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Angers
Angers (Juliomagus, Andegavi, Civitas Andegavensium) est une ville de France, chef-lieu du département du Maine-et-Loire, à 323 kilomètres au Sud-Ouest de Paris, construite sur la Maine qui la divise en deux parties; sur la rive droite, la cité au sommet du coteau et la ville; sur la rive gauche, la Doutre. Population :155 700 habitants (2013). 

Angers à vu naître Marie d'Anjou, reine de France, et son frère René, Ménage, Bodin, le graveur David, dit David d'Angers, Maurice Saillant (Curnonsky), etc. Les armoiries de la ville  sont : de gueules à la clé en pal d'argent au chef d'azur

Histoire.
Angers fut importante dès le temps des Romains. De nombreux vestiges prouvent que la capitale des Andecaves, dont le nom celtique ne nous est pas parvenu, occupait le même emplacement que la capitale de la cité gallo-romaine. Les ruines d'aqueducs, de bains, d'amphithéâtre, de remparts, d'édifices de toutes sortes, ainsi que de nombreuses antiquités, et le réseau de voies romaines dont elle est le centre attestent l'importance de la ville sous la domination romaine, mais nous ne savons rien des vicissitudes qu'elle subit jusqu'à la fin du Ve siècle. 

Elle fut alors à deux reprises incendiée et conquise par les pirates saxons, puis par les Francs. Sous les Carolingiens, le Breton Nominoè s'en empara (849), puis son fils Erispoé traita avec Charles le Chauve. De 853 à 903, elle fut sans cesse en butte, comme tout le pays, aux incursions des Vikings; c'est pendant cette période que s'établirent à Angers les comtes héréditaires; l'histoire de la ville se confond alors avec celle du comté (Anjou). 

Lors de la guerre de succession qui suivit la mort de Richard Coeur de Lion, Jean sans Terre s'empara d'Angers (1200); elle passa alors par des alternatives d'occupation anglaise et française, jusqu'au moment où Jean sans Terre ayant perdu l'Anjou, Philippe-Auguste reprit la ville en 1214. Louis IX fit construire, en 1232, une grande enceinte de murailles et dès lors la ville dAngers devint une place forte d'une importance capitale pour le royaume. 

Sous les comtes apanagistes, Angers, qui n'avait jamais reçu de charte de commune, jouit cependant d'une autonomie assez grande. A la fin du XIVe siècle du moins, les habitants déléguaient à six d'entre eux, les élus de la Cloison, la charge d'administrer la ville, particulièrement au point de vue financier. Sous le gouvernement du roi René, et pendant le temps qu'il y résida, Angers fut le rendez-vous de la fleur de la noblesse de tous les Etats du roi de Sicile; les tournois, les fêtes, les réceptions se multiplièrent et donnèrent à la ville une animation et un développement qu'elle n'avait jamais connus. Néanmoins la population était accablée d'impôts, non par l'administration ducale, mais par celle du roi. Une émeute dite la Tricoterie, parce que les gens de métiers armés de triques assaillirent les maisons des officiers royaux, fut, en 1461, la conséquence de cette situation; elle fut très durement réprimée. 

Dix ans plus tard, Louis Xl revendiquait « l'apanage de France », saisissait le duché et concédait aussitôt à la ville une charte municipale, en ayant soin de nommer maire à vie un homme à lui, Guillaume de Cerisay, greffier du parlement (1475). Les habitants ne tardèrent pas à comprendre que les vains privilèges, les honneurs, les prérogatives que leur avait octroyés la charte ne valaient pas leur ancienne autonomie coutumière; le mécontentement se manifesta par des tentatives d'émeutes, rapidement réprimées pendant la vie de Louis XI; mais aussitôt après sa mort ils obtinrent de son successeur une charte nouvelle, qui leur attribua l'élection annuelle du maire et leur rendit l'administration des deniers municipaux.

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Angers : le château et la statue du roi René.
Le château d'Angers et la statue du roi René, vers 1900.

Au siècle suivant, les guerres de religion n'épargnèrent pas Angers, protestants et catholiques firent assaut de violences, de vengeances et de représailles. La misère fut alors à son comble et la peste s'établit pour ainsi dire en permanence. En 1620 Angers fut pendant quelque temps la résidence de Marie de Médicis; en 1652, elle se prononça pour la Fronde, mais ne tarda pas à se soumettre. Pendant la Révolution, Angers se prononça énergiquement contre l'insurrection vendéenne et 500 de ses habitants se firent tuer au pont Barré pour repousser les attaques des brigands. Prise par les Vendéens le 24 juin 1793, reprise par les Républicains, la ville fut bientôt assiégée par une nombreuse armée vendéenne (Les Guerres de Vendée). Le 3 et le 4 décembre 1793, la garnison, à laquelle se joignirent les habitants, repoussa quatre attaques furieuses à la suite desquelles les Vendéens se retirèrent en désordre. En 1815, le général Lamarque enleva Angers au duc de Bourbon qui s'était mis à la tête de la résistance dans l'Ouest. Après Waterloo, la ville fut occupée par le général Thielmann à la tête d'un corps de 5000 Prussiens. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Angers a été brièvement le siège du gouvernement de Pologne en exil (1940); tout au long du conflit, des bombardements ont causé de nombreuses destructions, principalement dans le quartier de la gare.

