|
. |
|
Histoire de la ville |
Aperçu | Histoire de la ville | Monuments | La Rome antique* |
La
Rome antique
La ville fondée par Romulus, d'après le mythe de la fondation de Rome, la Roma quadrata des premiers âges, ne comprenait que la seule colline du Palatin. Les fondateurs de la ville - des habitants du Latium, vers 600 av. J.-C -, avaient pris soin, selon les rites étrusques, que sa cité eût la forme d'un rectangle exactement orienté; au centre se trouvait la petite fosse carrée (mundus), où chacun des nouveaux habitants alla jeter une poignée de terre apportée de sa ville natale. Deux lignes d'enceinte entouraient la Roma quadrata : l'une (pomerium) marquait la frontière religieuse du sol romain, elle contournait le pied du Palatin; l'autre, de proportions beaucoup plus restreintes, était le mur de défense en gros blocs de tuf superposés, qui protégeait la cité naissante contre les attaques de l'ennemi; située à mi-côte, la muraille suivait le contour même du Palatin; trois portes y donnaient accès : la porte Romana, vers le fleuve; la porte Mugonia, vers la campagne, et une troisième dont on ignore le nom. A l'époque impériale, on conservait au sommet du Palatin ou sur ses flancs quelques vestiges de la Rome primitive : l'autel élevé au-dessus du mundus, la cabane attribuée au berger Faustulus, la grotte du Lupercal, où, selon le mythe des origines, la louve nourricière s'était, réfugiée, etc. De nos jours, les seuls débris retrouvés de la Roma quadrata sont un certain nombre de fragments du mur de fortification, les soubassements de deux édifices rectangulaires et quelques tombes. A la Roma quadrata succéda la Rome du Septimonium, ainsi nommée à cause du nombre des collines qui la composaient. Pour compléter les fortifications du Palatin, on dut construire un nouveau mur de défense qui embrassa tout, l'ensemble des sept collines. Il n'en reste pas de traces. Cette seconde phase de l'histoire de la ville est mal connue. La Rome des Quatre régions,
au contraire, a duré très longtemps, depuis le règne
légendaire de Servius Tullius jusqu'au
principat d'Auguste, soit cinq siècles
et demi environ, et, il en existe encore des ruines. C'est, en effet, à
Servius Tullius qu'on attribuait, avec la division du territoire urbain
en quatre régions, la construction d'une enceinte plus vaste que
celle du Septimonium. Servius Tullius recula le pomerium supposément
tracé par Romulus et y fit rentrer la
plupart des quartiers successivement ajoutés au Palatin.
Les quatre régions entre lesquelles ce vaste territoire était
partagé portaient chacune le nom d'un des anciens centres habités
(Suburane, Esquiline, Colline, Palatine). Cependant, le Capitole,
l'Aventin,
les marais du Vélabre, une partie du Forum,
du Quirinal,
de l'Esquilin,
restaient encore en dehors des limites de ce nouveau pomerium; Servius
Tullius les enferma dans un mur de défense, long de 12 kilomètres,
percé de seize portes et dont on a découvert
de nombreux fragments.
Débouché de la Cloaca Maxima. Rome
républicaine.
