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Chartres

Chartres (Autricum, Civitas Carnotum, Carnutes) est une ville située sur une colline de la rive gauche de l'Eure, dans le département de l'Eure-et-Loir, à 88 kilomètres au Sud-Ouest de Paris; 40 330 habitants. La ville proprement dite est entourée de boulevards, appelés le Tour-de-Ville, qui suivent presque partout le périmètre déterminé par les anciens murs d'enceinte et les anciens fossés; une partie de la ville s'étend sur le plateau; mais, du côté de la rivière, elle s'étage en pente rapide sur le versant du coteau. Plusieurs de ses rues sont tellement escarpées qu'il a fallu y construire des escaliers ou y établir une succession de plans inclinés appelés "tertres". Au delà des boulevards s'étendent les faubourgs et des quartiers modernes, aux rues larges et droites.

Chartres est une vieille ville très intéressante, riche en monuments, en vieilles maisons et en coins pittoresques, surtout le long des petits bras de l'Eure. Elle doit surtout sa célébrité à son admirable cathédrale et aux nombreux pèlerinages qui s'y faisaient et s'y font encore, au pied de la Vierge. On peut également découvrir dans cette ville de vieilles maisons de bois et de pierre des XIIe et XVIIe siècles, chargées de sculptures, d'ornements bizarres et ornées de tourelles.

Histoire.
Cette ville est une des plus anciennes localités habitées de France. A l'époque de la conquête de César, Chartres était, sous le nom d'Autricum, la capitale des Carnutes et l'un des principaux centres de la religion des Druides. la cité (civitas Carnutum) fit partie de la quatrième Lyonnaise et était alors suffragant de Sens

Le diocèse, évangélisé par saint Savinien, saint Potentien, saint Altin et et saint Eodald, comprenait des territoires considérables s'étendant du Perche (Nogent-le-Rotrou) à la Seine (Mantes), et de la Loire (Blois) à la Normandie (Dreux), en y comprenant Châteaudun, Vendôme et Rambouillet

Chartres fut brûlée par les Vikings en 858. Charles le Chauve, dit-on, donna à son église, dédiée à la Vierge, une relique insigne, la sainte chemise de la Vierge. La ville fut de nouveau incendiée par les Vikings, sous la conduite de Rollon en 911.

Sous le régime féodal, Chartres fut érigée en un comté dont le premier possesseur connu avec certitude est le célèbre Thibaut le Tricheur (932). Au XIIIe siècle Jeanne de Châtillon, le céda à Philippe IV le Bel (1280). Ce fut l'apanage de Charles de Valois, frère de ce roi; il fit de nouveau partie du domaine royal en 1346. 

François Ier (1528) l'érigea en duché en 1528, en faveur de sa belle-soeur, Renée de France, duchesse de Ferrare; Louis XIII, en 1623, le racheta de Henri de Savoie et le fit entrer dans l'apanage de son frère Gaston. Louis XIV le donna au duc d'Orléans, son frère, et, depuis lors, les fils aînés des ducs d'Orléans ont porté le nom de duc de Chartres. L'un des petits-fils de Louis-Philippe portera encore ce titre.
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Cathédrale de Chartres.
La cathédrale de Chartres, par Corot (1830).

A Chartres se tinrent quatre conciles, en 849, en 1124, en 1146 et en 1300. Une assemblée solennelle s'y tint, en présence de Charles V (1369), pour aviser aux moyens de reprendre la guerre contre les Anglais sans ruiner le pays. A la cathédrale (1409), les fils du duc d'Orléans, assassiné deux ans auparavant, durent, en présence de Charles VI, se réconcilier avec le meurtrier de leur père, Jean sans Peur

Chartres fut prise par les Bourguignons sous Charles VI (1417) et reprise par Dunois en 1432, grâce aux intelligences que lui avaient ménagées deux marchands de sel de Chartres, Bouffineau et Lesueur, revenant d'Orléans.

Chartres fut de nouveau investie par les huguenots, sous les ordres du prince de Condé, en 1568; les efforts de leur artillerie furent principalement dirigés contre la porte Drouaise, que surmontait une statue de la Vierge, à la mystérieuse puissance de laquelle les habitants attribuèrent leur salut. Les huguenots se retirèrent au moment même où, la brèche faite, ils allaient tenter l'assaut, et en mémoire de cet événement, une chapelle, dédiée à Notre-Dame de la Brèche, fut élevée près de l'emplacement du pan de muraille abattu.

