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Histoire de l'art > La peinture |
La peinture française au XVIIIe siècle |
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Le XIXe siècle : Néo-classicisme, Romantisme, Paysage, Réalisme, Impressionnisme |
![]() | L'art qui caractérise par excellence les goûts, les tendances de la société du XVIIIe siècle, c'est la peinture![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Que d'autres artistes il faudrait mentionner à la suite de celui-ci : Jean-Baptiste et Carle Vanloo, que les contemporains présentaient comme l'égal de Titien, puis Lagrenée et Doyen, Vien, qui se mit à la tête du mouvement que devait précipiter son élève Louis David, etc. La peinture ![]() L'Embarquement pour Cythère (détail), par Watteau. Quant au genre des pastorales, il est tout entier dans Boucher, l'artiste prodigieusement fécond, admirablement doué, décorateur hors pair, qui se vantait lui-même de n'avoir pas composé durant sa vie moins de dix mille dessins et de n'avoir pas peint moins de mille tableaux. Adulé, fêté par ses contemporains qui s'arrachaient ses ouvrages, il a touché à tout; il a peint des plafonds, décoré des hôtels, fait des portraits, exécuté des modèles de tapisserie, d'éventails, de pendules, et cela aux applaudissements du public, que charmaient ses compositions gracieuses, sa couleur arbitraire, mais admirablement choisie pour faire valoir les étoffés des appartements et les carnations des femmes. « De triomphe en triomphe, ainsi que le disent les frères de Goncourt, son imagination se déroule en souriant. De ses pinceaux, de ses crayons, qui ne se lassent point, sort la mythologie du XVIIIe siècle [...] La Volupté, c'est tout l'idéal de Boucher; c'est tout ce que sa peintureBoucher, malgré ses qualités, reste loin cependant de Watteau et n'a ni son dessin, ni sa distinction. On peut, avec plus de raison, mettre à côté de lui Jean-Honoré Fragonard, talent moins abondant, mais qui a peint avec une délicatesse infinie, d'une touche grasse et savoureuse, les chairs de femme. - ![]() Le Benedicite, par Jean Siméon Chardin (1740). La série des grands peintres du XVIIIe siècle se clôt avec Chardin et Greuze. Encore convient-il de mettre à part Jean-Siméon Chardin, qui, par la franchise de son exécution, la sincérité de son observation, la vérité de son dessin, échappe à la manière fausse de son siècle. « C'est celui-ci qui est un peintre; c'est celui-ci qui est un coloriste! », s'écriait Diderot, en parlant de cet artiste.Greuze partageait avec le premier l'admiration du critique qui se plaisait à voir en lui un réformateur, un moralisateur de la peinture ![]() La « Génération de 1789 ». Comme on doit s'y attendre, une époque ne se termine pas brusquement pour faire place à une autre; il se passe à de tels moments une sorte de phénomène crépusculaire, pour ainsi dire; ce n'est pas encore la fin d'une époque et déjà la suivante se fait pressentir; la transition, en un mot, se signifie de par des oeuvres spéciales, s'opère grâce à de certains artistes qui sont à cheval sur deux siècles, tant à cause des dates matérielles que grâce à leur caractère. Ainsi, pour l'histoire de la peinture ![]() ![]() Parmi ces peintres qui font la transition entre la période de la révolution et le XIXe siècle, citons d'abord Boilly (1761-1845), dont les toiles sont précieuses à consulter au point de vue de l'histoire anecdotique de son époque. A noter la façon vraiment magistrale dont il traite les draperies. Les plus connus de ses tableaux sont : les Petites Coquettes, la Toilette, l'Amant favorisé, etc., petites toiles, et, parmi les grandes compositions, le Départ des conscrits de 93 (musée Carnavalet Au moment de la Révolution naissait une petite école paysagiste qui atteignit son apogée sous l'Empire et devait s'éteindre en 1830. Cette petite école a pour maîtres : Peyron, Vien et David, qui sont les initiateurs d'un mouvement de retour vers l'Antiquité, puis Victor-Jean Bertin qui crée le paysage historique, et Louis Demarne, le chef de l'école qu'on pourrait appeler, par opposition, celle du paysage indépendant. Avec ces deux derniers peintres, les procédés changent tout d'un coup : ils abandonnent la grâce moelleuse et mièvre de Joseph Vernet, de Casanova, etc. Le paysage historique ou héroïque est très en faveur de 1789 à 1830. L'école de Bertin reprend les traditions de Nicolas Poussin, du Dominiquin et des Carrache, se