Successivement capitale des Andecaves, de la Civitas Andecavensis, du comté, puis duché d'Anjou, la ville d'Angers fut réunie définitivement à la couronne par
Louis XI. Elle fut alors le siège d'une sénéchaussée. Lors de l'organisation des généralités, elle fut comprise dans celle de Tours et devint la résidence d'un délégué de l'intendant de Tours. Elle possédait une université créée par Charles V, en 1364, mais dont on peut retrouver les origines dans les célèbres écoles du XIe siècle. 

Monuments.
Le château d'Angers.
Cette forteresse féodale, commencée par Philippe-Auguste et finie sous Saint Louis, est bâtie sur rocher, près de la Maine. Elle forme un pentagone irrégulier, dont le périmètre est garni de dix-sept tours massives, hautes jadis de 20 à 25 mètres, mais qui furent rasées, sous Henri III, au niveau de la plate-forme, à l'exception d'une seule désignée encore aujourd'hui sous le nom de Tour du Diable. Le château était autrefois entouré de fossés larges de 33 m environ : une partie a disparu par la démolition des remparts de la ville, qu'un boulevard a remplacés sous le Ier Empire français. L'entrée de la forteresse est à l'est; deux tours jumelles s'élevaient autrefois au-dessus de la porte ogivale. Le château d'Angers, avec ses hautes murailles et ses énormes tours, a conservé un aspect grandiose et imposant. Il abrite depuis 1954 le Musée de la tapisserie, où est exposée notamment la Tenture de l'Apoclalypse, longue de plus de 100 m et chef d'oeuvre du XIVe s.

Cathédrale Saint-Maurice.
La cathédrale d'Angers a été construite sur une éminence, et à l'emplacement d'une petite chapelle dédiée à la Vierge, cet édifice offre un plan très régulier. Il est en forme de croix latine, et n'a qu'une seule nef, longue de 90,47 m, sur 16,38 m de largeur et 25 m de hauteur, et d'un aspect majestueux. Cette nef, éclairée par de belles fenêtres géminées, à plein cintre, fut bâtie de 1145 à 1165 : la muraille, appuyée extérieurement sur des contre-forts plats, est partagée, à l'intérieur, de distance en distance, par des massifs ornés de colonnettes, et des ogives simulées en décorent les surfaces planes. 

Les trois voûtes en coupole sont la partie la plus originale de la cathédrale d'Angers : appuyées sur une ossature d'une grande complication, divisées en valves nombreuses par des nervures toriques, elles sont d'une hardiesse vraiment belle. Le choeur est entouré de beaux arcs en tiers-point; des boiseries en style grec, exécutées par le père de David d'Angers en 1783, l'environnent de toutes parts, et, bien qu'elles ne soient pas sans mérite, défigurent le caractère de la construction. Au-dessous du choeur est une crypte obscure. Les ailes du transept ont été bâties au XIIIe siècle : celle de droite, reliée au palais épiscopal par un escalier intérieur, porte le nom de chapelle des évêques; l'autre, où étaient autrefois appendus les écussons des chevaliers de l'ordre du Croissant, est l'aile des chevaliers; chacune est éclairée par une rosace de 9 m de diamètre. Les vitraux sont très remarquables.

Le grand portail est du XIIe siècle : sur le tympan de la porte gothique on voit le Christ, avec les symboles des Evangélistes; la voussure est chargée de quatre rangs de statuettes d'anges et de saints en adoration, et les pieds-droits sont ornés de statues représentant Moïse, Aaron, Josué, David, et quelques autres personnages qu'on ne petit reconnaître. Au-dessus de la porte s'ouvre une grande fenêtre romane, ayant de chaque côté cinq arcades ogivales bouchées. 

Plus haut s'élèvent deux tours, surmontées de flèches bâties de 1518 à 1523, et restaurées à diverses époques. Ces tours sont réunies par une galerie ornée de huit statues de Saint Maurice et de ses compagnons ou des ducs d'Anjou; la tour du sud a 69 m de hauteur, et celle du nord 65 m. Jean de Lépine, élève de Philibert Delorme, a bâti entre elles une troisième tour moins élevée, surmontée d'une coupole octogonale que termine une lanterne; l'effet en est disgracieux. L'église Saint-Maurice a été appelée le Saint-Denis de l'Anjou, parce que les anciens ducs d'Anjou y furent inhumés. Elle est ceinte d'une galerie couverte d'une balustrade en fer. 
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Angers : la cathédrale Saint-Maurice.
Angers : le clocher de l'ancienne abbaye saint-Aubin.
Façade de la cathédrale Saint-Maurice,
à Angers.
Clocher de l'ancienne abbaye
de Saint Aubin.