Chartres soutint un dernier siège contre Henri IV, à qui elle se rendit en 1591. Ce prince, après son abjuration, revint se faire sacrer à Chartres en 1594.  Il y avait à Chartres un vidamé qui fut possédé par les maisons de Vendôme et de Ferrières. 

L'évêché dépendit de la province ecclésiastique de Sens jusqu'à son démembrement; en 1622, on le fit passer dans le diocèse de Paris nouvellement constitué; supprimé en 1802, il ne fut rétabli qu'en 1821.

Armoiries.
Les armes de Chartres sont de gueules à trois besants d'argent, chargés chacun d'une lettre antique et d'une fleur de lis de sable; au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or :
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Armes de Chartres.
Armes de Chartes.

Personnages célèbres.
Parmi les Chartrains connus on citera : Fulbert, évêque et promoteur de la construction de la cathédrale (mort en 1029); les historiens du XIIIe siècle, Amaury et Foucher de Chartres; Jean Texier, dit Jean de Beauce, architecte renommé du XVIe siècle; les poètes Philippe Desportes, Claude Rabet et Mathurin Régner; les d'Aligre, chanceliers de France sous Louis XIII et Louis XIV; l'abbé Souchet, historien de la ville et du diocèse (mort en1654); Pierre Nicole, le fameux janséniste (mort en 1695); André Félibien, l'un des fondateurs de l'Académie des inscriptions (mort en 1695) et ses fils, François Félibien, architecte et littérateur (mort en 1733) et Michel Félibien, le savant historien de Paris (mort en 1719); Thiers, le théologien bizarre (mort en 1703); Dom François Lami, bénédictin (mort en 1711); le marquis de Dangeau, que son Journal a rendu fameux (mort en 1720); les littérateurs et conventionnels Brissot de Warville (mort en 1793), Pétion, qui fut maire de Paris (mort en 1794), et J. Dussaulx (mort en 1799) ; le célèbre général Marceau (mort en 1796); Chauveau-Lagarde, l'avocat de Marie-Antoinette (mort en 1841); le professeur Léonce Person, connu par ses études sur Rotrou (mort en 1885), et le libraire parisien Jules Hetzel (mort en 1886), etc..

Monuments.
Il existe à Chartres plusieurs édifices religieux et civils qui méritent une description; mais la cathédrale l'emporte sur tous par l'âge et l'importance architecturale. 

Itinéraire.
En sortant de la gare, on suit la large avenue Jean-de-Beauce, aboutissant au boulevard de la Résistance (anc. bd. Sainte-Foy), qui longeait autrefois le marché aux chevaux. Vers l'extrémité de ce boulevard, à gauche, s'ouvre la rue Collin-d'Harleville, dans laquelle on voit : à droite, la chapelle Sainte-Foy; à gauche, la préfecture. En face, de la préfecture est une maison avec porte de la Renaissance, surmontée de cette inscription : 

VALEANT QUI DISSIDIUM VOLUNT, etc.
Le boulevard de la Résistance aboutit à la place des Epars, la plus vaste de Chartres. Au centre s'élève la statue en bronze du général Marceau (1851), par Préault. Le socle porte cette inscription :
Soldat à 16 ans, 
Général à 23, 
Il mourut à 27.
On suivra à gauche la rue Noël-Ballay (anc. rue du Grand-Cerf). A gauche, au n° 10, on remarque la belle maison du médecin Claude Huvé, du XVIe s., fort étroite. Au rez-de-chaussée, la porte est surmontée de cette inscription : 
SIC CONSTRVXIT CLAVDLVS HVVE IATPOS DECORI VRBIS AC POSTERITATI CONSVLENS.
Presque aussitôt on passe devant la place du Cygne (anc. du Marché-aux-Fleurs), à droite, qui, à son autre extrémité, communique avec la place Marceau (au centre, pyramide en pierre, élevée en 1801, en l'honneur du célèbre général). 
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Chartres : la place Marceau.
La place Marceau.

Passée la place du Cygne, on entre dans la rue du Soleil-d'Or, qui continue la rue Noël-Ballay, puis on tourne à gauche dans la rue des Changes, à l'extrémité de laquelle, à droite, une maison en pierre du XIIIe s a accueilli les bureaux de la poste. On débouche sur le cloître Notre-Dame, en face du portail Sud de la Cathédrale. , on l'on peut découvrir une maison du XIIIe siècle, ancienne maison canoniale, ornée de remarquables tympans sculptés. C'était le pied-à-terre du roi Henri III lors de ses voyages à Chartres. Il y trouva refuge en 1588, au moment de la journée des barricades..

