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Le mont Esquilin

Mont Esquilin, Esquiliae ou Exquiliae, Esquilinus mons, auj. le mont de Sainte-Marie-Majeure. - L'une des sept colline de Rome. Varron(De Ling. Lat., V, 49) rapporte au sujet de ce nom les étymologies suivantes : selon les uns, il vient de excubiae, parce que c'était là que campaient les sentinelles royales; selon d'autres, de excultae, parce que Tullius avait fait cultiver ce lieu; selon d'autres enfin, de oesculetum, chênaie, étymologie qui lui paraît la plus probable à cause des nombreux bois sacrés qu'on trouvait dans le voisinage. Une étymologie moderne plus savante a opposé esquilinus à inquilinus, l'Esquilin ayant été en effet à l'origine en dehors de l'enceinte de Rome, dans la banlieue de la ville.

Topographie.
Situé à l'Est de Rome, l'Esquilin forme un grand plateau légèrement ondulé qui s'étend au Nord du Coelius, dont il est séparé par la dépression du Colisée, et à l'Est du Viminal, vers lequel il s'incline par la dépression de la Subura. Ses pentes occidentales, du Colisée à la Subura, limitent à l'Est, en arrière de la basilique de Constantin, la plaine du Forum. A l'Est, il se prolonge en dehors de l'enceinte même de la ville par un plateau qui domine tout ce côté de Rome. Dans ses plus grandes dimensions prises à vol d'oiseau, l'Esquilin mesure du Nord au Sud 1500 m, de l'Ouest à l'Est 2 000 m. Toute cette région, qui porte aujourd'hui le nom unique d'Esquilin, était désignée dans l'Antiquité par deux noms : le mont Cespius ou Cispius, pour la partie du Nord, voisine du Viminal, formée d'un grand plateau qu'on appelait campus Esquilinus; et le mont Oppius, pour la partie du Sud, voisine du Coelius. Une légère dépression sépare en effet ces deux renflements de l'Esquilin; elle avait servi à l'établissement du Virbius clivus, qui conduisait de la Subura à la porte Esquiline. Principales altitudes en mètres au-dessus du niveau de la mer : 53 m au Sud, vers les Thermes de Titus, en face du Coelius ; 25 m à la Subura; 55 m à la porte de Sainte-Marie-Majeure; 49 m à la porte S. Lorenzo; 58 m, le point culminant, au campus Esquilinus.

Histoire.
L'Esquilin ne faisait pas partie de la Rome primitive; il ne fut englobé dans la ville, en même temps que le Viminal et le Quirinal, que lors des agrandissements de Servius Tullius. La tradition rapporte que ce roi et Tarquin le Superbe y habitèrent. La voie Scélérate où Tullie poussa son char sur le cadavre de son père était sur les pentes Sud-Ouest de l'Esquilin, vers le Forum. Les maisons furent toujours assez rares sur cette colline, sauf dans le quartier des Carènes situé dans le voisinage du Forum. La partie haute du plateau était réservée à la sépulture des pauvres gens enterrés dans la fosse commune. L'Empire fit exécuter de grands travaux sur l'Esquilin. Mécène transforma le cimetière des pauvres en un magnifique lieu de plaisance, les horti Maecenatis (Horace, Sat., I, 8). Néron relia ensuite les jardins de Mécène et le Palatin par le gigantesque parc de la Maison d'or. Titus fit élever plus tard ses thermes grandioses sur les pentes méridionales. Lors de la division de Rome en quatorze regiones ou quartiers, à l'époque d'Auguste, l'Esquilin fut réparti en trois régions : la IIIa, Isis et Serapis, qui comprenait la partie Sud; la lVa, Templum Pacis, qui comprenait le vallon de la Subura ; la Va, Esquille, avec le campus Esquilinus et les jardins de Mécène. Cette colline, qui n'était guère occupée dans l'Antiquité que par des propriétés de plaisance, est aujourd'hui en entier couverte d'habitation.

Archéologie.
L'Esquilin renfermait de nombreuses sources et des bois sacrés; le souvenir d'un bois de chênes s'était conservé dans le nom de la porta Querquetulana qui franchissait le mur de Servius dans la dépression entre l'Oppius et le Coelius. La porta Esquilina située plus au Nord, à peu près dans la dépression médiane de l'Esquilin, était le point de départ des routes Labicane, Praenestine, Tiburtine. On a retrouvé à l'emplacement des jardins de Mécène plusieurs débris de l'antique enceinte de Servius. Le mur d'Aurélien et d'Honorius, à environ 1 kilomètre à l'Est du précédent, renferme la porta Maggiore et la porta S. Lorenzo, qui sont les anciennes portes Labicana et Tiburtina. Parmi les ruines d'édifices antiques assez nombreuses sur l'Esquilin, on citera : les Thermes de Titus, les débris du nymphaeum appelés communément le temple de Minerva Medica, l'arc de Gallien élevé à cet empereur en 262 par un simple particulier, M. Aurelius Victor, au Sud-Est de la porte Esquiline, près de l'église actuelle de Saint-Vit. Plusieurs aqueducs franchissaient l'Esquilin; le principal était celui qui supportait à la fois les conduites de l'aqua Tepula, de l'aqua Julia et de l'aqua Marcia. Une inscription encore en place à la porte S. Lorenzo rappelle que ce triple aqueduc franchissait à cet endroit sur une arche la via Tiburtina. (G. L.-G.).

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Dictionnaire Territoires et lieux d'Histoire
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