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Saint Christophe,
Christophorus, Christoferus, martyr, est le patron des portefaix.
Il fut baptisé par saint Babylas, évêque d'Antioche,
et mis à mort vers 250, pendant la persécution de Décius.
L'Église grecque célèbre sa fête le 9 mai, en
même temps que la commémoration du prophète-Isaïe;
l'Église latine, le 25 juillet.
- Statue de saint-Christophe dans la cathédrale de Cologne. Photo : © Angel Latorre. Peu de légendes ont accumulé autant de prodiges que celle de ce saint. D'après les relations les plus sobres, il était cananéen et païen de naissance; devenu chrétien, il s'en alla prêcher l'évangile dans la Lycie. C'était un homme de haute et belle stature qui attirait sur lui l'attention et l'admiration, il portait un bâton à la main. Un jour ce bâton, enfoncé en la terre, reverdit, fleurit soudain et porta des dattes; ce qui fut cause de la conversion de plusieurs. Comme il était en la ville de Samos, Christophe fut arrêté et conduit devant le juge. Celui-ci s'efforça d'obtenir son abjuration par des promesses, puis par des menaces; il essaya ensuite de le faire séduire par deux courtisanes, Aniceta et Aquilina, mais ces femmes, touchées par la vertu du saint, devinrent elles-mêmes chrétiennes, saintes et martyres. C'est pourquoi Christophe fut livré au plus atroce de tous les supplices. On le fouetta avec des chaines de fer, on lui mit sur la tête un casque rougi au feu, on l'étendit sur un banc de fer sous lequel on entretenait de grandes flammes, et pour l'artistement rôtir, on l'arrosait d'huile bouillante. Mais le martyr, souriant, disait, au juge-: « Par la vertu de Jésus-Christ, je ne sens point tes tourments. »Il fut attaché à un poteau, et on tira sur lui un million de flèches : pas une seule ne l'atteignit. Au contraire, il y en eut une qui revint dans l'oeil d'un des bourreaux et le creva. Mais cet homme se frotta avec le sang du martyr, que le fouet avait fait jaillir sur la terre, et il fut guéri. Il ne restait plus qu'à couper la tête de Christophe; quand on le décapita, il avait converti quarante-huit mille personnes. D'après une légende reproduite
dans la Nouvelle Anthologie uniate d'Arcudius et mentionnée
dans le Ménologe de Basile, Christophe
aurait été d'abord une espèce d'ogre,
à tête de chien, dévorant
les humains. Quand il fut baptisé, il reçut une face humaine
et le nom sous lequel il est maintenant honoré. Les traits principaux
de ces légendes sont résumés dans le Missel
et le Bréviaire mozarabiques
et dans le trente-troisième sermon de Pierre
Damien.
Représentation de saint Christophe sur la façade méridionale de la cathédrale d'Amiens. Mais tout cela fut éclipsé par un récit que Jacques de Voragine, le compilateur de la Légende dorée (mort en 1298) assure avoir lu in quibusdans gestis : Reprobus (premier nom de notre saint) était un géant de douze coudées, lequel cherchait partout un homme plus fort que lui. Il quitta le service du roi de Chaman, parce que ce roi craignait le nom de Satan; et le service de Satan, parce que ce diable craignait la croix. Il fut converti par un ermite; mais comme il n'avait pas le don du jeûne ni la conception de la prière, il se voua à une oeuvre de charité, transportant les voyageurs d'une rive à l'autre d'un fleuve. Un jour, un enfant sollicite le passage. Christophe le prend sur ses épaules; mais au milieu du fleuve, il se sent fléchir, comme écrasé par un fardeau accablant. Quand il eut atteint le bord opposé, il dit à l'enfant : « Tu m'as mis en grand danger, car si j'avais porté le monde entier sur mes épaules, il ne m'aurait pas pesé plus lourd que toi ».L'enfant répondit : « Ne t'étonne point; car tu as porté le monde et celui qui l'a créé ».Ce récit valut à saint Christophe une immense popularité, non seulement en Espagne, où ses reliques étaient depuis longtemps vénérées à Tolède, et en Italie, mais en Allemagne et en France. Les Allemands le mirent au nombre des saints secourables; à Notre-Dame de Paris, Antoine des Essars lui éleva une statue de bois, haute de vingt-huit pieds. Cette statue a été conservée jusqu'en 1784. Il existe aussi, le représentant, une peinture de Memling (1484), une autre d'Albrecht Dürer (4123). Une plante, l'actéea spicata, a également été dédiée à ce saint; et des reliques ont été ajustées à sa légende : une église du Midi prétend ainsi posséder une jambe de saint Christophe, en laquelle on a reconnu des ossements de mammouth. (E.-H. Vollet). - Statue de saint-Christophe dans l'église Saint-Pierre, à Chartres. © Photos : Serge Jodra, 2009-2011. |
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