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Sens (Agedincum, Senones) est une commune de France, dans le département de l'Yonne, sur la rive droite de l'Yonne, en avant du confluent de la Vanne; population : 27.000 habitants. Histoire. Sous l'empire, Agedincum, qui au IVe siècle prit le nom du peuple dont elle était la capitale, Senones, devint la métropole de la IVe Lyonnaise. Ce fut, pendant les deux premiers siècles après J.-C., une ville florissante. Des édifices de dimensions considérables y furent élevés, des temples, des thermes, un amphithéàtre. Mais les premières incursions des barbares nécessitèrent la réduction du périmètre de la cité qui, au IIIe siècle, fut entourée d'une forte muraille dont les assises inférieures furent construites avec les restes des édifices tombés en ruines. En 355, Julien vint hiverner à Sens; il fit réparer l'enceinte et soutint le siège pendant un mois contre les barbares. Ce n'est qu'au IIIe siècle que le christianisme semble avoir fait son apparition à Sens et que l'église de Sens fut constituée. On ne trouve qu'au IXe siècle la première trace de la tradition qui fait de saint Savinien, premier évêque de Sens, l'un des soixante-dix disciples et un envoyé de saint Pierre. Dès l'époque mérovingienne, deux grands monastères furent établis à Sens : l'un, dans le bourg plus tard appelé, du nom de l'abbaye, Saint-Pierre-le-Vif (S. Petrus de Vico), fondé par Théodechilde, fille du roi Thierry; l'autre, sous le vocable de sainte Colombe, à 1 km au Nord de la ville. Après la mort de Clovis, le territoire de la cité fut compris dans le lot de Clodomir; lors du partage des Etats de Clodomir entre ses trois frères, une portion du territoire fut attribuée au roi d'Austrasie, et l'autre au roi de Paris. Après la mort de Clotaire, la cité de Sens fut comprise dans le royaume de Gontran. Dès lors, la cité suivit le sort de la Bourgogne. Les Vikings vinrent assiéger Sens en novembre 886. Défendue par son évêque, la ville résista plusieurs mois. Richard le Justicier, duc de Bourgogne et abbé de Sainte-Colombe, s'empara de la ville le 9 juin 895. Richard transmit le comté de Sens à son fils, le roi Raoul, mort en 936 et enterré à Sainte-Colombe. Les Hongrois, au Xe siècle, poussèrent leurs incursions jusqu'à Sens dont ils firent le siège en mars 937. Quelques années plus tard, en 959, une troupe de Saxons menaça la ville, mais elle fut battue par l'archevêque Archambaud et le comte Rainard ler à Villiers-Louis. Plus tard, le comte Rainard Il, ayant outragé l'archevêque, fut assiégé dans sa ville par le roi Robert en 1015; il fut obligé d'abandonner son comté, moitié au roi, moitié à l'archevêque; il en garda toutefois l'usufruit sa vie durant. A sa mort, en 1055, le roi Henri Il, entra en possession du comté de Sens qui fut ainsi réuni au domaine royal. En 1146, les bourgeois de la cité de Sens se constituèrent en commune. Mais dès 1447, sur la plainte de Herbert, abbé de Saint-Pierre-le-Vif, le roi Louis VIII supprima la commune. Les bourgeois s'insurgèrent et massacrèrent l'abbé Herbert. Plusieurs des meurtriers de l'abbé furent précipités du haut le la tour du roi à Sens. Cependant la commune se reconstitua; on constate son existence en 1186. Elle obtint une charte du roi Philippe-Auguste en 1189. Le corps municipal comprenait un maire assisté de douze pairs ou jurés, changés tous les ans à l'octave de la Saint-Jean. En 1235, le roi Louis VIII confirma et amplifia les privilèges de la commune. Celle-ci, à la demande des habitants, fut supprimée en février 1318. Les bourgeois conservèrent cependant le droit d'élire des magistrats chargés d'administrer a ville et de représenter la communauté. Les armoiries sont : D'azur à la tour d'argent, maçonnée de sable, accompagnée de six fleurs ale lis posées 3, 2, 4. Il sont nés à Sens. Comtes de Sens. Monuments romains. Sur la rive gauche de la Vanne, près du confluent de cette rivière avec l'Yonne, dans la plaine Champbertrand, restes d'un édifice romain. Des fouilles pratiquées en 1845 ont mis au jour une muraille, ayant la forme d'un rectangle long de 396 met large de 198 m, avec une saillie circulaire à l'Ouest; la face orientale présentait trois murs parallèles. Au centre, au lieu dit la Motte-du-Ciar, l'on a retrouvé un édifice dont les fondations occupent, une superficie de 64,60 m de large et 76 m de long. L'on