Sur le côté Nord de la Cathédrale et attenant à l'édifice se trouvent les bâtiments de l'ancien Evêché (aujourd'hui musée des Beaux-Arts).  Il s'agit d'une construction des XVe et XVIe siècles entourant une cour intérieure. La façade du bâtiment principal est d'époque Louis XIII. Le pavillon central, la chapelle et la façade arrière sont du XVIIIe s.
 

Chartres : maison canoniale.
Chartres : le musée des Beaux-Arts.
Chartres : musée (ancien évêché).
Façade de la maison canoniale; à droite, vues du musée.

En face du portail Nord, la courte rue Saint-Yves et une vieille arcade aboutissent à la rue du Cardinal-Pie, qui longe à droite l'ancien séminaire Saint-Charles (archives départementales jusqu'en 2005), bel édifice du XVIIe s. et où donne à gauche l'entrée de la maison de Loëns, grand cellier ogival à trois nefs du XIIIe s., où le chapitre de la cathédrale recevait ses fermages en nature. 

Revenant sur ses pas par la rue des Changes, on peut entrer dans la rue de la Poissonnerie pour voir  la maison du Saumon, la plus curieuse construction en bois qui soit à Chartres (XVe s.). Sa façade est décorée, en bas, d'un cep de vigne, d'un ange, d'un énorme saumon (d'où son nom) et d'une figure de sainte; à l'étage, à droite, sous la saillie d'une poutre, se voit une truie qui file. 
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Chartres : rue.
Rues de Chartres.
Chartres : rue.

A quelques pas à gauche de cette maison se trouve le tertre du Petit-Cerf (belle vue), d'où un double escalier descend à l'entrée de la rue des Ecuyers et (à droite) à l'escalier de la Reine-Berthe, tourelle d'escalier à colombages sculptés du début du XVIe s., élevée dans une cour (poutres extérieures ornées de sculptures).

Revenant à la rue des Changes, pour la suivre en tournant le dos à la Cathédrale, on passe devant (à gauche) la place Billard (fontaine en fonte). Au delà de cette place, la rue des Changes se continue par la rue des Grenets (maison du XVe s.), à l'extrémité de laquelle, à gauche, s'élève l'église Saint-Aignan. Immédiatement après on trouve la place de l'Etape-au-Vin (à droite, maison du XVIe s., sur piliers de pierre). 

La rue à droite conduit à l'Hôtel de Ville, ancien hôtel Montescot, qui est un joli édifice du XVIIe s. (1614), en briques avec cordons de pierre, composé de trois corps de bâtiment entourant une cour, dans laquelle donne entrée un beau portail flanqué de colonnes à tambours. Chaque corps de bâtiment a une porte à fronton garni de figures de génies, et surmonté d'un buste Henri IV, au centre; Marie de Médicis, à droite; Louis XIII, à gauche Dans le toit s'ouvrent des oeils-de-boeuf et de curieuses fenêtres à la Mansart.

Un peu plus loin, on aboutit à la place des Halles. De la place de l'Etape-au-Vin, la rue Saint-Michel se poursuit par le boulevard Chasles qui se termine à la place des Epars, après avoir passé (à droite) devant le Tribunal de commerce, et devant (à gauche) le Théâtre; en face, la rue du Faubourg-Saint-Brice, qui conduit à l'église Saint-Martin au Val; à gauche, le boulevard de la Courtille. 

De la place de l'Etape-au-Vin, par une rue qui descend en pente (tertre Saint-François), puis à droite, par la rue Saint-Pierre, on arrive à la place Saint-Pierre, ornée de quelques beaux arbres et bordée au Sud par l'église Saint-Pierre. La rue de la Porte-Morard, à l'Est de la place, qui laisse à sa droite la rue de l'Âne Rez et le lycée Marceau, aboutit, de l'autre côté de l'Eure, traversée ici par le pont Saint-Hilaire, à la place Morard et au boulevard Clémenceau. Celui-ci longe un bras de l'Eure, bordé de vieilles maisons avec quelques restes de remparts, de jardins et de lavoirs d'un effet pittoresque; il finit aux ruines de la porte Guillaume.
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Chartres : l'Eure.
L'Eure, à Chartres.
Chartres : l'Eure.