L'influence hellénique supplanta l'influence étrusque. On fit venir des artistes et des ouvriers étrangers. Les édifices destinés aux délibérations du sénat ou des citoyens, à la justice, aux grands services de l'Etat, furent reconstruits avec éclat. Les maisons particulières elles-mêmes prirent un aspect tout différent de celui qu'elles avaient auparavant; les riches patriciens s'enorgueillissaient des vastes proportions qu'ils leur donnaient. A la fin de la république, Rome est une ville remarquable; ses différents quartiers ont une physionomie bien arrêtée. Le Palatin, qui fut le berceau de Rome, est maintenant un centre religieux et aristocratique. Aux abords des vieux monuments, se dressent les temples de Jupiter vainqueur, de la Victoire, de Cybèle. Sur le pourtour de la colline ont été bâties des maisons d'habitation, propriétés d'illustres personnages (Catilina, l'orateur Hortensius, l'orateur Marc Antoine, Cicéron). Le Forum est toujours, et de plus en plus, le point où viennent converger toutes les affaires civiles et politiques de la cité. Des temples l'entourent: celui de Saturne, où est déposé le trésor public, celui de Castor et de Pollux, celui de la Concorde, etc. Le Forum est dominé par le Tabularium, où l'on garde, au Capitole, les archives de l'Etat. Le premier arc de triomphe y est bâti en 191 par Q. Fabius, vainqueur des Allobroges; sur les côtés s'élèvent, à partir du IIe siècle, des monuments appelés d'un mot grec, basiliques, et destinés à rendre la justice (basiliques Porcia, due à Caton, Aemilia, Sempronia, Opimia). Le Forum est aussi un marché, mais pour les objets de luxe; d'autres marchés ont été créés sur divers points de la cité : Forum piscatorium (poissonnerie), cupedinis (pour les comestibles), holitorium (pour les légumes), suarium et boarium (pour les porcs et les boeufs), etc. Sur le Capitole, outre le Tabularium, se trouvent, d'un côté, la citadelle et le temple de Juno Moneta, avec l'atelier monétaire de Rome; de l'autre, auprès du grand temple de Junon, Jupiter et Minerve, ceux de la Félicité, de Vénus Erycine, etc., de nombreux autels, des statues de divinités, de Romains célèbres, etc. Le Quirinal,
où les Sabins avaient eu jadis eux
aussi leur Capitole (Capitolium vetus), renferme encore quelques
autres temples : ceux de Quirinus,
de Semo Sancus,
anciennes divinités sabines; mais la majeure partie de la colline
et du Viminal
qui lui fait suite est couverte de riches maisons et de villas. Une portion
de l'Esquilin,
celle qui est en dehors du pomerium, a été convertie en jardins
et en cimetières. L'Aventin,
jadis domaine public, est devenu le centre de résidence de la plèbe,
groupée autour des temples de Cérès,
où les édiles plébéiens
avaient leurs archives. Au delà du mur de Servius, sur la rive gauche
du Tibre, la vaste plaine du Champ de Mars
servait aux exercices militaires et aux réunions des citoyens pour
la levée des légions;
il était l'asile des divinités étrangères qu'on
ne pouvait accueillir à l'intérieur du pomerium, et renfermait
des lieux de spectacle ou de promenade (théâtre et portique
de Pompée, cirque
Flaminius). L'île Tibérine contenait le temple d'Esculape.
Quatre aqueducs
fournissaient à la ville une eau abondante, amenée de la
Sabine
et des monts Albains. Rome, enfin, avait deux ports : les Navalia, port
militaire, avec les arsenaux; l'Emporium, port de commerce, avec de vastes
entrepôts et greniers (horrea), au pied de l'Aventin.
Rome antique. Rome
impériale.
