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Histoire de l'art > La peinture |
La peinture française |
| | | Le XVIIe siècle | Le XVIIIe siècle |
Le XIXe siècle : Néo-classicisme, Romantisme, Paysage, Réalisme, Impressionnisme |
Le Moyen âge. En France, les monuments du la peinture pendant le Moyen âge sont assez rares, bien que cet art ait été de tout temps cultivé. Sans parler ici de la peinture sur verre, de la peinture sur émail et des miniatures des manuscrits, il est certain que la plupart des églises furent de bonne heure ornées de fresques ou de peintures en détrempe. Le roi Childebert, dit-on, fit couvrir de peintures les murs de l'église de Saint-Germain des Prés; les Capitulaires de Charlemagne recommandent les travaux de ce genre, et Ermold le Noir nous a conservé le détail des peintures qui furent faites de son temps dans l'église d'Ingelheim : chose singulière, ces peintures ont été presque toutes reproduites en mosaïque sur les parois de la cathédrale de Montréal en Sicile. On n'a pu retrouver quelques-uns des monuments primitifs de la peinture française qu'en les débarrassant des couches de plâtre, de mortier ou de badigeon dont on les avait recouverts à une époque postérieure. Les plus anciennes fresques paraissent être celles des églises de Saint-Honorat à Arles et Saint-Jean à Poitiers, et celles de Saint-Savin, exécutées de 1050 à 1150; mais les plus belles ornent l'abside de Saint-Saturnin à Toulouse. On peut encore citer comme très curieuses les fresques qui décorent le dortoir de l'abbaye de Saint Martin-des-Vignes à Soissons, la salle capitulaire des Templiers à la citadelle de Metz, l'église haute de la Sainte-Chapelle à Paris, la crypte de la cathédrale de Limoges, la préfecture d'Angers (ancienne abbaye de Saint-Aubin ), le réfectoire de l'abbaye de Charlieu dans le Forez, le porche de Notre-Dame-des-Doms à Avignon, la nef de la chapelle de Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher), le choeur de l'église du Mont-St-Michel, les cathédrales de Coutances, du Mans, de Clermont-Ferrand, etc. Quelques châteaux ont aussi conservé la trace de leur ancienne décoration. Jusqu'au XIIIe siècle les moines seuls cultivèrent la peinture; mais on voit par le Livre des métiers d'Étienne Boileau qu'au temps de Louis IX il existait à Paris une corporation de peintres. Les artistes du Moyen âge ne se bornèrent pas à la peinture monumentale; ils peignirent sur bois et autres matières, et leur talent s'exerça sur les diptyques, les autels, les meubles, les écus des chevaliers, les selles de cheval, etc., qu'ils couvraient de figures, de feuillages, d'ornements de toute sorte. On a même conservé un portrait du roi Jean le Bon, qu'on rapporte à l'année 1350, et qui est attribué à Giottino. Charles V créa, sous le nom d'Académie de Saint-Luc, la première Académie de peinture qui ait existé en France; elle fut réorganisée en 1391. Pendant Ie XVe siècle, on remarque : Nicolas Pion, qui fit pour l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés un tableau que l'on conserve à Saint-Denis; Jean Foucquet, peintre et miniaturiste célèbre; Guillaume Josse et Philippe de Foncières, qui travaillèrent aux peintures du Louvre sous Charles VII; le roi René d'Anjou, qui peignit des miniatures, des vitraux, des fresques et des tableaux, et dont on conserve un tableau à l'hôpital de Villeneuve-lez-Avignon et un triptyque à Aix-en-Provence. Dans cette dernière ville (l'église de la Madeleine), on peut voir également le Triptyque de l'Annonciation, attribué à Barthélemy Eyck, peintre anversois qui a surtout travaillé en France, et qui est par ailleurs l'auteur présumé de l'illustration du Livre du Cœur d'Amour épris (vers 1440?). Miniature illustrant le Livre du Cœur d'Amour épris, attribuée à Barthelémy Eyck (milieu du XVe siècle). La