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Saint-Denis

Saint-Denis. - Ville département la Seine-Saint-Denis, à 9 kilomètres au Nord de Paris (dont elle est séparée par la Plaine Saint-Denis, sa grande zone industrielle), sur la rive droite de la Seine, d'où se détache à cette place le canal de Saint-Denis, qui conduit au canal de l'Ourcq; à l'embouchure du Rouillon et du Crould; 86 000 habitants environ. Très prospère au XIXe siècle et au début du XXe, Saint Denis, a décliné ensuite, mais se relève depuis quelques années, notamment depuis la construction du Stade de France, implanté sur son territoire et inauguré en 1998.

Saint-Denis, à l'origine simple villa, nommée Catuttiacum (Chateuil), doit son importance à la célèbre abbaye que Dagobert fonda au lieu où avait été supposément enterré l'apôtre de Paris (que les historiens du Moyen âge, suivis par quelques auteurs modernes, confondaient avec saint Denis l'Aréopagite, converti par saint Paul à Athènes). Dagobertvoulut être lui-même enseveli dans la magnifique église qu'il avait fait élever, et la plupart de ses successeurs imitèrent son exemple. Seule l'ancienne abbatiale, aujourd'hui basilique-cathédrale, en style gothique primitif  conserve sa fonction religieuse (La basilique de saint-Denis).

Les autres monuments principaux sont l'église paroissiale Saint-Denis-de-l'Estrée, oeuvre de Viollet-le-Duc (1864-1867), qui participe du style roman et du style ogival primitif, et la petite paroisse, ancienne chapelle d'un couvent de carmélites (1773) et paroisse de Saint-Denis en 1793, et de l'an X à 1867, l'ancienne abbaye devenue en 1809 Maison d'éducation de jeunes filles de la Légion d'honneur, l'Hôtel de ville reconstruit en 1883 dans le style de la Renaissance, etc. Statues de Vercingétorix et du chimiste Nicolas Leblanc. Un premier pont suspendu, construit en 1844, a mis Saint-Denis en communication avec le village de l'Île-Saint-Denis, situé dans une longue île de la Seine (6800 habitants) et relié à la rive gauche du fleuve. D'autres ponts ont été construits ensuite.
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Saint-Denis : l'Hôtel de Ville.
L'Hôtel de Ville de Saint-Denis.

Saint-Denis doit son nom au martyre (Saint Denis) qui y fut enterré et n'a vraiment existé qu'après la fondation par Dagobert de l'abbaye de Saint-Denis. La ville avait été ravagée par les Vikings en 857 et 865, lorsqu'en 869 Charles le Chauve fit élever sa première enceinte. Ses habitants furent les serfs ou les vassaux de l'abbaye, elle-même vassale du roi. En 1237, une violente épidémie décima la population. Après qu'en 1346 le roi fut venu prendre dans l'abbaye l'oriflamme, au moment de partir pour la guerre, suivant une coutume qui remontait au IIIe siècle, une période commença, celle de la guerre de Cent ans, pendant laquelle Saint-Denis eut beaucoup à souffrir, particulièrement en 1358 et 1406; étant par sa situation la clef de Paris du côté septentrional, il était pris tour à tour par les adversaires en présence et ne fut définitivement reconquis par le roi qu'en 1436. En 1378, il avait reçu la visite de l'empereur Charles IV; il eut, en 1540, celle de Charles-Quint.

C'était le quartier général de l'armée protestante, quand eut lieu le combat dit de Saint-Denis (1567), sanglante bataille où le connétable de Montmorency, vainqueur des calvinistes, périt dans son triomphe. Les fortifications furent refaites peu après, en 1575. Assiégé par Henri IV, Saint-Denis dut à sa belle résistance d'obtenir une capitulation des plus honorables, et le roi s'y installa jusqu'à la levée du siège de Paris (1590). C'est à Saint-Denis que, lors de sa conversion, il entendit sa première messe (1593). Occupée par l'armée de Condé en 1652, reprise par le roi, la ville eut le tiers de sa population enlevée cette même année par une épidémie. Chef-lieu de district à la Révolution, Saint-Denis eut son nom changé en celui de Franciade, de 1793 à 1800, année où il devint le siège d'une sous-préfecture qui devait être supprimée en 1880. 
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Saint-Denis : tympan de la maison de la Légion d'honneur.
Ttympan à l'entrée de la Maison de la Légion d'honneur.

