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Rome au temps de la République |
En l'an 510 av. J.-C. ou 244, de Rome, la royauté fut abolie et le peuple jura de ne jamais la rétablir. Un nouveau gouvernement fut institué, qui devait durer près de cinq cents ans : la République romaine. L'histoire de Rome et du peuple romain sous la République peut se diviser en deux périodes : 1° de l'an 510 jusqu'au début des guerres puniques (264 av. J.-C.); pendant cette période, à l'intérieur les plébéiens conquièrent peu à peu l'égalité civile et politique avec les patriciens; à l'extérieur, Rome devient progressivement maîtresse de toute l'Italie péninsulaire;La République jusqu'aux Guerres Puniques. De 510 à 264, les plébéiens luttent a l'intérieur contre les patriciens; à l'extérieur, Rome, qui ne comprenait encore qu'une petite partie du Latium, de l'Étrurie et de la Sabine, fait la conquête de l'Italie péninsulaire. La plèbe obtint en 493 l'établissement des tribuns du peuple, qui n'étaient pas des démagogues, mais les ambassadeurs inviolables (sacrosancti) des plébéiens riches de l'Aventin près des patriciens du Palatin; après la création des décemvirs et la rédaction de la loi des Douze Tables (451-449), l'égalité civile fut complète. La plèbe arriva à l'égalité politique par l'exercice des différentes magistratures, questure, consulat, censure, préture et dictature (421-337); enfin, quand elle eut obtenu le droit de faire partie du corps des pontifes et des augures (300), l'égalité religieuse fut elle-même constituée, et le patriciat ne fut plus qu'un nom. La société romaine fut ainsi divisée en trois classes inégales : la noblesse, reste du patriciat; l'ordre équestre, composé de riches familles se livrant à l'agriculture, au commerce et à la banque, mais ne ressemblant plus aux cavaliers de l'époque primitive; la plèbe, formée des pauvres et d'une classe moyenne restreinte. En fait, la noblesse et la richesse sont maîtresses du pouvoir; la censure, qui juge des moeurs et de la fortune des citoyens, arrête au seuil du pouvoir l'homme honnête, mais sans patrimoine. Au dehors, durant la même période, Rome est d'abord prise par l'Étrusque'Porsenna, roi de Clusium, malgré les brillantes légendes de Clélie, d'Horatius Coclés, de Mucius Scaevola; elle prend sa revanche contre les Latins au lac Regille, soumet les Sabins, les Herniques, les Eques, les Volsques et les Aurunces, et détruit la grande ville de Véies (395). Mais les Gaulois, qui avaient envahi la péninsule ibérique et devaient descendre dans la péninsule hellénique, pénètrent dans l'Ombrie et l'Etrurie, battent les Romains à l'Allia (390), incendient Rome, mais ne peuvent escalader le Capitole. Camille les battit et les dispersa; pour cacher leurs défaites, les Romains imaginèrent les légendes de Manlius Torquatus et de Valérius Corvus. Cependant les Gaulois les avaient tellement épouvantés, que pour eux seuls ils réservèrent la levée en masse (tumultus gallicus). Ils reprirent ensuite la conquête de l'Italie, et de 343 à 290, usèrent dans trois guerres les forces des montagnards samnites : les légions durent lutter contre le Latium l'Étrurie et la Campanie révoltés; elles passèrent sous le joug aux Fourches Caudines (321); après les batailles du lac Vadimon, de Sentinum et d'Aquilonie, les Samnites durent se soumettre (290). Rome battit ensuite les Lucaniens et les Bruttiens, voisins da Tarente, qui appela à son secours Pyrrhus, roi d'Épire; celui-ci fut vainqueur à Héraclée et à Asculum, grâce à sa tactique savante et à ses éléphants; il passa en Sicile, au lieu de remonter au Nord; à son retour, il fut battu à Bénévent (275) et les Romains pénétrèrent dans Tarente (272). L'Italie avait été conquise, sans un grand général ni un grand homme, par de lourds paysans, disciplinés comme leurs boeufs de labour, frappant sur l'ennemi comme sur la glèbe, n'ayant peur ni de la fatigue, ni de la mort. Ils savaient d'ailleurs bien garder ce qu'ils avaient conquis, à l'aide de colonies, de forteresses, de voies militaires; ils divisaient, pour mieux les dominer, les Italiens, vaincus, en sujets et en alliés. Des Guerres puniques à la fin de la République. Tranquille au Sud, Rome est menacée au Nord par l'invasion des Cimbres et des Teutons, vaincus par Marius à Aix (102), à Verceil (101). Mithridate, roi de Pont, conquiert l'Asie Mineure et soulève la Grèce; mais Sylla prend Athènes et triomphe des Asiatiques à Chéronée et à Orchomène; Lucullus bat le roi d'ArménieTigrane, allié de Mithridate; Pompée oblige Mithridate à se tuer, entre dans Jérusalem, et réduit en provinces romaines le Pont, la Cilicie, la Syrie (63), auxquels il faut ajouter la Bithynie réduite en 75. Conquêtes romaines sous la République (cliquer sur la carte pour l'agrandir). César conquiert la Gaule en huit campagnes (58 à 51), rejette le germain Arioviste au delà du Rhin, pénètre dans la Grande-Bretagne, bat Indutiomare, Ambiorix, Vercingétorix. Ce chef Arverne, vainqueur devant Gergovie, fut obligé de se rendre à Alésia. Les défenseurs d'Uxellodunum (puy d'lssolu) furent renvoyés dans leurs foyers, les deux poings coupés. Au dedans, durant cette longue période qui suit les Guerres puniques, les petits propriétaires étaient décimés par la guerre, ruinés par la concurrence des esclaves et finissaient par disparaître. En vain, Caton l'Ancien et Scipion Emilien essayent de relever cette classe moyenne, ils sont empêchés par les dédains de la noblesse et l'hostilité de la populace, ramassis d'affranchis oisifs qui ne parlent plus le latin; Caïus et Tibérius Gracchus imaginent de distribuer aux plébéiens une partie des terres conquises affermées aux patriciens; ces deux tribuns du peuple, mal soutenus par ceux qu'ils voulaient aider, sont massacrés, l'un en 133, l'autre en 121. César chasse son rival d'Italie, le bat à Pharsale en Thessalie (48), le poursuit en Égypte, où Pompée est assassiné; César, vainqueur en Egypte, en Afrique (Thapsus), en Espagne (Munda), délivré de Caton d'Utique, de Labiénus et de Cnéus Pompée, est proclamé dictateur à vie et réorganise par la loi municipale (lex Julia municipalis) les cités de l'Italie et des provinces, auxquelles il donne, par une sorte de décentralisation, l'autonomie administrative. Mais il est assassiné par Cassius et Brutus, qui ne peuvent rétablir la forme républicaine et préparent, sans le vouloir, le triumvirat d'Octave, Antoine et Lépide. Moins généreux que César, ceux-ci proscrivent leurs ennemis et mettent à mort l'honnête Cicéron. Brutus et Cassius, battus à Philippes, se donnent la mort. Octave et Antoine deviennent alors rivaux : l'un domine en Italie et triomphe de Sextus Pompée; l'autre se laisse dominer par Cléopâtre, est battu par les Parthes : il perd enfin la bataille navale d'Actium et se donne la mort (31-30). A la république succède alors l'empire. (J. Toutain). |
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