Renaissance. L'Italie, qui comptait alors de grands peintres, donna fort à propos une vigoureuse impulsion à l'école française. Léonard de Vinci et André del Sarto furent appelés à la cour de François Ier : malheureusement, l'un mourut peu de temps après son arrivée, l'autre ne se fixa pas en France, et ce furent des artistes moins complets qui servirent de modèles à aux peintres français. En 1532, maître Roux (le Rosso) vint de Florence s'établir, avec une colonie d'Italiens (Lucca Penni, Domenico del Barbieri, Bartolommeo Miniati, Lorenzo Naldini, Antonio Mimi, Francesca da Pellegrino, J.-B. della Pella, etc.), au château de Fontainebleau, dont il décora plusieurs parties : il avait une imagination hardie et bizarre, un talent vigoureux et tourmenté, un de ces artistes qui exercent un attrait singulier par l'énergie même de leurs outrances. Le Primatice, qui lui succéda en 1541, et dont le principal auxiliaire fut Niccolo dell' Abbate, avait une grande ordonnance, une imagination poétique, un faire élégant, mais aussi beaucoup de manière. Les plus vastes peintures monumentales exécutées pendant ce règne des Italiens dans l'art français sont celles de la cathédrale d'Albi; on a retrouvé quelques noms d'artistes employés à ce travail, Ambroise Laurens de Modène, Violanus Julio, Antoine de Lodi, etc. Parmi les peintres français qui subirent l'influence italienne, ou mentionne Simon de Paris, Claude de Troyes, Germain Musnier, Claude Baldouin, Roux de Roux, Charles de Varye, Louis Dubreuil, Eustache Dubois, Charles et Thomas Dorigny, Cormoy, Michel Rochet, Roger de Rogery, François Quesnel, Jacob Bunel, etc. La peinture n'eut alors d'autre source d'inspiration que la mythologie païenne. Un seul artiste conserva toute son indépendance et toute son originalité; ce furent les deux Jean Cousin, qui n'eurent cependant pas assez de force pour en entraîner l'école française à sa suite, et dont les chefs-d'oeuvre sont un Jugement dernier (au musée du Louvre) et une Descente de Croix (au musée de Mayence). C'est encore l'art italien qu'on reconnaît dans les peintres les plus célèbres du règne de Henri IV, Ambroise Dubois, Toussaint Dubreuil et Fréminet. Sous la direction de ce dernier, travaillèrent à la décoration des palais royaux Claude et Abraham Hallé, Pasquier, Guillaume Durnée, Louis Testelin, Hardouin, Honnet, Jean de Brie, Francisque et Bouvier. Cependant l'époque approchait où l'art français allait reprendre la liberté de ses allures. Le XVIIe siècle. Les Muses (Clio, Euterpe, Thalia), par Eustache Lesueur (1640). Le règne de Louis XIV a été aussi illustré par déminents artistes, imitateurs et élèves de l'Italie, et dont le talent demanda principalement ses inspirations à l'allégorie et à la mythologie antique : Lebrun, directeur de tous les grands travaux de peinture qui se rent alors au château de Versailles, où il a représenté l'histoire de Louis XIV et les Batailles d'Alexandre; Mignard, à qui l'on doit la coupole du Val-de-Grâce; Noël Coypel, auteur de grands travaux aux Tuileries; Ch. de La Fosse, qui peignit la coupole des Invalides et la salle du Trône à Versailles; Bon Boullongne, dont on a des peinture aux Invalides; Lode Boullongne, qui travailla aussi aux Invalides et à Versailles; Lemoine, qui a décoré le salon d'Hercule à Versailles; Jouvenet, auteur de peintures aux Invalides et à Versailles, et de tableaux de chevalet; Martin des Batailles, qui peignit l'histoire militaire du grand Condé, et Van der Meulen, celle de Louis XIV; Colombel, Michel Corneille, Antoine Dieu, Houasse, Valentin, Monnoyer, Parrocel, Lahire, Restout, etc. Dans cette école, on pousse le sentiment de la grandeur parfois jusqu'à l'excès; la majesté et la noblesse dégénèrent trop souvent en pompe théâtrale, et l'art sacrifie trop à l'apparat, à l'effet. Sous ce