faisant un devoir, comme on l'a dit, de ne traiter que les points de vue les plus majestueux, les sites les plus riches en monuments, et de n'y introduire que des scènes d'un style relevé. L'école de Demarne (1744-1829), procède plus directement des Hollandais, Dujardin, Wouvermans, etc. Sans aller aussi loin que Paul Marmottan, dont l'ouvrage est rempli de précieux documents, on peut dire que l'école du paysage (1789-1830) avait pour qualité maîtresse le dessin et la conscience à traiter les sujets, qu'on ne peut guère rencontrer que dans l'école hollandaise. Ce qui caractérise le talent de Demarne, dit Armand Dayot, c'est l'heureux arrangement de ses compositions, la précision quelquefois un peu sèche de son dessin et l'allure vraiment magistrale de ses animaux. A citer comme toiles les plus connues : la Route de Saint-Denis, le Charlatan de village et la Prédication de campagne. Nous nous sommes un peu arrêtés à ce peintre à cause de sa grande influence sur les peintres de son époque. Parmi ses élèves les plus connus, notons : Paul de Saint-Martin, Budelot, Langlacé et le célèbre Taunay dont nous parlerons plus loin. Le plus prodigieux artiste de ce temps, tout au moins comme facilité de production et qualités, est Carle Vernet (1758-1835). Les chasses, les courses, les batailles, les moeurs élégantes, les sujets religieux ou héroïques, il a tout touché, et, si l'on peut ne pas goûter ses sujets bibliques, on ne peut rester indifférent devant ses amusantes séries d'incroyables et de merveilleuses, qui nous rappellent, avec une notation fidèle, les moeurs et les ridicules du Directoire. Mais où Carle Vernet est particulièrement intéressant, c'est dans ses tableaux de batailles, remplis d'action et de vie. Voyez la Bataille de Marengo et la Prise de Pampelune. A citer de lui comme peintures ![]() Arrivée d'Emigrés et de la duchesse de Berry en France, par Carle Vernet. A côté des Demarne et des Carle Vernet, gravitent toute une suite de petits peintres militaires , tels que Loutherbourg, Sweebach , Adolphe Roehn qui voient surtout dans la peinture militaire le côté anecdoctique, mais qui en tout cas sont plus intéressants que les paysagistes du convenu, Michallon, Wattelet et Bidault. Chez ceux-ci les bois, le ciel, les rochers, les eaux ne sont que des accessoires qu'ils inventent la plupart du temps dans l'atelier, pour servir de décors à une scène d'histoire profane ou sacrée et encadrer les ruines d'un temple. Taunay fut un peintre de genre plus intéressant; ses combats et ses pastorales, qui sortent de sa propre imagination, qu'il crée avec sa faculté propre d'inventions, selon son caprice ou sa fantaisie, il les fait évoluer dans des paysages subtilement interprétés d'après nature. Ce n'est peut-être pas trop de le comparer à Nicolas Poussin, à un Poussin « petit modèle ». Ses contemporains au reste, ne l'ont-ils pas surnommé le Poussin des petits tableaux? Moins célèbres et pourtant intéressants sont : Xavier Leprince , mort tout jeune; Mme Haudebourg-Lescot, auteur de scènes villageoises; Hubert Robert, le peintre des ruines; Martin Drölling, que hantent les Hollandais dans ses scènes d'intérieur, ses cuivres de casseroles brillants, ses marmitons goguenards et gais; et François Granet, le peintre des cloîtres et des moines en prière. Le paysagiste Lazare Bruandet (1754-1813) est intéressant parce que d'aucuns, peut-être d'une opinion exagérée, au surplus, l'ont considéré comme un précurseur. II se dégage de la manière conventionnelle de Boucher et l'on peut peut-être l'appeler l'un des premiers peintres de Fontainebleau. Ecoutons Charles Blanc : « Tous ses dessins, tous ses tableaux exhalent la senteur des bois. Le feuillage y frémit, l'air y frissonne. Il s'intéresse et il sait nous intéresser à une touffe de buissons épineux, à un vieux tronc de saule, à un fragment de roc éboulé. »Il peignait volontiers le paysage d'automne lorsque le temps est tranquille, un peu couvert, et que les feuilles rousses commencent à tomber. Il a mis dans ses tableaux non seulement la vérité frappante de l'aspect, mais un sentiment naïf et profond des choses rustiques et de la poésie des bois. Remarquons une preuve de conscience peut-être trop rare : Bruandet se sait surtout paysagiste, et il n'hésite pas, lorsqu'il veut peupler toiles, à demander l'aide d'amis plus habiles à peindre les ses personnages. (Victor Champier). |
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