Une émeute causée par la famine se produisit en 1795. C'est au XIXe siècle que le commerce et l'industrie s'y développèrent. En 1813, le terrain des anciens remparts fut converti en boulevards. La ville n'ouvrit ses portes aux Russes, en mars 1814, qu'après une glorieuse défense de trois jours. Les épidémies de choléra de 1832 et 1849 y furent terribles. A partir de 1840, Saint-Denis a été compris dans les fortifications de Paris et entouré des forts de la Briche au Nord-Ouest, de la Double Couronne du Nord, au Nord, et de l'Est, au Sud-Est. Saint-Denis fut encore très éprouvé par la guerre de 1870; longtemps assiégé, bombardé pendant huit jours (21-26 janvier 1871), il fut occupé par les Prussiens jusqu'en octobre 1871 et n'échappa que très difficilement au paiement d'une contribution de guerre de 800 000 F. Le bombardement causa dans la basilique beaucoup de dégâts, qui ont été presque tous réparés.

Blason de Saint-Denis.
Blason de
Saint-Denis.

L'acteur Samson et l'historien Dezobry sont nés dans la ville qui a pour armoiries : L'ancien écu de France semée de fleurs de lis sans nombre, surmonté d'une couronne fleurdelisée ouverte et, au-dessous, entre la couronne et l'écu, une banderole portant les mots : Mont-Joye-Saint-Denys. (Montjoie - Saint-Denis).
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L'abbaye et basilique-cathédrale de Saint-Denis.
Le monastère fondé par Dagobert, réformé par Odilon, de Cluny, fut, au Moyen âge un asile où se formèrent des savants, des artistes et même des hommes versés dans l'administration et la politique. Suger, le célèbre ministre de Louis VI et de Louis VIl, en fut la principale gloire. 

Mais les richesses prodiguées par la piété des rois à l'église qui devait recevoir leurs restes attirèrent plusieurs, fois sur la ville et sur l'abbaye de Saint-Denis la dévastation et le pillage. Saint-Denis, en effet, eut beaucoup à souffrir, en 1353, des troupes de Charles le Mauvais, en 1411 des Bourguignons et des Flamands de Jean-sans-Peur, en 1420 des Anglais, en 1567 des Huguenots.

Henri IV s'empara, en 1590, de la ville, qui s'était donnée aux Ligueurs, et fit son abjuration dans l'église trois ans après. Louis XIV retira à l'abbaye une partie de ses revenus et ne lui laissa que le titre de prieuré (il n'aimait pas l'église de Saint-Denis, qui lui inspirait des idées lugubres), et la ville était déjà fort déchue quand la Révolution éclata. 
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Maison d'éducation de la Légion d'Honneur.
Maison d'éducation de la Légion d'Honneur (vue du jardin).
Au fond la basilique de Saint-Denis.

Le prieuré lui-même fut supprimé (1792); les sépultures royales furent violées (1793). Un décret impérial de 1806 rendit l'église au culte; quatre ans plus tard, les bâtiments du monastère furent affectés à une maison d'éducation pour les soeurs, les filles et les nièces des membres de la Légion d'honneur.

Louis XVIII est le dernier roi qui ait été enterré à Saint-Denis. Napoléon III a reconstitué le chapitre établi par Napoléon Ier

A la découverte de l'édifice.
La façade occidentale de la basilique de Saint-Denis n'est restée qu'en petite partie ce qu'elle était du temps de l'abbé Suger. Lorsqu'elle fut construite, de 1137 à 1140, le style roman avait encore le pas sur le style gothique, qui se formait à peine, et ce frontispice s'en ressent. Les sculptures et les vantaux des trois portails sont modernes et rappellent d'une manière très insuffisante l'architecture du XIIe s. Le tympan de la porte de gauche ne possédait pas de bas-relief à l'origine : Suger, "contre le nouvel usage", et voulant faire une concession de plus aux traditions romanes, y avait placé une mosaïque provenant de l'église carolingienne. Les parapets qui terminent la façade remontent aussi au XIIe s. (la façade de la cathédrale de Sens en présente de semblables); mais leurs créneaux ont été rétablis ou refaits au XVe s. La rosace est du XIIIe s., ainsi que le pignon de la nef et ses rosaces, qui se montrent au second plan, derrière la plate-forme. La tour de droite est pleinement romane, hormis sa balustrade; celle de gauche, autrefois très populaire, et dont la hauteur dépassait 86 m., était à ogives; sa flèche avait été refaite au XIIIe s.
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Basilique de saint-Denis.
Basilique de saint-Denis (côté méridional).
Vues extérieures de la basilique de Saint-Denis.
Basilique de saint-Denis (vitraux).

