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Mantes-la-Jolie
(Medunta) est une commune de France,
dans le département des Yvelines, sur la rive gauche de la Seine.
Population : 43 700 habitants.
Les nombreux vestiges mégalithiques
découverts à Mantes et aux environs, le nom même de
cette ville, attestent qu'elle était, dès les premiers siècles
de notre ère, le chef-lieu d'une population gauloise;
on n'a cependant pas de renseignements précis sur son histoire avant
le IXe siècle.
En 865, les Vikings
la pillèrent lors d'une de leurs incursions. Pareil sort devait
lui être réservé plusieurs fois au cours des siècles
Guillaume le Conquérant s'en
étant emparé en 1087 la livra complètement aux flammes
et fut lui-même blessé mortellement, tandis qu'il parcourait
insolemment à cheval la ville en feu. Mantes reçut de Louis
VI en 1108 une charte de commune que plus tard Philippe-Auguste
donna à la ville du Grand-Andely.
Ce roi résida souvent à Mantes; il en avait fait son quartier
général durant ses guerres contre les Anglais en Normandie
et dans le Vexin;
il y mourut en 1223. Edouard III,
roi d'Angleterre,
s'empara de Mantes en 1346, quelques jours avant de gagner la bataille
de Crécy. Du
Guesclin la fit revenir entre les mains du roi
de France en 1364, mais la ville retomba au pouvoir des Anglais de
1446 à 1449, date à partir de laquelle elle n'a plus cessé
d'être française.
Henri IV fit
de fréquents voyages à Mantes; il y était attiré
par la belle Gabrielle, dont une maison rappelle encore le souvenir. Au
XVIIIe siècle, Mantes se rebâtit
en grande partie, d'où le surnom de la "Jolie" qu'elle accepta peut-être
avec trop peu de modestie.
Les
monuments.
L'église
Notre-Dame de Mantes était autrefois une collégiale que Philippe-Auguste
donna au chapitre de Saint-Denis, et dont
le roi était abbé titulaire. Bâtie à la fin
du XIIe siècle, dans le même
style gothique et peut-être
par les mêmes architectes que Notre-Dame
de Paris, elle est surmontée de deux tours, qui dominent une
partie du cours de la Seine.
La porte principale est séparée
en deux baies par un trumeau qui porte une statue
de la Vierge, et accompagnée de 8 grandes
statues de rois et de patriarches; les funérailles et l'Assomption
de la mère de Dieu sont sculptées dans le tympan;
dans les voussures, un quadruple rang de
50 figures représente David et les rois
de Juda.
La résurrection du Christ
fait le sujet du tympan de la porte latérale de gauche. La porte
de droite, refaite au XIVe, siècle,
offre des médaillons où sont figurées des scènes
de martyrs, une double voussure contenant les 12 apôtres et 12 martyrs,
enfin un tympan divisé en 3 zones, dont l'une représente
l'Annonciation, la Visitation, la Nativité,
et l'Adoration des Mages, l'autre la résurrection
des morts et leur séparation en élus et réprouvés,
le troisième figure des groupes de personnages qui semblent glorifier
Dieu. L'église de Mantes a perdu ses vitraux
originaux et ses mausolées; le coeur de Philippe-Auguste
repose encore dans un caveau sous le sanctuaire.
Les six piliers qui entourent le choeur
sont d'une délicatesse et d'une légèreté admirables.
L'édifice n'eut aucune chapelle jusqu'au
XIVe siècle : à cette époque,
on en éleva une fort remarquable contre le bas-côté
méridional du choeur. Trois autres,
dont une au sud et deux au nord, ont été pratiquées
plus tard, mais avec beaucoup moins d'habileté. Une particularité
de l'église Notre-Dame de Mantes, c'est sa toiture en tuiles vernissées
et émaillées.
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L'église
Notre-Dame de Mantes; à droite : la nef et le tympan du portail
principal. - Cette église a été entreprise au
XIIe siècle avec les deniers qu'avait laissés Guillaume le
Conquérant, pris de remords d'avoir détruit l'ancienne collégiale.
Elle offre avec Notre-Dame de Paris
des points de ressemblance nombreux, et, en dépit des modifications
qu'elle a subies depuis sa construction primitive, demeure un des beaux
spécimens de l'art gothique. Sa façade est surmontée
de tours (refaites au XIXe siècle) d'une hauteur de 66 m. ©
Photos : Serge Jodra, 2009.
On admire aussi à Mantes la tour
Saint-Maclou, des XVe et XVIe
siècles, dernier vestige d'une église détruite en
1792; une fontaine fort élégante
de la Renaissance,
construite, pense-t-on, vers 1520 par un architecte mantois, Nicolas de
La Brosse, etc.
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La
tour Saint-Maclou. - Cette tour est le dernier vestige d'une église
du XIe siècle, à laquelle elle fut ajoutée au XVIe
siècle. Celle-ci, fragilisée par le temps et peu entretenue,
s'effondra en partie en 1692. Le choeur ne fut rétabli qu'en 1706.
A la Révolution, la paroisse fut supprimée et l'église,
menaçant ruine, fut démolie en 1806. Seule la tour fut conservée,
sauvée de peu grâce à sa qualité architecturale.L'église
Saint-Maclou avait été construite après le siège
de Guillaume le Conquérant en 1087 sur le site d'une première
église, elle-même édifiée à la place
du premier Hôtel-Dieu. A cette époque, un marché aux
harengs, provenant des pêcheries dieppoises, s'était installé
près du sanctuaire. (Infos : ville de Mantes). |
Ci-dessous
: la tour Saint-Martin, vestige de l'ancienne enceinte de Mantes.
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Les armes de Mantes sont : parti d'azur
à une demi-fleur de lis d'or, et d'or au chêne arraché
de sinople à trois glands d'or. (F. Bournon /
B.).
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La
Porte au Prêtre. - L'ancienne
porte sous le Chastel, vestige des remparts de la ville, est devenue Porte
au Prêtre en souvenir d'une tentative faite par un prêtre en
1421, pendant la guerre de Cent Ans, pour reprendre la ville aux Anglais.
Le sol remblayé en 1845 lors de la construction des quais lui donne
l'aspect d'une porte basse.
Dans
la maisonnette construite au-dessus de la porte habitèrent des peintres
célèbres comme Delpy, paysagiste de grand talent, élève
de Corot et de Daubigny, auteur de nombreuses toiles sur Mantes et Dagnaux,
dont les non moins nombreuses eaux-fortes représentent des vues
de Mantes et Mantes-la-Ville et qui y décéda en 1933. (Infos
: ville de Mantes). |
L'ancien
Hôtel-Dieu. - D'abord situé près de la place Saint-Maclou,
puis au niveau supérieur de la porte du Fort, l'Hôtel-Dieu
fut installé sous le règne de Charles V (1338-1380) à
l'angle de la place de l'Etape et de la rue de la Heuse. L'hôpital,
ainsi que la chapelle du XVIIIe siècle dédiée à
Saint-Jean-l'Evangéliste, furent désaffectés en 1854.
Successivement atelier photographique, théâtre et cinéma,
l'Hôtel-Dieu est actuellement un musée. La porte de l'Hôtel-Dieu
comprenait une loge en encorbellement, soutenue par deux forts piliers
formant consoles. Des pilastres corinthiens, une grande rosace surmontée
d'une tête d'ange ailée et des guirlandes ornent la façade
de la chapelle. Le fronton, sculpté d'un bas-relief représentant
l'Annonciation, a disparu. |
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