| Une colonnade, est un ensemble de colonnes placées symétriquement en galerie, soit au devant, soit autour d'un édifice, à l'extérieur ou à l'intérieur, et servant de décoration ou de promenade. Quand la colonnade forme l'entrée d'un temple, on la nomme péristyle ou portique. Les Anciens ont employé de bonne heure cette disposition architecturale. En beaucoup d'endroits de l'Égypte, il y avait des avenues de colonnes. Les Grecs placèrent des colonnades autour de leurs temples; ils en mirent aussi dans l'intérieur des cours qui dépendaient de ces monuments, de manière à former des espèces de cloîtres, ainsi que l'attestent les temples de Zeus Olympien à Athènes, d'Isis à Pompéi, de Sérapis à Pouzzoles, etc. A Rome, le portique de Pompée était formé de 100 colonnes; celui d'Octavie, de 270. Il y avait de belles colonnades à Baalbek et à Palmyre. La colonnade construite par le Bernin, en 1661, pour envelopper la place qui est en avant de l'église Saint-Pierre à Rome, se compose de deux portiques demi-circulaires : chacun d'eux est soutenu par 142 colonnes doriques, en pierre de travertin, et hautes de 28,60 m, y compris la base et le chapiteau. L'entablement est surmonté d'une balustrade, au-dessus de laquelle sont placées 192 statues de 3,55 m de hauteur. Les colonnes sont disposées sur quatre rangs; la disposition circulaire a exigé que celles des rangs extérieurs eussent un diamètre plus grand, en raison de leur éloignement du centre de la place. Des trois allées que forment les quatre rangs de colonnes, celle du milieu, assez large pour que deux voitures puissent y passer, est voûtée; les deux autres sont plafonnées, et formées par de grands caissons. La colonnade de Saint-Pierre se raccorde avec Ie péristyle de l'église. La colonnade du Louvre, oeuvre de Claude Perrault, a 173,60 m de longueur, et est divisée en deux parties par l'avant-corps du milieu : elle se compose de colonnes corinthiennes cannelées et accouplées, mais qui ne sont pas d'un seul bloc. Sur la place de la Concorde, l'architecte Gabriel a élevé deux colonnades, auxquelles l'isolement des colonnes donne une certaine maigreur. On peut voir encore à Paris la colonnade du palais de la Bourse, par Brongniart, celle de l'église de la Madeleine, par Vignon, et celle qui entoure la coupole du Panthéon. A Saint-Pétersbourg, la Bourse, par Thomon, est entourée d'une belle colonnade. L'église Notre-Dame de Kazan, dans la même ville, offre sur l'un de ses côtés une colonnade demi-circulaire d'ordre corinthien, composée de plus de 100 colonnes. A Naples, l'église Saint-François-de-Paule, est précédée de deux colonnade curvilignes. Mansart a construit, dans un des bosquets du jardin de Versailles, une colonnade circulaire composée de 32 colonnes corinthiennes, hautes de 4,85 m : le fût de ces colonnes est d'un seul bloc, 8 en brèche violette, 12 en bleu turquin, et 12 en marbre du Languedoc; tous les chapiteaux, les arcades qu'ils supportent, la corniche et les vases qui la couronnent sont en marbre blanc. (B.). | |