L'Arc de Titus, à Rome. Pendant les trois premiers siècles de l'empire, Rome continua à se développer, à s'enrichir de monuments. La ville cependant fut à plusieurs reprises éprouvée par de violents incendies qui exigèrent de coûteuses réfections. De ces catastrophes, les plus fameuses sont l'incendie de 64 sous Néron, celui de 80 sous Titus, celui de 191 sous Commode, celui de 283 sous Carin. Néron, l'auteur de la fameuse Maison d'or qui s'étendait du Palatin à l'Esquilin et renfermait à la fois des palais, des jardins, des bois, des rivières; Vespasien, Septime-Sévère, Dioclétien, s'efforcèrent de faire oublier aux Romains, à force de fondations et de largesses, les incendies qui les avaient désolés. Le Palatin surtout profita de cette fièvre de bâtir qui possédait la plupart des princes (palais de Tibère, de Caligula, des Flaviens, stade palatin, etc.). Au Forum, il faut mentionner les arcs de triomphe de Titus et de Septime-Sévère, les temples de Vespasien, d'Antonin et Faustine, de Vénus et de Rome, oeuvre d'Hadrien; le Templum Sacrae Urbis, qui date de Vespasien; la Curie de Dioclétien, où siégeait le sénat; de nombreuses statues et monuments commémoratifs. Vespasien voulut avoir, comme César et Auguste, son Forum ou Forum de la Paix, au nord du Forum romain. Le Forum de Nerva remplit l'intervalle entre ceux d'Auguste et de Vespasien. Le Forum de Trajan, avec sa bibliothèque et la haute colonne où ce prince a raconté en bas-reliefs la guerre des Daces, occupe la dépression creusée alors de main d'homme entre le Capitole et le Quirinal pour relier le Champ de Mars aux régions les plus anciennes et centrales de la ville. L'amphithéâtre flavien ou Colisée, bâti par Vespasien entre le Palatin, le Coelius et l'Esquilin, unique au monde par l'ampleur de ses proportions, le cirque de Néron et le mausolée d'Hadrien, maintenant le château Saint-Ange, étaient aussi parmi les édifices les plus importants de l'époque impériale. Au IIIe
siècle, sous la menace des invasions barbares, Aurélien,
en 271, donna à Rome un mur de défense plus efficace que
le vieux mur de Servius : la muraille qu'il fit élever, et qui subsiste
en grande partie, plusieurs fois remaniée et restaurée, avait
près de 19 kilomètres de développement; le Vatican
n'y était pas inclus. On y avait ouvert dix-sept portes. C'était
un ouvrage très solide, d'une valeur militaire incontestable. Il
consacra l'achèvement de la croissance de Rome.
Intérieur du Colisée. - Il pouvait contenir environ cinquante mille spectateurs, répartis sur le podium, réservé à l'empereur et aux grands personnages, et deux étages de gradins. Le mur était précédé en haut d'une colonnade et, entre les colonnes, se trouvaient encore des sièges. Le Colisée servit aux plaisirs des Romains jusqu'au VIe siècle environ. La décadence se produisit bien vite, dès le début du IVe siècle. La fondation d'une autre capitale à Constantinople porta un coup fatal à la vieille capitale du monde romain. Constantin avait encore doté Rome d'un arc de triomphe, d'une basilique sur la voie Sacrée, au delà du temple de Romulus, fils de Maxence. Ses successeurs l'abandonnèrent et n'y vinrent plus qu'en passant. Ammien Marcellin nous dit l'admiration stupéfaite qu'éprouva Constance à la visiter en 357. Puis le flux montant des invasions atteignit l'Italie. En 410 les Goths d'Alaric, en 455 les Vandales de Genséric causèrent dans la ville d'irrémédiables ravages. Théodoric, au VIe siècle, résida à Rome et lui rendit momentanément quelque éclat. Le plus récent en date des monuments de la Rome ancienne est la colonne érigée en 608 sur le Forum en l'honneur de l'empereur byzantin Phocas. La Rome médiévale
et moderne.