prince furent fondées l'Académie de peinture et de sculpture en 1648, et l'Académie de France à Rome en 1666. La première Exposition au Louvre eut lieu en 1699. Le XVIIIe siècle. Le XIXe siècle. L'unité manque à partir de cette époque dans la peinture française. S'il existe une cohérence entre les différents mouvements qui animent le siècle, c'est peut-être autour de l'intérêt retrouvé pour le paysage qu'il faut la chercher : les Orientalistes font le lien avec les Romantiques; avec l'Ecole de Barbizon, qui apparaît vers 1830, c'est vers le courant réaliste et naturaliste que l'on se dirige, courant qui débouche sur l'Impressionnisme, sans qu'il n'y ait jamais eu de rupture véritable. Avec l'Impressionnisme, suivi de la révolution opérée par Cézanne, Vincent Van Gogh et Gauguin, la France deviendra le laboratoire de la peinture qui émerge au XXe siècle. Jeanne d'Arc, par Jules Bastien-Lepage (1879). L'autre peinture. La peinture décorative a eu pour principaux représentants certains élèves d'Ingres, (Amaury Duval, Hippolyte Flandrin, Paul Delaroche), mais surtout Puvis de Chavannes, suivi par Cabanel, Bonnat, Jean-Paul Laurens, Albert Besnard, Henri Martin ou Maurice Denis. Maurice Denis, qui avec Puvis de Chavanne, en rupture avec la tendance des peintres réalistes, revendiquent un retour au rêve, et inaugurent un mouvement symboliste. Celui-ci possède un pendant en littérature, et aura bientôt pour principal défenseur, en peinture, Odilon Redon. La peinture militaire est dominée par le nom d'Alphonse de Neuville (1836-1885), qui a compris et rendu la grandeur triste de la guerre; Detaille (1848-1912) et d'autres ont suivi l'exemple déplorable de Meissonier : ils se sont perdus dans le fignolage et dans un souci puéril du détail. -
La peinture de moeurs, le tableau anecdotique avaient conservé la faveur du public. Ce genre, que l'on classait comme inférieur, était pratiqué par des artistes instruits d'après les petits maîtres hollandais et d'après les traditions du XVIIIe siècle. Le fécond Boilly (1761-1845) pratiqua une manière léchée et soignée. A côté de lui, on trouve des artistes intéressants, comme Drölling (1752-1817), son contemporain : Granet (1775-1849) et Cochereau (1793-1817). Leur tradition s'est continuée, en un certain sens, par Eugène Lami (1800-1890), charmant anecdotier, puis par Meissonier (1815-1891), qui renchérit sur le soin méticuleux de Boilly. La Campagne de France de 1814, par Ernest Meissonier (1864). C'est la gravure qui vulgarisa les scènes humoristiques de Carle Vernet; mais surtout la lithographie, procédé découvert au début du XIXe siècle, permit à des artistes comme Biard (1798-1882), Achille Devéria (1800-1857), Monnier (1805-1877), Gavarni (1804-1866) de faire connaître leurs scènes de la vie parisienne; à Raffet (1804-1860) et à Charlet (1792-1845), leurs épisodes des guerres napoléoniennes ou de la vie militaire. Chez Monnier, chez Gavarni, une part de satire se mêlait à l'observation réaliste, mais une satire souriante. Daumier (1808-1879), âme romantique et généreuse, ne se contente pas de souligner les travers de ses contemporains; il attaque, avec une violence âpre, le régime qui tolère les Robert Macaire et autres exploiteurs. Il est impitoyable pour le bon public, leur sotte victime, et son oeuvre fourmille de visages ahuris. Daumier n'est pas seulement un caricaturiste, mais un dessinateur et un peintre remarquable par la décision, la force et l'abréviation synthétique de son trait. Dans la peinture de genre, il faut encore citer Biard, Diaz, Roqueplan, Meissonier, Duval-Lecamus, Destouches, Mme Haudebourg; dans le portrait, Mme de Mirbel, Court, Dubuffe, Winterhalter; parmi les peintres de marines, Isabey, Gudin, Garneray, Morel-Fatio. (B. / HGP). |
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