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Le
mot archivolte, composé de deux mots latins,
arcus = arc, et volutus = contourné, désigne
plus particulièrement, dans l'architecture
romaine antique, le bandeau formé de moulures,
avec ou sans ornements, qui décore l'arc
d'une arcade et produit ainsi une saillie
sur ses tympans, tandis que, dans l'architecture du Moyen âge, la
désignation du mot archivolte s'est étendue d'ensemble des
rangs de claveaux moulurés et décorés
qui forment les arcs supportant les murs ou les voûtes
d'un édifice. Quelques auteurs, considérant l'imposte d'une
arcade comme une architrave en couronnant
les pieds-droits, et s'appuyant de plus
sur l'harmonie des moulures qui règne dans l'imposte et dans l'archivolte
des ordres antiques, regardent
l'archivolte comme une architrave contournée, en italien,
architrave voltato, d'où peut aussi être venu par corruption
le mot archivolte, origine assez justifiée an reste par certains
exemples tirés d'arcatures du Moyen
âge, dans lesquelles parfois les archivoltes de deux arcs se
rejoignent à leur partie inférieure en se retournant le long
de l'imposte.
Dans l'architecture
romaine antique et dans l'architecture moderne dite classique, qui s'en
est inspirée, les archivoltes sont plus ou moins ornées suivant
l'ordre d'architecture auquel appartiennent les arcades qu'elles décorent
: c'est ainsi que de beaux exemples d'archivoltes sont ceux offerts par
l'arcade principale de l'arc de triomphe
de Septime Sévère, à Rome,
par les arcades des Nouvelles procuraties
et de la Bibliothèque de Saint-Marc,
à Venise, et par l'arcade de la Porte
Saint-Denis, à Paris, archivoltes
dont la clé est décorée
d'une figure ou d'une tête sculptée formant saillie. Parfois
aussi, lorsque des bossages vermiculés font saillie sur les pieds-droits
d'une arcade, des bossages semblables alternent, sur l'archivolte de l'arc,
avec les claveaux unis ou moulurés.
Dans les édifices
du Moyen âge, l'archivolte, souvent composée de plusieurs
rangs de claveaux, fut d'abord plein cintre,
devint ensuite à tiers-point ou ogivale, et reçut les ornements
les plus divers, depuis de simples figures géométriques décorant
seulement le rang supérieur de claveaux, comme à la nef
de la cathédrale de Bayeux (XIIe
siècle), jusqu'à plusieurs rangs de figures sculptées,
chacune dans leur claveau, comme au portail méridional de le cathédrale
d'Amiens (XIIIe siècle). (Charles
Lucas).
Exemples
d'archivoltes.
Nous donnons ci-dessous (fig. 1) l'archivolte
de l'ordre dorique.
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Archivoltes.
Quand elle s'orne de bossages, elle prend
le nom de rustique; elle peut se confondre avec l'appareil,
comme dans la fig. 2, ou en être indépendante. Le Moyen Âge
n'a plus observé de largeur déterminée, et a décoré
l'archivolte suivant le goût de chaque époque. Les archivoltes
des fig. 3 et 4 appartiennent au style roman : dans l'une, l'archivolte
pose sur un ordre; dans l'autre,
elle se prolonge et descend jusqu'au sol. La fig. 5 présente une
archivolte gothique du XIIIe siècle.
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Archivoltes.
Mais le style ogival
modifia davantage encore les archivoltes, soit en les renversant (fig.
6), soit en leur donnant une double courbure (fig. 7 ). L'archivolte est
dite retournée, quand les moulures, au lieu de se terminer sur les
impostes, s'unissent à l'archivolte voisine. (E. L.). |
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