La porte Guillaume était la seule des sept portes de la ville à subsister encore au XXe siècle; elle a été détruite en 1944, par les troupes allemandes lors de leur retraite; c'était un très curieux spécimen de l'architecture militaire du XIVe siècle, massif, imposant, flanqué aux angles de demi-tours rondes à créneaux et à mâchicoulis, que reliait une courtine; elle avait été jadis surmontée d'une chapelle dédiée à saint Fiacre.

Le boulevard Foch (anc. boulevard des Filles-Dieu), dominé par un ancien mur de rempart garni de deux tours rondes, fait suite au boulevard Clémenceau et se prolonge par le  boulevard Jean-Jaurès. On traverse alors l'Eure par le pont Neuf qui aboutit à la place Drouaise. De cette place : à gauche, la rue de la Brèche conduit à la chapelle de Notre-Dame de la Brèche et à l'ancienne église Saint-André; à droite, l'avenue d'Aligre se dirige en direction du stade des Grands-Prés.

A la place Drouaise commence la promenade dite la Butte des Charbonniers, dont les allées dominent le Clos Saint-Jean (parc du Clos Pichot) et qui aboutit à la place du Châtelet, à l'entrée du boulevard de la Résistance, d'où l'on regagne la gare à droite.

La cathédrale Notre-Dame de Chartres.
La cathédrale de Chartres, est une ancienne église plusieurs fois incendiée, qui fut reconstruite, à partir de 1020, à l'instigation Fulbert. Elle fut ruinée de nouveau par un incendie dû à la foudre en 1194. Il reste pourtant de cette église romane la crypte, la partie inférieure du grand portail, le clocher vieux tout entier.

Au-dessous des bas-côtés de la nef et du choeur s'étend une immense crypte, reste de l'église de Fulbert. C'est une des plus grandes églises souterraines qui existent (longueur : 110 m), Elle est bâtie en pierres énormes, provenant, comme tous les matériaux du monument, des carrières de Berchères (à 8 km de Chartres) et amenées là par l'effort bénévole de multitudes de pèlerins. Cette crypte, dans laquelle on descend par cinq escaliers, est le sanctuaire dit de la Vierge noire (Notre-Dame Sous-Terre) et des saints Forts ou martyrs du pays chartrain; on prétend que les druides y possédaient déjà un lieu de culte.
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Chartres.
Chartres et sa cathédrale.

L'église gothique, achevée en 1260, emprunte à la crypte ses fondations et son plan en forme de croix latine. Cette superbe cathédrale concilie la sobriété des grandes lignes avec une riche ornementation (plus de 1800 statues). 

La façade principale a une cinquantaine de mètres de large  et offre deux grosses tours carrées que surmontont deux flèches octogonales séparées par un intervalle de 16 mètres. Des deux clochers, le Clocher-Vieux, haut de 106,50 m, est le plus simple; le Clocher-Neuf, rebâti au XVIe siècle, finement ajouré, avec toute l'élégance et la richesse du style gothique flambovant, est haut de 122 m. Il est l'oeuvre du sculpteur local Jean de Beauce (1506-1514) et a été restauré en 1692 par le sculpteur lyonnais Claude Augé. Sept autres clochers autour du choeur sont restés inachevés. 

Les façades septentrionale et méridionale sont plus riches; elles sont composées d'un porche à trois portiques, auquel on monte par un perron de 17 marches; trois portails en ogive, bien proportionnés, garnissent le fond. 
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Cathédrale de Chartres : façade septentrionale.
La façade Nord de la cathédrale  (rose du transept, au-dessus du portail) et le Clocher neuf.

Une galerie pratiquée dans l'épaisseur, du mur, au-dessus des vitraux du choeur, permet de faire intérieurement le tour de l'église. La Vierge du pilier, à l'entrée du choeur, les statues d'apôtres qui ornent les porches latéraux, sont parmi les oeuvres les plus expressives de la statuaire du XIIIe siècle. 

On remarque encore les admirables vitraux qui sont très bien conservés (ils datent aussi du XIIIe siècle : près de 5000 personnages y sont figurés ), les deux bas-reliefs de Bridan : la Présentalion et la Descente de croix, la clôture du choeur, avec ses bas-reliefs (XVIe et XVIIe s.) représentant les principaux moments de la vie de Jésus et de celle de la Vierge, sur le pavage de la nef, un curieux labyrinthe en pierres bleues et blanches.