Rome médiévale. Cliquez sur la carte pour l'agrandir. L'empereur Henri IV, après trois sièges (1081, 1082 et 1083), prit Rome et en chassa Grégoire VII (1084). Pendant les querelles d'Innocent Il et d'Anaclet II (1140, etc.), Arnaud de Brescia établit à Rome la république et un sénat, et la ville ne se soumit qu'en 1149; Grégoire IX s'enfuit devant Frédéric Il marchant sur Rome (1241); en 1281, les nobles, maîtres à Rome, refusèrent d'y recevoir le pape Martin IV; en 1309, Clément V, pour s'assurer la protection de la France, transporta le siège pontifical à Avignon; en 1347, profitant de l'absence des papes, Rome rétablit la république (1347); mais cet état de choses ne dura qu'un instant. Les papes pourtant ne redevinrent pas aussitôt maîtres de Rome : ce n'est qu'en 1377 qu'eut lieu leur retour, préparé dès 1364 par le légat Albornoz. Même après leur retour, les grandes familles, notamment les Colonnaet les Ursins, dominèrent plus qu'eux dans Rome jusqu'au XVIe siècle. La fin du grand schisme commença le rétablissement de leur pouvoir; Alexandre VI, Jules II, et les deux papes Médicis (Léon X et Clément VII, 1492-1534) le consolidèrent. Dans l'intervalle, Rome fut presque prise d'assaut par Charles VIII allant à la conquête de Naples (1495), et elle le fut réellement par le connétable de Bourbon en 1527. Quand la domination des Espagnols en Italie y eut enfin rétabli l'ordre, Rome prit une autre face. Déjà les papes Jules Il et Léon X l'avaient embellie; leurs successeurs, et surtout Sixte-Quint, marchèrent sur leurs traces. Elle devint plus que jamais le rendez-vous des pèlerins, des voyageurs, des artistes et des savants. La fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle ont été pour la ville une période d'agitation et de brusques changements. En 1797, à la suite de l'assassinat de l'ambassadeur français, le général Duphot, les soldats du Directoire pénètrent dans la ville, abolissent le gouvernement pontifical et constituent la République romaine (1798), qui ne dura qu'un an. La paix de Lunéville (1801) la rendit à Pie VII, mais en 1808 Napoléon réunit à l'empire français Rome avec la plus grande partie de l'État ecclésiastique (le reste fut annexé au royauyme d'Italie); il la déclara seconde ville de l'empire, en fit le chef-lieu du département du Tibre, et lui donna un préfet français; quand un fils lui fut né en 1811, il le proclama Roi de Rome. Les événements de 1814 ramenèrent les papes à Rome. Par les traités de Vienne, les Etats pontificaux sont de nouveau constitués et, sous le gouvernement autoritaire de Grégoire XVI, les partis libéraux ou révolutionnaires sont réduits à l'impuissance. Après la mort de Grégoire XVI, Pie IX essaya en vain de donner satisfaction aux partis avancés; son ministre Rossi sera assassiné sans Rome même, et bientôt le pape, débordé par le mouvement révolutionnaire de 1848, dut s'enfuir à Gaète, tandis que la république était proclamée dans sa capitale. Il fallut l'intervention d'un corps français,
qui vint mettre siège devant Rome et emporta la ville le 2 juin
1849, pour restaurer le pouvoir pontifical. Encore celui-ci ne maintint-il
que grâce à la présence permanente d'une division d'occupation
française. Après les événements de 1860, les
Italiens aspirèrent à faire de Rome la capitale du nouveau
royaume; par la convention du 15 septembre 1864, conclue avec Napoléon
III, la capitale fut fixée à Florence.
Au lendemain des premiers désastres de la guerre franco-allemande
de 1870, le roi d'Italie,
Victor-Emmanuel II, profita des revers
de la France
pour occuper Rome. Dès le 22 septembre 1870, ses troupes pénétraient
dans la ville, et le roi ne tardait pas à s'installer de sa personne
au Quirinal,
tandis que la loi des garanties laissait au souverain pontife son palais
du Vatican et Saint-Pierre de Rome.
Les deux pouvoirs ont, depuis cette date, vécu côte à
côte, sans conflits violents, mais, dans un premier temps, s'ignorant
officiellement l'un l'autre, puis, après la signature des accords
de Latran entre Mussolini et le pape pape Pie XI, en 1929, qui créèrent
l'Etat de la Cité du Vatican,
comme ceux de deux Etats distincts.
Rome en 1900. Cliquez sur la carte pour l'agrandir. La Rome actuelle.
Les terrasses fleuries du Pincio, avec leur vue sur la cité du Vatican, et, tout à côté, l'admirable parc de la villa Borghèse, sont restés une des promenade favorite des Romains. Plusieurs Etats étrangers ont fondé à Rome des établissements pour leurs jeunes nationaux : Ecole française d'archéologie, au palais Farnèse; Académie de France, à la villa Médicis; Institut allemand de correspondance archéologique; Académie espagnole des beaux-arts, etc. Enfin, Rome possède une douzaine de bibliothèques, dont la plus célèbre est la bibliothèque Vaticane. Citons encore la bibliothèque de la Minerve, et la bibliothèque Victor-Emmanuel, riche en imprimés. (A19). |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|