Sous une des trois arcades qui surmontent la porte centrale, une inscription moderne en vers, copiée sur une inscription ancienne, rappelle que l'abbé Suger, avec les biens de l'abbaye, construisit l'église de Saint-Denis, et qu'elle fut consacrée en 1140 :-

Basilique de saint-Denis (inscription).
 
 

AD DECVS ECCLESIAE QVAE
FOVIT ET EXTULIT  ILLVM,
SVGGERVS STVDVIT AD 
DECVS ECCLESIAE. 
DEQVE TVO TIBI PARTICIPANS,
MARTYR DIONYSI,
ORAT VT EXORES FORE
PARTICIPEM PARADISI.
ANNVS MILLENVS ET CENTENVS
QUADRAGENUS
ANNVS ERAT VERBI
QVANDO SACRATA FUIT.

Les trois premières travées de la nef, formant porche (Narthex), sont un des premiers essais du style gothique. On y remarque, aux murs latéraux, des restes de la basilique bâtie par Pépin le Bref. La nef proprement dite comprend sept travées et date, ainsi que la plus grande partie des croisillons et du choeur, du règne de saint Louis. Le style gothique y est tout au moins aussi avancé que dans la cathédrale d'Amiens. La galerie du triforium est partout à jour et vitrée. La première travée du choeur se rétrécit considérablement pour se raccorder aux travées suivantes, moins larges parce qu'elles sont établies sur les fondations de la basilique de Suger. Le rond-point et ses sept chapelles en hémicycle ont été considérés par Viollet-le-Duc, F. de Verneilh et A. Saint-Paul comme le premier essai complet de l'art gothique. Cette partie fut consacrée le 11 juin 1144, cinq ou six ans avant la fondation de la cathédrale de Noyon, dont l'abside ressemble beaucoup à celle de Saint-Denis.

Les croisillons, flanqués de collatéraux, ont de belles façades du XIIIe s., accompagnées chacune de deux tours inachevées. L'église était ainsi destinée à porter six tours, sans compter une aiguille centrale en plomb, analogue à celle de Notre-Dame de Paris. La porte du croisillon Nord (moins les archivoltes) et ses statues remontent à Suger. La rosace qui la surmonte et la rosace correspondante, au croisillon Sud, comptent parmi les meilleures productions du style ogival primitif.
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La basilique de Saint-Denis en 1843.
Façade occidentale de l'abbatiale 
de Saint-Denis, avec ses deux tours. 
(montage à partir d'une lithographie 
de Chapuy, 1843).

Nous terminerons cette description sommaire de la basilique-cathédrale de Saint-Denis en donnant les principales dimensions de cet édifice :

Façade : largeur, y compris les
contre-forts des faces latérales 33,50 m.
Longueur dans oeuvre : 108,16 m
Largeur la plus grande : 37,00 m
Elévation sous clef de voûte : 28,92 m 
Hauteur des plus grandes fenêtres : 10,52 m
Longueur totale de la nef : 65,57 m 
Largeur de la nef centrale : 11,65 m 
Largeur des bas-côtés : 4,95 m 
Hauteur de la tour du midi : 58,13 m
L'église au fil du temps.
L'église de Saint-Denis fut reconstruite une première fois par Pepin le Bref et une seconde fois peut-être au IXe s. Enfin, au milieu du XIIe s., Suger fit jeter sous sa propre direction, les fondements d'un édifice qui devait surpasser en magnificence tous ceux qui l'avaient précédé. Il commença par la façade, construisit l'abside et ensuite la nef, qu'il ne put sans doute terminer. Ses derniers travaux imprimèrent aux progrès de l'art une telle impulsion, que l'abbé Suger pourrait être considéré comme le créateur principal de l'architecture gothique

Mais, son oeuvre donnant des inquiétudes à cause du peu de solidité des fondations (et aussi à cause de certains défauts provenant du peu d'expérience qu'on avait du style gothique, au milieu du XIIe s.), l'abbé Eudes Clément entreprit, vers 1230, la reconstruction des parties supérieures du choeur, du transept, de la nef, et remplaça par une flèche en pierre la flèche en charpente de la tour septentrionale de la façade, qu'un incendie, causé par la foudre, avait renversée en 1219. Tous ces travaux ne furent terminés que sous le reine de Philippe le Hardi. Au XIVe s., des chapelles furent établies entre les contre-forts du bas-côté Nord de la nef, et, depuis cette époque jusqu'à la Révolution, aucun changement ne vint modifier les parties principales de l'église.

