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Vénus
est une ancienne divinité italique
protectrice des potagers. Elle prendra progressivement de l'importance,
quand on lui attribuera un rôle dans la fécondité des
plantes du jardin, puis dans la fécondité tout court. A partir
du IIe siècle avant notre ère,
elle est identifiée par les Romains à l'Aphrodite
des Grecs. C'est ainsi qu'elle était
connue en particulier par le culte que lui vouaient les Siciliens sur le
mont Eryx. En étant identifiée
à la mère d'Enée, elle acquiert
une importance qui ne lui sera plus contestée.
Vénus.
Antéfixe en terre cuite
au
musée Campana, dessin de Chevignard.
Cicéron
dérive le nom de Vénus de venire = venir, parce
que tout provient d'elle, quod per eam omnia proveniant; ou parce
qu'elle les vient trouver, quod ad omnes res veniat. Le même
auteur reconnaît quatre Vénus différentes : la première
est fille du Ciel et du Jour; la seconde est née
de l'écume de la mer : elle eut Cupidon
du dieu Mercure; la troisième, fille
de Jupiter et de Dione,
épousa Vulcain; enfin la quatrième
est la Vénus syrienne, désignée par les noms d'Astarté
ou d'Achtoret (qu'une interprétation insérée dans
le Mercator de Plaute de qualifie de mère
universelle). Cette classification est incomplète et erronée.
Les trois premières Vénus n'en tout qu'une: c'est l'Aphrodite
grecque, transportée à Rome, et
identifiée avec Thalna, adorée en Étrurie.
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Vénus
a inspiré un grand nombre d'oeuvres d'art. La Vénus
dite de Médicis, que l'on conserve à
Florence, est un des chefs-d'oeuvre de la sculpture antique : on a supposé
qu'elle pouvait être une copie de la fameuse statue d'Aphrodite exécutée
par Praxitèle pour le temple de Cnide;
mais elle appartient au sculpteur Cléomène.
II existe dans plusieurs musées de l'Europe, à Rome, à
Florence, à Paris, des Vénus accroupies, qui se ressemblent
entre elles comme ces choses qui naissent de la mode et ont la vogue d'un
moment. |
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