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La sculpture
La sculpture (du latin 'sculptura, de sculpere, tailler, graver) est l'art de produire., avec ou sans l'aide de la couleur, des corps palpables, de former une figure, une image, un ornement quelconque, soit en taillant au moyen du ciseau la matière dure, telle que le bois, l'os, l'ivoire, l'ambre, le fer, toutes les pierres, y compris le marbre, etc., soit en façonnant (modeler) une pâte molle, soit en coulant des métaux (fondre) dans des moules ciselés ou modelés d'avance. 

Considérée selon les objets qu'elle représente, la sculpture se divise classiquement en deux parties principales :

Quand la sculpture crée des statues ou la représentation de figures animées, on la nomme statuaire; le même terme sert aussi à désigner le sculpteur créateur de statues, le statuaire.

Quand elle représente, au contraire, des objets inanimés, des rinceaux de feuillages, des guirlandes de fleurs ou de fruits, on la nomme sculpture d'ornements - art inséparable de l'architecture -, et l'artiste exécutant s'appelle ornemaniste.

Toutes les deux produisent la ronde-bosse, le haut ou plein-relief, et le bas-relief. La sculpture (glyptique) en général embrasse donc aussi l'art de modeler, nommé, en ternie d'atelier, plastique ou modelage, en terre, cire, etc.; le moulage, la ciselure et même l'art de fondre et l'art de repousser au marteau, appelé à tort par quelques auteurs toreutique. 
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Les Ballons de baudruche, sculpture de Philippe Berry (Saint-Bertrand-de-Comminges, 2009).
© Photo : Serge. Jodra, 2013.

Le mot toreutique (en grec toreutikê, de toreuô, tourner, découper, ciseler) désigne chez les Anciens tantôt la sculpture en général, tantôt plus spécialement l'art du fondeur, tantôt celui du ciseleur, du tourneur ou du repousseur, ou enfin celui de travailler en relief le bois, l'argent et le bronze. Il semble que spurelaton désignait, chez les Grecs, plus spécialement le repoussage, et que l'on entendait par produits de la toreutique les statues composées de pierre et de parties détachées en métal. Aujourd'hui, on désigne plus spécialement sous ce nom l'art de tailler des matières molles, telles que la cire, qui s'appelle, en terme spécial, céroplastique. Par statuaire chryséléphantine (du grec chrysos, or, et elephas, éléphant), on comprend seulement celle en ivoire avec incrustations d'or et de pierres précieuses, très répandue chez les Grecs, mais non pas chez les Modernes; qui, à partir du Moyen âge, ont sculpté l'ivoire sans l'incruster du pierreries.

Souvent on désigne en outre par le nom de plasticien le sculpteur antique qui produisait des terres cuites (un terme qui a aujourd'hui un sens plus étendu, puis qu'il désigne tout artiste impliqué dans les arts plastiques). 

La gravure appartient, sous certains rapports, à l'art de la sculpture, aussi bien celle des médailles que celle des pierres gemmes, mais doit être nécessairement traitée, avec la gravure des estampes, dans un chapitre spécial. 
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République tchèque : sculpture.
Sculptures sur le pont Charles, à Prague.
Photo : © Angel Latorre, 2008.

La mise aux points (des points de repère) désigne dans la statuaire le premier travail sur le marbre, pour donner à celui-ci la forme du modèle en plâtre : c'est l'oeuvre des artistes appelés metteurs au point, qui ébauchent le marbre que le statuaire finit, après que le praticien a rasé le point. L'ouvrier ou le metteur au point est aussi chargé du dégrossissage, car il faut épaneler le bloc pour le rendre propre à la mise au point, terme qui désigne toujours le travail de l'ébauchage, dans lequel on se sert des points plantés de distance en distance.

On obtient le poli parfait du marbre, en le frottant avec de l'émeri ou émeril et du plomb râpé (non pas limé), et le polissage du porphyre au moyen d'une molette en plomb et de gros émeri. Ces polissages s'exécutent avec de l'eau, et non pas avec de l'huile ou autres corps gras.

Les Italiens désignent par le mot latin chartaceus le genre de draperie gothique des Allemands, que Omodeo et Mantegazza, les artistes les plus célèbres de l'école lombarde, ont introduit dans la sculpture italienne, et qu'ils imitèrent à l'aide d'étoffes et de papier mouillés et imbibés de colle, de manière à former ces plis aigus, anguleux et brisés qui caractérisent les draperies des tableaux allemands, hollandais et flamands de l'époque gothique.

On a réussi, depuis le XVIIIe siècle surtout, à exécuter par des procédés purement mécaniques la plupart des ouvrages de sculpture. Ces opérations sont des procédés purement mécaniques, mais qui demandent beaucoup de soin et un notable savoir-faire. C'est aussi le moulage, dans des formes creuses (c'est à André Verrocchio, du XIVe siècle, que l'on attribue la première idée de former des moules en plâtre sur le visage de l'homme pour obtenir une image ressemblante); la réduction par la machine; le pantographe (du grec pan, tout, et graphô, décrire), instrument au moyen duquel, sans aucune connaissance de l'art, on peut copier mécaniquement toute espèce de dessin et de gravure, en les réduisant ou agrandissant à volonté (le pantographe du dessinateur était déjà connu, en Italie, au XVIIe siècle; mais le pantographe des sculpteurs n'a été inventé qu'en 1820; il sert à la mise au point du statuaire); et la photo-sculpture, qui produit, d'après des épreuves photographiques, des médaillons en bas-relief, des bustes et des statuettes en ronde-bosse. Le tour à portraits, connu dès 1773; le procédé Durand, de 1826, pour graver en creux; la machine Colas, de 1837, autre tour à portraits, etc., sont encore des instruments au moyen desquels on a pu exercer la sculpture mécanique. Le travail au tour, qui fait partie de la sculpture sur bois, comprend le torse, le guilloché, l'oval et le cannelé. (A. Demmin).

Cathédrale de Chartres : sculptures de la cloture du choeur.
Sculptures de la clôture du choeur de la cathédrale de Chartres.

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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