Depuis Dagobert, dit Viollet-le-Duc, les rois français étaient ensevelis dans l'église abbatiale (des sarcophages' mérovingiens et carolingiens ont été trouvés en assez grand nombre au-dessous du pavé de la basilique de Dagobert). On comprend que ces changements avaient dû dégrader et peut-être détruire entièrement la plupart des monuments élevés sur les sépultures royales, en admettant que ces sépultures fussent surmontées de tombeaux. Quoi qu'il en fût, saint Louis voulut donner aux sépultures de ses prédécesseurs un aspect monumental : il fit donc élever d'abord, à la droite du maître-autel, au bas du sanctuaire, an mausolée au roi Dagobert, sous lequel furent placés les restes de ce prince, ainsi que les ossements de la reine Nanthilde, son épouse, et de son fils Sigebert II. Puis, des deux côtés du choeur des religieux, c'est-à-dire dans le transept, en prolongement des piliers de la nef, Louis IX éleva des tombeaux avec effigies aux princes et princesses dont voici les noms Pépin et Berthe sa femme, Louis et Carloman, Clovis II et Charles Martel, Eudes et Hugues Capet, Robert le Pieux et Constance d'Arles, Henri Ier et Louis VI, Constance de Castille, seconde femme de Louis VII,et Philippe, fils aîné de Louis VI, Carloman, roi d'Austrasie, et Hermentrude, première femme de Charles le Chauve. Quant au tombeau de ce prince, qui datait des premières années du XIIIe s., il était en bronze et placé au milieu du choeur des reliques. Depuis lors, tous les rois de France, jusqu'à Henri Il eurent leur monument à Saint-Denis.
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Gisants,, à la basilique de saint Denis.
Gisants de la basilique Saint-Denis : Isabelle d'Aragon (premier plan);  Clovis II et, à droite, Charles Martel (au fond);  Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel (à droite).
Ci-dessous : Tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne.
Tombeau de Louis XII.

Les mutilations successives qui ont fait de la basilique de Saint-Denis un des édifices les plus malheureux, en quelque sorte, que nous ait laissés le Moyen âge, commencèrent au XVIIIe s. et furent d'abord l'oeuvre des derniers prieurs. De 1701 à 1786, les bâtiments monastiques, dont quelques-uns remontaient à Suger, furent reconstruits dans le goût le plus discutable, sur les plans de Robert de Cotte. Le même architecte mutila le portail du croisillon Sud en voulant le raccorder aux nouvelles constructions; il jeta bas, en outre, le magnifique trumeau et toutes les statues de la grande porte qui gênaient le passage du dais pendant les processions. En 1775, l'avant-dernier prieur eut la fantaisie de débarrasser le choeur et la nef de tous les tombeaux qui les « obstruaient, » et il en manifestait le dessein à l'intendant général des bâtiments (qui l'approuva) en termes tels, qu'il était fort à craindre de voir ce déplacement s'accompagner d'une destruction presque complète. 

La Révolution vint empêcher l'exécution de cet acte insensé; elle ne fut pas aussi désastreuse pour l'église que l'eût été le vandalisme des religieux; néanmoins ses fureurs n'épargnèrent ni l'abbaye ni les sépultures royales. Le 12 octobre 1793, commença la profanation des tombeaux; les statues et les bas-reliefs qui les couvraient, les vitraux qui garnissaient les fenêtres, un grand nombre d'objets mobiliers furent réunis confusément, en 1795, dans le croisillon Sud de l'église.

Cependant, dès l'année 1795, Alexandre Lenoir avait réclamé, au nom de la commission des arts, pour le musée des monuments français dont la formation avait été arrêtée par le gouvernement, tous les débris de Saint-Denis. Les statues qui existaient encore, des fragments d'autels. de pavages, de mosaïques, les monuments  entiers de Dagobert, de Louis XII, de François Ier et d'Henri II furent donc transportés, morceau par morceau, au musée des Petits-Augustins, dans des fourgons d'artillerie. 
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Basilique Saint-Denis : Arbre de Jessé.
Basilique Saint-Denis : buffet d'orgues
Un vitrail de la chapelle de la Vierge (arbre de Jessé) et le buffet d'orgues de la basilique. 

Malheureusement, des tombeaux en bronze avaient été envoyés à la fonte, des statues avaient été mutilées, des vitraux brisés et de nombreux objets perdus. Napoléon Ier prétendit rendre à la basilique son ancienne splendeur. L'empereur voulait consacrer cette église aux dynasties qui s'étaient succédé sur le trône de France, et en faire la sépulture impériale. Il ne pensait pas à replacer tous les monuments transportés au musée des monuments français, auquel d'ailleurs il portait un intérêt très vif, mais il eût voulu signaler le passage de tant de princes dans la vieille église par une série de statues, d'épitaphes, etc. Dans ce but, des travaux furent commencés. Ils ne répondirent pas à l'attente de l'empereur, qui, visitant au commencement de 1813 les ouvrages déjà faits, manifesta son mécontentement avec une telle vivacité, que l'architecte en mourut, dit-on, de chagrin.

