite le Tacazzé ou Atbarah, l'ancien Astaboras), Chaykyé, Dongola, Mahas, Sukkot Hadjar, Barabras, entre en Égypte à Assouan (24° de latitude Nord), court alors presque directement du sud au nord, jusqu'à ce que, par 30° 12' de latitude Nord, il se divise en deux branches, celle de Rosette à l'Ouest, près d'Alexandrie, et celle de Damiette à l'Est, branches qui elles-mêmes, par leurs ramifications donnaient lieu chez les Anciens à sept bouches, dites Canopique, Bolbitine, Sébennytique. Phatmitique, Mendésienne, Taniitique et Pélusiaque. - L'espace triangulaire compris entre ces diverses branches est appelé Delta, à cause de sa ressemblance avec la forme de cette lettre grecque. Le cours du Nil est encadré à droite et à gauche par des chaînes de montagnes; les pluies d'été l'enflent considérablement et amènent des débordements périodiques, qui se sont fait surtout sentir dans la Moyenne et la Basse-Égypte, jusqu'à la régularisation du fleuve qu'a permis la construction du barrage d'Assouan : c'est à ces crues régulières et au riche limon qu'elles déposaient que le sol égyptien doit son extrême fécondité, tout au long de son histoire. L'ancienne Égypte avait construit pour mesurer la hauteur des eaux du Nil, des échelles remarquables dites nilomètres. Six cataractes interrompent le cours du fleuve; elles étaient surtout célèbres dans l'Antiquité; la seule qui soit vraiment remarquable est celle de l'ancienne Philae (auj. El-Birbé), près d'Assouan, sur les limites de l'Egypte et de la Nubie; encore n'a-t-elle que 16 m. Le cours total du Nil est évalué à 6700 km; sa largeur varie de 1200 m à 3000 m. Le Lac Nasser sur le Nil, au Sud de l'Egypte. Il est créé par le Haut barrage d'Assouan. Ce barrage a 4 km de longueur et 111 m de hauteur. Achevé en 1971, il a été construit pour fournir l'énergie hydroélectrique bon marché à la fois à l'Egypte et au Soudan, mais aussi pour contrôler et réguler les eaux du Nil lors de ces crues.Quant au lac nasser lui-même, c'est le deuxième plus grands lac artificiel au monde. Il s'étend sur plus de 800 kmde longueur, couvre une superficie d'environ 5200 km² et peut atteindre une profondeur de 107 m. Image : NASA. On a discuté pour savoir lequel des deux grands cours d'eau qui forment le Nil, le Bahr-et-Abiad et le Bahr-el-Azrek, est le Nil véritable; mais on s'est accordé, il y a déjà plus d'un siècle et demi à donner ce titre au Bahr-el-Abiad. Le Bahr-el-Abiad est formé par la réunion de trois rivières : le Keïlak, venant de l'Ouest ou du Soudan central; le Saubat, venant de l'Est, des montagnes d'Abyssinie; le Bahr-et-Abiad proprement dit, ou vrai Nil, appelé aussi localement Kir, et coulant du Sud au Nord. entre les deux précédents. Les Anciens faisaient sortir le Nil des monts Al-Kamar ou montagnes de la Lune, dont la place est restée indéterminée jusqu'au XXe siècle (à supposer que le massif qui prend aujourd'hui ce nom corresponde bien à celui auquel se référaient les anciens auteurs). Le Nil près d'Edfou, en Egypte. Source : The World-Factbook. Les Egyptiens ont eu de tout temps pour le Nil un respect religieux : ils le regardaient comme un fleuve sacré. Dans l'Antiquité, à l'époque où le Nil sortait de son lit, on célébrait en l'honneur de ce fleuve une fête, pendant laquelle on lui immolait des taureaux noirs. Il avait à Nilopolis un temple magnifique avec une statue en marbre noir, qui le représentait sous la forme d'un dieu gigantesque couronné de lauriers et d'épis et s'appuyant sur un sphinx. Le Nil et les Pyramides, par C. F. Stanfield (XIXe siècle). |
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