Église Saint-Serge.
C'était jadis l'église d'une abbaye de Bénédictins. Quelques fragments de la construction, tels que les quatre piliers qui séparent la nef du choeur, et le mur extérieur de la nef du côté du séminaire, sont d'architecture carolingienne, et remontent au chef breton Noménoé. Le choeur, qu'on attribue à l'architecte Vulgrin, abbé de Saint-Serge, est d'une rare élégance; la voûte en est un peu plus basse que celle de la nef, et des piliers très légers la soutiennent. La nef est plus moderne que le reste de l'édifice; elle ne date que du XVe siècle , d'énormes piliers carrés, ornés de nervures prismatiques, soutiennent les arcades ogivales, dans lesquelles sont tracés des cintres romans, et que surmonte une corniche délicatement travaillée. Les fenêtres, en style gothique flamboyant, sont garnies de vitraux représentant des saints, mais assez mal conservés. Les bas côtés sont très étroits. Il n'y a pas, à proprement parler, de transept : deux piliers de la nef qui se rapprochent, deux arcades qui s'élargissent, deux rosaces au lieu de fenêtres, indiquent le passage d'une partie de l'édifice à l'autre. La porte d'entrée de l'église présente des reliefs sculptés avec autant de grâce que de finesse. Ce qu'il y a de plus précieux à Saint-Serge, c'est un sacrariurn du XVe siècle, armoire placée au fond du choeur, à droite, et destinée à renfermer les reliques et les vases sacrés.

La Trinité.
Église en style roman, commencée en 1062. Toutes les ouvertures extérieures sont en plein cintre; mais l'ogive apparaît à l'arcade qui donne entrée dans le choeur, ce qui indique la transition du style romano-byzantin au style gothique. L'édifice n'a pas de bas-côtés; quand on compare la brièveté du choeur à la longueur de la nef, on voit que le plan se rapproche de celui des basiliques antiques. La tour qui surmonte le choeur de l'église est carrée dans sa partie inférieure, et percée de fenêtres en plein cintre : au XVIe siècle, Jean de Lépine y ajouta un second étage octogonal, surmonté d'une flèche.

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Angers : un chapiteau de l'Evêché.
Angers : un chapiteau de l'église de Ronceray.
Evêché : chapiteau d'une fenêtre
de la salle synodale.
Eglise de Ronceray : chapiteau d'une
chapelle de la nef.

L'Evêché
Le Palais épiscopal occupe, dit C. Port, l'emplacement de « l'ancien Capitole devenu la résidence des comtes romains et francs », puis des premiers comtes d'Anjou. La Salle synodale est une construction du XIe siècle, conservée presque intacte. 
 

Les conciles d'Angers

Parmi leurs décisions, nous ne rélèverons que celles qui constituent des dispositions permanentes se rapportant à la formation et au développement du droit canonique, de l'organisation, de la juridiction et de la discipline de l'Eglise. 

453, Concile présidé par Léon de Bourges, sept autres évêques y siégeaient. Cette assemblée adopta douze canons, dont les principaux édictent : défense aux clercs de décliner la juridiction de leur évêque et de porter leurs causes devant les tribunaux séculiers; assimilation aux adultères de ceux qui, ayant répudié leur femme, se remarient de son vivant; assimilation aux apostats des clercs et des moines qui abandonnent l'état ecclésiastique ou la vie monastique; injonction de ne conférer les ordres du diaconat ou de la prêtrise qu'à celui qui ne se sera marié qu'une fois. 

1279, Concile provincial, présidé par Jean de Montsoreau, archevêque de Tours; cinq statuts. Le premier excommunie ceux qui traduisent les ecclésiastiques par-devant les tribunaux séculiers, pour des affaires personnelles.

1365, Concile provincial, présidé par Simon, archevêque de Tours; trente-quatre canons contenant : dispositions relatives à la collation et à la prise de possession des bénéfices, ainsi qu'aux conditions exigées des bénéficiers; défense aux clercs de porter des habits courts et de se chausser comme les gens
du siècle.

1448, Concile provincial présidé par Jean Bernard, archevêque de Tours; dix-sept canons : décisions concernant le temps de l'ordination, la vie et les moeurs des clercs, les formes de l'excommunication, la répression de l'avarice des abbés et des prieurs conventuels, qui s'emparaient des biens des églises vacantes.

