| Dans l'ancienne Rome seule il y avait une douzaine de cirques; les plus importants étaient le Circus Maximus; le Circus Flaminius, construit au Champ de Mars en 220 av. J.-C. par le censeur C. Flaminius; il avait donné son nom à la IXe région de la ville, qui comprenait la majeure partie du Champ de Mars; le Circus Vaticanus, bâti dans les jardins de la première Agrippine et plus tard agrandi par Néron, sur la rive droite du Tibre, là où est la sacristie de Saint-Pierre; l'obélisque qui forme aujourd'hui le centre de la décoration de la place de Saint-Pierre provient de ce cirque; le Circus Romuli, ainsi appelé de Romulus, fils de Maxence, le dernier eu date des édifices de ce genre à Rome, bâti en 310 ou 311, et dont les ruines très bien conservées se voient sur la gauche de la voie Appienne, tout près de Rome, un peu avant le tombeau de Coecilia Metella. Nous dirons seulement quelques mots du plus célèbre de ces édifices, le Circus Maximus. Le Circus Maximus, le Grand Cirque, a été construit dans le vallon très allongé qui sépare le Palatin et l'Aventin, à l'endroit même où une rue moderne, la Via de' Cerchi, a conservé le nom de l'édifice antique, et où quelques maisons disposées en arc de cercle rappellent le pourtour de l'antique enceinte. C'est au roi Tarquin l'Ancien que la tradition faisait remonter la fondation de ce Grand Cirque, en 599 av. J.-C, entre le Palatin et l'Aventin, sous une forme très primitive. Tarquin le Superbe y ajouta des gradins en bois. En 425, on établit des remises pour les chars. Ce cirque brûla du temps de Jules César, qui le rebâtit entièrement et en fit un des édifices les plus somptueux de Rome. Néron et Trajan l'agrandirent considérablement. Le Grand Cirque était de forme allongée et terminé aux petites extrémités, d'un coté par un demi-cercle, de l'autre par une ligne légèrement cintrée. Denys d'Halicarnasse, qui en a laissé la description, lui donne une longueur de 3 stades 1/2 (643 m), et une largeur de 4 plèthres (124 m). L'extérieur présentait trois étages d'arcades. A I'intérieur, les voûtes s'adossant à ces murs soutenaient trois rangs de gradins séparés par des murs (praecinctiones), et divisés par de nombreux escaliers conduisant, à chaque étage, à une galerie intérieure où communiquaient les escaliers de sortie. A l'étage supérieur régnait une galerie (ambulatorium). Sur les flancs de l'Aventin et du Palatin, comme sur un amphithéâtre naturel, avaient été disposées des rangées de gradins et de tribunes. A l'époque de César, il y avait place pour 150.000 spectateurs; pour 250.000 à l'époque de Titus; et au IVe siècle, après plusieurs agrandissements, pour 385.000! Les gradins inférieurs, réservés aux sénateurs, étaient en marbre; au-dessus, les stalles des chevaliers étaient en bois; enfin, les gradins supérieurs, où s'entassait le peuple, n'étaient pas bâtis en pierre ou en maçonnerie comme le reste, mais simplement en charpente.Ces échafaudages n'étaient pas toujours très solides; ils s'écroulèrent sous Antonin le Pieux et sous Dioclétien en faisant, d'après le Chronographe de 354, 1100 et 13.000 victimes. Avec l'agglomération énorme d'assistants qui se pressait aux jeux du cirque, ce chiffre si élevé de victimes peut très bien s'admettre. Les gradins s'arrêtaient à quatre mètres du sol, séparés de l'arène par le podium - Reconstitution du Circus Maximus, à Rome. Source : KarensWhimsy.com Le podium était un mur destiné à protéger les spectateurs des premiers rangs contre les écarts des chevaux. Pour plus de précautions, César fit creuser en arrière un fossé plein d'eau, l'euripe, large et profond de 3 m ; Néron le fit combler pour augmenter le nombre des places réservées aux chevaliers. L'empereur avait sa loge spéciale au-dessus du podium, auprès des sénateurs, le pulvinar; Auguste s'y tenait pendant le spectacle entre sa femme et ses enfants. Sur le podium, des sièges mobiles étaient réservés aux personnages de distinction. Le milieu de l'arène était occupé en partie par une longue substruction en maçonnerie (spina), qui portait des statues de divinités, des autels, ainsi que les oeufs et les dauphins, que l'on enlevait au fur et à mesure pour marquer le nombre de tours de piste accomplis par les concurrents. Au milieu du Grand Cirque se dressaient également les deux obélisques colossaux qui décorent aujourd'hui, l'un, comme on l'a dit plus haut, la place de Saint-Jean de Latran, l'autre la place du Peuple. Aux deux extrémités de la spina étaient les bornes (metae), près desquelles les chars devaient tourner. Du côté légèrement cintré de l'arène étaient de grands bâtiments (oppidum), d'où s'ouvraient les remises (carceres). Cette disposition rachetait, pour les chars remisés à l'extrémité, le désavantage qu'ils auraient eu à parcourir un espace un peu plus considérable que ceux qui partaient des remises rapprochées du centre. Les deux portes principales étaient situées : l'une (porta pompae) du côté des carceres, l'autre (porta triumphalis) en face de la première. En dehors du Grand Cirque, régnait une sorte de promenoir avec des boutiques et les logements des gens du cirque; ce promenoir, où l'on rencontrait des marchands, des bateleurs, des devins, des femmes de mauvaise vie, et parmi elles des Syriennes et des Espagnoles, passait avec raison pour un des lieux les plus mal famés de Rome; mais que le spectacle devait être amusant, à voir cette cohue si bigarrée d'oisifs et de spectateurs! Le Circus Maximus avait donné son nom à la XIe, région de la ville. Le Cirque Maxence, à Rome. Les jeux étaient toujours précédés de la pompa circensis, procession brillante à l'imitation du triomphe, et qui rappelait l'origine sacrée des jeux. La pompa fut supprimée Constantin, comme ayant un caractère trop païen. Les cochers étaient divisés en factions, et distingués par couleur de leur casaque bleue, verte, rouge ou jaune. Le peuple prenait parti pour l'une ou l'autre, et l'on en venait parfois aux mains à leur sujet. Outre les courses de chevaux et de chars, on donnait aussi au cirque des chasses, des naumachies, des combats d'animaux féroces, etc. Les femmes étaient admises aux représentations du cirque. Il y avait, dans les provinces, un grand nombre de cirques. (NLI / G. L.-G.). | |