Derrière le maître-autel se voit la splendide Assomption du sculpteur Bridan. Le grand-autel, au milieu du sanctuaire, a la forme d'un tombeau antique; il est en marbre bleu turquoise, enrichi d'ornements en bronze doré. 

L'église Saint-Aignan.
L'église Saint-Aignan (mon. hist.) est  en grande partie du XVIe siècle. Elle a été terminée au XVIIe, mais conserve aussi quelques traces du XIIIe, avec une crypte. Elle a son collatéral Nord flanqué d'une tourelle polygonale qu'un arc-boutant relie à la façade principale; la porte centrale date du XIVe s.; celle de gauche, ornée de colonnettes élégantes de la Renaissance, date de 1541. La rose qui s'ouvre au pignon remonte au commencement du XIIIe s.; c'est l'unique reste de l'église qui a précédé le monument actuel. Une grosse tour carrée à pilastres doriques s'élève plus loin au Nord.
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Chartres : église Saint-Aignan..
Chartres : église Saint-Aignan (intérieur de la nef).
L'église Saint-Aignan.

A l'intérieur : plusieurs beaux vitraux du XVIe s., dans les 2e, 4e et 5e travées du collatéral droit, et dans les 2e, 3e et 4e du collatéral gauche; en bas du collatéral gauche, au-dessus de la porte d'entrée, curieuse peinture du XVIe s.; dans une chapelle à droite du pourtour, fort beau vitrail moderne (Christ aux colombes); dans la chapelle absidale, voûte à nervures entrelacées (XVIe s.). Sous le choeur, crypte, reconstruite au XVe ou au XVIe s. 

L'église Saint-Pierre.
Saint-Pierre est l'ancienne église abbatiale de Saint-Père-en-Vallée (mon. hist.), dans la basse ville, spécimen intéressant de l'architecture des XIIe et XIIIe siècles. Elle a été construite sous la direction du moine Hilduard. On y pénètre par une petite porte à colonnettes (XIIIe s.), ouverte au milieu du bas-côté gauche (fin du XIIe s.). 

Au bas de la nef, au-dessus de la grande porte  un grand tableau représente les Noces de Cana, imitation française (XVIIe s.) de l'école italienne; à côté, statue de saint Christophe. Une chapelle, qui forme comme un second collatéral, entre le choeur et la nef, à droite, est probablement un reste de l'édifice consumé en 1134.

Dans la chapelle de Notre-Dame des Sept-Douleurs (bas-côté droit), une petite pierre scellée dans le mur offre l'épitaphe (1037) de Robert, fils de Richard Ier, duc de Normandie, et lui-même premier comte d'Evreux et archevêque de Rouen.
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Chartres : église Saint-Pierre.
L'église Saint-Pierre, à Chartres.

Saint-Pierre possède une remarquable collection de vitraux des XIIIe, XIVe et XVe s.: malheureusement peu de ces verrières sont intactes. Les fenêtres du choeur ont leurs quadruples baies garnies alternativement de grisailles et de vitraux de couleur; le triforium n'a que des grisailles. Mais, à l'abside, le triforium et le clerestory possèdent leurs verrières complètement peintes; celles de la galerie paraissent ne dater que du XVe s. Les vitraux du rond-point sont les mieux conservés, et datent du XIIIe s.; on remarquera surtout ceux des fenêtres qui surmontent les portes, à droite et à gauche de la chapelle absidale, et les deux de la chapelle de gauche. Au-dessus de l'autel se voit une statue de la Vierge, en marbre, par Bridan, et, sur le pavé, une pierre tombale du XIVe s. 

On pouvait y voir autrefois de magnifiques émaux de Léonard Limosin, représentant les douze apôtres, et provenant du château d'Anet (1545-1547), qui étaient appliqués contre le mur, au-dessous des fenêtres de la chapelle absidale (ils sont aujourd'hui exposés au musée des Beaux-Arts de Chartres).

Deux tables de marbre, placées sur deux piliers du choeur, portent des inscriptions indiquant le lieu de la sépulture de plusieurs évêques de Chartres et abbés de Saint-Père, dont les tombeaux ont été violés pendant la Révolution. En tête des stalles du choeur on remarque (à droite) le siège abbatial, en bois sculpté, dont le dossier est orné d'une peinture en grisaille (XVIIIe s.) représentant Moïse recevant les Tables de la Loi.

