| Constance Il, empereur romain de 337 à 361, mort en 361. Flavius Julius Constantius, fils de Constantin et de Fausta, petit-fils de Constance Ie Chlore, naquit en 317. En 323, il reçut de son père le titre de césar qui l'associait à l'empire. Lors de la mort de Constantin (337), il était en Mésopotamie à la tête d'une armée destinée à combattre les Perses; il accourut aussitôt à Constantinople pour s'assurer la succession paternelle, ou du moins une part dans cette succession, car il n'était que le second des fils de l'empereur défunt, et il lui fallait compter non seulement avec ses frères, mais encore avec ses cousins que le testament de Constantin avait appelés aussi au partage de l'empire. Les rivalités entre les copartageants furent bientôt tranchées par un massacre en règle que Constance fit exécuter par les soldats. Il favorisa en secret et laissa éclater les colères des prétoriens contre les membres de la famille impériale. Le frère de Constantin, Jules Constance; son beau-frère, le patrice Optat; ses deux neveux, les césars Dalmate et Annibalien; cinq autres membres de la famille impériale, plusieurs officiers de la cour furent compris dans cette horrible boucherie. Seuls des descendants de Constance Chlore, deux enfants en bas âge, cousins de Constance, purent y échapper, Gallus et son frère Julien : celui-ci devait être un jour Julien l'Apostat. Le terrain ayant été ainsi déblayé, Constance II, son frère aîné Constantin II, son frère cadet Constans (Constant), réunis à Sirmium en Pannonie, procédèrent à un partage de l'empire qui donnait au premier la Thrace et l'Orient avec la capitale impériale Constantinople, au second les Gaules, l'Espagne et la Bretagne, au troisième l'Illyrie, l'Afrique et Italie. La guerre étrangère contre les Perses et la guerre civile contre des usurpateurs ou des membres de la famille impériale remplirent ce règne de vingt-quatre ans. Sapor II, roi des Perses, fit aux Romains une guerre implacable sur la frontière orientale de l'empire. Les attaques multipliées contre Nisibe, la prise de la place d'Amida en 358, la perte de cinq légions romaines en 359, furent les principaux épisodes des succès des Perses dans les régions du Tigre et de l'Euphrate. Il fallut venger cet affront : Constance se mit à la tête d'une expédition contre Sapor; la nouvelle de l'élévation à l'empire de son cousin Julien le fit revenir sur ses pas; il allait marcher contre lui, quand il mourut de la fièvre à Mopsucrène, ville de Cilicie, an pied du Taurus, à quarante-quatre ans (361). La guerre civile qui avait désolé l'empire en même temps que la guerre persane fournit à Constance II l'occasion de recueillir entre ses mains, en 353, tout l'héritage paternel, à la suite de la mort violente de ses frères, de sa victoire à Mursa en Pannonie sur l'usurpateur Magnence (351), et du suicide de celui-ci. Alors commencèrent des persécutions contre les partisans de Magnence; le secrétaire Paul, surnommé Catena à cause de son habileté à « enchaîner » les accusations, fut le principal agent des vengeances impériales. Dans ces nouveaux massacres, périt à Pola en Istrie, en 334, Gallus, neveu de Constantin, que Constance II avait appelé trois ans plus tôt à l'administration de l'Orient avec le titre de césar. Julien, le frère de la victime, semblait réservé au même sort; Constance se contenta de le reléguer à Athènes. Puis, un an après, en 355, comme un seul empereur ne pouvait suffire à la police de l'empire, il lui donna, sur les conseils de sa femme Eusebia, le titre de césar, la main de sa soeur Hélène et le gouvernement des Gaules. Le nouveau césar devint bientôt un rival; la guerre civile allait éclater entre les deux cousins, quand Constance II mourut. Ce règne si agité fut encore troublé par de graves querelles religieuses; Constance II prit parti pour l'arianisme et contre Athanase, le célèbre évêque d'Alexandrie; de là les jugements peu favorables que les écrivains chrétiens portent sur ce fils de Constantin. Il ne laissait qu'une fille, Constantia. En 337, à l'occasion d'un triomphe célébré à Rome pour la défaite de Magnence et de ses derniers partisans, Constance II avait fait venir de Thèbes en Egypte et ériger au cirque Maxime l'obélisque colossal (33 m) qui s'élève depuis 1588 (pontificat de Sixte-Quint) sur la place de Saint-Jean-de-Latran. (G. L.-G.). | |