La Restauration rendit les objets déposés au musée des Petits-Augustins. Saint-Denis reçut alors, non seulement les tombeaux authentiques, mais un grand nombre d'autres monuments provenant des abbayes de Royaumont, de Maubuisson, des Jacobins, des Célestins de Paris, etc. De ces réunions on composa, dans les cryptes, le plus singulier mélange. Voulant présenter une suite non interrompue de rois et de princes du sang par ordre chronologique, des statues furent baptisées à nouveau; d'un tombeau on en fit deux ou trois. Aucun des monuments de Saint-Denis ne reprit sa place; d'ailleurs, le seuil de l'église avait été exhaussé sans aucun motif raisonnable, et, de 1816 à 1848, 7,300,000 F furent employés à mutiler la vieille église, à jeter le désordre dans tous les tombeaux, à la couvrir intérieurement de décorations en style gothique d'opéra-comique, et, en fin de compte, à la mettre à deux doigts de sa ruine complète. En outre la flèche, foudroyée en 1837, fut si mal reconstruite, et avec des matériaux si pesants, qu'il fallut démolir toute la tour septentrionale jusqu'à la hauteur du toit de la nef.
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Basilique saint-Denis : la nef.
L'intérieur de la nef de la basilique Saint-Denis. © Photos : Serge Jodra, 2011.

Les immenses travaux entrepris sous la direction de Viollet-le-Duc ont réparé les dégâts causés par les dévastations et les restaurations antérieures, et rendu aux parties intérieures de la basilique leur aspect primitif. Les tombeaux des princes des dynasties royales qui n'ont pas été détruite en 1793 ont tous repris leurs anciennes places dans l'église supérieure. La basilique est devenue la cathédrale du diocèse de Saint-Denis en 1966.

Le jardin Pierre-de-Montreuil.
Ce jardin est accolé à la basilique. Il occupe l'emplacement de l'ancien cimetière des moines, dit cimetière des Valois, qui succède à Ia nécropole mérovingienne; en 1793 deux fosses y son creusées afin de jeter le restes des rois et des reine arrachés à leurs tombeau de la basilique. Le plan du jardin, réalisé en 1998 par l'architecte B. Mouton, matérialise les édifices enfouis : les églises Saint Barthélemy, Saint Michel du Charnier, Saint-Pierre, ainsi que la rotonde des Valois. Bâti entre 1572 et 1586 à la demande de Catherine de Médicis, pour y abriter son tombeau et celui du roi Henri II son époux, l'édifice inachevé, menaçant ruine, est démoli en 1719. Le nom donné à cet ensemble vient de l'architecte Pierre de Montreuil, l'un des auteurs de l'agrandissement de la basilique au XIIIe siècle, qui contribua par son oeuvre au développement du gothique rayonnant.



.Richard Moreau et Jean-Pierre Kelche, Les maisons d'éducation de la légion d'honneur : Deux siècles d'apport à l'instruction et à l'éducation des jeunes filles, L'Harmattan, 2007. - Mystérieuses car mal connues et installées dans des lieux historiques entourés de hauts murs, réglées par des traditions désormais bicentenaires mais sans cesse actualisées, les Maisons d'éducation de la Légion d'honneur sont pourtant, même si elles présentent quelques particularités, des établissements publics d'enseignement secondaire. Pourquoi, malgré l'uniforme, l'internat, la non-mixité et une discipline certaine, ont-elles toujours été très recherchées et rencontrent-elles encore pareil engouement? Comment chaque "Demoiselle de France" comme on les appelle, quelles que soient ses origines et ses aptitudes, parvient-elle à aller au bout de son talent? Le colloque organisé en avril 2006 a permis de répondre en partie à ces questions et ses actes devraient passionner de nombreux lecteurs : les anciennes élèves, bien sûr, qui revivront leurs souvenirs, et ceux qui s'intéressent aux problèmes d'instruction et d'éducation car ils y trouveront peut-être des recettes permettant de faire acquérir et partager des savoirs, des savoir-faire et surtout un véritable savoir-être. Le colloque a été organisé par la grande chancellerie de la Légion d'honneur à l'intérieur de l'une des Maisons actuelles, Saint-Denis.



Saint-Denis, une ville au Moyen âge (Ministère de la culture).
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Basilique Saint-Denis.
La basilique Saint-Denis.
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Dictionnaire Villes et monuments
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