Hermant (Histoire des conciles; Rouen,1704) mentionne un autre concile provincial, qui aurait été tenu à Angers, en 1269, et qui n'aurait décrété que deux statuts le premier ordonne les censures ecclésiastiques contre les seigneurs qui empéchent leurs vassaux et sujets de faire des legs à l'Eglise. (E.-H. Vollet).

Les autres édifices religieux.
Parmi les églises, citons encore : Saint-Laud, église moderne dans le style roman poitevin; Saint-Joseph, au faubourg; Bressigny, église moderne de style angevin du XIIIe siècle; Saint-Jacques, église qui n'a conservé d'ancien qu'une façade du XIe siècle; Sainte-Thérèse, église moderne de style gothique; Saint-Martin (mon. hist.), église désaffectée, qui date en partie du XIe siècle; la Toussaint (mon. hist.), ruine d'une église construite au XIIIe siècle pour une abbaye de chanoines réguliers; la Chapelle de l'Esvière (mon. hist,), édifice construit du XIe au XVe siècle,qui  fait partie du pensionnat de Notre-Dame des Anges. De l'ancienne abbaye du Ronceray, dont les bâtiments sont occupés aujourd'hui par l'Ecole des arts et métiers, il en subsiste une église du commencement du XIIe siècle.

Pour compléter cette énumération des édifices religieux il faudrait citer ceux des nombreuses congrégations religieuses établies à Angers, dont la plupart ont fait construire, au XIXe siècle, de riches et spacieuses constructions en style du Moyen âge; nous citerons seulement : les franciscains, les pères de l'adoration , les jésuites, les augustines, les dames du Bon Pasteur (maison-mère), les religieuses de la société de Marie, etc. 

La plus grand abbaye d'Angers et de tout l'Anjou était celle de Saint-Aubin, fondée au commencement du VIe siècle; il en subsiste une tour du XIIe siècle; les bâtiments, qui datent du XVIIe siècle, sont occupés par la Préfecture; on voit dans la cour une belle suite d'arcades du XIIe siècle, mises à découvert en 1836. 
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Angers : cloître de l'ancienne abbaye de Saint-Aubin.
Cloître de l'ancienne abbaye de saint-Aubin.

Au XVIIIe siècle, il y avait à Angers, 17 paroisses, 8 chapitres, 5 abbayes; 2 séminaires et 47 églises, sans compter les chapelles. L'évêché, fondé au IVe siècle, fut rétabli par le concordat.

Les autres monuments.
Sur la place du Président Kennedy, (anc. pl. de l'Académie), en face du château, s'élève la statue du roi René, oeuvre de David d'Angers, inaugurée en 1853. 

L'Hôtel de Ville occupe les bâtiments de l'ancien collège d'Anjou, élevé en 1691 par les pères de l'Oratoire. Le théâtre a été reconstruit en 1871. 

Les ponts sont au nombre de trois (pont de la Haute-Chaîne, pont de Verdun et pont de la Basse-Chaîne).
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Angers : l'hôtel de Pincé.
Angers : la maison Adam.
Le logis  Pincé, rue Lenepveu.
La Maison d'Adam (XVe s.).

Les musées municipaux et la bibliothèque sont réunis depuis 1854 dans le Logis Barrault (Musée des Beaux-Arts), ancienne demeure d'Olivier Barrault, trésorier de Bretagne, à la fin du XVe et au commencement du XVIe siècle. La collection de peinture et de sculpture a été formé à la Révolution, des objets d'art provenant des établissements supprimés et depuis accru par des dons et des legs. La collection David s'est en grande partie formée des oeuvres (originaux, maquettes et moulages) du grand artiste angevin. Le Museum d'histoire naturelle est riche en collections du pays. Le Musée des antiquités, créé en 1841, par Godard-Faultier, a surtout de l'intérêt pour l'histoire locale, ainsi que le Musée archéologique, transféré, en 1875, dans la grande Salle de l'hôpital Saint-Jean, qui date du XIIe siècle, fort intéressante pour l'étude de la question si discutée de l'origine de l'architecture gothique. Un musée ecclésiastique, intéressant pour les archéologues, a été fondé par l'autorité épiscopale en 1857. La Bibliothèque compte plus de mille manuscrits. 

Une Bibliothèque populaire a été créée en 1872 et établie dans l'Hôtel Pincé ou Hôtel d'Anjou (logis Pincé), jolie construction de la Renaissance, construit par Pierre Pincé (1523-1530). Les Archives départementales occupent, à la préfecture, l'ancienne sacristie et la salle capitulaire de l'abbaye de Saint-Aubin. Elles sont particulièrement riches en chartes anciennes provenant des établissements ecclésiastiques supprimés en 1790 et en documents révolutionnaires. 

Le Jardin botanique, au Nord-Est de la ville, dans la vallée de Saint-Samson, a été créé en 1777. (B. / GE).

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Dictionnaire Villes et monuments
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