a recueilli de nombreux fragments de marbres de toute espèce. Monuments religieux. La cathédrale de Sens. Les chapelles qui ouvrent sur le déambulatoire ne datent que du XIVe au XVIe siècle, à la réserve de la chapelle absidale construite en l'an 1206. Dans le déambulatoire, au Nord, vitraux du XIIIe siècle représentant la Vie de saint Eustache et le Martyre de saint Thomas Becket; belle statue de saint Thomas, du commencement du XIIIe siècle, retrouvée en 1897 dans le mur d'une maison de l'ancien cloître. Dans la nef; appuyé contre le cinquième pilier, retable de pierre au-dessus d'un autel, restes du monument funéraire élevé en 1515 par l'archevêque Tristan de Sallazar à son père et à sa mère. Dans une chapelle, derrière le sanctuaire, deux statues en marbré blanc des cardinaux Jacques et Jean du Perron; bas-reliefs du tombeau du cardinal Duprat; tombeau de Louis dauphin, fils de Louis XV, mort en 1765, et de Marie de Saxe, sa femme, morte en 1767, oeuvre de Coustou fils, jadis au milieu du choeur. Le trésor est particulièrement riche en objets anciens : tapisseries, parmi lesquelles un parement d'autel du cardinal de Bourbon (Adoration des mages), un parement de retable du même cardinal (Couronnement de la Vierge, Couronnement de Bethsabée, Couronnement d'Esther), une tenture aux armes du cardinal Wolsey; riche collection de tissus du VIe au XVe siècle, les vêtements liturgiques, dits de saint Thomas Becket; parmi les ivoires : pyxide antique, peigne de saint Loup, coffret byzantin avec l'histoire de Joseph; la sainte coupe, ciboire de vermeil de la fin du XIIe siècle, etc. Relié à la cathédrale, au Sud, le bâtiment de l'Officialité du XIIIe siècle, restauré par Viollet-le-Duc. Trois étages; aux étages inférieurs, anciens cachots; salles voûtées, converties en musée de l'oeuvre ou ont été réunis les débris de sculpture provenant de la cathédrale, et des monuments détruits lors des restsurations à l'étage supérieur, une seule salle voûtée d'ogives, où l'on a formé un musée diocésain. Au Sud de la cathédrale, palais de l'Archevêché; bâtiment reliant le palais de l'Officialité au corps principal du logis : la partie touchant à l'Officialité, reconstruite en 1683 à la suite, construction de l'archevêque Etienne Poucher, de l'an 1520, dont le premier étage, démoli en 1832, a été reconstruit, partie sous Napoléon III, partie en 1897 par les soins de l'archevêque Ardin; le corps de logis principal, parallèle au bâtinrent de l'Officialité, construit en 1557 par le cardinal Louis de Bourbon. Eglise Saint-Savinien, au faubourg de ce nom, édifice roman du XIe siècle, avec tour carrée du XIe siècle; crypte, dans les murs de laquelle sont enchâssées trois inscriptions du XIe siècle relatives au martyre de saint Savinien. - Au même faubourg, église Saint-Jean, autrefois église de l'abbaye du même nom, aujourd'hui chapelle de l'Hôtel-Dieu; église à trois nefs du XIIIe siècle, remaniée au XVIIe siècle; choeur et sanctuaire du plus beau style gothique. - Eglise Saint-Pierre-le-Rond, à deux nefs, dont l'une voûtée en bois; tour du XVIe siècle. - Eglise Saint-Maurice, sur la rive gauche de l'Yonne, en tête du pont, à trois nefs, du XIIe siècle, remaniée au XVIe siècle. Monuments civils. Hôtel de ville, maison bourgeoise sans caractère, dans laquelle sont établis le musée et la bibliothèque. Le musée est particulièrement remarquable par sa riche collection de bas-reliefs et d'inscriptions de l'époque romaine, provenant des soubassements du mur d'enceinte. On remarquera l'inscription d'un monument élevé en l'honneur de la maison d'Auguste par le famine Magilius Honoratus, une inscription en l'honneur de Caius César, fils adoptif d'Auguste, des bas-reliefs provenant de la frise d'anciens thermes, des stèles funéraires, des fragments de colonnes de proportions colossales, etc. Le musée contient en outre des collections de silex taillés, d'objets en bronze et en terre cuite trouvés à Sens, le manuscrit du Missel de l'âne ou des fous, avec sa reliure formée d'un diptyque romain en ivoire représentant le triomphe de Bacchus et celui de Diane, une matrice de sceau en ivoire de l'église cathédrale, etc.; comme objets artistiques, des maquettes des oeuvres du sculpteur Peynet, quelques bons tableaux, une collection paléontologique et minéralogique. (GE). |
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