L'église Saint-André.
Les restes de l'église Saint André, ancienne collégiale désaffectée à la Révolution, subsistent sur les bords de l'Eure; la porte romane et l'archivolte qui la domine sont intéressantes : ils ont été endommagés par un incendie en 1861 et ont été, quelque temps, convertis en magasins à fourrages. L'intérieur de la nef paraît aussi ancien que les parties de la façade. On attribue à l'année 1108 la fondation de Saint-André; mais les cryptes qui règnent sous les deux collatéraux paraissent d'une époque encore plus reculée, et pourraient même dater, suivant Mérimée, des premiers siècles du christianisme. Elles s'étendent jusqu'à la rivière et sont inondées dans les grandes eaux.
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Chartres : collégiale Saint-André (façade méridionale).
Chartres : collégiale Saint-André (façade orientale).
L'ancienne collégiale Saint-André.

Les autres églises.
Saint-Martin au Val, ancien prieuré de l'abbaye de Marmoutier, aujourd'hui chapelle de l'hôpital Saint-Brice (dans le faubourg de ce nom, au Sud de la ville), est le reste d'une grande basilique antérieure au Xe s. L'intérieur a été (trop) restauré par Boeswillwald. Dans le croisillon de gauche, tombeau de Mgr Hippolythe Clausel de Montais, évêque de Chartres (belle statue en marbre, par H. Fromanger, 1863). Sous le choeur, crypte très curieuse, pouvant remonter au IXe siècle (chapiteaux gallo-romains en marbre sculpté assez grossièrement; sarcophages monolithes en pierre; tombeau d'un évêque de Chartres).

L'église Sainte-Foy, autrefois occupée par les jésuites, est une jolie construction dans le style du XVIe siècle, érigée en 1862. Elle renferme des vitraux, des stalles et un maître autel en chêne sculpté et des peintures à fresque.

La chapelle Notre-Dame de la Brèche est un petit édifice de style gothique, érigé en 1843 sur l'emplacement d'une autre chapelle construite en souvenir de la levée du siège de 1568 par les huguenots. On y a conservé des boulets en fer et en pierre, dont la plupart ont été lancés sur la ville par les protestants. (Henri Stein / Paul Joanne).
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Chartres : l'escalier de la Reine Berthe.
Chartres : chapelle Notre Dame de la Brèche.
L'escalier de la Reine Berthe
La chapelle N.-D. de la Brèche.
© Photos : Serge Jodra, 2011.


Collectif, Guide de Chartres, Nouvelles Editions de l'Université (le Petit Fûté), novembre 2011.

Philippe régnier, Chartres au coeur de la ville, Editions Alan Sutton, 2006. -La ville de Chartres, nichée au pied du grenier d'abondance de la Beauce, peut se targuer de la richesse culturelle de son histoire et des monuments que celle-ci y fit naître. Des événements majeurs s'y sont déroulés, tel le sacre d'Henri IV, et de célèbres personnages en ont foulé le sol. Philippe Régnier nous emmène ici dans le Chartres de la première moitié du XXe siècle, aujourd'hui en partie estompé par le réaménagement du centre-ville. Au gré de cette flânerie, nous déambulons de la place des Epars à la célèbre cathédrale, de la gare à la place Châtelet en passant par les Halles, la collégiale Saint-André, la porte Guillaume... Ainsi, à travers ses nombreuses illustrations, cet ouvrage nous propose de faire revivre la vie d'antan, au détour d'une balade dans les rues qui, bien que cédant quelques pans de leur histoire au monde moderne, conservent encore bien des vestiges du passé. 

N. Berthelier, Chartres, un patrimoine à vivre, Le Cherche-Midi Editeur, 2004.

Gérald Massé et Patrick Contepoix, Secrets et splendeurs de Chartres la nuit, Cristel, 2004.

Jacques Lacour, Chartres, églises et chapelles, Ste Archéologie Eure&Loir, 1985.




Sites de la Ville de Chartres. et de l'Office de Tourisme de Chartres.

Sites Chartres.com et Chartres interactif.

Site Le Compa (musée de l'agriculture et des sociétés rurales) et site du Museum des sciences naturelles de Chartres.

Site du Centre international du vitrail à Chartres.


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Dictionnaire Villes et monuments
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